Edito NPA du 26/04/2016

Paris, lundi 25 avril devant le théâtre de l'Odéon.Le 28 dans la rue, le 29 on continue !
En grève prolongée jusqu’au retrait de la loi El Khomri.

Le gouvernement a tout essayé pour éteindre le feu allumé par son projet de loi de casse du code du travail. Il a d’abord joué la carte de la répression, en matraquant sans complexe les jeunes qui avaient osé ouvrir la voie à la contestation. Puis il a tenté de nous amadouer. Il a reçu certains représentants d’organisations de jeunesse et nous a jeté en pâture quelques miettes comme une pseudo taxation des CDD ou 3 mois de bourse de scolarité en plus pour les étudiants. Mais ni la répression ni ces annonces dérisoires n’ont empêché des centaines de milliers de jeunes et de salariés de continuer à se mobiliser depuis plus d’un mois maintenant.

Gattaz, sèche tes larmes de crocodile !
Alors le gouvernement Hollande a abattu une nouvelle carte : celle d’un jeu de dupes avec Gattaz, le patron du Medef, digne des plus mauvais théâtres de Guignol. Le Medef fait semblant d’être très mécontent par les reculades du gouvernement qui aurait cédé à la pression de la rue. Le gouvernement peut alors faire croire qu’il a vraiment fait des concessions au mouvement social, la preuve : le Medef est mécontent.
Mais de qui se moque-t-on ? Qui peut croire que le Medef est mécontent alors que le gouvernement lui sert sur un plateau d’argent une loi qui va permettre au patronat d’utiliser les salariés comme bon lui semble : les faire travailler plus quand ils en auront besoin et les virer quand ils n’en auront plus besoin.

Si on bloquait le pays !
Si tous les salariés arrêtaient de travailler tous au même moment, pas une seule mais plusieurs journées de suite ! Si enfin on montrait à tous ces nantis que leur pouvoir ne leur vient que parce qu’ils accaparent le fruit de notre travail ! Si enfin la confiance changeait de camp !
Voilà ce qui trotte dans la tête de nombreux salariés, dans la tête de tous ceux qui se sont mobilisés contre la fermeture de leur entreprise, contre des licenciements ou contre les suppressions de postes dans la fonction publique. Souvent nous nous sommes battus isolés les uns des autres et souvent nous avons connu des défaites. Aujourd’hui nous voyons enfin la possibilité de regrouper nos forces et de mettre un coup d’arrêt au gouvernement et au patronat.
Nous ne devons pas laisser passer cette occasion. Avec plus d’un million de personnes dans les rues le 31 mars, des « Nuits Debout » qui se multiplient aux quatre coins de la France qui expriment haut et fort que nous ne voulons plus de ce monde-là, le mouvement est profond. Nous savons que pour contraindre le gouvernement à céder, nous ne pourrons pas nous contenter des journées de grève isolées. A l’image du mouvement de novembre décembre 1995 ou de mai 1968, nous avons besoin de grèves durables qui paralysent l’économie. Nous avons été en grève le 9 mars puis le 31 mars et nous serons de nouveau en grève le 28 avril mais maintenant c’est la grève qui dure qui est à l’ordre du jour.
Les intermittents du spectacle sont en bagarre contre la dégradation de leurs conditions de travail et de salaires ; ils viennent d'occuper le théâtre de l'Odéon à Paris. Les cheminots seront en grève dès le 26 avril contre la réforme du ferroviaire, pour certains ils envisagent déjà de reconduire la grève jusqu’au 28 avril. Nous devons leur emboîter le pas pour que dès le 29 avril d’autres secteurs rejoignent la grève jusqu'à ce que nous fassions plier le gouvernement. Nous pouvons gagner, soyons confiants dans nos propres forces : salariés, jeunes, privés d'emploi et retraités, tous ensemble !

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