tag:blogger.com,1999:blog-49494327280370081282024-03-13T17:53:22.764+01:00Anticapitalisme & RévolutionAetR est un courant public du NPA. Nous agissons pour construire un parti anticapitaliste et révolutionnaire, capable de prendre des initiatives pour intervenir dans la lutte de classe et y jouer un rôle. Nous militons pour un Juin 36 ou un Mai 68 qui aille jusqu’au bout : la prise du pouvoir par les travailleurs. C’est cet objectif stratégique et notre projet communiste, en faveur d’une société sans exploitation et oppression, qui guide dès aujourd’hui notre activité politique.Anticapitalisme & Révolution !http://www.blogger.com/profile/00754016199950477391noreply@blogger.comBlogger1791125tag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-63210739060782060832023-07-04T11:01:00.003+02:002023-07-04T11:01:26.126+02:00Programme du camp d’été de la Tendance pour une Internationale Révolutionnaire 2023<h2 style="text-align: center;"><b><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgCS0xfl-3S1P0nCosSN6pRnB8lGcaue-cRUlY7ZKYu_CEo5a9Fy6JMCPGcGEPGn18cWzDA411pX-Vl1j0xaQbRKcoctYLe0uHs164EKTMHUJhF0eOKjpF8HBscctRkfVxZzDsgA-SE66a_lSC_cni76JPSi26_9XkHHX3flBEnD9DAXa2dmHta2bKQsA/s1600/WhatsApp%20Image%202023-07-03%20at%2014.23.40.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1600" data-original-width="1600" height="320" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhgCS0xfl-3S1P0nCosSN6pRnB8lGcaue-cRUlY7ZKYu_CEo5a9Fy6JMCPGcGEPGn18cWzDA411pX-Vl1j0xaQbRKcoctYLe0uHs164EKTMHUJhF0eOKjpF8HBscctRkfVxZzDsgA-SE66a_lSC_cni76JPSi26_9XkHHX3flBEnD9DAXa2dmHta2bKQsA/s320/WhatsApp%20Image%202023-07-03%20at%2014.23.40.jpeg" width="320" /></a></div></b></h2><h3 style="text-align: left;"><span style="font-size: 18.72px;"><u><b>Mercredi 2 Août </b></u></span></h3><p style="text-align: left;"><b><u>Meeting d’ouverture</u></b><span style="font-weight: normal;"> Être internationaliste, c’est construire une organisation internationale !</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-weight: normal;"><br /></span></p><h3 style="text-align: left;"><u>Jeudi 3 Août. Thème : L’internationalisme, hier et aujourd’hui</u></h3><p><b><u>Formation</u></b> Militarisme, guerre et capitalisme</p><p><b><u>Ateliers</u></b></p><p>- Formation de base : Qu’est-ce que l’État ?</p><p>- Figures du mouvement ouvrier : Mother Jones et la naissance du mouvement ouvrier aux États-Unis</p><p>- L’insurrection du ghetto de Varsovie (1943)</p><p>- Le conflit greco-turc et la crise des réfugiés</p><p>- Catalogne : question nationale 5 ans après le référendum</p><p>- Trotskysme : Pourquoi nous sommes trotskystes</p><p>- Marxisme et question LGBT</p><p><b><u>Meeting international </u></b>Écologie, climat : urgence du communisme</p><p> </p><h3 style="text-align: left;"><u>Vendredi 4 Août. Thème : La Lutte de classe</u></h3><p><b><u>Formation</u></b> Inflation, financiarisation, crise : comprendre l’économie pour combattre le capitalisme</p><p><b><u>Ateliers</u></b></p><p>- Formation de base : Centralité de la classe ouvrière : pourquoi ce sont les travailleurs qui peuvent changer le monde</p><p>- Figures du mouvement ouvrier : Rosa Luxemburg et la grève de masse</p><p>- Grève contre Franco année 40-50</p><p>- La bataille des retraites et ce qu’elle révèle de la situation en France</p><p>- La responsabilité de la gauche institutionnelle dans la montée de l’extrême droite</p><p>-Trotskysme : Les trotskystes pendant le Deuxième guerre mondiale</p><p>- Les gauches au pouvoir : bilan de deux ans de gouvernement PSOE-Podemos</p><p>- Pourquoi Syriza a été battu aux élections de 2023 ?</p><p><b><u>Meeting de lutte</u></b> L’arme des travailleurs et des travailleuses, c’est la grève !</p><p><br /></p><h3 style="text-align: left;">Samedi 5 Août. Thème : la stratégie révolutionnaire</h3><p><b><u>Formation</u></b> : Réforme ou révolution à la lumière du coup d'Etat au Chili en 73</p><p><b><u>Ateliers</u></b></p><p>- Formation de base : Le matérialisme historique : notre conception du monde et de l’histoire</p><p>- Figures du mouvement ouvrier : Clara Zetkin et l’Internationale communiste des femmes</p><p>- La Gauche communiste dans la révolution espagnole : le POUM</p><p>- Après la scission du NPA : quelles possibilités pour les révolutionnaires ?</p><p>- Trotskysme : Les communistes révolutionnaires et l’implantation dans les entreprises</p><p>- Démocratie ouvrière, auto-organisation et stratégie révolutionnaire</p><p>- 80 ans après son exécution : l’héritage de Pantelis Pouliopoulos, dirigeant trotskyste</p><p><b><u>Meeting de clôture</u></b> « Prolétaire de tous les pays, unissez-vous » Face au capitalisme et ses guerres, construisons une Internationale révolutionnaire</p>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-28821793872018025152023-07-04T10:49:00.003+02:002023-07-04T10:49:57.653+02:00Pourquoi Anticapitalisme & Révolution - courant du NPA participera au 7ème camp de la TIR ?<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4giDYPvAifgz2Ap5zcKjbPMzbSgfHJcdcPqJpHrKur0jySkGrPS2P2PmTjFdOtzq15Aeek1-NYHK_cVNjpuX7RTbBDtPeQvmMRotzDYFn_R78rJQUTp56gS_T9VDsdaNRAAH-6mqhWvGFgB9fxos5QzVsWDznhj_4AdMHsK9jzG270JDuE73hHwuwwLg/s1600/WhatsApp%20Image%202023-07-03%20at%2014.28.23.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="900" data-original-width="1600" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj4giDYPvAifgz2Ap5zcKjbPMzbSgfHJcdcPqJpHrKur0jySkGrPS2P2PmTjFdOtzq15Aeek1-NYHK_cVNjpuX7RTbBDtPeQvmMRotzDYFn_R78rJQUTp56gS_T9VDsdaNRAAH-6mqhWvGFgB9fxos5QzVsWDznhj_4AdMHsK9jzG270JDuE73hHwuwwLg/w640-h360/WhatsApp%20Image%202023-07-03%20at%2014.28.23.jpeg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">« Les Philosophes n’ont fait qu’interpréter diversement le monde, ce qui importe, c’est de le transformer » Karl Marx </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">Tendance pour une Internationale Révolutionnaire (TIR) dont le Courant Anticapitalisme & Révolution du NPA est membre, organise pour la 7ème année consécutive un camp d’été : plus de 3 jours d’échange autour de la lutte pour le communisme, contre le capitalisme, l’exploitation et toutes les oppressions. </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">TIR regroupe des camarades et des anciens membres de la 4ème Internationale dite « Secrétariat Unifié » qui se sont regroupés autour du texte : « Saisir les occasions, construire une internationale pour la révolution et le communisme » et fondé une tendance publique à la suite du dernier congrès mondial de mars 2018 https://cutt.ly/5wtadMIV</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">L'année qui vient de s’écouler a été ponctuée d’expériences sociales inédites : mobilisation massive contre la réforme des retraites en France, racisme, violences policières et d'Etat, grèves historiques en Allemagne et en Grande-Bretagne, manifestations massives en Grèce… Dans le même temps, la guerre en Ukraine, la catastrophe écologique, montrent que plus que jamais il est urgent d’en finir avec le système capitaliste qui mène l’humanité à sa perte.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">Le camp d’été de la TIR est l’occasion de rencontrer des militants et militantes communistes révolutionnaires de plusieurs pays comme la France, l’État espagnol, la Grèce, l’Italie ou les États-Unis, et de discuter dans un cadre convivial de comment comprendre ensemble le monde dans lequel nous vivons… et d’y intervenir.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">Vous pourrez y discuter avec des jeunes et des travailleurs qui partagent la même conviction selon laquelle la révolution est plus que jamais d’actualité : elle sera la seule façon pour l’humanité d’en finir avec ce monde capitaliste pourrissant. C’est pour cette raison que nous voulons nous y préparer, en intervenant en priorité en direction de la classe ouvrière et de la jeunesse dans chacun de nos pays.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">Mais la lutte de classes se moque des frontières. La catastrophe écologique, les guerres, la crise économique, l’exploitation… ne peuvent se combattre pays par pays. C’est pourquoi nous ne construisons pas nos organisations isolément. C’est pourquoi nous conjuguons notre activité de construction de nos organisations politiques ici avec celle d’un groupe militant international : la construction d’un outil militant international joue un rôle irremplaçable pour donner une perspective internationaliste à notre intervention de tous les jours. </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">L’objectif de la Tendance pour une Internationale Révolutionnaire (TIR) est de mener ces débats au sein de la 4ème internationale dite « Secrétariat Unifié » pour contribuer au regroupement des révolutionnaires dans une organisation internationale capable d’influer sur le cours de la lutte de classes au-delà des frontières hérissées par les capitalistes.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">L’objectif de la Tendance pour une Internationale Révolutionnaire (TIR) est de contribuer au regroupement des révolutionnaires dans une organisation internationale capable d’influer sur le cours de la lutte de classes au-delà des frontières hérissées par les capitalistes. Ses militants mènent ces débats au sein de la 4eme Internationale dit « Secrétariat Unifié », tout en menant la discussion avec des militants d’autres courants révolutionnaires.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">La direction prise par le NPA à la suite de son 5ème congrès est d’ailleurs une expérience modeste, mais inédite qui va dans ce sens et qui nous donne aussi sur ce plan de nouvelles possibilités et de nouvelles responsabilités. </div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">L’objectif du 7ème camp de la TIR est précisément de discuter de comment militer pour l’objectif d’une Internationale Révolutionnaire et cela dans la situation contradictoire actuelle. La classe dirigeante est toujours à l’initiative dans l’affrontement contre les jeunes et les travailleurs. Mais l’instabilité croissante du système capitaliste et la remontée des luttes de notre classe un peu partout dans le monde ouvre de nouvelles possibilités : à nous de nous organiser pour les saisir !</div></div>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-76925371484158616402023-04-10T13:01:00.000+02:002023-04-10T13:01:00.184+02:00Iran : de la révolution de 1979 au soulèvement de 2022<div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><b style="text-align: right;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj41C4imijU81RJgNivsQHDZaAjJJUS1icixRrkLDJ4oSNAMncu5sFJZsfixeUYjV5NR3Ra3RxltIE7WGYpuhvVtAYReiZ8RZAdprzPQfIaVoZM6ayKEe6lKlIAzwYjdEsuUF_yQaCv6wF7-cUsgwGgE3wQbnO3wsH1kKmiK94RhTJrRTafJM-MNBtt/s1656/image%20(1).webp" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1060" data-original-width="1656" height="410" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj41C4imijU81RJgNivsQHDZaAjJJUS1icixRrkLDJ4oSNAMncu5sFJZsfixeUYjV5NR3Ra3RxltIE7WGYpuhvVtAYReiZ8RZAdprzPQfIaVoZM6ayKEe6lKlIAzwYjdEsuUF_yQaCv6wF7-cUsgwGgE3wQbnO3wsH1kKmiK94RhTJrRTafJM-MNBtt/w640-h410/image%20(1).webp" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div></b></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><b style="text-align: right;"><i>Au 1</i></b><span class="s1" style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; text-align: right;"><b><i>er </i></b></span><b style="text-align: right;"><i>février 2023, l’ONU et Iran Human Rights faisaient état de 14 000 arrestations et plus de cinquante exécutions capitales, ainsi qu’au moins 527 personnes tuées, dont 71 enfants, par la répression du soulèvement populaire qui touche l’Iran depuis le mois de septembre dernier, sans parler de la torture infligée aux prisonniers et prisonnières. À défaut d’éteindre la colère, le régime semble ainsi réussir à étouffer la protestation. Mais si la nouvelle révolution iranienne n’a pas encore eu lieu, les conditions de l’explosion sociale sont toujours réunies. D’où vient ce régime né en 1979 et où en est sa contestation ?<span class="Apple-converted-space"> </span></i></b></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: times; font-style: italic; font-weight: 700;"><br /></span></div><span style="font-family: times;"><h3 style="text-align: justify;"><i><b><u>L’Iran avant la révolution</u></b> </i></h3><div style="text-align: justify;"><b><span style="text-decoration-line: underline;">Le régime du Shah : un capital rentier accaparé par une clique</span><span class="Apple-converted-space"> </span></b></div><div style="text-align: justify;">Les racines de la révolution de 1979 se trouvent probablement en grande partie dans le coup d’État orchestré par les États-Unis et le Royaume-Uni en 1953 contre le Premier ministre Mossadegh, responsable de la nationalisation du pétrole iranien.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Mossadegh n’était en rien un anti-impérialiste. Le but de la nationalisation était que la bourgeoisie nationale puisse partage plus équitablement avec les grandes puissances les fruits de l’exploitation de son prolétariat. Le but du Shah n’était pas différent, mais sa politique était plus prudente. En 1954, le nouvel accord sur le pétrole en partageait ainsi l’exploitation avec un consortium d’entreprises états-uniennes, britanniques et françaises, avec le maintien de la société nationale, permettant un plus grand revenu pour l’État et, plus précisément, la famille royale.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Ce revenu permit la modernisation du pays, avec une réforme agraire effectuée dans l’intérêt des firmes de l’agrobusiness et tournant la production vers l’exportation. Si l’Iran des années 1950 était auto-suffisant, vingt ans plus tard il devait exporter 60 % de ses biens vivriers. Ce faisant, le Shah s’en prenait aux classes possédantes traditionnelles, le haut clergé et la bourgeoisie marchande (le bazar). Agrémentée d’un affichage progressiste avec la fin des tribunaux religieux ou le droit de vote des femmes durant la « Révolution blanche » de 1963, la politique du Shah lui mit à dos ces franges réactionnaires de la société, tout en lui assurant le soutien du parti de Mossadegh, le Front national (FN), et du parti communiste, dit « parti des masses » (Tudeh, PT). Ces deux derniers, pourtant interdits, demandant alors la fin de la dictature... mais aussi la poursuite des réformes, laissant à un jeune dirigeant religieux, l’ayatollah Khomeiny, l’exclusivité des mots d’ordre anti-monarchie.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Ainsi, c’est le clergé qui prit la tête des émeutes de juin 1963 contre le Shah et Khomeiny qui devint l’incarnation de la contestation, le forçant à l’exil en novembre. Parallèlement, la répression systématique contre les militants et militantes communistes et l’interdiction des partis d’opposition firent des mosquées les seuls lieux d’expression libre contre le gouvernement et les dirigeants.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">La politique de modernisation du Shah créait pourtant les bases d’une contestation sociale plus large encore. Dans les années 1960 et 1970, l’Iran connut une industrialisation relativement importante. Elle s’appuyait sur les secteurs de la pétrochimie, de la sidérurgie et sur les usines de montage, employant ainsi peu de main d’oeuvre locale, mais nécessitant la présence de nombreux ingénieurs étrangers. Cette politique n’a donc pas participé à l’acquisition des savoir-faire technologiques des pays développés. Mais les usines étant systématiquement des co-entreprises (joint-ventures) entre le propriétaire nord-américain ou ouest-européen et des investisseurs iraniens, membres ou proches de la famille royale, l’industrialisation participa à une plus grande concentration des richesses dans les mains d’une très étroite fraction de la bourgeoisie.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Dans le même temps, la classe ouvrière passait de 22,6 % de la population active en 1966 à 32 % en 1975, une croissance significative, mais qui ne compensait pas l’exode rural consécutif à la réforme agraire. La croissance du chômage atteignit ainsi 10 % dans la même période. Les grandes villes voyaient croître un sous-prolétariat urbain dans les bidonvilles, une masse de déshérités (mostazafin), de laissés pour compte de la modernisation du pays.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Le choc pétrolier de 1973 ne fit qu’augmenter cette dichotomie entre le régime et la population. L’afflux de pétrodollars permit des dépenses de deux types : d’une part, dans des secteurs non productifs, le luxe et l’armement, ce dernier faisant de l’Iran le « gendarme du Golfe » en relais des États-Unis. D’autre part, en investissant directement à l’étranger. Le Shah devint ainsi actionnaire à 25 % de l’entreprise allemande Krupp et il participa au renflouement de l’entreprise d’armement états-unienne Grauman Aviation. Dans tous les cas, l’argent dépensé par les pays impérialistes dans l’achat de pétrole revenait donc dans ces mêmes pays. Mais le Shah montrait qu’il n’était pas un simple « pantin » des États-Unis : il était un acteur à part entière de l’économie capitaliste mondiale, quoique toujours dépendant de la rente.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><span class="s1" style="text-decoration-line: underline;"><div style="text-align: justify;"><b>Les prémices de la révolution<span class="Apple-converted-space"> </span></b></div></span><div style="text-align: justify;">Entre 1973 et 1977, l’Iran connut plus de 150 grèves ouvrières, toujours très courtes mais souvent victorieuses. Le niveau d’affrontement était croissant, avec en juillet 1977 l’incendie de l’usine General Motors de Téhéran par ses ouvriers.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">La contestation gagna aussi les couches intellectuelles libérales du pays. En octobre 1977, plus de 10 000 personnes assistèrent à des « soirées des écrivains et poètes » contre la censure dans les principales villes du pays. Dans le même temps, une campagne<span class="Apple-converted-space"> </span><span style="text-indent: 8px;">internationale dénonçait les crimes et les exactions de la terrible police politique du Shah, la SAVAK. En janvier 1978, c’est la jeunesse étudiante qui se mit en grève contre la présence de troupes en poste sur les campus.</span><span class="Apple-converted-space" style="text-indent: 8px;"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space" style="text-indent: 8px;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Le Shah avait ainsi contre lui les classes possédantes traditionnelles, le bazar et le haut clergé, les intellectuels, la jeunesse scolarisée, les mostazafin des bidonvilles et la classe ouvrière. Pourtant, les propositions du FN et du PT restaient les mêmes : que le Shah règne sans gouverner. L’appel de Khomeiny en décembre 1977 à renverser le Shah confirma qu’il était le seul dirigeant avec une audience de masse à ne pas transiger.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><span class="s1" style="text-decoration-line: underline;"><h3 style="text-align: justify;"><i>La révolution de 1978 - 1979 </i></h3><div style="text-align: justify;"><b>Janvier - août 1978 : le premier cycle de mobilisation<span class="Apple-converted-space"> </span></b></div></span><div style="text-align: justify;">Le 8 janvier 1978, des manifestations eurent lieu dans tout le pays contre la presse gouvernementale qui avait insulté Khomeiny. La répression fit plusieurs morts. Le 18 février, soit quarante jours plus tard, le temps du deuil musulman, eut alors lieu une manifestation de commémoration des martyrs. La répression continuant, s’ouvrit un cycle de manifestations tous les quarante jours, dans lequel s’intercalaient d’autres dates, elles aussi marquées par une répression mortelle et donc suivies de nouvelles manifestations de deuil.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Dans le premier semestre de 1978, le mouvement s’étendit à la prison de Quasr ou encore au Kurdistan, où 10 000 personnes assistèrent le 8 juin aux funérailles du prisonnier politique membre du Parti démocratique du Kurdistan (ou Komaleh), Aziz Youssef. Le 11 août, le mouvement franchit un premier cap avec le dressage de barricades à Ispahan. Le Shah annonça alors la légalisation du Front national et la tenue d’élections « libres à 100 % » pour le mois de juin suivant... à condition que les candidats se situent <i>« à l’intérieur de la constitution [et] ne mettent pas en cause la monarchie »</i>.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">De telles annonces ne calmèrent pas la détermination des masses. Ce premier cycle de mobilisation avait été déclenché sans parti ou cadre organisationnel pour appeler aux manifestations, les quarante jours permettant à chacun et chacune de savoir quand manifester. Personne ne pouvait donc non plus lui demander de s’arrêter. Le Shah promulgua alors la loi martiale le lendemain dans les villes d’Ispahan, Najafabad et Homavinshar.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><span class="s1" style="text-decoration-line: underline;"><div style="text-align: justify;"><b>19 août 1978 - 16 janvier 1979 : la chute du Shah<span class="Apple-converted-space"> </span></b></div></span><div style="text-align: justify;">Le 19 août 1978, un incendie au cinéma Rex d’Abadan fit de nombreuses victimes. Dès la semaine suivante, le slogan majoritaire dans les manifestations devint : « Mort au Shah ! » Le changement de gouvernement le 27 août ne changea rien à la contestation : le 4 septembre, le nombre de manifestants et manifestantes dans tout le pays atteignit 4 millions. Trois jours plus tard, 500 000 personnes manifestaient à Téhéran, à l’occasion de la première journée de grève générale. La loi martiale fut alors établie dans les douze principales villes du pays. Le lendemain, vendredi 8 septembre, une nouvelle manifestation donna lieu à une terrible répression. Si la presse officielle annonça 58 morts, le cimetière de Téhéran, Behecht-Zahra, délivra 3 897 permis d’inhumer. Ce « vendredi noir » ne fit qu’allonger la liste des martyrs de la révolution.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">De son exil en Irak, Khomeiny observait le mouvement et faisait diffuser des discours sur des cassettes audios, enregistrées par téléphone et distribuées par le clergé. Comprenant que seul le blocage de la rente pétrolière pouvait faire tomber le régime, il lança le 14 septembre un appel à la grève générale. À cette occasion eurent lieu les premières élections de comités de grèves. Dix jours plus tard débutait la grève reconductible des ouvriers du pétrole à Ispahan. Khomeiny, encore, comprit la centralité stratégique de la grève ouvrière pour le renversement du Shah. C’est ainsi qu’il lança un appel aux fidèles qui lui versaient un impôt religieux à donner cet argent à la caisse de grève des ouvriers du pétrole. Il envoya en outre l’un de ses proches, le futur président Bani Sadr, rencontrer les ouvriers pour les convaincre de relancer la production sous leur propre contrôle, en la limitant afin de répondre aux besoins du pays, tout en empêchant les exportations. C’est ainsi que des bazaris et religieux particulièrement réactionnaires et anticommunistes financèrent une grève ouvrière en appelant à l’autogestion !<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Les mois d’octobre et de novembre furent marqués par de nouvelles émeutes et par l’extension de la grève générale, toujours appelée par Khomeiny. La nomination le 6 novembre d’un gouvernement militaire n’y changea rien. La peur et la confiance changeaient irrésistiblement de camp : les employés en grève de la Banque centrale le prouvèrent en ouvrant les comptes et en rendant publics les noms des membres de la classe dirigeante qui avaient transféré 2,4 milliards de dollars à l’étranger au cours des deux mois précédents !<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Le 4 janvier 1979, le Shah joua sa dernière carte en nommant Premier ministre un ancien opposant emprisonné, le libéral Shapour Bakhtiar. Mais le 16 janvier, il dut se résoudre à quitter le pays pour des « vacances » en Égypte. Une décision annoncée par le Secrétaire d’État états-unien Cyrus Vance depuis Washington.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Pour Lénine, une situation est révolutionnaire lorsque d’une part « ceux d’en bas » ne veulent plus être gouvernés comme avant, que d’autre part « ceux d’en haut » ne peuvent plus gouverner comme avant et, qu’enfin, « ceux du milieu » basculent du côté de ceux d’en bas. Ici, ces conditions étaient pleinement réunies, avec la particularité que ce sont « ceux du milieu », les anciennes classes possédantes, qui étaient allé chercher « ceux d’en bas », en comptant bien les diriger.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><span class="s1" style="text-decoration-line: underline;"><div style="text-align: justify;"><b>16 janvier - 11 février 1979 : la période de double pouvoir<span class="Apple-converted-space"> </span></b></div></span><div style="text-align: justify;">Le 19 janvier, les manifestations rassemblèrent plusieurs millions de personnes à Téhéran pour demander la démission du gouvernement Bakhtiar. Khomeiny revint le 1<span class="s2" style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal;">er </span>février en Iran, accueilli par davantage de monde encore. Le 5 février, il forma son gouvernement, confié au libéral Mehdi Bazargan.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">La situation de double pouvoir était pour le moins différente de celle qu’a connu la Russie de 1917 : pas de concurrence ici entre un pouvoir bourgeois et un pouvoir ouvrier, mais entre deux gouvernements capitalistes, aux orientations économiques très proches.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Leur seule différence était que l’un était pro-monarchie, l’autre pro-république islamique. Or, c’est bien le second qui avait le soutien des larges masses populaires : dans plusieurs ministères, les fonctionnaires en grève chassèrent ainsi le ministre de Bakhtiar pour permettre l’installation de celui de Bazargan. Dans l’armée aussi, des soldats affirmèrent leur loyauté au nouveau pouvoir. Ce fut le cas de soldats et techniciens de l’armée de l’air basés à Téhéran, qui prêtèrent le 9 février un serment d’allégeance à Khomeiny. Face à l’envoi de la garde royale pour une expédition punitive le soir, ils lancèrent des appels au secours à la population, distribuant des armes aux civils venus les soutenir et débutant l’affrontement. Celui-ci dura jusqu’à l’aube.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Le lendemain, les rues de la ville étaient parsemées de barricades. Dans l’insurrection, l’organisation marxiste-léniniste des Fedayin, dont les membres avaient suivi des entraînements en Palestine, joua un rôle crucial. Elle lança des attaques de commissariats et des pillages d’usines d’armement, puis organisa la distribution d’armes par des camionnettes dans toute la ville. Les fedayin assurèrent des cours de maniement des fusils, et affichèrent des modes d’emploi sur les murs. De son côté, sur une radio pirate, Khomeiny lança un appel au calme. Pourtant, le soir même, les chars de l’armée étaient chassés, le quartier général de la loi martiale pris d’assaut, le parlement incendié, les casernes et commissariats occupés ou assiégés...<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Le lendemain, 11 février, des camionnettes conduites par des religieux et munies de haut-parleurs sillonnaient la ville pour ramasser les armes. Si le QG de Khomeiny, où elles étaient entreposées, se transforma en véritable arsenal, la majorité des insurgés ne rendirent pas leurs armes. Dans la journée, la prise de la radio et de la télévision permit à ces médias, jusque-là contrôlés par l’armée en raison de la grève des journalistes, de devenir les véritables états-majors de l’insurrection, en relayant les appels à renforcer le soutien dans un quartier ou à se rendre dans un autre pour éteindre un incendie en cours.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Dans la journée, l’armée annonça sa neutralité. En secret, le chef de l’état-major réunit les deux chefs de gouvernement et annonça à Bakhtiar le basculement de l’armée du côté de Bazargan et Khomeiny. Avec la démission du dernier gouvernement nommé par le Shah, ce fut la fin de « 2 500 ans » de monarchie iranienne.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">L’insurrection de Téhéran laisse sans nul doute entrevoir de ce que pourrait être un soulèvement révolutionnaire couplé à une grève générale dans un pays développé, avec le rôle crucial des classes populaires, ainsi que celui des guérilléristes. Mais la transition s’effectua finalement avec l’accord de l’état-major, sans remise en cause de l’appareil d’État, pour donner le pouvoir à celui qui avait pendant deux jours essayé de freiner l’insurrection.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><span class="s1" style="text-decoration-line: underline;"><div style="text-align: justify;"><b>Février-novembre 1979 : l’occasion manquée du mouvement ouvrier<span class="Apple-converted-space"> </span></b></div></span><div style="text-align: justify;">Si le régime effectua dans les premiers mois une épuration de l’État, celle-ci ne fut en rien un bain de sang : entre février et juin, environ 500 exécutions de contre-révolutionnaires eurent lieu, dont environ 300 gradés de l’armée et membres de la SAVAK, ainsi que sept anciens gouvernants.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">En revanche, les premiers affrontements parmi ceux et celles qui avaient fait la révolution débutèrent très rapidement. Le 8 mars, les manifestations de femmes pour revendiquer le respect de leurs droits furent attaquées par des religieux et par une partie de la jeunesse des bidonvilles, notamment des jeunes femmes. Depuis les années 1930, la loi interdisait le port du voile, ce qui avait donné lieu à de nombreuses violences policières contre les femmes, y compris des viols dans les commissariats. Durant les manifestations de 1978 et du début de l’année 1979, les femmes le portaient donc en tant que signe de contestation. Mais pour de nombreuses femmes mostazafin, le choix de ne pas se voiler signifiait l’appartenance aux milieux privilégiés occidentalisés, aux beaux quartiers de Téhéran. Imposer son port à toutes les femmes était donc un moyen d’affirmer la victoire de la révolution populaire et de l’indépendance retrouvée. Dans un premier temps, Khomeiny, toujours allié de libéraux comme Bazargan, dont les épouses ou les filles ne portaient pas le voile, joua un rôle d’apaisement, affirmant que contraindre les femmes à se voiler était contraire à l’islam. Mais ce répit fut de courte durée.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Le mois de mars fut aussi marqué par les premiers incidents dans les provinces des minorités nationales : le Kurdistan, le Turkménistan et le Khouzistan (région arabe). Alors que la nouvelle constitution était en cours de rédaction, les mouvements nationaux espéraient des garanties quant à leurs droits et revendiquaient l’autonomie, sinon l’auto-détermination.<span class="Apple-converted-space"> </span>Le référendum des 30 et 31 mars sur la proclamation de la République islamique fut ainsi boycotté dans ces régions, comme par la plupart des organisations d’extrême gauche, qui dénonçaient en outre l’absence de campagne, de liste électorale et surtout, l’alternative factice proposée : la République islamique ou la monarchie... Le PT, en revanche, converti au khomeinisme depuis qu’il avait tardivement compris l’adhésion populaire au dirigeant religieux, fut très actif dans la campagne qui vit le nouveau régime l’emporter à 98 %. Pour lui, la République islamique était le moyen de réaliser les tâches d’indépendance, de modernisation et de démocratisation indispensables avant d’oser envisager une révolution prolétarienne dans un pays arriéré comme l’Iran. Encore quelques mois plus tôt, c’est au Shah qu’il confiait cette tâche.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Les premiers mois du régime furent néanmoins marqués par un rapport de force favorable à la classe ouvrière, forçant le gouvernement à prendre des mesures de nationalisation du secteur bancaire, des compagnies d’assurances ou encore de l’industrie. Dans les usines, le départ des cadres et techniciens étrangers et l’élection de comités de grève donnèrent lieu à des formes d’auto-organisation très poussées, avec des conseils ouvriers, les shoras, notamment autour d’Ispahan, qui obtinrent la réduction du temps de travail, l’augmentation des salaires, l’interdiction des licenciements, le contrôle ouvrier sur les embauches et l’élection des responsables.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Dans l’usine General Motors de Téhéran, les 3 500 ouvriers qui assemblaient jusqu’alors des pièces de voitures de luxe<span class="Apple-converted-space"> </span><span style="text-indent: 8px;">et d’utilitaires à destination du marché moyen-oriental, mirent en place des commissions de contrôle des comptes, des approvisionnements, de la production, ainsi qu’un comité de recherche technologique. Ils élaborèrent même un plan de reconversion pour construire de petites voitures populaires et prirent contact avec les shoras d’usines de montage automobile du pays. Des délégations d’usines de tout l’Iran se réunirent en coordination pour centraliser les besoins et réfléchir à des reconversions possibles.</span><span class="Apple-converted-space" style="text-indent: 8px;"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space" style="text-indent: 8px;"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Mais le nouveau pouvoir ne comptait pas laisser lui échapper ce secteur qui avait montré son poids durant la révolution et menaçait de devenir un bastion communiste. Dès l’été, les arrestations commencèrent. Seize militants de la section iranienne de la Quatrième Internationale, le Parti socialiste des travailleurs (HKS), et trois membres du conseil des ouvriers de l’industrie du pétrole, issu du comité de grève, furent arrêtés en juin au Khouzistan, pour avoir pris position pour le droit à l’auto-détermination du peuple arabe et contre la loi martiale. Plusieurs furent condamnés à mort le 22 août. Les exécutions furent annulées grâce à une campagne internationale menée par la Quatrième Internationale, mettant ainsi en lumière la nature du nouveau régime. Cette première vague répressive s’accompagna d’une restriction de la liberté de la presse le 6 août et d’interdictions de journaux, y compris la presse du PT. Ce qui ne l’empêcha pas de continuer à soutenir le gouvernement et même l’interdiction des autres journaux, tout en expliquant que sa propre interdiction était un malentendu !<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">L’été fut aussi marqué par des affrontements armés au Kurdistan, l’armée iranienne entrant dans sa capitale, Mahabad, le 3 septembre. Le même mois, 175 étudiants et enseignants de l’université de Téhéran furent exclus pour « corruption ». Enfin, dans les usines, les shoras islamiques, sous contrôle du nouveau corps des Gardiens de la révolution (les Pasdaran) entrèrent en concurrence avec les conseils ouvriers indépendants, lançant une chasse aux communistes.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><b><u>Les années 1980 : la mise en place de la République islamique d’Iran<span class="Apple-converted-space"> </span></u></b></div><div style="text-align: justify;">L’islamisation de la vie quotidienne ne se fit pas du jour au lendemain. Dans les premiers mois, elle n’était pas toujours visible dans les grandes villes, sinon à travers les programmes télévisés, avec le remplacement des films et séries occidentales par des discours de Khomeiny sur le sens de l’islam, ou avec l’interdiction de la musique à la radio...<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Plus violemment, elle toucha les femmes célibataires travaillant dans l’administration publique, qui furent soumises à des tests de virginité. Elle s’étendit aux rues, avec le harcèlement des femmes vêtues à l’occidentale, des attaques des comités révolutionnaires contre les discothèques, bars, restaurants, puis avec même des contrôles à domicile contre l’organisation de fêtes et la possession d’alcool – celui-ci n’étant plus toléré que pour les membres des communautés chrétiennes. Ces mesures contribuèrent du reste au développement des trafics d’alcool et, plus encore, de drogue, avec une augmentation continue de la toxicomanie jusqu’à nos jours.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Mais au cours de l’année 1979, les lieux de rencontre et de sociabilité restaient animés par les discussions politiques. Malgré la répression, des meetings de tout le spectre politique se tenaient encore dans les universités...<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Pour refermer durablement toutes les poches de liberté et de contestation, un gouvernement a souvent besoin de rassembler la population autour de lui. En Iran, deux événements lui en offrirent l’occasion. D’abord, lorsque du 4 novembre 1979 au 20 janvier 1981, le personnel de l’ambassade des États-Unis à Téhéran fut pris en otage par les « étudiants islamiques fidèles à la ligne de l’imam Khomeiny » qui demandaient à Washington l’extradition du Shah. Cette action, non commanditée par le régime, fut rapidement assumée et récupérée par Khomeiny. Aux yeux d’une grande partie des peuples opprimés et des mouvements anti-impérialistes du monde entier, il endossait alors le rôle d’un nouveau leader du Tiers Monde en humiliant la plus grande puissance mondiale.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">C’est dans ce contexte que se tint le référendum constitutionnel des 2 et 3 décembre, un succès pour Khomeiny, malgré le boycott des minorités nationales et des principales formations d’extrême gauche et de gauche, à l’exception du PT. C’est dans ce contexte aussi qu’en mars 1980, le gouvernement annonça la fermeture des universités pour « purification ». Leur réouverture n’eut lieu que trois ans plus tard.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Le second événement majeur fut la guerre Iran-Irak de 1980 à 1988. Une guerre est bien souvent l’occasion d’imposer des lois d’exception, avec leur lot de suppressions des libertés, de musellement de l’opposition... En Iran, elle permit à partir de 1983, un bain de sang pour le mouvement ouvrier et l’imposition de mesures strictes comme le port du voile obligatoire.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;"><b><u>Ce que la révolution iranienne a d’important pour les révolutionnaires aujourd’hui<span class="Apple-converted-space"> </span></u></b></div><div style="text-align: justify;">Trotsky expliquait, à propos de la révolution russe, que sans organisation dirigeante, l’énergie des masses se volatilise « comme de la vapeur non enfermée dans un cylindre à piston ». La révolution iranienne de 1978-1979 a été un gigantesque mouvement des masses populaires, une révolution portée par des aspirations anti-impérialistes, pour la dignité et la justice sociale. La jeunesse et la classe ouvrière y ont joué un rôle central. En grande partie, son déroulement, une forme de grève générale insurrectionnelle, peut encore être inspirant pour des mouvements révolutionnaires futurs. Mais cette révolution n’était pas dirigée par un parti issu du mouvement ouvrier, fût-il bureaucratique, social-démocrate ou stalinien, ni par un secteur nationaliste progressiste inspiré d’idées socialisantes ou libérales à l’occidentale. Pour la première fois, des religieux ont prétendu à la prise et à l’exercice du pouvoir, non simplement à former un contre-pouvoir capable d’influencer un gouvernement. Dans la décennie suivante, la progression du Hamas palestinien face à l’OLP ou celle du Hezbollah libanais face au « secteur palestino-progressiste » s’explique en grande partie par des failles similaires de la part du mouvement ouvrier.</div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">En Iran, l’incapacité du mouvement ouvrier non seulement à prendre le pouvoir, mais même à y prétendre, s’explique sans doute par les illusions quant à la volonté de Khomeiny de mettre en place un régime démocratique. Elle s’explique aussi par l’absence d’un cadre national qui aurait pu coordonner les actions dans les entreprises, les provinces en lutte, les universités, les campagnes... Donner l’impulsion comme un « piston ». Mais c’est surtout le manque d’implantation dans la classe ouvrière, la jeunesse, parmi les chômeurs, dans le mouvement des femmes et les mouvements nationaux, et l’absence d’une stratégie de regroupement et d’initiative, l’absence même d’un quelconque « cylindre », qui ont été fatales.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><span class="s1" style="text-decoration-line: underline;"><h3 style="text-align: justify;"><i>L’Iran de nos jours </i></h3><div style="text-align: justify;"><b>Un régime en crise<span class="Apple-converted-space"> </span></b></div></span><div style="text-align: justify;">Institutionnellement, la République islamique d’Iran est dirigée par le guide suprême, Khomeiny jusqu’à sa mort en 1989 et l’ayatollah Khamenei depuis, avec un président et un parlement élus au suffrage universel.<span class="Apple-converted-space"> </span>Dans les faits, le pouvoir est divisé entre deux grandes fractions. La première est celle des Pasdaran. Cette armée parallèle constitue le service de renseignement extérieur de l’Iran, notamment actif en Syrie, au Liban et en Irak. Elle constitue aussi le fer de lance de la répression intérieure, appuyée sur une milice, le Bassidj, dont les membres sont recrutés parmi les mostazafin, tout comme la Brigade des moeurs fondée en 2005. Enfin, les Pasdaran forment un gigantesque consortium financier, qui a la main sur les ports, les aéroports et l’industrie. Politiquement, les Pasdaran sont représentés par les courants conservateurs qui tiennent leur légitimité de leur volonté de confrontation avec l’Occident. Ce sont eux qui ont placé Khamenei à la mort de Khomeiny, contre l’avis du clergé traditionnel.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Celui-ci constitue l’autre groupe dominant du régime, en lien avec la grande bourgeoisie marchande, religieux et bazaris appartenant souvent aux mêmes familles. Certes réactionnaire, ce groupe est cependant plus en phase avec les aspirations des classes moyennes et de la jeunesse, et il a davantage intérêt à un apaisement des relations avec l’Occident. Il constitue donc le courant politique réformateur, courant qui n’en a pas moins mené de brutales répressions, par exemple en 1999 ou en 2019.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Depuis la révolution, et surtout depuis la mort Khomeiny, le Conseil de la révolution, qui filtre les candidatures aux élections, s’est arrangé pour faire alterner les deux fractions au pouvoir. Mais en août 2021, l’élection du conservateur dur Ebrahim Raïssi, après huit ans du réformateur Hassan Rouhani, a mis le pouvoir entièrement aux mains d’un seul groupe.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Alors qu’une crise pourrait éclater à l’occasion de la succession du Guide suprême, Khamenei étant âgé de 83 ans, la politique ultra-réactionnaire de Raïssi exprime la crispation du pouvoir. En 2021, la justice a fait procéder à plus de 300 exécutions capitales, notamment pour possession de drogue, grèves et constitution de syndicats ou encore pour homosexualité. Et pour faire face aux difficultés des familles rurales – tout en relançant la natalité – le gouvernement les encourage à donner leurs filles en mariage en échange de dots. En 2021 33 000 filles de 10 à 14 ans ont ainsi été mariées.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">L’Iran est un pays émergent, urbanisé à 75 %, avec un taux d’alphabétisation de 95 %, une espérance de vie de 75 ans, un taux de fécondité de 1,6 enfant par femme, un accès important à l’enseignement supérieur, notamment pour les femmes qui représentent 60 % du public des facs, un secteur culturel (musique, cinéma, séries) florissant... Mais il connaît de très fortes inégalités : 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, 50 % des jeunes diplômés sont au chômage, surtout les femmes, alors que de nombreux milliardaires étalent leurs richesses sans pudeur.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Enfin, dans un pays constitué à 55 % de minorités nationales (kurde, azérie, arabe, baloutche), les projets de développement concernent avant tout la région de Téhéran et les provinces du Nord, coeur de l’identité iranienne. Les autres régions sont particulièrement touchées par le sous-développement et par l’absence de reconnaissance. Ainsi, au Baloutchistan, riche de pétrole, de gaz, d’uranium, de cuivre et d’or, 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Ces dernières années, la reprise des sanctions par Trump en 2018 (qui a fait chuter d’un tiers les recettes des exportations de pétrole), la sécheresse de 2021, la dépendance vis-à-vis du blé russe et ukrainien, l’inflation de 40 % par an, et de 60 % pour le pain, la suppression des subventions sur huile, la farine, le lait et la viande à l’été 2022, ont suscité des vagues de colère.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">À l’hiver 2017-2018, puis en 2019- 2020, de grands mouvements ont éclaté dans les villes moyennes et périphériques, notamment des bastions conservateurs, contre le coût de la vie, le non paiement des salaires et les expulsions de logements, avec de nombreuses grèves et manifestations. Les slogans visaient le régime lui-même, rendu responsable des sanctions qui aggravent les conditions de vie. La réponse a été toute répressive, avec 1 500 morts en 2019.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">En 2021, plus de 4 000 grèves, actions, sit-in et mouvements de protestation se sont déroulés, dont celui de la pétrochimie, qui emploie 100 000 salariés, et des soulèvements au Khouzistan pour l’accès à l’eau. Au début de l’année 2022, des mouvements similaires ont eu lieu dans plusieurs villes, comme Ispahan, et un mouvement de grève était lancé par les fonctionnaires, notamment de l’enseignement.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><span class="s1" style="text-decoration-line: underline;"><div style="text-align: justify;"><b>Le mouvement de 2022<span class="Apple-converted-space"> </span></b></div></span><div style="text-align: justify;">Le 16 septembre, Mahsa Amini, jeune femme kurde de 22 ans, arrêtée par la Brigade des moeurs le 13 septembre à Téhéran pour avoir mal porté son voile, est décédée des violences policières. Ses funérailles dans la ville de Saqqez se sont transformées en manifestation et d’autres se sont déroulées au Kurdistan, ainsi que des grèves, avant les manifestations étudiantes de Téhéran et Ispahan, au cours desquelles des étudiantes ont enlevé leurs voiles, symboles du régime et de sa brutalité, et parfois chassé les représentants de l’autorité des universités. En quelques jours, ce mouvement s’est étendu au reste du pays.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Il s’agit d’un mouvement très large, populaire, de différentes classes, sans direction, et aux<span class="Apple-converted-space"> </span><span style="text-indent: 8px;">formes diverses : grèves, manifestations, affrontements, vidéos, piratage de la télévision... En octobre, les manifestations avaient lieu toutes les nuits à partir de 18 heures et le samedi toute la journée. Plusieurs jours durant, des grèves ont éclaté dans le pétrole, avec des blocages de routes dans la plus grande ville pétrolière, Abadan au Khouzistan, et dans la province de Bouchehr, sur le golfe Persique.</span><span class="Apple-converted-space" style="text-indent: 8px;"> </span>Dès le début, le pouvoir a procédé à des bombardements au Kurdistan et fait tirer sur la foule au Baloutchistan, où les manifestations dénonçaient aussi le viol d’une jeune fille de 15 ans par un chef de la police.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Mais ce mouvement vient de loin. Même sans direction, il lui a été possible d’apprendre des expériences passées. Il sait ainsi contourner les coupures d’Internet et des réseaux sociaux (en septembre, les téléchargements de VPN ont bondi de 3000 % !) et, surtout, les manifestants et manifestantes montrent une détermination à toute épreuve, sans peur de la répression et de la mort. Les slogans l’affirment : « Femme, vie, liberté », mais aussi « Pain, travail, liberté » et « À bas la République islamique », « Ni Shah, ni Guide suprême » ou encore « Mort au dictateur ! »<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">La colère est loin de s’être éteinte. Comment le pourrait-elle ? Certes, le régime a semblé s’assouplir avec la dissolution de la Brigade des moeurs, mais le contrôle des tenues des femmes, lui, n’a pas pris fin. Certes, le gouvernement et le patronat ont réussi à limiter les luttes ouvrières en versant une partie des nombreux arriérés de salaires, mais la priorité budgétaire reste le bras armé du régime : le budget des Pasdaran a ainsi augmenté de 38 % !<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Pour le moment, le mouvement n’a pas pu se doter de structures de coordination afin de diriger la contre-attaque et, au-delà, de prétendre au renversement et au remplacement du régime par un pouvoir issu de la lutte, sans compter sur les réformateurs ou sur les gouvernements étrangers. Il n’en existe pas moins des réseaux militants, notamment féministes, des assemblées et réunions dans les universités, des partis rodés à la guérilla au Kurdistan (le Komaleh, proche de la social-démocratie, et le petit Parti pour une vie libre, proche du PKK), des caisses de grève, des organisations syndicales parfois significatives, comme le Syndicat des travailleurs de la compagnie de bus de Téhéran et de sa banlieue (Vahed)...<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Depuis plus de quarante ans, le pouvoir iranien cherche à écraser la classe ouvrière. Il lui a porté de nombreux coups et il continuera à le faire. Mais tant que l’oppression et l’exploitation existent, aucun État ne sera jamais en mesure de mettre fin à la révolte des opprimés et les exploités. C’est ce que nous montrent une nouvelle fois nos frères et soeurs d’Iran ! </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><b><div style="text-align: right;"><b><i>Jean-Baptiste Pelé</i></b></div></b></span></div><p class="p3" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-size: 10.5px; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"></span></p>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-9096123844766182772023-04-08T09:31:00.002+02:002023-04-08T09:31:23.858+02:00Vers le septième camp international d’été de la TIR !<div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><b style="text-align: right;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcmbVTFI35ZjYG3i6VcaAvw-gaVJDUYDlWl3mKB-5mmIWEfd9tQBjusDohudQ-2crmSXL0LcZbReKgD_wog_s8gSM7Saf8hzLhBqO8UIOmCf3NGDjBMtJqgjowuXQsG5O_RnlMqRZaVQ71KPBT6kcRDnLFZkw1YxTYRBMLpelxbEk0R4YBOlyDwqAx/s1600/297619112_429783605858376_8594028678383372330_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1066" data-original-width="1600" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjcmbVTFI35ZjYG3i6VcaAvw-gaVJDUYDlWl3mKB-5mmIWEfd9tQBjusDohudQ-2crmSXL0LcZbReKgD_wog_s8gSM7Saf8hzLhBqO8UIOmCf3NGDjBMtJqgjowuXQsG5O_RnlMqRZaVQ71KPBT6kcRDnLFZkw1YxTYRBMLpelxbEk0R4YBOlyDwqAx/w640-h426/297619112_429783605858376_8594028678383372330_n.jpg" width="640" /></a></div><br /><i><br /></i></b></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><b style="text-align: right;"><i>Du mercredi 2 au dimanche 6 août 2023, à Ségovie dans l’État espagnol, se tiendra le septième camp international organisé par la Tendance pour une internationale révolutionnaire (TIR), à laquelle le courant A&R appartient.<span class="Apple-converted-space"> </span></i></b></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><b style="text-align: right;"><i><span class="Apple-converted-space"><br /></span></i></b>La TIR est un<span class="Apple-converted-space"> </span>regroupement d’organisations, de courants et de militants issus des différents pays (Franc, État espagnol, Grèce, États-Unis, Canada, Italie, Hong Kong…). C’est une tendance à la fois interne et externe du Secrétariat unifié de la Quatrième Internationale, avec des membres qui en ont été exclus ou n’y appartiennent pas. Mais l’ensemble des courants qui la composent s’accordent sur la nécessité de construire un parti mondial pour la révolution. Nous partageons la conviction profonde que la tâche de tisser des liens militants internationaux ne peut pas être reléguée à plus tard.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span>Pour plusieurs camarades d’A&R, les premières expériences de constructions de lien internationaux se sont faites à l’intérieur de la « Quatre », à travers ses camps de jeunes ou ses congrès mondiaux. Nous y avons rencontré des militants et militantes qui, comme nous, défendent la nécessité de construire des organisations révolutionnaires stratégiquement délimitées, à l’encontre de la politique majoritaire de la direction de l’internationale, qui développe l’idée de construire des partis « larges ». Avec ces camarades issus de l’OKDE Spartacos de Grèce, d’Anticapitalistas dans l’État espagnol – avant d’en être exclus – ou encore de Socialist Action USA, nous partagions la nécessité de mettre au coeur des discussions de nos organisations les questions d’intervention militante. Nous rejetions l’idée d’une internationale qui ne soit qu’un club de discussion sur l’appréciation des rapports de forces à l’échelle planétaire. Au contraire, nous devions y partager nos expériences concrètes d’interventions dans la classe ouvrière et la jeunesse, avec nos réussites et nos difficultés.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span>Année après année, à travers nos expériences sur le terrain de la lutte des classes, nos points d’accords se sont renforcés, tandis que les désaccords se sont approfondis avec la direction de l’internationale.<span class="Apple-converted-space"> <br /></span>Nos points d’accord sur la situation politique et nos tâches notamment organisationnelles, à savoir la nécessité de chercher à construire des organisations révolutionnaires stratégiquement délimitées, ont abouti à la création de la TIR.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span>Depuis, chaque été, nous organisons un camp d’été, une rencontre militante permettant un échange et un partage d’expériences, un moment de formation politique. C’est également l’occasion de faire progresser les discussions entre des révolutionnaires de différents pays sur l’analyse de la situation politique et la construction d’un regroupement à l’échelle internationale.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span>La situation nouvelle ouverte par la scission du NPA renforce, de manière encore plus urgente, l’actualité des discussions sur les délimitations stratégiques, le rapport aux réformistes et le type de partis dont les révolutionnaires ont besoin pour affronter cette situation. Avec cette nouvelle situation du NPA, nous avons la volonté d’entamer une forme de dépassement de la TIR. Voilà sans doute les principaux enjeux qui animeront cet été les discussions de ces rencontres ! </span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><br /></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;">Si vous êtes intéressé pour venir au camp, contactez-nous sur les réseaux ou par email </span><span style="background-color: white; color: #444746; letter-spacing: 0.1px; text-align: left; white-space: nowrap;"><span style="font-family: times;">aetr.publications@gmail.com.</span></span></div><p class="p3" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: right;"><b><i><span style="font-size: x-small;">Juliette Stein<span class="Apple-converted-space"> </span></span></i></b></p>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-48482202980838596012023-04-03T21:22:00.003+02:002023-04-03T21:22:46.500+02:00Nouveau cap répressif à La Poste : la résistance n’en est pas pour autant brisée<div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><b style="font-family: times;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBIN7KWc_c04V5W8Xt9jFyFhm6sElQB-CEMBKa-XrH4hga7xgjqgPE84LvGv1TLxzQjlD5IrNaao7sTATlFR_p4A5TQZ12Ir4TgZ8aJu4Azyqc7EMbXFmvKyvbqWaPvpN7k2b5W1hcMExXICh2K-USnQqQGYLP8vE5iheXHYSzuimSykZtchZuwdmM/s2048/178059160_981605339250668_4235014602170574997_n-1.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1365" data-original-width="2048" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjBIN7KWc_c04V5W8Xt9jFyFhm6sElQB-CEMBKa-XrH4hga7xgjqgPE84LvGv1TLxzQjlD5IrNaao7sTATlFR_p4A5TQZ12Ir4TgZ8aJu4Azyqc7EMbXFmvKyvbqWaPvpN7k2b5W1hcMExXICh2K-USnQqQGYLP8vE5iheXHYSzuimSykZtchZuwdmM/w640-h426/178059160_981605339250668_4235014602170574997_n-1.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><i><br /></i></b></div><div style="text-align: justify;"><b style="font-family: times;"><i>La Poste a évité les mobilisations nationales depuis le changement de statut de l’entreprise en Société anonyme en 2009. Dans les années 2010, les grèves, en grande majorité chez les factrices et facteurs, ont cependant été très nombreuses, parfois longues, mais presque totalement dispersées… Jusqu’au coup de tonnerre de la pandémie.<span class="Apple-converted-space"> </span></i></b></div><div style="text-align: justify;"><b style="font-family: times;"><i><span class="Apple-converted-space"><br /></span></i></b></div><span style="font-family: times;"><div style="text-align: justify;"><b><u>2020-2021 : l’embryon d’une mobilisation nationale à La Poste</u></b> </div><div style="text-align: justify;">En mars 2020, 20 000 postières et postiers ont exercé spontanément leur droit de retrait, car elles et ils ne voulaient pas risquer leur peau au boulot, sans masque ni gel. C’était le premier épisode de la reconstitution d’une capacité de mobilisation nationale dans la plus grande entreprise du pays. Sous l’impact de ce quasi débrayage national, le réseau « Postières postiers en lutte » s’est constitué par des réunions et meetings en ligne, et a mis en relation des équipes mili-tantes et des individus syndiqués et non syndiqués de plusieurs dizaines de départements. L’idée d’un tous ensemble postal se discutait et faisait son chemin dans les têtes. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">La Poste a quant à elle repris l’offensive sur le terrain des sup-pressions d’emplois, d’abord à partir d’avril 2020, puis en sup-primant prime sur prime fin 2020. Les équipes syndicales qui étaient au coeur de « Postières postiers en lutte » sont à l’initiative de la constitution d’intersyndicales départementales qui ont appelé à deux grèves départe-mentales réussies dans le 92, le 19 mars puis le 27 mars en Gironde. Deux grèves placées sous le signe de revendications nationales sur les salaires, les suppressions d’emplois et la précarité et du slogan : <i>« Nous, ce qu’on veut c’est une grève nationale ! » </i></div><div style="text-align: justify;"><i><br /></i></div><div style="text-align: justify;">Dans la foulée de cette double réussite, des intersyndicales se sont constituées dans le Calva-dos (14), l’Ille-et-Vilaine (35), les Bouches-du-Rhône (13)… dont les animateurs et animatrices issus de « Postières postiers en lutte » se sont mis d’accord pour pousser en faveur d’une date de grève commune en mai 2021. La sauce a pris et à la faveur d’un coup de colère des postières et postiers, les intersyndicales se sont généralisées sur la majorité du territoire en reprenant la date du 18 mai. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Cette date a été la plus grosse grève depuis au moins 2009, notamment en termes de nombre de manifestations, de rassemblements et de prises de parole dans les services, communes aux différentes organisations syndicales pour appeler à la grève. Des prises de parole que La Poste n’ose pas criminaliser. Mais la date est restée sans lendemain, les fédérations syndicales, en particulier la CGT, se révélant incapables ou ne voulant pas d’appel commun nationale à la grève. Le moment favorable passé, ont repris le dessus l’aspect local des conflits et le déséquilibre du rap-port de forces entre des équipes locales combatives et une direction nationale de l’entreprise qui mobilise toutes ses ressources pour écraser les militants qui ont été la cheville ouvrière du mouvement.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><span class="s1" style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal;"><div style="text-align: justify;"><b><u>Attaques répressives très ciblées en réaction </u></b></div></span><div style="text-align: justify;">La Poste frappe avec une force particulière dans le Calvados, les Yvelines (78) et les Hauts-de- Seine (92). Pourquoi ? </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">La CGT FAPT 14 est l’équipe CGT emblématique d’une capacité à faire des prises de parole dans les services à la fois mobilisatrices et visibles à l’échelle nationale grâce à l’utilisation des réseaux sociaux, sur une ligne d’opposition totale aux suppressions d’emplois et à la politique d’en-semble de La Poste. SUD Poste 78 et SUD Poste 92 travaillent étroi-tement ensemble avec exac-tement la même orientation. L’écho national des prises de parole des militantes et militants du 14, du 78 et du 92 à travers les réseaux n’est pas anecdotique : La Poste peut contenir des mouvements locaux et cherche à tuer dans l’oeuf la conscience naissante qu’il est possible de se battre ensemble à l’échelle nationale, en écrasant les centres organisateurs potentiels. </div><div style="text-align: justify;"><br /></div><div style="text-align: justify;">Dans le 14, la Poste a monté de toutes pièces trois procédures de révocation contre Christophe et de licenciement contre Antoine et Raphaël. Yann Le Merrer de SUD avait été le premier exemple de révocation d’un fonctionnaire depuis 1951, Christophe est le premier fonc-tionnaire CGT révoqué, toutes entreprises confondues, depuis la même date. En trois mois, entre octobre et décembre 2022, les trois principaux militants de la CGT FAPT 14 ont été privés de leur emploi.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><b><div style="text-align: justify;"><b><u>La Poste marque des points…<span class="Apple-converted-space"> </span></u></b></div></b><div style="text-align: justify;">D’autre équipes militantes parmi les plus combatives à La Poste, elles aussi en pointe en 2021 sont également dans le<span class="Apple-converted-space"> </span>viseur : les militants SUD et CGT de La Poste Marseille Euroméditerranée ont subi en six semaines trois licenciements et huit jours de mise à pied !<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">L’annonce du risque de révocation de Christophe avait suscité un élan de solidarité nationale à l’échelle de la CGT FAPT : tous les syndicats FAPT départementaux ou presque et la fédération FAPT avaient pris position contre sa révocation à l’hiver 2021-2022. En réalité, au vu du fait que la révocation de Christophe était une première pour la CGT à l’échelle de l’ensemble du monde du travail, et que le licenciement de toute une équipe militante syndicale constituait également un cap, la mobilisation aurait dû constituer un enjeu national pour le mouvement ouvrier, pour la CGT mais aussi pour les autres organisations comme SUD-PTT et Solidaires, qui de leur côté n’ont pris aucune initiative. Pire : le soutien organisé au niveau de la FAPT CGT à Christophe et ses camarades est allé en diminuant. Les directions syndicales CGT au niveau de la FAPT et au niveau du 14 ont pesé de tout leur poids pour mettre toutes les embûches possibles au maintien de l’activité militante de Christophe, Antoine et Raphaël, avec le refus pur et simple de la prise en charge par les structures syndicales de la cagnotte de solidarité pour les trois camarades !<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Le maintien de l’activité militante, malgré le licenciement, est possible d’un point de vue militant et juridique comme le prouvent Gaël Quirante et ses camarades depuis 2018. Et les organisations syndicales ont largement les moyens financiers de soutenir les militants licenciés, ne serait-ce que le temps des recours juridiques en vue d’une réintégration. Mais étendre cet exemple au-delà du 92 serait une remise en cause du pouvoir patronal dont les bureaucraties ont peur : si licencier les militantes et militants combatifs ne les empêche pas de militer auprès des collègues sur les lieux de travail, c’est la capacité du patron à décider de qui il embauche qui est entamée… et pas seulement à La Poste.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">Car le jugement de janvier 2019 obtenu grâce à la grève de plus d’un an de 150 postiers et postières du 92, qui reconnaît la légitimité du maintien des mandats syndicaux de Gaël Quirante malgré son licenciement, constitue un point d’appui dans tous les secteurs, dont les secteurs lutte de classe du mouvement ouvriers pourraient se saisir.<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><span class="s1" style="text-decoration-line: underline;"><div style="text-align: justify;"><b>… mais le rapport de forces est loin d’être totalement inversé<span class="Apple-converted-space"> </span></b></div></span><div style="text-align: justify;">Quant à Vincent Fournier, lui aussi lâché par la CGT FAPT et depuis devenu secrétaire de SUD Poste 78, il est l’objet d’un acharnement dément : il est le seul salarié du pays à être visé par deux procédures simultanées de licenciement auprès du ministère du Travail, et ce évidemment pour des motifs strictement militants. Une troisième procédure de licenciement vient d’ailleurs d’être lancée contre lui en janvier 2023. Mais en s’appuyant sur une collaboration étroite avec SUD Poste 92, non seulement Vincent maintient son activité dans les bureaux, mais il est même parvenu à hisser son organisation syndicale de 6 à 39 % auprès des factrices et facteurs des grades de base (les moins bien payés) aux élections de décembre 2022 dans son département, une progression exceptionnelle !<span class="Apple-converted-space"> </span></div><div style="text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span></div><div style="text-align: justify;">De son côté, Gaël Quirante, secrétaire de SUD Poste 92, était en position particulièrement difficile fin 2022 : il était visé par deux procès au pénal, accusé de violences dans les deux cas, et dans les deux cas sur la base de dossiers fondés sur des faux témoignages (d’une part de vigiles du ministère du Travail, et de l’autre de cadres de La Poste). Gaël risquait de trois à six mois de prison avec sursis dans le cadre du deuxième procès, sur une simple accusations de cadres. Cela aurait constitué un très grave précédent. Mais il a été relaxé dans les deux affaires, avec un jugement particulièrement cinglant quant aux témoignages des cadres, ce qui fragilise la crédibilité de La Poste, y compris dans les futures procédures pénales qui se profilent déjà contre Gaël et d’autres camarades : lui et quatre autres militants, dont Yann Le Merrer, sont visés par une mise en examen confiée à la même juge d’instruction que celle qui a officié dans l’affaire Adama Traore. Accusés là encore de « violences » et de « dégradations » dans le cadre d’une occupation du siège de La Poste en 2014 (!), la date de l’audience n’est pas encore fixée, mais Gaël, Yann et leurs camarades vont pouvoir aborder cette affaire de manière offensive, en faisant le procès de La Poste et de ses méthodes de voyous, en s’appuyant sur la double relaxe de Gaël. </div><b><div style="text-align: justify;"><b><i><br /></i></b></div><div style="text-align: right;"><b><i>Xavier Chiarelli<span class="Apple-converted-space"> </span></i></b></div></b></span></div><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-size: 10.5px; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><span class="Apple-converted-space"></span></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-size: 10.5px; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><span class="Apple-converted-space"></span></p><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-size: 11.5px; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><b><u><span class="Apple-converted-space"></span></u></b></p>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-27573339307137458602023-04-01T10:22:00.004+02:002023-04-01T10:22:41.093+02:00« Il n’y a pas de raison que l’ambiance au conflit de cette année à la SNCF s’arrête »<p><b style="font-family: Helvetica; font-size: 13px;"><i></i></b></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b style="font-family: Helvetica; font-size: 13px;"><i><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZpky1be8s4rr_Buh0C62DU3ABG1i86RkSb5ZPzuxc3SUZTc7_EU9aVbRUMirFGvwcAzhamXpi3JCJqB56t5u2TUY-oG1M6HcJLRjh9UfzO9ASJGcVb3PS_6WgObDjY6rS5S3S4guwJZRoXWBxvIMFIYydvCCyQwA_ComvtUHSRhGanzDBzlHBl3z3/s2000/Untitled%20design.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1125" data-original-width="2000" height="360" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiZpky1be8s4rr_Buh0C62DU3ABG1i86RkSb5ZPzuxc3SUZTc7_EU9aVbRUMirFGvwcAzhamXpi3JCJqB56t5u2TUY-oG1M6HcJLRjh9UfzO9ASJGcVb3PS_6WgObDjY6rS5S3S4guwJZRoXWBxvIMFIYydvCCyQwA_ComvtUHSRhGanzDBzlHBl3z3/w640-h360/Untitled%20design.png" width="640" /></a></i></b></div><b style="font-family: Helvetica; font-size: 13px;"><i><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><b style="text-align: left;"><i>Interview de Bruno, contrôleur SNCF. Le mois de décembre a été particulièrement agité à la SNCF puisqu’elle a vécu un mouvement de grève atteignant jusqu’aux congés de Noël. Nous revenons sur ce mouvement avec notre camarade Bruno.<span class="Apple-converted-space"> </span></i></b></div></i></b><p></p><p style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 2px 0px 5px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><b><i>Anticapitalisme & Révolution – </i>Jusqu’à tard, la direction de la SNCF a cru pouvoir éviter ce mouvement. Pourquoi n’y est-elle pas parvenue ?<span class="Apple-converted-space"> </span></b></span></p><p style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 2px 0px 5px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><b><i>Bruno – </i></b>Le gouvernement ne voulait pas de grève pour sanctuariser un peu cette période, mais il n’y a pas eu de trêve des confiseurs, puisque les contrôleurs ont bien fait grève au début des fêtes de fin d’année. Lorsqu’il y a grève, le gouvernement et la direction de la SNCF trouvent toujours que celle-ci est mal placée : le week-end car on tape sur les équilibres de vie des gens ; pendant les vacances car ça bousille les congés des usagers... Mais en fait, là n’est pas la question. La grève a toute sa pertinence pour la riposte du monde du travail face à l’offensive de notre direction.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><p style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 2px 0px 5px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span>Les raisons viennent de loin. Elles viennent déjà de la</span><span style="font-family: times;"> privatisation de la SNCF et des impacts en termes d’organisation dans les services, de perte d’énormément d’effectifs, d’explosion de la polyvalence. Notre métier de contrôleur nous contraint, dans de mauvaises conditions, à bosser trois week-end sur quatre, à avoir des horaires décalés. Lors des recrutements, les salaires d’embauche sont de 1 600 euros, avec un gel des salaires depuis plus de huit ans. Et en 2022, il y a eu 1,4 % d’augmentation seulement.</span><span class="Apple-converted-space" style="font-family: times;"> </span></p><p style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 2px 0px 5px; text-align: justify;"><span class="Apple-converted-space" style="font-family: times;"><br /></span></p><p style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 2px 0px 5px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;">Lorsqu’on bosse, qu’on roule, on se rend compte qu’il y a de plus en plus de monde dans les trains, avec des billets vendus plus cher. La SNCF explose ses bénéfices : 2,2 milliards annoncés en fin d’année. Les raisons viennent de ce contexte de précarisation de notre métier et aussi, à travers les conditions de voyage des usagers qui nous font mal au coeur.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><p style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 2px 0px 5px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span>Les revendications sur les salaires se sont traduites par des épisodes de grève dans tous les services en 2022 et pour le service des contrôleurs, il s’agissait de demandes de primes pour les retraites, d’embauches. Là, le détonateur a été l’augmentation de 700 euros de nos salaires mensuels. C’était vraiment le catalyseur. La mobilisation nous a surpris en termes de pourcentages : plus de 80 % de en TGV et Intercités et 60 % sur les TER. La grève a donc été mûrement réfléchi depuis le mois de septembre et elle s’est traduite par deux grands épisodes en décembre, sur deux week-end.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><p style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 2px 0px 5px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span>L’impact a été très fort du fait aussi qu’il s’ancre dans une culture de « volonté d’en découdre ».<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><p style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 2px 0px 5px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span><b><i>A&R – </i>Qu’est-ce que ce collectif de contrôleurs, qui représente-il ? Quel a été son rapport aux organisations syndicales ?<span class="Apple-converted-space"> <br /></span></b><b><i>B. – </i></b>Les contrôleurs représentent près de 9000 travailleuses et travailleurs. Le collectif national des contrôleurs est né de toutes ces colères pas forcément entendues par les directions syndicales et qui auraient dû sortir et se structurer. Une partie qu’on pourrait qualifier d’aristocratie ouvrière s’est autoproclamée en responsabilité pour essayer de construire un cadre d’auto-organisation v i r t u e l en écoutant les doléances, en essayant de structurer quelque chose autour d’un cahier revendicatif. Après l’avoir créé à son sommet, cette structure a été proposée aux contrôleurs via des réseaux et des outils comme Signal, Whatsapp et Telegram. Tout ça est né au mois de septembre. Avec l’approche des élections professionnelles, les organisations syndicales ont eu l’obligation de se positionner par rapport à cette dynamique et ces 3 000 contrôleurs qui communiquaient entre eux via les outils virtuels. L’UNSA, la CFDT et SUD Rail se sont positionné en soutiens logistiques pour mettre à disposition des préavis nationaux, le tirage de tracts. La CGT a parlé de combats catégoriels, affirmant que sa tâche à elle est de rassembler les services.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><p style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 2px 0px 5px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span>La direction du collectif ne voulait surtout pas d’assemblées générales, son argument étant que les syndicalistes prendraient les mains dessus. En aucun cas ce collectif n’a donc été un cadre d’auto-organisation et de contrôle du mouvement assuré par les grévistes eux-mêmes. Lorsqu’il a fallu trancher dans le vif, c’est parce que les pressions de la direction ont commencé. Les contrôleurs ont alors été surpris d’entendre que, suite aux négociations, l’UNSA et SUD Rail parlaient de compte-rendu « positif », alors que les grévistes n’avaient pas été consultés !<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><p style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 2px 0px 5px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span><b><i>A&R - </i>Quels sont les bilans tirés par le milieu cheminot et par les grévistes en particulier ?<span class="Apple-converted-space"> <br /></span></b><b><i>B. – </i></b>Nous avons le sentiment d’avoir eu la volonté d’en découdre et de nous mobiliser. Mais un sentiment d’inachevé aussi, avec cet accord signé par les fédérations. Il y a une prime annuelle qui passe à 700 euros, des primes de déplacement majorées de 4 %, une partie de la prime de travail intégrée dans le calcul<span class="Apple-converted-space"> </span>de la retraite, un déroulement de carrière qui va être plus national avec des embauches... Mais c’est très loin du compte et de ce qu’on espérait. Objectivement, il n’y a pas de raison que l’ambiance au conflit de cette année à la SNCF s’arrête, bien au contraire.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><p style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 2px 0px 5px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span><b><i>A&R - </i>Plus largement, quel est l’état des lieux de la situation des personnels et du service à la SNCF ?<span class="Apple-converted-space"> <br /></span></b><b><i>B. – </i></b>Cinquante ans de politiques libérales c’est un bilan catastrophique. On transporte quatre fois plus d’usagers avec quatre fois moins de personnels, donc en termes de gains de productivité, les capitalistes ont fait des profits énormes là-dessus. Les deux dernières réformes ferroviaires font que nous ne sommes plus un service public. On fait du services, mais pas du service public. C’est le cadre administratif et juridique qui a été institué, mais dans la tête des cheminotes et des cheminots, sur le terrain, on considère toujours que les clients sont des usagers et que nous-mêmes faisons du service public. Donc toutes les déclinaisons de la boîte en termes de productivité, de maltraitance des usagers, ça ne passe pas.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><p style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 2px 0px 5px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span>On discute beaucoup dans nos trains et nos gares avec les usagers qui eux-mêmes sont touchés par ces réorganisations dans leur propre boulot, des jeunes, des chômeurs, des touristes même. Et on voit qu’on est confrontés au même problème de cette société capitaliste qui opprime et s’en met plein les poches.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><p style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 2px 0px 5px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span><b><i>A&R - </i>Après la grève surprise en Île-de-France au mois de juin, on semble voir des poches de colère qui se mettent en mouvement.<span class="Apple-converted-space"> <br /></span></b><b><i>B. – </i></b>Plus que des poches de colère ce sont de véritables poches de grévistes qui existent dans l’entreprise. La majorité des services a été touchée par la grève depuis début 2022, avec toujours le soucis d’élargir aux autre services qui rencontrent les mêmes problèmes.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><p style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 2px 0px 5px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span>On a donc le souci d’élargir les conflits. Concrètement, par exemple, le premier réflexe des syndiqués était d’avoir un lieu pour ouvrir les AG à l’interpro, en se mettant dans la perspective de la bataille sur les retraites.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></p><p style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 2px 0px 5px; text-align: justify;"><span style="font-family: times;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span>Cette bataille permet de regrouper tous les corps de métiers et de faire vivre la démocratie ouvrière. Avec un tiers de cheminots syndiqués, l’enjeu est l’unité entre syndiqués, avec les non syndiqués et en interpro. </span></p><p class="p2" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-size: 10px; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 2px 0px 5px; text-align: justify;"><b style="font-size: 10.5px; text-align: right;"><i><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span><span> </span>Propos recueillis par Armelle Pertus<span class="Apple-converted-space"> </span></i></b></p>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-25427149615078603482023-03-31T16:10:00.005+02:002023-03-31T16:10:56.416+02:00Vers une coordination des équipes militantes étudiantes !<div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><b style="font-family: arial;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgEVq5s4zx_ej-cBi5zMqY-53D7hwK1o0kZ5ufFQjvsZTI_ttNkobcOON9Pzfc8JKO3VDXrQyh6wIVJ4gGwQ5jw96pTVr-E8AdQCVcsWJ3rU_grO1ARCURc0U99U8zVj4UfJW4_Ent-tlM43axxRkOPi_pkhSey73Fr6masIq1j_fgbsyghuVMyEEEy/s1600/WhatsApp%20Image%202023-03-19%20at%2020.39.06.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1066" data-original-width="1600" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgEVq5s4zx_ej-cBi5zMqY-53D7hwK1o0kZ5ufFQjvsZTI_ttNkobcOON9Pzfc8JKO3VDXrQyh6wIVJ4gGwQ5jw96pTVr-E8AdQCVcsWJ3rU_grO1ARCURc0U99U8zVj4UfJW4_Ent-tlM43axxRkOPi_pkhSey73Fr6masIq1j_fgbsyghuVMyEEEy/w640-h426/WhatsApp%20Image%202023-03-19%20at%2020.39.06.jpeg" width="640" /></a></div></b><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-align: right;"><span style="font-size: x-small;">Manifestation contre la réforme des retraites, 31 janvier 2023, Paris. / Sidonie Dauver</span></p><div style="text-align: right;"><span style="font-family: arial; font-style: italic; font-weight: 700;"><br /></span></div></div><div style="text-align: justify;"><b style="font-family: arial;"><i>Écrit avant la journée de mobilisation du 31 janvier et du 7 février<span class="Apple-converted-space"> </span></i></b></div><div style="font-family: arial; font-style: italic; font-weight: 700; text-align: justify;"><br /></div></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: arial;"><b><i>À l’aube d’un bras de fer contre le gouvernement contre la réforme des retraites, la possibilité d’une mobilisation dans les universités est bien réelle ! La jeunesse a connu de nombreuses attaques depuis l’élection de Macron en 2017 : sélection, hausse des frais d’inscriptions, arrêté licence, etc. Et bien d’autres sont en projet : « Parcoursup » des masters, réformes des bourses, SNU...<span class="Apple-converted-space"> </span></i></b></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: left;"><div style="text-align: justify; text-indent: 0px;"><span style="font-family: arial;"><b><i><br /></i></b></span></div><span style="font-family: arial;"><div style="text-align: justify;"><span style="text-indent: 8px;">Et les attaques sont déclinées localement, comme avec les fusions d’universités, la création d’établissements publics expérimentaux (EPE), ou avec la destruction de nos droits étudiants comme la compensation entre les matières.</span><span class="Apple-converted-space" style="text-indent: 8px;"> </span></div></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial;"><br /></span></div><span style="font-family: arial;"><div style="text-align: justify;"><span style="text-indent: 8px;">Des mobilisations importantes ont bien eu lieu dans les facs : contre la sélection en 2018, contre la hausse des frais d’inscription ou dans une moindre mesure contre la réforme des retraites de 2019 par exemple... Néanmoins, depuis plusieurs années, le mouvement étudiant s’éparpille dans différents syndicats, collectifs, regroupements ou autres, ce qui se fait ressentir dans la jeunesse étudiante. Comme dans le monde du travail, où le regroupement des équipes militantes a permis d’agréger des forces pour gagner face aux mêmes logiques patronales, le mouvement étudiant gagnerait à se coordonner davantage pour frapper ensemble et stopper le gouvernement et ses logiques capitalistes, dont chaque réforme affecte toujours plus l’université. Dans l’immédiat, il est clair qu’une victoire sur les retraites permettrait de freiner le rouleau compresseur des attaques !</span><span class="Apple-converted-space" style="text-indent: 8px;"> </span></div></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial;"><br /></span></div><span style="font-family: arial;"><div style="text-align: justify;"><b>Contre la dispersion, la réunion d’équipes militantes de base<span class="Apple-converted-space"> </span></b></div><span style="text-indent: 8px;"><div style="text-align: justify;">Devant cette possibilité, une coordination des équipes militantes, organisations syndicales, collectifs ou étudiants et étudiantes mobilisés serait fortement utile pour se regrouper et riposter collectivement. Voilà pourquoi le 15 janvier, à quelques jours de la première date de mobilisation, s’est réunie la première coordination syndicale étudiante afin de discuter de la situation et des mobilisations dans nos universités face à la réforme des retraites. Elle a regroupé en région parisienne des délégations de 24 villes, issues de 35 sections de l’Alternative et de l’UNEF, avec le soutien de la « Tendance action collective et luttes étudiantes » de l’UNEF (TACLE), de la Fédération syndicale étudiante (FSE) et du Massicot, syndicat des étudiants et étudiantes en écoles d’art et design, c’est-à-dire un large éventail d’organisations et de sensibilités.<span class="Apple-converted-space"> </span></div></span></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial;"><br /></span></div><span style="font-family: arial;"><div style="text-align: justify;">La conscience de l’importance de la jeunesse dans ce type de mouvement a permis de discuter de la nécessité d’impulser des assemblées générales dans nos facs pour discuter de la réforme et construire dans nos universités les dates nationales de grève, en lien avec le monde du travail. Cette coordination syndicale étudiante était une bonne nouvelle pour des équipes militants prêtes à préparer les mobilisations et à faire de l’agitation dans les universités. Elle a permis de regrouper et de discuter bien au delà de nos différentes organisations et étiquettes syndicales.<span class="Apple-converted-space"> </span></div></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial;"><br /></span></div><span style="font-family: arial;"><div style="text-align: justify;"><i><b>« Au delà des étiquettes syndicales, il faut tous s’unir contre la politique de ce gouvernement. Si la jeunesse prend la rue, elle peut jouer un rôle clef dans la victoire du mouvement. »<span class="Apple-converted-space"> </span></b></i></div><i><div style="text-align: justify;"><i>(Extrait du texte d’appel de la CSE, voté à l’unanimité)<span class="Apple-converted-space"> </span></i></div><div style="text-align: justify;"><i><span class="Apple-converted-space"><br /></span></i></div></i><div style="text-align: justify;">La coordination affirme notamment que « <i>la réforme des retraites, des bourses et […] la sélection à l’université [participent] à nous précariser durant nos études et [auront] des répercussions sur le reste de [nos vies] »</i>. Elle appelle donc à « <i>mettre un coup d’arrêt à la politique du gouvernement qui souhaite mettre au pas la jeunesse, précariser l’ensemble de notre camp social et en particulier notre génération. » </i>Elle affirme enfin que « pour gagner il faudra un mouvement d’ensemble, de grèves de de mobilisations » des travailleurs et travailleuses et de la jeunesse. Pour autant, cette coordination syndicale étudiante n’était qu’un premier jalon posé dans la coordination de nos équipes militantes dans les universités. Il est certain que nous devrons poursuivre cet objectif, plus que jamais dans le mouvement actuel, mais aussi bien au-delà.<span class="Apple-converted-space"> </span></div></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial;"><br /></span></div><span style="font-family: arial;"><div style="text-align: justify;">Elle doit nous servir, dès à présent, à impulser des suites pour que la jeunesse soit toujours présente dans la rue, jusqu’au bout et à la victoire du mouvement ! </div></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: arial;"><br /></span></div><span style="font-family: arial;"><div style="text-align: right;"><b><i>Loë Florès<span class="Apple-converted-space"> </span></i></b></div></span></div><p class="p7" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-size: 10.5px; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-align: right;"><br /></p>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-62309227802202131922023-03-29T09:36:00.002+02:002023-03-29T09:36:16.864+02:002009-2022 : l’échec d’une orientation, pas du NPA<p> </p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMd8t6ImX9m3KojTwq5-7A98RMuWhQ5NcsQ24m9WRAd8JzEpeXSTqWlv-Eoy1x2T7Gf3KIiBDZphjsNHnYz1Ck5JWL-yVWqDR8mpJHA2lXsM88dA8tg38tBrLqoDBzHquCu2CMLYGnjk3Ng5RoOBixQ6_n1JgQNwdLiYjBOWKd6SAuv1zy8Q6g6TXR/s2048/326596902_502949671868651_333364395766161042_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1365" data-original-width="2048" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgMd8t6ImX9m3KojTwq5-7A98RMuWhQ5NcsQ24m9WRAd8JzEpeXSTqWlv-Eoy1x2T7Gf3KIiBDZphjsNHnYz1Ck5JWL-yVWqDR8mpJHA2lXsM88dA8tg38tBrLqoDBzHquCu2CMLYGnjk3Ng5RoOBixQ6_n1JgQNwdLiYjBOWKd6SAuv1zy8Q6g6TXR/w640-h426/326596902_502949671868651_333364395766161042_n.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><p></p><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><i>Après avoir louvoyé durant tout le processus de congrès. Philippe Poutou déclarait sur BFM TV le 7 janvier : « Il nous faut un parti plus large, plus ouvert […] qui se mêle de ce qui se passe dans la gauche antilibérale, du côté de la France insoumise notamment. » Et de poursuivre : « On aimerait bien que, d’ici quatre ans, il n’y ait pas une candidature LFI, une candidature LO, une candidature NPA… Je préférerais qu’il y ait une candidature large ».<span class="Apple-converted-space"> </span></i><i><span class="Apple-converted-space"><br /></span></i><b><i><span class="Apple-converted-space"><br /></span></i></b>Philippe va plus loin dans <i>Sud Ouest </i>le 27 janvier 2023 : <i>« La formation d’un outil commun avec des camarades de LFI, voire d’EELV, est notre chantier. Il se passe des choses dans toute cette gauche, on pourrait même aller jusqu’aux forces militantes du PS, où certains sont très mécontents. » </i>S’il y a bien une chose qu’on peut lui reconnaître, c’est une clarté sans faille lorsqu’il s’agit de justifier la scission qu’il a engendrée, à la différence de ses camarades qui continuent de noyer le poisson.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span>Dans une contribution datée du 16 avril 2022, un membre de la direction du NPA, militant à Toulouse, écrivait : « Nous maintenons le fil rouge de la construction de partis révolutionnaires à vocation de masse. C’était le sens du détour tactique que nous avons pris à la construction du NPA en dissolvant la LCR. Mais force est de constater aujourd’hui que le NPA a échoué. Il n’est plus tenable, dans la situation que nous connaissons, de continuer à prétendre face aux masses que nous représentons le chemin vers la construction de ce parti. Il faut de nouveau prendre des détours. » </span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><br />Le 24 décembre 2022, dans une interview à <i>Mediapart</i>, l’ancien dirigeant de la LCR François Sabado justifiait la décision sous l’angle d’une erreur ou d’encore une fin de période : <i>« on s’est trompés de perspective […] On a fait une erreur de contournement […] cette tendance a vouloir se substituer aux forces politiques de gauche n’a pas marché »</i>. Ce constat amer résume à lui seul non pas l’échec du NPA, mais celui de l’orientation d’une partie de sa direction, basée sur l’abandon dans les faits de l’hypothèse de la grève générale comme modèle le plus probable de la révolution socialiste dans les pays impérialistes. </span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span class="s1" style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal;"><br /></span><span class="s1" style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal;"><b><u>Un bilan à tirer <br /></u></b></span>Les tendances et des fractions au sein du NPA ont été un bon prétexte pour masquer les responsabilités de la direction historique de la LCR et du Secré-tariat unifié de la Quatrième Internationale (QI). Le noyau de direction historique a perdu le NPA et a préféré le brader pour mener tranquillement sa politique de rapprochement avec la NUPES. À force d’esquiver toutes les discussions, il se trouve aujourd’hui à l’assumer en courant à toute vitesse derrière les réformistes, dans une situation où il n’a pas grand-chose à apporter en retour, au-delà de l’accès à la presse de ses porte-parole. Ce bilan de quatorze ans d’existence, c’est d’abord celui que le courant issu de la majorité de l’ex-LCR a refusé de tirer à maintes occasions, d’Alain Krivine à Olivier Besancenot. </span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><br />Ce bilan est une mise en échec majeure du projet de « partis larges », d’une « nouvelle force pour les exploités et les opprimés », ou aujourd’hui d’une « gauche de combat ». Dès sa création en 2009, le flou a été entretenu sur ses délimitations stratégiques – illustré par le refus d’une courte majorité de faire apparaître le mot « révolutionnaire » dans le nom de notre organisation. Le NPA a connu une crise d’orientation quasi permanente, allant jusqu’à l’éclatement de la direction historique de la LCR avant l’élection présidentielle de 2012, avec la naissance de la Gauche anticapitaliste (GA, future Ensemble). <br /><br /></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">La partie de cette direction restée au NPA n’a jamais cessé de pencher vers une orientation liant des victoires sociales d’ampleur avec l’accès au pouvoir de partis se réclamant de la gauche anti-libérale ou anti-austérité. Cela l’a menée à des déclaration dithyrambiques sur le parti de gauche antilibéral SYRIZA en Grèce, avec la déclaration du bureau de la QI affirmant en janvier 2015 : <i>« L’en-jeu est clair, décisif : il faut […] tout faire pour que la gauche grecque, dont SYRIZA est la principale com-posante, gagne ces élections, afin de créer une dyna-mique sociale et politique pour un gouvernement de gauche, qui doit s’efforcer de réunir toutes les forces prêtes à rompre avec la politique d’austérité et lutter<span class="Apple-converted-space"> </span></i><i>contre les pièges du nationalisme chauvin. » </i>Aucun bilan ne fut tiré de cette prise de positon, même après la trahison de SYRIZA. Il en fut de même de toutes les expériences de partis larges menées au Portugal, en Italie ou dans l’État espagnol. Et partout, le constat est sans appel : l’auto-destruction d’un courant révolutionnaire indépendant !<span class="Apple-converted-space"> </span></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span>Mais avec le NPA, l’affaire a été plus coriace car elle a rencontré plus d’opposition, jusqu’à la remise en cause des appels à voter pour la FI et le PC aux législatives, avec les candidatures « Urgence Révolution » portées par des camarades de Bordeaux, des Hauts-de Seine et de Lorraine.<span class="Apple-converted-space"> <br /></span>Pour ce qui concerne le courant Anticapitalisme et Révolution, nous avons tenté, à notre échelle, d’arrimer notre parti aux idées marxistes révolutionnaires. Nous revendiquons toujours les démarches de la position B en 2009, de la position 2 en 2011, de la positon Y en 2013, de la position 3 en 2015, de la plateforme A de la conférence nationale de 2016. Toutes ces tentatives pour proposer une orientation commune au sein du parti n’ont pas été vaines.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span>D’abord, elles nous ont bien convaincus du creuset qu’a représenté la possibilité que des courants d’extrême gauche, issus d’histoire et de traditions différentes, soient organisationnellement liés, menant leurs débats et confrontant leurs désaccords au sein de leur organisation et à la lumière de ce que chacune et chacune mettait en pratique. En quatorze ans, nous avons rapproché nos courant bien plus vite qu’en plusieurs décennies à se côtoyer à chaque étape de la lutte des classes.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span>Nous en avons tiré le bilan que nous formions une force dans le NPA, attachée à la construction d’un parti pour la révolution de demain et pour l’action révolutionnaire immédiate.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span>Nous imaginons que les camarades qui sont partis estiment que la période est trop marquée par un rapport de force favorable à la bourgeoisie. C’est là-dessus qu’ils et elles s’appuient pour défendre l’idée qu’une inversion de la situation ne pourra se faire sans « alternative politique ». Dans une résolution politique du Comité politique national (CPN) des 29 et 30 avril 2017, ces mêmes camarades écrivaient : « L’absence d’un parti représentant les intérêts des exploitéEs et des oppriméEs laisse les mains libres aux ennemis des classes populaires. [...] Mais nous voulons aussi, au-delà de ces luttes, tracer la voie du rassemblement dans une même force politique autour d’un programme anticapitaliste, de rupture révolutionnaire avec le capitalisme et avec ses institutions, qu’elles soient nationales ou européennes. Nous voulons débattre de ce projet avec toutes celles et tous ceux qui cherchent la voie de ce rassemblement nécessaire, certes des organisations ou groupes militants constitués, mais surtout en nous adressant, en rencontrant dans des réunions ouvertes des militantEs du mouvement social. La refondation d’un projet politico-social et idéologique alternatif à ce capitalisme destructeur de droits sociaux et de l’environnement ne sera crédible et attractive que si elle émerge de pratiques pluralistes et démocratiques, ancrées dans les réseaux militants, rejetant la subordination des mouvements sociaux aux partis politiques – donc en inventant une redéfinition radicale du «politique». » Aujourd’hui, en pleine mobilisation sociale, ces camarades enchaînent les meetings avec la NUPES. Ils et elles ont quitté le NPA pour avoir les mains libres et mener cette politique mais sans jamais l’assumer devant un congrès.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span><span class="s1" style="text-decoration-line: underline;"><b>Ce n’est qu’un début, le combat continue !<span class="Apple-converted-space"> <br /></span></b></span>Ils et elles n’ont pas réussi à s’arroger l’entière légitimité du NPA, car à force de renoncement à s’implanter au sein des entreprises et dans la jeunesse, en y défendant une orientation contre l’exploitation et les oppressions, à force de remiser la révolution aux calendes grecques et de refuser d’assumer un rapport clair avec les réformistes, ces camarades n’ont pas construit autour d’elles et eux. En revanche, tous les militants et militantes de l’organisation attachés à la construction d’un parti révolutionnaire, utile à la lutte des classes, implanté et non pas hors-sol et commentateur, bien au-delà des seuls courants organisés, ont trouvé dans les propositions des camarades initiateurs de la PF5 à la conférence nationale de juin 2021, de la tribune des législatives, de la PFC, des militantes et des militants crédibles et légitimes, avec qui poursuivre le chemin d’un NPA révolutionnaire et assumant la perspective du communisme.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span>Un parti révolutionnaire reste indispensable à la construction au jour le jour du rapport de force face à la bourgeoisie et pour notre émancipation. Ces vingt-cinq dernières années, partout où les travailleurs, les travailleuses et la jeunesse se sont mis en mouvement, il a manqué de révolutionnaires, de militantes et militants convaincus que leur action et leur détermination à agir pour inverser le rapport de force sont des éléments centraux, et qu’elles sont la meilleure préparation à l’irruption spontanée des masses.<span class="Apple-converted-space"> </span></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><span class="Apple-converted-space"><br /></span>En plein bouillonnement social et à la veille de nouvelles journées de grève contre la réforme des retraites de Borne, contre l’augmentation du coût de la vie et des bas salaires, pour le droit à vivre dignement et s’émanciper, nous faisons le constat que les courants révolutionnaires ne sont pas voués à s’entre-déchirer. Nous avons réussi, à ce stade, avec les camarades des autres courants et sensibilités restés à nos côtés, à distinguer les désaccords secondaires, qui n’entravent pas l’action commune, de ceux qui sont plus profonds. Ces discussions ont été et seront encore une condition essentielle pour réussir à regrouper sur la base d’un accord réel. Celui-ci se constitue progressivement, et par une confrontation constante entre la théorie et la pratique ; il ne se nourrira pas seulement d’un accord sur des idées fixées sur le papier, mais aussi d’une confiance militante, construite sur la base d’une expérience commune et de discussions de fond permanentes. </span></div><p class="p2" style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-align: left;"><span style="font-family: inherit;"><span class="Apple-converted-space"></span></span></p><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 5px 0px 0px; text-align: right;"><b><i><span style="font-family: arial; font-size: x-small;">Armelle Pertus<span class="Apple-converted-space"> </span></span></i></b></div>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-34741745075416596382023-03-27T18:21:00.003+02:002023-03-27T18:21:34.846+02:00Dans l’agglo de Rouen : on continue, plus que jamais, le NPA !<div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-align: left;"><span style="font-family: inherit;"><i><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEia-Dx6fCTpQBOjRKKPsdRMyXs0nNpP7TxBnfa0I_1O3MfrBwq8jePyzOLPzGNG_SCDA5xv_5r7CMvtJpQGyjwF4PSavOqvDrcexwT4NR5wSbghp7aO0BujI3-ub9pKo7P8pY1Ne8AmAQQUDZseRuxpLnV5DL1ZnG8dgAZDgqATYTAUczIyKYTMXSGL/s960/328918316_913096783162163_4288106846820327085_n%20(1).jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="720" data-original-width="960" height="480" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEia-Dx6fCTpQBOjRKKPsdRMyXs0nNpP7TxBnfa0I_1O3MfrBwq8jePyzOLPzGNG_SCDA5xv_5r7CMvtJpQGyjwF4PSavOqvDrcexwT4NR5wSbghp7aO0BujI3-ub9pKo7P8pY1Ne8AmAQQUDZseRuxpLnV5DL1ZnG8dgAZDgqATYTAUczIyKYTMXSGL/w640-h480/328918316_913096783162163_4288106846820327085_n%20(1).jpeg" width="640" /></a></div><br /><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div></i></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><i>Depuis la scission, la grande majorité des camarades du NPA de l’agglomération de Rouen- Elbeuf continuent à construire l’organisation dans laquelle ils et elles ont fait le choix de militer pour avancer vers ce parti révolutionnaire dont la nécessité se fait tellement sentir.<span class="Apple-converted-space"> </span></i></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-style: italic;"><br /></span></div><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: justify;"><i style="font-family: inherit;">Malgré la captation à la fin du mois de décembre de nos outils de communication numériques par les camarades ayant provoqué la scission, pourtant minoritaires à Rouen, nous n’avons pas molli pour nous adresser à l’extérieur et à notre milieu large, d’abord pour expliquer en quoi cette scission n’était ni de notre fait, ni notre choix, et ensuite pour inciter toutes celles et ceux qui partagent nos idées à nous rejoindre.<span class="Apple-converted-space"> </span></i></div></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-style: italic;"><br /></span></div><span style="font-family: inherit;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Nous avons participé à toutes les manifestations de rue depuis le 18 décembre (la journée internationale des migrants et migrantes) jusqu’au 7 février (troisième journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites), en passant par les rassemblements unitaires suite à l’incendie de l’entrepôt de Bolloré Logistics à Grand-Couronne ou contre la mise en place de la ZFE dans la métro-pole rouennaise. Et bien sûr, toutes nos interventions dans les facs, lycées, entreprises que nous avons à coeur de développer depuis des années ont été maintenues. Le 2 février, nous avons organisé une réunion publique dans le quartier Saint-Sever qui a a permis de faire venir à notre rencontre un public renouvelé, dont une grande majorité de jeunes. </span></div></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;"><br /></span></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-align: left;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Trois topos d’introduction à la tribune ont per-mis de lancer le débat. C’est Mathias, du secteur jeunes du NPA, qui a démarré, en faisant le lien entre les explosions à caractère révolutionnaire qui parsèment la planète aujourd’hui et la révolte exprimée par la jeunesse mobilisée aujourd’hui contre le projet Macron- Borne dans une société où les jeunes galèrent pour étudier et vivre, alors que leurs parents s’échinent au boulot pour des salaires de misère. Puis Marie-Hélène, du NPA Rouen-agglo, a exprimé l’enthousiasme qui nous traverse toutes et tous face à ce mouvement social d’une ampleur inédite, expliqué ses causes profondes et exposé de ce qu’il va nous falloir pour aller décrocher la victoire qu’on sent possible : la grève qui se généralise, qui bloque la machine à profits, et qui soit contrôlée par les grévistes, réunis en assemblées générales. Enfin, Armelle, de la direction nationale du NPA, a montré comment tous ces objectifs ne pouvaient être séparés de notre projet politique de fond : renverser par la révolution le système capitaliste et du coup, la nécessité absolue de construire un parti à la hauteur de cette ambition.</span><span class="Apple-converted-space" style="font-family: inherit;"> </span></div><div style="text-align: justify;"><br /></div></div><div style="font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px; text-align: justify;"><span style="font-family: inherit;">Le débat a tourné autour des revendications du mouvement : pas seulement demander le retrait de la réforme, mais mettre en avant des revendications en positif, notamment pour exiger qu’aucun revenu ne soit plus inférieur à 2 000 euros ; puis comment on articulait ces revendications « immédiates » à notre objectif ultime, la révolution et la mise en place d’une société communiste. Les échanges se sont poursuivis autour d’un verre et d’amuse-gueules, des contacts ont été pris. Pour la soixantaine de présents et présentes, c’était une soirée qui donnait la « niaque » pour la suite, dans la rue, dans les grèves et pour avancer dans la construction d’une organisation révolutionnaire !<span class="Apple-converted-space"> </span></span></div><p class="p1" style="font-family: Helvetica; font-feature-settings: normal; font-kerning: auto; font-optical-sizing: auto; font-stretch: normal; font-variant-alternates: normal; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; font-variation-settings: normal; line-height: normal; margin: 0px;"><span class="Apple-converted-space"></span></p>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-45604410010338831712023-03-26T20:13:00.003+02:002023-03-26T20:13:34.859+02:00Provoquer un morcellement supplémentaire de l’extrême gauche révolutionnaire : un choix néfaste<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlCCHpeefXa-RsTteRMKxXMmYG2GuQnMWBFUnD3Rbm1SOhuKXNsl12bvcozMs7zMxkPPBwrj1tbu_cl84e8j70A3Rhw_X1maBeXHlloDr8UTx7wz4rFZzvPSmKMMMeb2-Bsobrz29S_vRV2L9jQE9MeEOAl-XFNeCAXDc0T4njLw6IXXdRU_XRT5Um/s1600/WhatsApp%20Image%202023-03-19%20at%2020.39.04.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1066" data-original-width="1600" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjlCCHpeefXa-RsTteRMKxXMmYG2GuQnMWBFUnD3Rbm1SOhuKXNsl12bvcozMs7zMxkPPBwrj1tbu_cl84e8j70A3Rhw_X1maBeXHlloDr8UTx7wz4rFZzvPSmKMMMeb2-Bsobrz29S_vRV2L9jQE9MeEOAl-XFNeCAXDc0T4njLw6IXXdRU_XRT5Um/w640-h426/WhatsApp%20Image%202023-03-19%20at%2020.39.04.jpeg" width="640" /></a></div><div style="text-align: right;"><i><span style="font-size: x-small;">Manifestation contre la réforme des retraites, 19 janvier 2023, Paris. / Sidonie Dauver</span></i></div><h3 style="text-align: left;"><u>Dossier : Nous continuons le NPA !</u></h3><p style="text-align: justify;"><i>Dans une situation politique mondiale de crise du capitalisme, d’offensive de la bourgeoisie mais aussi d’explosions sociales qui bien souvent mettent en avant l’impasse du réformisme, comment le noyau historiquement majoritaire de la direction du NPA a-t-il pu faire le choix de diviser une nouvelle fois l’extrême gauche et le camp des révolutionnaires ?</i></p><p style="text-align: justify;">Les camarades qui ont quitté le congrès du NPA et qui cherchent maintenant à s’arroger seuls la légitimité du NPA aimaient pourtant à le répéter fréquemment : dans le NPA, nous étions toutes et tous des révolutionnaires. C’est-à-dire que nous partagions a priori un projet de société commun, le communisme, et les moyens d’y parvenir, la révolution. Comment expliquer désormais à toutes celles et ceux qui s’intéressent à nos idées que des camarades qui partagent un projet de société commun ne pouvaient plus rester dans une organisation commune ? Les rai-sons invoquées sont une impossibilité de continuer à faire un parti ensemble parce que les relations entre les différentes composantes du NPA étaient trop difficiles et délétères. Ces « relations dégradées » nécessitaient donc une scission entre des organisations politiques séparées. Sans nier que des désaccords d’orientation importants aient vu le jour au sein du NPA (ils étaient d’ailleurs à l’origine de l’émergence de tendances et fractions au sein du parti), ou que ceux-ci aient impliqué parfois des discussions vives ou des expériences pratiques différentes qui ont pu conduire à des tensions, nous avons combattu cette séparation forcée et nous continuons à la regretter profondément : nous estimons qu’elle s’assoit sur les intérêts supérieurs de notre camp social.</p><p style="text-align: justify;"><b><u>Diviser… pour mieux régner ?</u></b></p><p style="text-align: justify;">Le choix effectué par la direction de la plateforme B lors du congrès, sans d’ailleurs l’avoir fait valider en amont par les camarades qui avaient voté pour elle, exprime à la fois son incapacité à s’imaginer autrement qu’hégémonique au sein d’une direction, et son refus que des clarifications politiques validant une indépendance complète vis-à-vis des organisations de la gauche institutionnelle puissent s’opérer.</p><p style="text-align: justify;">En France, les organisations révolutionnaires issues du trotskysme ont réussi à maintenir des cadres organisationnels bien plus importants numériquement que dans la grande majorité des pays européens et aussi à se faire identifier à une échelle un peu large grâce à plusieurs de leurs porte-parole (notamment à travers les séquences électorales mais pas seulement). En revanche, mais elles n’ont jamais été autant divisées, voire morcelées. Non seulement elles ne parviennent que très rarement à travailler ensemble, même sur des terrains qui devraient pourtant les ras-sembler plus « spontanément » que d’autres (des prises de position internationalistes, la lutte contre le racisme et l’extrême droite, la mise en commun de leurs forces à l’échelle nationale dans les mouvements de masse pour aider à l’auto-organisation des travailleurs et des travailleuses), mais elles semblent cultiver à loisirs « leurs spécificités » voire leurs « querelles » dès qu’elles en ont l’occasion… comme si leur existence dépendait de la mise à l’écart des autres. Les rapports inexistants entre les directions de Lutte ouvrière et du NPA lors de cette dernière décennies, sauf à l’occasion de débats souvent caricaturaux lors de la fête de LO ou de l’Université d’été du NPA.</p><p style="text-align: justify;">Les rapports conflictuels venus des propos déplacés tenus par le camarade de LO au meeting d’hommage à Alain Krivine à la Mutualité, puis en retour de l’attitude totalement disproportionnée de la majorité de la direction du NPA, en sont une des manifestations. Le départ des camarades de Révolution permanente du NPA avant l’élection présidentielle de 2022 pour aller construire à deux ou trois cents une énième organisation révolutionnaire et tenter de présenter un candidat en plus des Nathalie Arthaud et Philippe Poutou, en est une autre. L’éclatement du NPA en deux morceaux de taille à peu près identiques suite au dernier congrès ne renforce pas le camp des révolutionnaires, il l’affaiblit car 2 000 militants et militantes qui agissent au sein d’une même organisation, même avec des désaccords importants sur différents plans, c’est préférable que chaque moitié agissant à « compte séparé ». Le temps agit plutôt dans le sens du fossé qui se creuse.</p><p style="text-align: justify;">C’est un défi auquel s’attachent à répondre celles et ceux qui ont fait le choix de « continuer le NPA », très majoritairement des camarades qui ont voté pour la plateforme C, mais aussi des camarades ayant voté pour la A et quelques comités géographiques refusant la séparation et continuant à militer sans se séparer. Un tel choix exprime la compréhension de la responsabilité qui incombe aujourd’hui à chaque militante et militant révolutionnaire de travailler au regroupement et à l’unité, à l’inverse des choix de cultiver son pré carré en renonçant à construire un parti révolutionnaire stratégiquement délimité. </p><p style="text-align: right;"><i>Marie-Hélène Duverger</i></p><div style="text-align: right;"><br /></div>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-84498660996476801152023-03-26T20:04:00.008+02:002023-03-26T20:04:47.989+02:00Le 28 et après : gardons la rue et amplifions les grèves, allons chercher la victoire !<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6B52lFF-lwzYKl0ZqG3JvnuDCUrhfgPHJmGn4y07mIigGpzMPel6bh43XdsqhfkdHs3SAOAX_SpzKbWTzdVN6dk3m3WNmldgtwrJzJrICToRDWKhZ8AHdeq99KsYrjyT9DYQ7l8kG3I0AY8FYPLOiacm9FnBttozO7lkAyBwcDs3mjPjocxEchC33/s6000/image00013.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="4000" data-original-width="6000" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEj6B52lFF-lwzYKl0ZqG3JvnuDCUrhfgPHJmGn4y07mIigGpzMPel6bh43XdsqhfkdHs3SAOAX_SpzKbWTzdVN6dk3m3WNmldgtwrJzJrICToRDWKhZ8AHdeq99KsYrjyT9DYQ7l8kG3I0AY8FYPLOiacm9FnBttozO7lkAyBwcDs3mjPjocxEchC33/w640-h426/image00013.jpeg" width="640" /></a></div><i><div style="text-align: right;"><i><span style="font-size: x-small;">Hermann Click</span></i></div></i><p style="text-align: justify;">Après une semaine de rassemblements et de manifestations spontanés tous les soirs, la mobilisation du jeudi 23 mars a été l'une des plus grosses journées du mouvement contre la réforme des retraites. Une des plus électriques aussi : irruption des jeunes dans des cortèges qui chantent pour la grève générale, foyers de mobilisation qui s’agrègent et se renforcent entre eux… La colère a déferlé dans la rue contre une réforme haïe, mais aussi contre un gouvernement au service des ultra-riches, contre sa politique qui est la même que tous ceux qui l'ont précédé, contre le pouvoir de toute une classe d’exploiteurs. Une colère collective qui s’est un peu étonnée d’elle-même, comme si tout ne faisait que commencer, enfin. Une colère collective qui est désormais une force : oui, on peut les battre ! Oui, tout peut changer !</p><p style="text-align: justify;"><b><u>Panique dans les palais</u></b></p><p style="text-align: justify;">Ce qui gonfle nos cœurs fait dérailler le leur. Macron avait parlé la veille à la télé, en insistant sur les « piliers républicains », la police et l’armée. Droit dans ses bottes ? Plutôt des grognements de peur. Une peur qui passe aussi sur la nuque du roi Charles, dont la visite en France est annulée pour cause de manifestations. Les banquets sous les ors de Versailles devront attendre ! Après le passage en force du 49.3, il ne reste au gouvernement que le dernier recours de la brutalité policière, aveu de faiblesse politique d’un pouvoir de plus en plus isolé. Insultes, attouchements lors de fouilles, tabassages, gazages, mutilations, arrestations visant des militants et militantes d’extrême gauche, et même des journalistes… Ces techniques de violence d’État sont censées nous empêcher de nous mobiliser. Mais elles ne font qu’exciter toujours plus notre envie d’en découdre et notre révolte. Ils ne nous écoutent pas ? Eh bien, qu’ils dégagent tous !</p><p style="text-align: justify;"><b><u>Angoisse à tous les sommets</u></b></p><p style="text-align: justify;">Monarques et présidents ne sont pas les seuls à être mal à l’aise face au débordement de colère des travailleurs, des travailleuses et des classes populaires. Tous les amateurs d’ordre commencent à paniquer face à notre force collective et à la possibilité qu’elle s’exprime hors des cadres préétablis. Dans un débat télévisé le 23 mars, François Ruffin et Sandrine Rousseau de la NUPES ont davantage appelé à la paix sociale qu’à la révolte, alors que Jordan Bardella du RN choisissait la carte du silence prudent pour pouvoir jouer sur tous les tableaux.</p><p style="text-align: justify;">Chez les dirigeants de l’intersyndicale, le discours varie souvent ! Certes, sous l’impulsion du mouvement, ils appellent à une nouvelle journée de grève mardi 28 mars. Mais d’un autre côté, pour eux, si Macron est coupable de quelque chose, c’est d’inciter à la révolte. Philippe Martinez dénonce ses « provocations ». Laurent Berger appelle à « calmer le jeu avant un drame » et à « mettre sur pause » la réforme. La réforme ou la mobilisation ? Alors que c’est le retrait total que nous voulons !</p><p style="text-align: justify;"><b><u>La force des travailleurs, c’est la grève !</u></b></p><p style="text-align: justify;">Leurs solutions : miser sur le Conseil constitutionnel, ou bien en appeler à un référendum qui transformerait toutes nos revendications en une question fermée, dans la solitude de l'isoloir, au cours d’un processus qui durerait plus d’un an. Mais où est notre force ? Pas dans les salons des juristes, pas dans les urnes à la saint Glinglin ! Ce sont notre mobilisation et nos grèves, maintenant, qui font trembler le pouvoir. Le gouvernement en fait l’aveu à coups de flics et de réquisitions.</p><p style="text-align: justify;">Pour déjouer ces périls, il nous faut nous organiser, discuter entre nous du mouvement, de nos revendications, de nos perspectives et de nos méthodes, nous retrouver en assemblées générales et en comités de grève, par entreprise, en interprofessionnelles, dans des coordinations qui les regroupent… Dans tous les cadres, formels et informels, qui peuvent nous permettre de discuter de politique, de notre lutte et de comment la prendre en main.</p><p style="text-align: justify;">La prochaine journée de mobilisation appelée par l’intersyndicale, ce mardi 28 mars, doit être un levier pour isoler toujours plus le gouvernement, amplifier les grèves reconductibles, et pour imposer notre rythme et nos décisions à ce mouvement qui a déjà mis une énorme gifle à leur monde. Allons jusqu’à les mettre K.O. !</p>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-5088450796789112282023-03-25T08:46:00.006+01:002023-03-25T08:46:22.491+01:00Face à la loi Asile, immigration et intégration de Darmanin : ouvrons les frontières !<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgUDkjQDRdApieeXKASOiPstkglYe-FbX8WdVS3GnMJpbvD9buy9RytsJb80BwxPk22W_YkF0Scu1NOLE-I0eeGc-p8Lj7eaV3qsbBpi1tL7pewVfB4Bj1FJ-C_6c86iwAr80FHjnlA2vwlR2HTo1etqVXDCbQQUI3MhV02eKmqr1P9GhhLlq2K0QGE" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="960" data-original-width="1440" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgUDkjQDRdApieeXKASOiPstkglYe-FbX8WdVS3GnMJpbvD9buy9RytsJb80BwxPk22W_YkF0Scu1NOLE-I0eeGc-p8Lj7eaV3qsbBpi1tL7pewVfB4Bj1FJ-C_6c86iwAr80FHjnlA2vwlR2HTo1etqVXDCbQQUI3MhV02eKmqr1P9GhhLlq2K0QGE=w640-h426" width="640" /></a></div><span style="font-size: x-small;"><div style="text-align: right;"><i>Hermann Click</i></div></span><div style="text-align: right;"><br /></div></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">Les deux quinquennats de Macron sont marqués par des mesures racistes, dignes du programme de l’extrême droite. Pas étonnant que celle-ci progresse aux élections et que ses groupuscules les plus violents se sentent pousser des ailes ! En 2018, la loi Asile et immigration de Gérard Collomb, alors ministre de l’Intérieur, visait déjà à limiter l’obtention du droit d’asile, tout en rendant plus difficiles les recours en cas de refus. Le but était alors d’accroître le nombre d’expulsions.</div><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><b><u>Un gouvernement raciste, main dans la main avec le patronat</u></b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">Cette chasse aux migrants et migrantes se poursuit avec la nouvelle loi dite Asile, immigration et intégration, signée cette fois par Gérald Darmanin. Ce dernier l’a d’ailleurs annoncé très clairement sur France Inter en octobre : il faut « rendre impossible la vie des OQTF [obligations de quitter le territoire français] ». Il prévoit ainsi un durcissement répressif à travers le renforcement et l’accélération de la procédure d’OQTF. Il s’agit d’augmenter encore et encore le nombre d’expulsions en accentuant le contrôle des étrangers et étrangères sous le coup de ces OQTF.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">Plutôt que d’améliorer les conditions de travail et d’augmenter les salaires de toutes et tous, le gouvernement et les patrons veulent se servir des travailleurs et travailleuses sans-papiers comme d’une main d’œuvre corvéable et bon marché pour les emplois pénibles sous tension. Darmanin entend créer un titre de séjour « métiers en tension » (hôtellerie, ménage, restauration, bâtiment…), afin d’attirer des travailleurs et des travailleuses dans ces secteurs souvent mal payés. Pour autant, le renouvellement de ces titres de séjour n’est pas assuré si un autre emploi est trouvé ou si le métier n’est plus considéré en tension ! Le répit d’une potentielle régularisation ne sera donc que de courte durée, il restera précaire et ne représente en rien une avancée pour les droits des travailleurs et travailleuses sans-papiers.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">En réalité, cette loi cherche à diviser les travailleurs et les travailleuses en fonction de leur nationalité et de leur situation sur le territoire, tout en répondant aux besoins d’un patronat qui veut augmenter ses profits mais pas les salaires.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><b><u>Des mesures antisociales qui banalisent l’extrême droite </u></b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><b><u>Régularisation de tous et toutes les sans-papiers et ouverture des frontières !</u></b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">Macron prétend lutter contre le racisme décomplexé du RN. Pourtant, les députés d’extrême droite continuent à vomir leurs idées réactionnaires dans les médias et l’hémicycle (avec par exemple une suspension de deux semaines comme seule punition pour Grégoire de Fournas après ses propos racistes).</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">Mais surtout, le gouvernement banalise le discours de l’extrême droite en reprenant ses éléments de langage. Mors de ses vœux 2023 de Macron a ainsi passé beaucoup de temps à parler de « l’immigration illégale », à asséner : « intégrons mieux par la langue et le travail » et « gardons le contrôle de nos frontières »… Autant d’expressions nauséabondes qui s’incarnent parfaitement dans la loi Asile, immigration et intégration !</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">Cette mesure n’est d’ailleurs pas la seule : c’est bien le gouvernement actuel qui a mis en place des lois autoritaires et sécuritaires, du Service national universel (SNU) pour encadrer la jeunesse, à la hausse des moyens pour la police et l’armée notamment à travers la loi d’Orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (LOPMI), en passant par la surveillance généralisée avec la loi Sécurité globale et l’islamophobie avec la loi « Séparatisme » (ou « loi confortant le respect des principes de la République »)...</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">Quant aux attaques anti-sociales, sur l’assurance chômage, retraites ou encore les services publics (privatisation de la SNCF, sélection à l’université), elles font elles aussi le jeu de l’extrême droite en brisant les conquêtes de décennies de luttes collectives et unies du monde du travail.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><b><u>Combattre les idées d’extrême droite par la mobilisation de notre classe !</u></b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">Pour faire reculer l’extrême droite et ses idées, nous devons lutter activement contre toutes les lois réactionnaires, en dénonçant les discours et manœuvres visant à monter les travailleurs et les travailleuses les uns et les unes contre les autres, en nous mobilisant dans la rue par l’organisation de manifestations et rassemblements, en construisant l’unité de notre classe. Revendiquons l’ouverture des frontières, la liberté de circulation et d’installation, ainsi que la régularisation de tous et toutes les sans-papiers !</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">Combattre les divisions de notre camp, c’est aussi ce que nous faisons en nous mettant en ordre de bataille contre les réformes anti-sociales, notamment dans le cadre du mouvement pour les retraites. En son sein aussi, gardons en tête le combat contre tous les préjugés racistes, sexistes, homophobes, xénophobes ou chauvins qui affaiblissent notre classe et renforcent le camp du pouvoir.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: right;"><i>Laura Dumans</i></div><div style="text-align: right;"><br /></div></div>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-4414002787797261792023-03-22T18:17:00.008+01:002023-03-22T18:17:40.251+01:00Notre motion de censure, c’est la grève générale<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgfXjtGxZgHl7XoTUYLc79wV4aLZnLsyDB-foVK1-jU7GAltITo_k7oYECwlnCB2j9QxCW93CzO5QOfD8-A5FJxAs88yg8UxsiIIdFYx6K4PEP1-sKUT9t31hWYU_hzxWRbX1G9JZ4KNeFOcbgD0-7hobm033vXMLr-Bd4x9_GZbOtdABLLxziPR3zz" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="960" data-original-width="1440" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEgfXjtGxZgHl7XoTUYLc79wV4aLZnLsyDB-foVK1-jU7GAltITo_k7oYECwlnCB2j9QxCW93CzO5QOfD8-A5FJxAs88yg8UxsiIIdFYx6K4PEP1-sKUT9t31hWYU_hzxWRbX1G9JZ4KNeFOcbgD0-7hobm033vXMLr-Bd4x9_GZbOtdABLLxziPR3zz=w640-h426" width="640" /></a></div><i><div style="text-align: right;"><i><span style="font-size: x-small;">Hermann Click</span></i></div></i><div style="text-align: right;"><br /></div><p></p><p>Macron voulant faire passer en force sa loi sur les retraites, a dû brandir son 49.3, faute d’avoir obtenu un vote favorable au Parlement, et il s’est pris les pieds dans le tapis ! Car même une partie des députés de droite n’ont pas osé voter la réforme de peur que leurs propres électeurs ne le leur pardonnent pas. C’est un premier succès de plus de deux mois de nos manifestations et grèves.</p><p>Un cap est franchi et une situation de crise sociale et politique s’ouvre pour Macron et ses amis du patronat. Ce 49.3 est révoltant, mais c’est surtout un aveu de faiblesse de Macron et Borne qui y ont été acculés, et il n’a fait que relancer les manifestations et les grèves : d’éboueurs, de cheminots, d’électriciens, de travailleurs des raffineries. Le gouvernement commence à craindre que les pompes soient à sec !</p><p><b><u>Violence sociale et policière, même tonneau macroniste et patronal !</u></b></p><p>Le 49.3 n’a fait qu’amplifier la colère. Dès jeudi, des manifestants affluaient par milliers place de la Concorde à Paris, y revenaient le lendemain, et sur d’autres places le surlendemain, spontanément. Même surgissement « sauvage » dans toutes les villes du pays. </p><p>Les représentants du gouvernement ont aussitôt crié aux « violences », parce que des manifestants sont venus siffler aux oreilles de députés macronistes ou républicains sous leurs fenêtres. Et la police aux ordres a réprimé, procédé à des centaines d’arrestations et gardes à vue – dont de militants syndicaux et politiques bien ciblés ! La violence est du côté d’un pouvoir et d’un patronat qui veulent nous faire crever au boulot, qui annoncent vouloir réquisitionner des grévistes ; elle est celle des forces de l’ordre qui arrosent de gaz lacrymogène, voire utilisent les canons à eau contre les cortèges spontanés de manifestants, dont d’étudiants qui vont à la rencontre d’éboueurs en grève.</p><p>Contre cette violence, la colère est générale.</p><p><b><u>Les éteignoirs institutionnels</u></b></p><p>Au palais Bourbon, Macron n’a finalement pas été censuré. On ne pouvait pas attendre autre chose de députés dont beaucoup se sont intérieurement réjouis d’un 49.3 qui leur évitait de se mouiller ! Mais la motion de censure reste bel et bien là, dans nos manifestations et nos grèves qui vont s’amplifier cette semaine, et ont commencé à le faire avec les manifestations de ce week-end, avec les nouvelles grèves paralysant depuis ce lundi les raffineries, Gonfreville et Lavera après celle de Donges en grève depuis plusieurs jours. Dans chacun de nos secteurs, maintenir les grèves reconductibles et y gagner de nouveaux grévistes, les coordonner sont à l’ordre du jour pour aller vers une grève générale.</p><p>Certains députés cherchent des replâtrages : un changement de Premier ministre et un gouvernement qui permettrait aux uns ou aux autres d’y glaner quelques postes ? Une dissolution de l’Assemblée et de nouvelles élections dont le RN espère davantage de députés ? N’oublions pas que le parti de Marine Le Pen est contre l’augmentation du smic et n’a parlé de retraite à 60 ans qu’avec des pensions amputées. Et il propose déjà aux Républicains de partager les circonscriptions en cas de nouvelle élection, pour se partager les postes, voire gouverner ensemble. D’autres, à gauche, parlent d’un référendum à la Saint-Glinglin ?</p><p>Mais le référendum n’a-t-il pas déjà eu lieu, depuis deux mois, dans la rue ?</p><p><b><u>Ce qu’un gouvernement veut faire, nous allons le défaire !</u></b></p><p></p><p>Non, nous n’abandonnerons pas nos armes de la grève et des manifestations. C’est maintenant que ça se passe, dans les usines, les transports, les bureaux, et toutes et tous ensemble dans la rue. La journée nationale à laquelle appellent les syndicats jeudi prochain 23 mars doit dépasser en force et détermination les précédentes. Elle doit surtout sonner le début d’un blocage du pays par la grève générale. L’enjeu est de taille, le succès est palpable pour arracher non seulement le retrait pur et simple de la réforme des retraites, mais un rapport de force qui va contraindre Macron et ses amis patrons au cul cousu d’or, à céder aussi sur les salaires, les indemnités de chômage, les conditions de travail, la dégradation des services publics, sur les conséquences dramatiques de leur système d’exploitation capitaliste qui est à mettre à la poubelle.</p><div><br /></div>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-4023174334215498012023-03-20T16:19:00.002+01:002023-03-20T16:24:08.308+01:00Guerre en Ukraine : l’impérialisme français tente de jouer sa partition<p style="text-align: justify;"><i></i></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><i><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhzCdck87qirXUXRUBkN4ti-wOxcGVgCZsQh8hcC2HRjcUUWDXD_JbJE8szW30_ka6lzzd9xUtP-V-n5iLQTrbIiKoOITPMqu75aunM_d5-kn6IGi6TqLmxRuACpZukWhpg7zg_rynMjpA-nBOz83u8Wt6F_xngtYq4INiv2jKnb3XZjmTk78wONXsr" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="582" data-original-width="932" height="400" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhzCdck87qirXUXRUBkN4ti-wOxcGVgCZsQh8hcC2HRjcUUWDXD_JbJE8szW30_ka6lzzd9xUtP-V-n5iLQTrbIiKoOITPMqu75aunM_d5-kn6IGi6TqLmxRuACpZukWhpg7zg_rynMjpA-nBOz83u8Wt6F_xngtYq4INiv2jKnb3XZjmTk78wONXsr=w640-h400" width="640" /></a></i></div><div style="text-align: right;"><i><span style="font-size: xx-small;"><span face="GraphikCompact, Arial, sans-serif" style="color: #212121; text-align: start;">Emmanuel DUNAND/AFP</span><br /></span><br /></i></div><p></p><p style="text-align: justify;"><i>Depuis le début du conflit en Ukraine, Macron tente de jouer une partition originale dans le concert des impérialismes. Si l’État français n’a cessé de livrer des armes à l’Ukraine, Macron a toutefois déclaré le 25 janvier dernier, après l’annonce de la livraisons de chars lourds Leopard et Abrams à l’Ukraine, que « les livraisons d’armes ne devraient pas être le jeu de surenchères médiatique ». Trois jours plus tard, le 28 janvier, il a affirmé qu’il « continuera à parler à la Russie ». Preuve que Macron veut garder l’oreille de Moscou, le 12 octobre 2022, il a remis les insignes de commandeur de la Légion d’honneur à Jean-Pierre Chevènement, vieux politicien nationaliste de la gauche social-démocrate, et surtout russophile convaincu.</i></p><p style="text-align: justify;">Ces oscillations sont l’illustration d’une certaine contradiction du capitalisme français. Tout en cherchant à s’afficher comme une force centrale du « bloc atlantiste », l’État français ne veut pas définitivement rompre ses liens avec le capitalisme russe, ce qui signifierait une dépendance beaucoup trop importante à l’égard de l’impérialisme états-unien.</p><div style="text-align: justify;">Le cas de Total est évidemment l’exemple le plus saisissant de ces contradictions. Au moment même où Macron affichait des larmes de crocodile sur le peuple ukrainien bombardé par l’impérialisme russe, on apprenait par un article du Monde du 24 avril que le gaz de Total sert de kérosène aux avions de combats russes, notamment les escadrons de Morozovskaïa et Malchevo, impliqués dans le bombardement du théâtre de Marioupol ayant fait 650 victimes<span style="font-size: xx-small;">1</span>.</div><p style="text-align: justify;">Face à la pression internationale, Total a affirmé opérer un retrait progressif de ses activités en Russie. Mais même si le groupe a retiré ses deux représentants de la société de gaz russe Nova-tek, il en détient encore 19,4 %. Et il participe toujours à hauteur de 20 % au projet Yamal LNG : un projet gazier en Sibérie auquel la participation lui assure un cinquième des quantités ex-traites, via un contrat courant sur 21 ans. Patrick Pouyanné a affirmé de nombreuses fois qu’il ne s’en dégageait pas pour permettre un approvisionnement « vital » de l’Europe en gaz naturel liquéfié (GNL)<span style="font-size: xx-small;">2</span>. Un approvisionnement « vital » surtout pour les capitalistes, et pour ne pas tomber sous total dépendance des gaz états-unien et qatari.</p><p style="text-align: justify;"><b><u> L’impérialisme français en course pour le marché de la reconstruction en Ukraine</u></b></p><p style="text-align: justify;">La rencontre entre Larry Fink, PDG du fond d’investissement américain BlackRock, et le président ukrainien Zelensky, sur l’avenir de la reconstruction de l’Ukraine, fin décembre dernier, a fait couler beaucoup d’encre. Mais les capitalistes français ne sont pas en reste dans l’appétit que suscite le marché de la reconstruction en Ukraine. Et c’est bien à Paris, le 13 décembre dernier, que s’est tenue « conférence bilatérale pour la résilience et la reconstruction de l’Ukraine », réunissant en direct des ministres ukrainiens et dirigeants d’entreprises françaises. Le capitalisme français était le premier employeur étranger en Ukraine avant la guerre, avec 13 000 personnes, notamment dans l’agro-alimentaire (Danone), la finance (BNP Paribas), les infrastructures numériques (Schneider Electric, Nexans), ou encore la grande distribution (Decathlon). De façon très cynique, le président délégué du MEDEF, Patrick Martin, a déclaré : « Ma conviction c’est qu’il y a des opportunité en Ukraine, y compris pour des moyennes et petites entreprises. […] C’est l’occasion, pardon de l’expression horriblement provocatrice, de «tirer parti» de ce qui s’est produit » <span style="font-size: xx-small;">3</span>.</p><p style="text-align: justify;">L’humanisme des capitalistes français s’illustre d’ailleurs dans la condition qu’a posée ce même Patrick Martin à l’investissement des entreprises françaises en Ukraine : que le gouvernement Zelensky poursuive ses réformes structurelles, et notamment la « flexibilisation du marché du travail », c’est-à-dire la réduction à néant des droits syndicaux de travailleurs et travailleuses d’Ukraine. Le 15 mars dernier, dans un parfait consensus entre députés « pro-russes » et « pro-occidentaux », l’assemblée ukrainienne a adopté la « réglementation des relations au travail pendant la loi martiale », et le projet de loi 5371 « visant à simplifier la réglementation des relations de travail dans les petites et moyennes entreprises et à réduire les charges administratives ».</p><p style="text-align: justify;">D’ores et déjà, des entreprises françaises ont capté des parts du marché de la reconstruction. Ainsi, l’entreprise du BTP Matière a commencé à expédier des ponts en kit destinés à remplacer les 380 ponts détruits lors du conflit. Signe de l’agitation des entreprises capitalistes françaises, Greenpeace dénonce dans un communiqué du 30 janvier la volonté de « la France [de] sabote[r] le développement des énergies renouvelables en Ukraine ». L’objectif de l’État français, appuyé par la Hongrie sur ce point, serait de faire inclure le nucléaire dans l’accord entre l’Union européene et l’Ukraine « portant sur un partenariat stratégique sur les énergies renouvelables », qui devrait être annoncé lors du sommet UE-Kiev qui se tiendra le 3 février <span style="font-size: xx-small;">4</span>.</p><p style="text-align: justify;"><b><u> Dans le domaine des armées : l’impérialisme français tente de garder sa place de grande puissance</u></b></p><p style="text-align: justify;">Les guerres de haute intensité sont toujours l’occasion pour les impérialistes de tester leurs nouveaux arsenaux militaires, avec le double objectif de faire de la publicité en vue des futures exportations, mais également d’impressionner et de terroriser les populations susceptibles de se révolter contre une société qui ne survit que par la guerre et la destruction. Dans ce domaine, la Russie et les États-Unis ont évidemment été à la haute pointe, qui à coup de missiles hyper-soniques et de chars « Terminator», qui à coups de lance-roquettes HIMARS. Dans ce domaine, même si la France semble plus s’être montrée plus modeste, le conflit ukrainien aura quand même été l’occasion de tester grandeur nature l’efficacité du « Canon Caesar » dans un conflit face à une armée développée, ce canon ayant déjà démontré son atroce efficacité lors de la guerre au Yémen.</p><p style="text-align: justify;">Mais c’est moins par ses livraisons d’armes à l’Ukraine que par ses déploiements de force de-puis l’an dernier que l’armée française tente de démontrer sa place de première armée européenne. Dès le début du conflit, elle a montré sa capacité à déployer des centaines de soldats en moins de 72 heures en Roumanie. Quelques semaines plus tard, c’est en Estonie que le 2e régiment étranger de parachutistes a mené une opération aéroportée dite « sous très faible pré-vis », c’est-à-dire là encore en quelques heures. Le 22 novembre dernier, une nouvelle fois, c’est en Lituanie qu’a été déployée l’opération enhanced Air Policing (eAP), avec le déploiement de quatre avions Rafale et d’une centaine de personnels. Là encore, « sous court préavis », c’est-à-dire que l’objectif affiché de l’état-major était de montrer que « l’armée de l’air est capable de se déployer […] et [d’]être au rendez-vous des opérations » <span style="font-size: xx-small;">5</span>.</p><p style="text-align: justify;">L’année 2023 sera d’ailleurs une année de manœuvres géantes pour l’armée française. Ainsi, les exercices interarmées HemexOrion qui auront lieu entre février et mai 2023 mobiliseront au total 20 000 soldats, dont 10 000 français, soit les manœuvres les plus importantes de l’armée française depuis la fin de la Guerre froide.</p><p style="text-align: justify;">Depuis huit ans, les pays européens augmentent leurs dépenses militaires. L’objectif fixé par l’OTAN est que chaque pays consacre 2 % de son PIB à sa défense. Le 27 juin 2022, Olaf Scholz, le chancelier allemand, a annoncé vouloir doter l’Allemagne de « la plus grande armée conventionnelle dans le cadre de l’OTAN en Europe ». Un bouleversement, alors que depuis la dernière guerre mondiale, le capitalisme allemand avait dû renoncer à ses ambitions militaires.</p><p style="text-align: justify;">Tout cela explique que l’État français cherche à démontrer la puissance et l’importance de son armée <span style="font-size: xx-small;">6</span>. Car, depuis cinquante ans, la France misait sur sa supériorité militaire pour asseoir son statut de puissance de premier rang. Au point d’un surdéveloppement de l’industrie d’armement, constituant un des derniers pôles de croissance et de compétitivité internationale de l’industrie française, et d’un certain déphasage entre la place réelle occupée par le capitalisme français dans l’économie mondiale, et le rôle militaire joué par l’État français <span style="font-size: xx-small;">7</span>.</p><p style="text-align: justify;">Dans le conflit ukrainien, l’impérialisme français tente donc de jouer sa propre partition : à la fois se poser comme un élément de stabilité diplomatique entre la Russie et les pays occidentaux, mais également garder et afficher sa supériorité militaire, sur laquelle repose une partie de sa puissance. Bien évidemment, tout cela reste fragile. Tout dépendra, en dernière instance, de l’évolution du conflit sur le terrain ukrainien, mais aussi, et surtout, de l’évolution de la lutte des classes en France. </p><p style="text-align: right;"><i>Aurélien Pérenna</i></p><p style="text-align: right;"><i><br /></i></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">1. Emmanuel Grynszpan et Julien Bouissou, « Comment le gaz de TotalEnergies sert de carburant aux avions de combat russes en Ukraine », Le Monde, 24 avril 2022.</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">2. Nicolas Rauline, « TotalEnergies poursuit son retrait de Russie », Les Échos, 9 décembre 2022.</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">3. Mathias Thépot, « L’embarrassant appétit du capitalisme français pour l’économie ukrainienne », Mediapart, 15 décembre 2022.</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">4. Greenpeace, « En catimini, la France sabote le développement des énergies renouvelables en Ukraine », 30 janvier 2023.</span></p><p style="text-align: left;"><span style="font-size: x-small;">5. Laurent Lagneau, « Quatre rafales de la 30e Escadre de chasse s’apprêtent à s’envoler vers la Lituanie », Zone militaire, 22 novembre 2022.</span></p><p><span style="font-size: x-small;">6. « Défense : trois questions sur les manœuvres géantes de l’armée française », Les Échos, 16 novembre 2022) ; Anne Bauer, « La France tente de garder la première armée européenne », Les Échos, 22 janvier 2023.</span></p><p><span style="font-size: x-small;">7. Voir notamment Claude Serfati, « La centralité du militaire en France et ses effets sur le système productif et l’emploi », Contretemps, 30 juillet 2020.</span></p><div style="text-align: right;"><br /></div>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-71869831547546737882023-03-19T20:05:00.002+01:002023-03-19T20:05:24.895+01:00Contre le gouvernement et le patronat : d’un ensemble de mouvements à un mouvement d’ensemble<p style="text-align: right;"></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgK50zA8a4lDOeDDO8KIsYdHb8WcoCJ4apIrDQFb6BjpJ6Od8b_m-HiMeza-4KywdxuexroVPOWEzNrGyaYKeVwt0LdDQInik8R7l9uJbfUvWlYnbq1WyQ016N4yb4TuTAsWn52h4Ew1Ua7zG3ExDGXAQ4G5sKxf_kRbjU2oqZkb62HGo_yRP78hYYC/s1440/328683738_492447049733628_1719180478280606909_n.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="960" data-original-width="1440" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgK50zA8a4lDOeDDO8KIsYdHb8WcoCJ4apIrDQFb6BjpJ6Od8b_m-HiMeza-4KywdxuexroVPOWEzNrGyaYKeVwt0LdDQInik8R7l9uJbfUvWlYnbq1WyQ016N4yb4TuTAsWn52h4Ew1Ua7zG3ExDGXAQ4G5sKxf_kRbjU2oqZkb62HGo_yRP78hYYC/w640-h426/328683738_492447049733628_1719180478280606909_n.jpg" width="640" /></a></div><i><span style="font-size: x-small;">Hermann Click</span></i><p></p><p style="text-align: justify;"><i><br />Le printemps et l’été derniers avaient été marqués par un nombre exceptionnel de grèves pour les salaires, notamment dans des entreprises privées, y compris en période électorale. Inflation oblige, cette tendance s’est confirmée cet automne et cet hiver. Si les deux journées nationales de mobilisation pour les salaires, les 27 octobre et 10 novembre, n’ont pas permis de mettre fin à la dispersion des luttes, c’est cependant dans ce contexte que débute le mouvement général pour les retraites.</i></p><p style="text-align: justify;"><i>Cet article est écrit après les premières journées de grève et de manifestation du 19 janvier au 11 février, avant la journée du 16 février.</i></p><p style="text-align: justify;"><b><u>Des batailles dispersées mais visibles</u></b></p><p style="text-align: justify;">En touchant tous les sites de Total et d’Exxon, la grève des raffineries en septembre et octobre a provoqué une quasi pénurie de carburant. Dans la même période, cinq centrales nucléaires ont été totalement ou partiellement paralysées. La fin de l’année 2022 a été marquée par la grève des contrôleurs et contrôleuses de la SNCF, qui a dépassé des directions syndicales peu enclines à engager un bras de fer au moment des fêtes.</p><p style="text-align: justify;">Mais outre ces grèves très médiatisées, d’autres se sont enchaînées, plus ou moins courtes, à l’échelle de sites ou d’entreprises entières. Elles ont touché des secteurs aussi divers que l’aéronautique, comme chez l’équipementier Safran, le sous-traitant d’Airbus Daher, les entre-prises Sabena Technics et Montupet, l’automobile, comme chez Renault Trucks et Stellantis (ex-PSA), l’industrie chimique, comme chez Lubrizol, le médical, dans les cliniques Elsan de Saint Omer (62) ou Jules Verne de Nantes (44) et à l’EPHAD d’Ormesson (94), le commerce, comme chez Castorama, Leroy Merlin, Brico Depôt, Carrefour ou Monoprix, l’agroalimentaire, comme dans les sucreries Tereos, chez Lactalis ou Marie, les transports, chez STRAN (Saint-Nazaire), Keolis et Grindler (Isère) et TICE (Transdev et Keolis, Essonne), ou encore EDF, L’Oréal, Trisalid (filiale de Veolia), Photonis (usine spécialisée de systèmes de vision nocturne), ainsi que la fonction publique territoriale...</p><p style="text-align: justify;">Chez Geodis, filiale de la SNCF, à Gennevilliers (92), les salariés ont gagné 4 % d’augmentation pour tous les salaires, et 5 % pour les salaires inférieurs à 1 800 euros brut, ainsi que 600 euros de prime pour le mois de novembre. La grève d’un mois de Sanofi, qui a touché 17 sites et près de 4 000 travailleurs et travailleuses, a permis une augmentation de 4 % pour les non-cadres et de 3 % pour les cadres, ainsi qu’une « prime Macron » de 2 000 euros.</p><p style="text-align: justify;">Ces victoires, certes en-deçà des revendications, sont représentatives d’un ensemble de grèves qui ont généralement obtenu des augmentations plus importantes que celles initiale-ment proposées par les patrons, et complétées par des primes. Mais pour faire véritablement plier des grandes entreprises aux profits parfois records, et en tous cas toujours en hausse, un tel inventaire à la Prévert ne suffit pas. Le rapport de force ne se joue pas boîte par boîte, mais à l’échelle de l’ensemble de la classe ouvrière et de l’ensemble du patronat.</p><p style="text-align: justify;">C’est comme cela que se définit la grève générale : non comme une grève qui touche 100 % des salariés ou des lieux de travail, ce qui est évidemment inenvisageable, mais comme une épreuve de force d’ensemble entre les classes.</p><p style="text-align: justify;">Voilà ce qui donne à la bataille des retraites son caractère central : l’ensemble du monde du travail peut se mettre en mouvement en même temps et sur les mêmes revendications.</p><p style="text-align: justify;"><b><u>La retraite : une lutte unifiante pour le partage des richesses et du temps de travail</u></b></p><p style="text-align: justify;">La question des retraites n’a pas toujours regroupé l’ensemble des travailleurs et travailleuses. La première attaque, menée sans réelle bataille par Balladur en 1993, n’avait touché que le privé, avec l’allongement de la durée de cotisation à 40 annuités, au lieu de 37,5, le calcul du montant de la pension sur les 25 meilleures années, au lieu de dix, et son indexation sur l’inflation et non sur les salaires.</p><p style="text-align: justify;">En 1995, le plan Juppé consistait à continuer le travail en alignant la fonction publique sur ce recul. La riposte avait alors contraint le gouvernement à reculer, avec une grève continue dans les transports et une manifestation de plus de 2 millions de travailleurs et travailleuses. Mais l’absence du reste du monde du travail dans la grève reconductible n’avait pas permis de regagner ce qui avait été pris deux ans auparavant. Si le soutien au mouvement était massif, on par-lait alors de « grève par procuration » : les cheminots et cheminotes se battaient pour les autres.</p><p style="text-align: justify;">En 2003, la réforme Fillon a utilisé l’écart qui s’était creuse entre public et privé pour imposer un alignement par le bas, avec un nouvel allongement progressif à 42 annuités pour toutes et tous. Malgré des manifestations à plus de 2 millions et une grève forte dans la fonction publique, l’attaque est finalement passée.</p><p style="text-align: justify;">En 2007, l’attaque de Sarkozy contre les « régimes spéciaux » (EDF, GDF, RATP, SNCF...), consistait à les faire passer à leur tour progressivement à 41 annuités. Elle a donné lieu à dix jours de grève dans les transports, mais sans une riposte d’ensemble permettant la victoire.</p><p style="text-align: justify;">En 2010, la réforme Woerth a élevé l’âge légal de départ à 62 ans et 67 ans sans décote, mal-gré notamment une manifestation à plus de 3,5 millions. Puis c’est un gouvernement « socialiste » qui a imposé en 2014, avec la réforme Touraine, un allongement de la durée de cotisation à 43 annuités, avec une faible mobilisation en face.</p><p style="text-align: justify;">Enfin, en 2019 et 2020, l’attaque de Macron a été repoussée par la rue. Elle consistait à la mise en place d’un « âge pivot », à 64 ans, pour partir sans décote. Contrairement à d’autres attaques passées durant le confinement et la crise sanitaire, celle des retraites a été mise de côté.</p><p style="text-align: justify;">Dorénavant, toute attaque sur les retraites concerne bien l’ensemble des travailleurs et travailleuses. Ce sujet n’est pas « technique », la raison de rejeter la réforme n’est pas simplement que le Conseil d’orientation des retraites (COR) affirme que le système est excédentaire. Quand bien même il ne le serait pas, nous n’aurions aucune raison d’accepter le moindre recul. Les travail-leurs et travailleuses font tourner toute la société et touchent des salaires qui n’ont rien à voir avec les richesses créées par leur activité. Ces richesses s’accroissent, comme en témoignent les bénéfices des entreprises et les milliards possédés par les plus riches. La productivité de notre travail permettrait que nous travaillions toutes et tous, moins et mieux. Mais lorsque les richesses augmentent, deux choix sont possibles : en faire profiter la majorité de la population, ou en profiter pour augmenter les bénéfices des capitalistes. Augmenter notre temps de travail, c’est augmenter notre exploitation.</p><p style="text-align: justify;">Seuls le blocage de l’économie par la grève et l’occupation de la rue par les manifestations et les actions, permettront d’imposer nos intérêts. Et construire un tel rapport de force demande bien entendu un plan d’action sérieux.</p><p style="text-align: justify;"><b><u>Secteurs combatifs et auto-organisation contre les directions syndicales </u></b></p><p style="text-align: justify;">La réforme de 2003 est d’abord passée à cause de l’inconséquence des directions syndicales. Après une première manifestation le 1er février, il avait fallu attendre le 3 avril puis le 13 mai pour que l’intersyndicale donne des suites au mouvement ! Pourtant, des secteurs l’ont débordée, à commencer par l’Éducation nationale, avec une mobilisation sectorielle le 18 mars contre la décentralisation donnant lieu à des grèves reconductibles dans des dizaines d’établissements, et à des assemblées générales départementales ou de villes organisant la « grève marchante » pour élargir le mouvement, comme dans le 93 puis en Île-de-France, à Toulouse, au Havre, à Rouen, à Nantes... En tout, des milliers de personnels de l’éducation se sont ainsi retrouvés régulièrement pour organiser leur mouvement. Au plus fort, la coordination nationale a réuni des représentants et représentantes d’AG de 44 départements, avec la participation forcée des directions syndicales. Elle a ainsi permis de passer la période des vacances de printemps et de faire de la journée du 13 mai un succès, en s’adressant aux autres secteurs du monde du travail. La grève fut ainsi massive dans les transports et atteignit 50 % à La Poste.</p><p style="text-align: justify;">Mais le lendemain, la CFDT signait un accord avec le gouvernement. Quant au reste de l’intersyndicale, il appela à une manifestation le... dimanche 25 mai, puis à une journée de grève le 3 juin ! Selon les directions (CGT, FO, FSU, UNSA), accélérer le calendrier aurait empêché de faire venir le privé dans le mouvement !</p><p style="text-align: justify;">Contre cet avis, des AG de cheminots et cheminotes reconduisirent la grève le lendemain dans plusieurs villes, mais en faisant face aux appels à la reprise du travail de la direction de la CGT.</p><p style="text-align: justify;">Le 25 mai et le 3 juin furent des succès, mais la direction de la CGT empêcha méthodiquement tout débordement dans les jours suivants, par exemple en organisant des AG cheminotes par métiers et fermées aux personnes extérieures, y compris aux grévistes de l’éducation, et en fixant l’échéance suivante au 10 juin. Le mouvement retomba peu à peu, notamment avec la pression du bac sur les enseignants et enseignantes, et en l’absence d’un plan repris par plu-sieurs secteurs pour déborder les directions et généraliser la grève.</p><p style="text-align: justify;">En 2010, l’attaque de Woerth et Sarkozy était la première à toucher tous les secteurs de manière identique. Dès le 7 septembre, une manifestation réunit plus d’un million de travailleurs et travailleuses, du public et du privé. Puis le mouvement continua deux mois durant, avec les sempiternelles journées saute-mouton : le 23 septembre, le 12 octobre, le 19 octobre, le 28 octobre, le 6 novembre… Avec par deux fois plus de 3 millions de manifestants et manifestantes !</p><p style="text-align: justify;">Après le 12 octobre, la question de la reconductible se posa dans plusieurs secteurs. À la SNCF, elle dura près de trois semaines. Elle fut moins isolée qu’en 1995, avec la présence de la fonction publique territoriale, des ports, de la jeunesse scolarisée et surtout des raffineries. L’absence de trains et d’essence pouvait bloquer le pays... Mais c’était sans compter sur l’organisation du service minimum par la direction de la SNFC, qui parvint à assurer la moitié des trains malgré la grève de 60 % des roulants, et sur l’envoi des CRS pour débloquer les dépôts de carburant. Compter sur deux secteurs isolés, si importants soient-ils, plutôt que sur une généralisation de la grève, était une stratégie vouée à l’échec. Le travail reprit peu à peu au lendemain du 28 octobre. Ce mouvement a néanmoins permis de regrouper une nouvelle fois des équipes combatives, avec des AG et actions interprofessionnelles, comme dans les Hauts-de-Seine, à Toulouse, à Rouen, à Marseille.</p><p style="text-align: justify;"><b><u> Regrouper l’avant-garde combative</u></b></p><p style="text-align: justify;">La politique des directions syndicales est liée à leur conception de la société : comme elles n’envisagent pas la possibilité que notre camp renverse un jour le pouvoir des capitalistes et de leur État, elles veulent garder une image « respectable » aux yeux de ces pouvoirs. Elles peuvent certes faire des démonstrations de force pour garder une capacité à négocier avec eux, mais elles doivent aussi empêcher tout débordement dont l’issue serait incertaine.</p><p style="text-align: justify;">Les précédents mouvements ont cependant montré la disponibilité d’une partie de nos col-lègues et camarades de lutte à dépasser les rythmes et la stratégie de ces directions. Et pour-tant, mis à part dans les coordinations de l’éducation en 2003, jamais l’ensemble des courants politiques d’extrême gauche (LO, LCR/NPA et leurs différentes sensibilités, PT/POI/POID, AL/UCL, RP…) et des groupes syndicaux d’opposition n’ont mené une même politique.</p><p style="text-align: justify;">Modestement, les militants et militantes d’A&R ont tenté, notamment depuis la loi Travail de 2016, de regrouper un pôle ouvrier combatif, pour la grève générale. Cette politique a mené à la création du Front social (FS) en 2017, avec différents syndicats comme Info’com CGT, la CGT Goodyear ou SUD Poste 92. Ces trois organisations sont à l’origine de la caisse de grève nationale ouverte en 2019. Et les réseaux issus du FS ont joué un rôle dans le regroupement de boîtes en lutte autour des TUI en 2020.</p><p style="text-align: justify;">Nous menons cette politique à l’échelle des secteurs, avec les assemblées générales, coordinations ou réunions nationales dans le travail social, l’éducation, la jeunesse étudiante, à La Poste... Et nous l’avons menée en 2019-2020, avec la construction d’AG interpro locales ou départementales et d’une coordination nationale, notamment pendant le confinement.</p><p style="text-align: justify;">Mais entre refus de se confronter avec les directions syndicales, notamment pour une partie du NPA ou de l’UCL très liées à l’appareil de Solidaires, et attentisme pour LO, la majorité de l’extrême gauche semble toujours voir les obstacles à la combativité plutôt que les occasions que présente la situation, tandis que RP choisit l’autoconstruction, comme en 2019 en lançant sa coordination des transports séparée de l’interpro.</p><p style="text-align: justify;">Aucun plan de bataille, tout du moins victorieux, ne tombera des bureaucraties syndicales. Et aucun courant combatif n’est aujourd’hui implanté dans suffisamment de secteurs et de régions pour se proposer comme une direction alternative. Les uns et les autres parviennent néanmoins à mener des luttes, à faire de petites démonstrations. Qu’en serait-il si l’ensemble des militants et militantes révolutionnaires construisaient ensemble les AG, les interpro et cherchaient à les coordonner pour que les grévistes puissent enfin décider par eux et elles-mêmes de leurs rythmes de mobilisation ?</p><p style="text-align: justify;">Voilà la politique que devraient mener des camarades prenant leurs responsabilités pour s’adresser au large milieu combatif qui montre chaque jour sa disponibilité à la lutte. </p><p style="text-align: right;"><i>Jean-Baptiste Pelé</i></p><p style="text-align: right;"><br /></p>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-26416389800010421022023-02-15T21:42:00.002+01:002023-02-15T22:51:57.605+01:00Désastre écologique au Ohio, États-Unis : le capitalisme et le gouvernement responsables !<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhL42wWaT5pMKtBx3Ovds6FhTxrGqUQ0mvremhlCIm6GbYEwHejvKq6Bmun3wllc3Vo4cbdNlipFGkN7sGTqwO9mW6KchFkSGTTtwwww99HEtBj-UfFWRW6I6fuU6lmDDtDDudxbMsqZiIDiPZGFUx7hRhEOBdy_UIErbhlsDcfsR52oR0RrdLHIyM6/s700/18148121d9975a9bc192d6f7f078cd77f1-train-1.rhorizontal.w700%20(1).png" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="467" data-original-width="700" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhL42wWaT5pMKtBx3Ovds6FhTxrGqUQ0mvremhlCIm6GbYEwHejvKq6Bmun3wllc3Vo4cbdNlipFGkN7sGTqwO9mW6KchFkSGTTtwwww99HEtBj-UfFWRW6I6fuU6lmDDtDDudxbMsqZiIDiPZGFUx7hRhEOBdy_UIErbhlsDcfsR52oR0RrdLHIyM6/w640-h426/18148121d9975a9bc192d6f7f078cd77f1-train-1.rhorizontal.w700%20(1).png" width="640" /></a></div><br /><p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">Dans l’Ohio (Etats-Unis), le 3 février, un train acheminant des produits chimiques dont près de 500 tonnes de chlorure de vinyle a déraillé et pris feu. Un nuage de fumée flottant au-dessus de plusieurs comtés a déversé des pluies d’acide hydrochlorique. Elles peuvent causer des problèmes respiratoires, des cancers et des fausses couches. Dans les jours qui ont suivi, on observait déjà des volailles et poissons morts, plus des canidés gravement malades. Les autorités ont pourtant annoncé le 9 février aux habitants de la ville qui avait évacué qu’ils pouvaient rentrer chez eux sans souci, relayant le discours de l’entreprise de chemin de fer Norfolk Southern, qui assure qu’il n’y aurait pas non plus d’effet à long terme.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">La couverture médiatique nationale de cet évènement a été volontairement réduite, avec des arrestations de journalistes tentant de faire leur travail. Ce manque de couverture a attisé la colère des particuliers qui la pallient via les réseaux sociaux, comme les travailleurs de la compagnie et leurs syndicats, dénonçant les conséquences et les coupables.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">Alors que 4,5 millions de tonne de produits chimiques toxiques transitent chaque année par les rails dans le pays, les moyens sur ces installations ont été réduits. Et l’entreprise multimilliardaire avait fait du lobbying pour convaincre les politiques de laisser tomber un décret qui devait élever les standards de sécurité et rendre obligatoire un meilleur système de freinage. La cargaison avait même été classée délibérément comme non dangereuse pour éviter les frais pour les précautions d’usage et la compagnie n’a pas donné la liste exhaustive des produits présents.</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">Cette catastrophe nous rappelle celle de Lubrizol à Rouen en 2019, alors même qu’un incident industriel similaire s’est produit le mois dernier dans la même zone, par une entreprise de Bolloré. Là encore, des produits chimiques toxiques se sont répandus dans les environs. Et là encore les autorités minimisaient les faits en assurant l’absence de toxicité aigüe, l’entreprise de Warren Buffet n’avait pas délivré toutes les informations et les pouvoirs publics réduisent les contraintes juridiques pour les mesures de sécurité, ainsi que les personnels d’inspection, alors qu’il faudrait les renforcer !</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;">Comme les habitants et travailleurs de Rouen, ceux d’Ohio et au-delà vont devoir se livrer à un bras de fer par la rue et par la grève s’ils veulent obtenir justice et surtout faire changer les choses !</div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><b><i>Phane Speculant</i></b></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: right;"><i>Sources : ReporTerre - The Lever</i></div><div><br /></div></div><p><br /></p>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-77475251642649378142023-02-15T21:28:00.001+01:002023-02-15T21:28:03.723+01:00Faire reculer le gouvernement, oui, c’est possible !<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhqgfCIzCzQQVBPr3RyAeJaPMsix0NK-AmrgHuiZHrD3Ygr4NaMBh-NXhaPhCs9N5lqiaFpmOPQ5SUMNwhwsZywxKU7nnhtBe_7tGrqB_AeRKZEnRDGUSJhQVuveCjXYPQMR9PDnd4NpJaG7mbm4H-q5bKBMQJKb2iIhVmU2X74C5ohbZua7Fmy6ckT" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="960" data-original-width="1440" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEhqgfCIzCzQQVBPr3RyAeJaPMsix0NK-AmrgHuiZHrD3Ygr4NaMBh-NXhaPhCs9N5lqiaFpmOPQ5SUMNwhwsZywxKU7nnhtBe_7tGrqB_AeRKZEnRDGUSJhQVuveCjXYPQMR9PDnd4NpJaG7mbm4H-q5bKBMQJKb2iIhVmU2X74C5ohbZua7Fmy6ckT=w640-h426" width="640" /></a></div><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><br /></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;">Les manifestations monstres de samedi dernier ont montré que le mouvement contre le projet gouvernemental sur les retraites ne faiblit pas, bien au contraire ! Chaque manifestation apporte de nouveaux manifestants remplaçant, et au-delà, ceux qui n’ont pas pu revenir.</span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;">Les énormes cortèges dans toutes les villes, grandes, moyennes et petites, les grèves dans des entreprises privées comme dans les services publics, la mobilisation de la jeunesse avec les blocages de facs et de lycées, tout montre que nous sommes unanimes à rejeter le projet. Les questions que tout le monde se pose maintenant sont : comment faire reculer le gouvernement, comment gagner ? Mais aussi : quand est-ce que nous pourrons considérer avoir obtenu satisfaction sur nos revendications ?</span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;"><br /></span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;"><b><u>Un gouvernement vomi par le monde du travail tout entier</u></b></span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;">Parmi les salariés, personne ne peut plus supporter les apparitions à la télé de ministres prétentieux qui ne connaissent rien de la vraie vie et osent venir nous donner des leçons, à nous, qui faisons tourner la société. On n’en peut plus de leur façon de venir nous dire : « Vous n’avez pas bien compris, je vais vous expliquer »… On a très bien compris que ce qui menace le système des retraites, c’est leur volonté de puiser dans la poche des plus pauvres pour arroser les plus riches.</span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;"><br /></span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;"><b><u>Comment préparer les prochaines étapes ?</u></b></span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;">La prochaine grosse échéance annoncée par l’intersyndicale est le 7 mars, et sans doute le 8 dans la foulée comme dans les transports parisiens qui ont prévu une grève reconductible. L’intersyndicale nationale a dit être prête à « mettre le pays à l’arrêt » si le gouvernement ne retire pas son projet. Et, comme étape, elle a annoncé une nouvelle journée de mobilisation jeudi prochain, le 16 février.</span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;">Le retrait du projet, c’est le minimum. Mais cela fait plus de 30 ans que, sans autre raison qu’appauvrir les plus anciens, les gouvernements successifs ont dégradé le système des retraites. En 1982, alors que les richesses produites étaient bien moindres, pour tous les salariés, la retraite était à 60 ans avec 37,5 annuités. Ce qui était possible en 1982 l’est a fortiori 41 ans plus tard dans une société bien plus riche.</span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;"><br /></span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;"><b><u>Aller vers la grève générale</u></b></span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;">L’intersyndicale a menacé de « mettre le pays à l’arrêt ». Oui, il faut aller vers une grève générale qui remette les pendules à l’heure. Sans les travailleurs, rien ne se produit. Si nous croisons les bras, la production ne sort pas et adieu les profits patronaux et les dividendes pour les actionnaires.</span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;">Nous le savons tous : quelques journées de paralysie de l’économie feraient vraiment basculer le rapport de force en notre faveur. La journée du 7 mars peut être une étape importante vers une grève générale.</span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;"><br /></span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;"><b><u>Nous avons besoin de discuter entre nous</u></b></span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;">C’est par tous les bouts que ce gouvernement s’efforce de prendre dans la poche des plus pauvres pour arroser les plus riches. Il multiplie les attaques :</span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;">• l’inflation ronge un pouvoir d’achat déjà bien faible ;</span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;">• les conditions de travail se dégradent sans cesse avec, partout, le manque d’effectifs qui rend les journées harassantes ;</span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;">• la réforme de l’assurance chômage, entrée en vigueur le 1er février, diminue la durée des prestations de chômage et enfonce un peu plus dans la précarité ceux qui ont perdu leur emploi ;</span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;">• et, maintenant, ce projet sur les retraites qui transformerait les anciens en pauvres, comme c’était le cas jusqu’au milieu du siècle dernier.</span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;">Nous avons besoin d’échanger, entre nous, syndiqués ou non syndiqués, sur toutes ces questions et sur ce que nous devons faire pour gagner : quand et comment continuer la grève plusieurs jours de suite, sans attendre une prochaine date lointaine ? Comment élargir le mouvement, convaincre les collègues qui ne sont pas encore mobilisés et nous adresser aux autres entreprises et secteurs du monde du travail ?</span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;">La préparation des manifs et les cortèges eux-mêmes sont une première occasion d’avoir ces discussions. Mais nous avons besoin d’établir de véritables liens entre nous, de tenir des réunions, des assemblées générales de grévistes : avec des mouvements seulement chapeautés d’en haut, le risque existe que le lâchage d’un syndicat mette en danger la mobilisation de tous – nous savons que cela s’est déjà produit. C’est notre mouvement, il est normal que nous le contrôlions de bout en bout.</span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;"><br /></span></span></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><span style="color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif;"><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); font-size: 14px;">Tous ensemble, nous pouvons et nous allons gagner !</span></span></div><div><br /></div></div><p><span style="caret-color: rgb(49, 49, 49); color: #313131; font-family: Poppins, sans-serif; font-size: 14px;">Éditorial du NPA du 13 février 2023</span></p><p><br /></p>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-53899486477906325142022-12-23T20:58:00.000+01:002022-12-23T20:58:08.469+01:00Y aura-t-il des trains à Noël ?<p>Nous partageons une vidéo de soutien aux grèves du week-end, par des grévistes eux-mêmes.</p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><iframe allowfullscreen='allowfullscreen' webkitallowfullscreen='webkitallowfullscreen' mozallowfullscreen='mozallowfullscreen' width='320' height='266' src='https://www.blogger.com/video.g?token=AD6v5dyDxPsrGj3fULhgVY6Cp6tTg8hj04c23zwZpGAzIXTje48GpIL6WFje7Hlb9FRdsqavhJenvM7yZLsS6VVDSg' class='b-hbp-video b-uploaded' frameborder='0'></iframe></div><p><i>Des camarades de la branche transport du NPA se sont entretenus avec deux cheminots en grève en cette avant-veille de Noël. Ali, contrôleur TER à Lille, et Benoît, aiguilleur à Austerlitz, tentent de rétablir quelques vérités face au torrent de fake-news anti-grève et anti-cheminots.</i></p><p>NPA : Votre grève est le feuilleton de ce Noël. Live sur les chaînes d’info en continu, rebondissements… En cette matinée du 23 janvier, où en est-on ?</p><p>Ali : Ce matin les syndicats ont signé l’accord proposé par la direction hier soir. Ils ont donc levé le préavis pour le week-end du nouvel an. Le collectif national ASCT (CNA) les suit et nous appelle à cesser le mouvement. Ça n’empêche pas qu’on est nombreux en grève ce matin. À Lille, on a tenu une assemblée générale de grévistes à 10 h 30. On a voté de maintenir le mouvement le week-end prochain : 24 pour, 2 contre et 2 abstentions. La grève appartient aux grévistes !</p><p>Ça fait quelques jours qu’on sent bien que la pression de la direction et du gouvernement s’exerce sur les directions syndicales et sur le CNA. Les syndicats n’ont jamais appelé à cette grève. Ils ont posé des préavis et se sont rendus aux négociations. Le CNA, après la grève très réussie du week-end du 3 décembre, a lancé l’idée de grève pour les grands départs pendant les fêtes. Mais depuis une semaine, ils lâchent le guidon. Ils ont organisé une consultation sur Facebook en proposant à mots couverts d’annuler la grève. Le résultat provisoire n’allait pas dans leur sens : les contrôleurs la voulaient cette grève. Le CNA a fermé sa page – sous prétexte qu’elle aurait été piratée ! Et il a refilé la patate chaude aux syndicats. La direction de la CGT est restée très hostile à ce collectif – méfiante vis-à-vis de toute initiative de base. Sud a organisé une consultation interne qui a recueilli une courte majorité pour maintenir la grève – mais la direction fédérale n’a pas communiqué, car ce résultat n’allait pas dans son sens. La CFDT, par la voix de Laurent Berger, a appelé à cesser ce mouvement qu’elle n’a pas du tout construit, exactement comme pendant la grève des raffineurs le 18 octobre.</p><p>Ces atermoiements ne sont pas du tout le reflet de l’état d’esprit à la base. Mes collègues sont en colère contre cette attitude du CNA et des directions syndicales. C’est nous qui décidons ! Face au chantage de la direction, notre réflexe a été « même si on perd tout, même si on n’a rien, on va jusqu’au bout ! » Le problème, c’est que sans organisation démocratique du mouvement à l’étape actuelle, les discussions tournent en boucle sur l’attitude des directions syndicales. Il y a quelque chose qui me rappelle les Gilets jaunes dans cette grève !</p><p>Benoît : On observe le même genre de phénomène à l’aiguillage. Le 25 mai dernier, la direction de Sud avait annulé au dernier moment une grève qui s’annonçait bien suivie dans notre secteur. Une tactique assez désarmante : multiplier les déclarations d’intention de grève pour faire pression, puis lever les préavis. Ça peut marcher une fois ou deux… et puis ça tourne au bluff, et dans la lutte de classes, le bluff ne pardonne pas.</p><p>Le week-end dernier, notre colère a refait surface. Dans plusieurs régions, dont Bordeaux, Montparnasse et chez moi à Austerlitz, on est allé jusqu’au bout de la grève. Sur la zone de mon poste d’aiguillage, tous les collègues, syndiqués et non syndiqués, ont tourné, ils sont devenus militants de la grève et ça a payé : le mouvement a été très suivi les 16 et 17 décembre.</p><p>Ce jour-là, réunis en assemblée générale, on a constaté que la petite hiérarchie nous avait remplacé, ce qui a diminué l’impact de notre grève. L’AG a voté de remettre ça avec les contrôleurs une semaine plus tard. Si les chefs veulent travailler à notre place, alors qu’ils bossent à Noël et au jour de l’an. Nous on les passera en famille pour une fois !</p><p>NPA : Vous avez connu toute l’année 2022 cette situation de « guérilla sociale » à la SNCF, avec des mouvements locaux, par métiers, quelques journées d’action nationales bien encadrées, la direction qui manœuvre, lâche des primes, des miettes sur les salaires… un bras de fer en cours et qui va certainement se prolonger.</p><p>Ali : je suis contrôleur depuis dix ans. Ce mois-ci j’ai touché 1900 euros nets en comptant les primes. Je découche une fois par semaine pour le boulot. Je vis en horaires décalés. Cette année j’ai travaillé 32 week-ends. Faute d’embauches, les cadences n’arrêtent pas d’augmenter. On passe souvent de neuf à huit heures de repos entre deux journées de travail. On n’a même pas dix minutes entre deux trains pour aller aux toilettes.</p><p>La situation est devenue intenable. En fin de semaine, les collègues posent des journées de grève, car ils ne tiennent plus. C’est ce qu’on appelle entre nous les congés payants ! On constate que les erreurs de sécurité augmentent et c’est le plus inquiétant.</p><p>Benoît : À l’aiguillage on sent une forte colère à la base qui porte sur les effectifs et sur les salaires. On travaille en trois-huit mais avec des semaines de travail décalées. Cette année, on a battu les records de repos « secs », c’est-à-dire de jours de repos isolés, et de périodes de travail de six jours. On fait les comptes en fin d’année et on est nombreux à ne pas avoir eu le nombre de repos doubles auxquels on a droit. Les taquets réglementaires, déjà bien à notre désavantage, ont été explosés. Sur mon secteur, selon les chiffres de la direction, il y a 40 postes vacants sur 650.</p><p>La direction dit vouloir embaucher mais elle bluffe. Elle a fermé la plupart des centres de formation d’aiguilleurs, donc ils ne pourraient même pas accueillir un afflux. De toutes façons les candidats ne se précipitent pas : horaires et salaires, ça ne colle pas !</p><p>Depuis le début de l’année on a quand même mis la direction sur le reculoir, c’est aussi ça qui donne de la force à nos mouvements. Elle lâche des miettes totalement insuffisantes, mais elle lâche : à l’aiguillage on a obtenu, en plus des mesures générales à la SNCF, une prime pérenne de 60 euros par mois et le décompte de dix minutes de travail pour les remises de service qui n’étaient pas payées jusque-là. Ça fait des années qu’on revendiquait ça, mais bien sûr il y a encore un piège : ces dix minutes seront placées sur un des nombreux « compteurs temps » qu’on n’est jamais sûrs de toucher ou récupérer…</p><p>NPA : Les chiens aboient et la caravane de la grève passe. Pas la peine de répondre aux ennemis jurés du monde du travail. Mais que dire à ceux qui s’interrogent sincèrement sur le risque de corporatisme de ces « grèves de la dinde », pour reprendre une expression méprisante qui a eu longtemps cours dans les milieux syndicaux ?</p><p>Benoît : Le corporatisme naît d’un sentiment d’impuissance à faire bouger les choses au niveau général. Les collègues prennent leurs affaires en main à l’échelle où ils le peuvent. C’est le devoir des militants ouvriers de les y encourager. Et de formuler des perspectives sous une forme qui permette de ne pas se laisser enfermer par métier, par service, par boîte et de généraliser si c’est possible.</p><p>Autour de la grève des raffineurs, dans tous les services de la SNCF, mais aussi dans plein d’autres entreprises, on a senti un vent de solidarité et même au-delà. Les collègues se sont reconnus dans cette lutte pour les salaires, au-delà des barrières de statut. Qu’ont fait les directions syndicales qui dénoncent aujourd’hui le corporatisme ? Dans les AG de grévistes cheminots du 18 octobre, elles ont appelé à reprendre le travail…</p><p>Ali : J’étais très content de l’initiative du CNA, qui est partie sous la forme d’un groupe Facebook. Son succès reflète cette situation de nos conditions de travail, aggravée par l’inflation. Les directions syndicales n’apparaissent pas du tout à la hauteur de cette situation, les collègues en discutent. Alors ils prennent les choses en main eux-mêmes, à l’échelle où ils le jugent possible. Les contrôleurs se sont organisés, ils se sont sentis forts, donc ils ont revendiqué pour leur métier.</p><p>Les revendications des contrôleurs n’ont rien de spécifique, ce sont les revendications de tout monde du travail : salaires, cadences, effectifs. L’objectif c’est de s’organiser à la base, pour nos revendications et pour les porter à l’échelle où il le faut. Pour ça il faut soutenir, participer et encourager tous les mouvements, même partiels, pour qu’ils aillent le plus loin possible et se généralisent.</p><p>Ces grèves de Noël ont bien excité gouvernement et patronat. On ne les entend pas protester contre les annulations quotidiennes de TER et RER… mais des TGV hors de prix à Noël ! Ça fait du bien de les voir se fâcher tout rouge. D’autant que ce n’est pas une première : tout ce beau monde fait mine d’avoir oublié, mais en 2019, les cheminots ont fêté Noël et le jour de l’an sur les piquets de grève, avec les camarades de la RATP. On avait refusé d’appliquer la trêve que les directions syndicales avaient offerte au gouvernement dans la bagarre contre le projet de retraites à point. Et on avait gagné à la fin !</p><p>Alors que nos grèves de Noël sonnent comme un avertissement à nos ennemis du gouvernement et du patronat, forcent nos faux amis des appareils syndicaux à sortir du bois et encouragent l’ensemble du monde du travail : en janvier, tous ensemble pour nos salaires, pour des embauches et pour nos retraites !</p><p></p><p>Branche transport du NPA, le 23 décembre 2022</p><div><br /></div>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-45644382938887320722022-12-20T14:29:00.004+01:002022-12-20T14:29:18.691+01:00Valises de fric et violences racistes : la coupe est pleine !<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgm71-eqqcM9kGb_4OXk32QRa1tc8OfICw0ikD9y8Z0Nto6ZNXf0XNOT0ypWY9L6Y1zlquy0RKXmJfzOPwShRGSq1nE3G3j_zWY2xyaus0gBZ09i35KKU58JKYea4zuhCcyvT7tuZzptcEa25G_b6IvSsmJMFn9Br5njzBFawiLipUhT2EfpbbEsude/s1200/KK4ECESABFMH5ME2KUYQX4VQNY.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="800" data-original-width="1200" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgm71-eqqcM9kGb_4OXk32QRa1tc8OfICw0ikD9y8Z0Nto6ZNXf0XNOT0ypWY9L6Y1zlquy0RKXmJfzOPwShRGSq1nE3G3j_zWY2xyaus0gBZ09i35KKU58JKYea4zuhCcyvT7tuZzptcEa25G_b6IvSsmJMFn9Br5njzBFawiLipUhT2EfpbbEsude/w640-h426/KK4ECESABFMH5ME2KUYQX4VQNY.jpeg" width="640" /></a></div><i>Bien loin de la passion du sport dépolitisée vantée par Macron, la Coupe du monde n'aura connu aucun répit dans le nauséabond. Elle se termine en plein Qatargate, avec des valises bourrées de billets saisies chez des parlementaires européens soupçonnés d'avoir été achetés par le Qatar, et par des violences de l'extrême droite en France.</i><p></p><p><b><u>La fachosphère dans la rue</u></b></p><p>Dans la nuit qui a suivi la demi-finale France-Maroc, à Lyon, Paris ou Nice, des militants d'extrême droite s'en sont pris ou ont tenté de s'en prendre à des supporters d'origine maghrébine. Cela faisait des jours que les Zemmour et autre Bardella rivalisaient de racisme et de provocations dans l'attente de cette demi-finale, en annonçant des « débordements ». Au final, ces débordements, ce sont eux qui les ont organisés ! Loin de l'image respectable que ces partis prétendent renvoyer lors des élections et au parlement, on en voit la réalité : des nervis cagoulés et armés, qui mènent de véritables ratonnades en pleine rue, comme à l'époque coloniale.</p><p><b><u>Pompiers pyromanes</u></b></p><p>Communiquant sur les nombreuses interpellations qui ont suivi ces violences, Macron et Darmanin ont fait mine de s'indigner. Les voir dénoncer le racisme et la montée des idées d'extrême droite en rajoute dans l’écœurement. Car c'est une véritable campagne xénophobe qui est menée par le gouvernement, en préparation de la loi « immigration » qu'il annonce pour janvier. Courant derrière le RN, la principale mesure de cette loi est d’inscrire les obligations de quitter le territoire (OQTF) au fichier des personnes recherchées, de faciliter et d’accélérer les expulsions. On y trouve également la possibilité d’expulser des personnes arrivées en France avant l’âge de 13 ans. Sans parler de la traque incessante des migrants menée par la police de Darmanin, avec la destruction de leurs campements en plein hiver.</p><p><b><u>Mêmes patrons, mêmes combats : unissons-nous dans les luttes</u></b></p><p>Le but de cette loi est clairement de satisfaire le patronat. Ainsi dans le cadre de sa loi, le gouvernement réactualise la politique d'immigration « choisie » mise en place par Sarkozy, en prévoyant d'octroyer des titres de séjour provisoires et renouvelables chaque années aux étrangers embauchés dans les « métiers en tension ». En clair, les emplois les plus pénibles et les moins payés, pour lesquels les patrons ne recrutent que des personnes n'ayant pas le choix, en raison de la précarité de leur situation. Le même jour que la finale de la Coupe du monde de foot, une manifestation organisée pour la journée internationale des migrants dénonçait le drame des ouvriers étrangers morts au Qatar, les conditions de travail de ceux qui sont exploités sur les chantiers des JO de Paris 2024 et le projet de loi immigration.</p><p>Cette offensive raciste et réactionnaire est également parfaitement orchestrée au moment où le gouvernement prépare des attaques majeures contre notre camp social, notamment la réforme des retraites.</p><p>Plus que jamais, la classe ouvrière est internationale, et nous sommes nous-mêmes d'origines diverses. Ne nous laissons pas diviser par ce poison raciste, distillé par le gouvernement comme par les partis de droite et d’extrême droite.</p><p>Les travailleurs et travailleuses, qu’ils soient français ou étrangers, ont un ennemi commun : les capitalistes, et le gouvernement à leur service.</p><p>Face à l’offensive raciste et réactionnaire qui cherche à nous diviser, unissons-nous dans nos luttes et dans nos grèves.</p>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-49912457945696779032022-12-13T07:34:00.003+01:002022-12-13T11:00:11.678+01:00 Réforme des retraites : la vie devant soi… à bosser !<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgD_GuZYuflo2Og94O3rVR5HhK60Zrzbmpv4bwWihzSh_R9qTNwdBx1bNZrsb2_9zjFmTfGgMsTMlYmpkVqB_04br8MuufEkOobdzTydlwtjC8737wIYmWIhoSzL0JrWpZqwNAiXPQ2Kj1TiyIGv1oGTdO1wO39bwI4Iq-PaWX_hJwts2Ufmx1AEla/s2048/05F01127-1CD6-432E-A3C1-6E6F142E2537.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="1365" data-original-width="2048" height="266" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjgD_GuZYuflo2Og94O3rVR5HhK60Zrzbmpv4bwWihzSh_R9qTNwdBx1bNZrsb2_9zjFmTfGgMsTMlYmpkVqB_04br8MuufEkOobdzTydlwtjC8737wIYmWIhoSzL0JrWpZqwNAiXPQ2Kj1TiyIGv1oGTdO1wO39bwI4Iq-PaWX_hJwts2Ufmx1AEla/w400-h266/05F01127-1CD6-432E-A3C1-6E6F142E2537.jpeg" width="400" /></a><span style="font-size: 18px; text-align: left;"></span></div><p class="s4" style="font-size: 18px; line-height: 1.2; margin-bottom: 0px; margin-top: 0px;"><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;"><br /></span></span></p><p class="s4" style="font-size: 18px; line-height: 1.2; margin-bottom: 0px; margin-top: 0px;"><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">Le saccage de la planète a fait de l’année 2022 la plus chaude jamais enregistrée en France. Mais l’hiver arrive et le froid s’installe. Pour beaucoup d’entre nous, réussir à</span></span><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;"> se chauffer va devenir une question lancinante. Les prix montent et mangent les salaires, alors que chaque euro compte déjà.</span></span><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;"> </span></span><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">Mais Élisabeth Borne a une doudoune et, pour elle, l’urgence, c’est la réforme des retraites, dont les modalités devraient être « </span></span><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">dévoilées » le 10 janvier.</span></span><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;"> </span></span><span class="s7" style="font-family: Calibri; font-size: 11px; line-height: 13.199999809265137px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 19.799999237060547px;"> </span></span></p><p class="s4" style="font-size: 18px; line-height: 1.2; margin-bottom: 0px; margin-top: 0px;"><span class="s8" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 6px; font-weight: bold; line-height: 7.199999809265137px;"><span class="bumpedFont20" style="font-size: 2em; line-height: 14.399999618530273px;"> </span></span></p><p class="s4" style="font-size: 18px; line-height: 1.2; margin-bottom: 0px; margin-top: 0px;"><span class="s9" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14px; font-style: italic; font-weight: bold; line-height: 16.799999237060547px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 25.200000762939453px;">Travailler plus pour travailler plus</span></span></p><p class="s10" style="font-size: 18px; line-height: 1.2; margin-bottom: 0px; margin-top: 0px; text-align: justify;"><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">Ça ne lui suffisait donc pas de s’en prendre aux chômeurs pour les forcer à accepter les pires conditions du patronat. Alors que la casse des services publics fait que l’hôpital ou le réseau</span></span><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;"> énergétique sont au bord de la rupture, il faut encore aller gratter au fond des poches des travailleurs jusqu’à toucher l’os.</span></span></p><p class="s10" style="font-size: 18px; line-height: 1.2; margin-bottom: 0px; margin-top: 0px; text-align: justify;"><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">La Première ministre essaie de faire jouer le suspense autour de l’âge de départ : 65 ou 64 ans ? Médiocre effet d’annonce : quo</span></span><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">i qu’il arrive, il faudrait s’user au travail plus longtemps, au-delà de l’espérance de vie en bonne santé. Et il est déjà prévu que l’allongement de durée de cotisation compense un compromis sur l’âge de départ, ou vice-versa.</span></span></p><p class="s6" style="font-size: 18px; line-height: 1.2; margin-bottom: 0px; margin-top: 0px; text-align: center;"><span style="line-height: 21.600000381469727px;"> </span></p><p class="s4" style="font-size: 18px; line-height: 1.2; margin-bottom: 0px; margin-top: 0px;"><span class="s9" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14px; font-style: italic; font-weight: bold; line-height: 16.799999237060547px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 25.200000762939453px;">« Ils reculent l’âge de la </span></span><span class="s9" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14px; font-style: italic; font-weight: bold; line-height: 16.799999237060547px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 25.200000762939453px;">retraite et avancent l’âge de la mort »</span></span></p><p class="s10" style="font-size: 18px; line-height: 1.2; margin-bottom: 0px; margin-top: 0px; text-align: justify;"><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">Il s’agirait, nous dit-on, de sauver les caisses de retraite de la faillite. Sauf que, en 2021, les caisses étaient excédentaires et le seront encore plus en 2022 : 3,2 milliards. Elles ne deviendraient déficitaires </span></span><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">que plus tard, avec un déficit de 17 milliards. Après ? Le Conseil d’orientation des retraites (COR), service de l’État, prévoit qu’elles réduiront ce déficit graduellement et sans réforme. De toute façon, il s’agirait de 17 milliards sur un budget de 330 </span></span><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">milliards, soit seulement 5 % du total. Sans parler des réserves importantes dont l’ensemble des caisses disposent aujourd’hui, 160 milliards d’euros au total.</span></span></p><p class="s10" style="font-size: 18px; line-height: 1.2; margin-bottom: 0px; margin-top: 0px; text-align: justify;"><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">Mais il y a les faits, et puis il y a les profits. Les fonds de pension privés lorgnent depuis u</span></span><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">n moment sur le gigantesque marché de l’épargne-retraite individuelle que cela ouvrirait. Ensuite, reculer l’âge de départ à la retraite, c’est faire travailler plus longtemps ceux qui le pourront et, surtout, pour tous ceux qui ne le pourront pas, réduire</span></span><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;"> le montant des pensions. C’est aussi s’assurer que davantage de travailleurs meurent avant de toucher leur retraite, usés par l’exploitation.</span></span></p><p class="s10" style="font-size: 18px; line-height: 1.2; margin-bottom: 0px; margin-top: 0px; text-align: justify;"><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">Pour faire passer la pilule, le gouvernement met en avant le chiffre de 1 200 euros de minimum de pension. Promes</span></span><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">se bidon, car ce « minimum » ne sera garanti que si l’intégralité des annuités a été cotisée, des annuités toujours plus nombreuses… Pour beaucoup, ce sera donc le minimum vieillesse, qui est aujourd’hui à 908 euros, en dessous du seuil de pauvreté. Et enc</span></span><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">ore faudra-t-il le demander.</span></span></p><p class="s6" style="font-size: 18px; line-height: 1.2; margin-bottom: 0px; margin-top: 0px; text-align: center;"><span style="line-height: 21.600000381469727px;"> </span></p><p class="s4" style="font-size: 18px; line-height: 1.2; margin-bottom: 0px; margin-top: 0px;"><span class="s9" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 14px; font-style: italic; font-weight: bold; line-height: 16.799999237060547px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 25.200000762939453px;">Nous imposer face au gouvernement</span></span></p><p class="s10" style="font-size: 18px; line-height: 1.2; margin-bottom: 0px; margin-top: 0px; text-align: justify;"><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">Si les caisses de retraites sont vraiment si mal en point, il y a une solution simple : un déficit de 5 % est immédiatement comblé par une augmentation des salaires, et donc des cotisations, d</span></span><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">e 5 % ! Si les salaires augmentaient de ce qui nous est nécessaire aujourd’hui, c’est-à-dire au moins de 400 euros, plus de problème de « déficit ». Et cela réglerait quelques autres problèmes aussi, nos fins de mois par exemple !</span></span></p><p class="s10" style="font-size: 18px; line-height: 1.2; margin-bottom: 0px; margin-top: 0px; text-align: justify;"><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">Ce n’est évidemment pas u</span></span><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">ne option pour le gouvernement. Mais il se souvient de la mobilisation de 2019 qui l’avait mis en peine de passer l’ancienne réforme des retraites avant la crise Covid. Alors il fait mine de se concerter avec les directions syndicales, qui se sont précipit</span></span><span class="s3" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">ées à la table avant même de chercher à mobiliser. </span></span></p><p class="s10" style="font-size: 18px; line-height: 1.2; margin-bottom: 0px; margin-top: 0px; text-align: justify;"><span class="s11" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">Nous savons pourtant toutes et tous qu’il n’y a rien à attendre de ces « concertations » et du « dialogue social ». Le gouvernement Macron sait très bien ce qu’il fait : agir pour le compte des capitalist</span></span><span class="s11" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;">es, comme il l’a toujours fait. Ce n’est pas de « concertations » dont notre camp a besoin : c’est d’une mobilisation, de grèves, toutes et tous ensemble, comme nous l’avons fait en décembre 2019. Voilà ce à quoi, dès maintenant, nous devons œuvrer.</span></span></p><p class="s10" style="font-size: 18px; line-height: 1.2; margin-bottom: 0px; margin-top: 0px; text-align: justify;"><span class="s11" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;"><br /></span></span></p><p class="s10" style="font-size: 18px; line-height: 1.2; margin-bottom: 0px; margin-top: 0px; text-align: justify;"><span class="s11" style="font-family: "Times New Roman"; font-size: 12px; line-height: 14.399999618530273px;"><span class="bumpedFont15" style="font-size: 1.5em; line-height: 21.600000381469727px;"><i>Édito du Nouveau Parti Anticapitaliste</i></span></span></p>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-74100638679964050642022-12-07T15:04:00.002+01:002022-12-07T15:04:34.718+01:00 Chine, Iran : la rue contre les régimes<div class="separator" style="clear: both; text-align: justify;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5baoOqGOpYTR5i-xiDKzKuB91udXIa-_Lg8ooBHSGoH4mrZ5-N3xYMmwuEITqs0cVS9_es06mWWJHOZyuRFzRNUeMX2VKY-4JxkAb89_ZMCeYFD2x8t8QFOESy2D4S05Ce4q8VUjxfODKA_xzZhHEFG3U03_8gjW7j16Vfb6VnJGvLDnGrlK9woGx/s1356/1B7DFAA8-0543-4C77-8679-8ADC60906107.jpeg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="668" data-original-width="1356" height="198" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEg5baoOqGOpYTR5i-xiDKzKuB91udXIa-_Lg8ooBHSGoH4mrZ5-N3xYMmwuEITqs0cVS9_es06mWWJHOZyuRFzRNUeMX2VKY-4JxkAb89_ZMCeYFD2x8t8QFOESy2D4S05Ce4q8VUjxfODKA_xzZhHEFG3U03_8gjW7j16Vfb6VnJGvLDnGrlK9woGx/w400-h198/1B7DFAA8-0543-4C77-8679-8ADC60906107.jpeg" width="400" /></a></div><p style="text-align: justify;">Depuis la mort, le 16 septembre, d'une jeune femme kurde iranienne, Mahsa Amini, après son arrestation par la police des mœurs, l'Iran connaît des manifestations et des grèves quasi ininterrompues. En Chine, une vague de contestation déferle depuis le mois de novembre contre les confinements liés à la politique « zéro Covid ». Les manifestations, notamment animés par la jeunesse, demandent la levée des restrictions. Ces deux mouvements sont d'ores et déjà historiques par leur ampleur et leur remise en cause des régimes.</p><p style="text-align: justify;">Un recul historique du régime iranien</p><p style="text-align: justify;">En Iran, onze personnes ont été condamnées à mort depuis le début du mouvement, des milliers ont été arrêtées et souvent condamnées à de longues peines de prison, et au moins trois cents manifestants et manifestantes, dont des enfants, ont été tués. Pourtant, le mouvement ne faiblit pas.</p><p style="text-align: justify;">Le régime est obligé de commencer à reculer : samedi 3 décembre, le procureur général Montazeri a annoncé la suppression de la police des mœurs. Le même jour, le gouvernement a annoncé la révision de la loi de 1983 qui rend le port du voile obligatoire.</p><p style="text-align: justify;">Mais ces annonces ne suffisent pas à mettre fin à la contestation : d'une part car elles n'ont pas de caractère officiel et ne garantissent en rien que les contrôles des tenues vont réellement prendre fin. D'autre part car la rue veut désormais la fin du régime, notamment le départ de son Guide suprême, l'ayatollah Khamenei.</p><p style="text-align: justify;">Sur les réseaux sociaux, de nouvelles manifestations et trois jours de grève générale ont ainsi été appelés par les militants et militantes du mouvement.</p><p style="text-align: justify;">Une remise en cause inédite du régime chinois</p><p style="text-align: justify;">En Chine, le mouvement est parti au mois de novembre de la ville de Zhengzhou, dans la plus grande usine de l'entreprise taïwanaise Foxconn, sous-traitant d'Apple, qui regroupe 200 000 travailleurs et travailleuses. Fin octobre, beaucoup l'ont fuie car les cas de Covid-19 s'y multipliaient. L'entreprise a alors promis des primes exceptionnelles à ceux et celles qui viendraient y travailler. Mais fin novembre, cet argent n'avait toujours pas été versé, et de très nombreux ouvriers venus se faire embaucher, ayant passé les tests Covid assortis de plusieurs jours de quarantaine, en étant logés dans des conditions très précaires, s'étaient finalement fait renvoyer suite à un test positif, sans compensation financière. Une grève a été déclenchée le 22 novembre, violemment réprimée par la milice patronale de l'usine.</p><p style="text-align: justify;">Mais dans la foulée, le mouvement de protestation a touché une dizaine de villes. Malgré la répression, le renforcement de la présence policière et des contrôles sur Internet, cette vague a forcé les autorités gouvernementales et locales à assouplir peu à peu les règles sanitaires.</p><p style="text-align: justify;">Ce n'est cependant toujours pas le cas dans les universités, toujours soumises à des contraintes strictes : les étudiants et étudiantes doivent ainsi déposer des demandes pour sortir et les visites sont interdites ! Les mobilisations continuent et s'amplifient donc dans une centaine de facs.</p><p style="text-align: justify;">Répression et reculs gouvernementaux n'arrêtent pas les mobilisations</p><p style="text-align: justify;">Ces mouvements ne viennent pas de nulle part : en 2019 et 2020, l'Iran avait été secoué par des grèves et des manifestations contre l'augmentation des prix, la faiblesse ou le non versements des salaires, ainsi que des scandales financiers impliquant notamment des dirigeants du corps des Gardiens de la révolution.</p><p style="text-align: justify;">En Chine, les grèves pour les salaires sont aussi courantes depuis trois décennies. Pour y mettre fin, les autorités ont plusieurs fois fini par céder des augmentations, en espérant faire accepter en échange l'autoritarisme du régime. Mais désormais, des slogans sont scandés contre le parti au pouvoir, le très mal nommé Parti communiste, et son dirigeant Xi Jinping.</p><p style="text-align: justify;">Partout dans le monde, avec des régimes politiques différents, une minorité s'enrichit sur le dos de la majorité. Partout, la classe dominante essaie de faire taire les opprimés et les exploités. Mais partout, notre camp social le supporte de moins en moins. Soyons-en sûrs : les mouvements qui touchent aujourd'hui l'Iran et la Chine pourraient bien se généraliser demain sur tous les continents !</p>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-17271604263825070522022-12-06T12:57:00.002+01:002022-12-06T12:57:27.759+01:00 8 semaines de grève des agents de nettoyage de la gare routière Perrache à Lyon pour leurs emplois!<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh8XlugAZjS3RS5rfWXgfK73_vAoaKqpWU1C3PRJPG-J0stBU6Ik_ie5n6LPq183Q-5IVbbxXs3sMBb29fTXkJfd53gcw-M7Me3L6jJnXIttm8Q3XX7mZFt-iuKq_14apiSnje9t583D_ZQBr5W9u8-fTejO4BbKdukEzXFrE_vSEmItlQKynZS_2IR" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img alt="" data-original-height="600" data-original-width="900" height="426" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/a/AVvXsEh8XlugAZjS3RS5rfWXgfK73_vAoaKqpWU1C3PRJPG-J0stBU6Ik_ie5n6LPq183Q-5IVbbxXs3sMBb29fTXkJfd53gcw-M7Me3L6jJnXIttm8Q3XX7mZFt-iuKq_14apiSnje9t583D_ZQBr5W9u8-fTejO4BbKdukEzXFrE_vSEmItlQKynZS_2IR=w640-h426" width="640" /></a></div><br /><p></p><span id="docs-internal-guid-d043311c-7fff-4b4c-ae28-7f70e6d453aa"><p dir="ltr" style="line-height: 1.38; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;">Le lundi 10 octobre dernier, les salarié.e.s en charge de l’entretien de la gare Perrache ont cessé le travail avec une revendication simple: le maintien de leur emploi.</span></p><p dir="ltr" style="line-height: 1.38; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;"><br /></span></p><p dir="ltr" style="line-height: 1.38; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;">En effet, comme très souvent dans le nettoyage, la collectivité du Grand Lyon fait appel à de la sous-traitance pour prendre en charge ces tâches, ici la société Arc-En-Ciel. Ces conditions d’emploi assurent aux salarié.e.s des salaires bas et des conditions de travail dégradées face auxquelles ils et elles s’étaient déjà mobilisé.e.s en juin 2021: excédé.e.s du harcèlement et des humiliations d’un responsable, les agent.e.s de Perrache étaient parti.e.s en grève durant onze jours, et avaient gagné le retrait du chefaillon.</span></p><p dir="ltr" style="line-height: 1.38; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;"><br /></span></p><p dir="ltr" style="line-height: 1.38; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;">Cette première grève a été une expérience de lutte collective, mais aussi une démonstration face à leurs patrons, d’Arc-En-Ciel et du Grand Lyon, qu’ils et elles étaient prêt.e.s à ne pas se laisser faire.</span></p><p dir="ltr" style="line-height: 1.38; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;">Pour la Métropole pourtant, cette équipe qui refuse de se taire et d’accepter ses - minables - conditions de travail est devenue le caillou dans la chaussure. Un an et demi plus tard, elle souhaite s’en défaire en contournant la convention collective qui assure le maintien des salarié.e.s en cas de changement de marché: par le recours à une entreprise d’insertion, elle rend caduque l’obligation de maintien en place de la vingtaine de travailleurs et travailleuses.</span></p><p dir="ltr" style="line-height: 1.38; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;"><br /></span></p><p dir="ltr" style="line-height: 1.38; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;">Refusant d’être mis.e.s à la porte, les salarié.e.s sont entré.e.s en grève le 10 octobre, soutenu.e.s par une intersyndicale CNT SO-CGT-FO. Ils et elles demandent des comptes à la Métropole de Lyon dirigée par Bruno Bernard (EELV), qui a bien longtemps refusé de recevoir les grévistes.</span></p><p dir="ltr" style="line-height: 1.38; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;">Plusieurs rassemblements ont eu lieu sur Perrache et devant la Métropole, des actions ciblées contre Bruno Bernard, des piquets quotidiens sur le site et une soirée de soutien où est intervenue Rachel Kéké, ancienne gréviste d’Ibis Batignolles aujourd’hui élue députée FI, qui a rassemblé 200 personnes.</span></p><p dir="ltr" style="line-height: 1.38; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;">Malgré cela, la Métropole s’obstine dans sa volonté de balayer les salarié.e.s de Perrache, et a même franchi un cap ce 1er décembre en envoyant une autre entreprise nettoyer le site sous escorte policière!</span></p><p dir="ltr" style="line-height: 1.38; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;">Bien que la Métropole soit plus encline à casser la grève qu’à négocier, les grévistes restent déterminé.e.s et ont déjà fait plusieurs propositions de sortie de crise, notamment à travers des embauches directes (sans sous-traitance).</span></p><div style="text-align: justify;"><br /></div><p dir="ltr" style="line-height: 1.38; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;">La grève de Perrache est de fait en écho à celle menée par les agents d’entretien de l’université Paris 1 en Région Parisienne, qui se battent pour de meilleures conditions de travail, contre le harcèlement et les licenciements, face au même employeur, la société Arc-En-Ciel.</span></p><div style="text-align: justify;"><br /></div><p dir="ltr" style="line-height: 1.38; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt; text-align: justify;"><span style="font-family: Arial; font-size: 11pt; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;">A Lyon, un nouveau rassemblement est appelé ce mercredi à 18h place des Terreaux: il est important d’y être le plus nombreux possible et de continuer à faire tourner la caisse de grève qui est ce qui permet aux salarié.e.s de poursuivre la grève! </span></p><p dir="ltr" style="line-height: 1.38; margin-bottom: 0pt; margin-top: 0pt;"><a href="https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/gare-routiere-de-perrache-agent-de-service-en-greve-2" style="text-decoration-line: none;"><span style="color: #1155cc; font-family: Arial; font-size: 11pt; font-variant-east-asian: normal; font-variant-numeric: normal; text-decoration-line: underline; text-decoration-skip-ink: none; vertical-align: baseline; white-space: pre-wrap;">https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/gare-routiere-de-perrache-agent-de-service-en-greve-2</span></a></p><div><br /></div></span>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-74769665815878908892022-11-29T10:11:00.002+01:002022-11-29T12:05:27.196+01:00Retraite à 65 ans, Macron veut aller très vite... N'attendons plus pour lancer la contre-offensive du monde du travail !<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgs3sopfiJaujGmKvF5EwDC8VlFASRRN_cL6MmGTKamGRhBr0v_P_UHBWlFdPccCX9IgPlE_MttTmjtkQGq4TgmlY2G9u3hxjAg-F0TtMMvGbbJGq5cqUSuT2lSa87SlINntSF5qD0dSKB9TMXYTST5D00DgYgtMC-DGRl78NEa4-ESBRaV5Yv9LmRC/s1280/RNOFSNFUIGULGPYNHK2UJIZB6E.jpg" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="841" data-original-width="1280" height="420" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgs3sopfiJaujGmKvF5EwDC8VlFASRRN_cL6MmGTKamGRhBr0v_P_UHBWlFdPccCX9IgPlE_MttTmjtkQGq4TgmlY2G9u3hxjAg-F0TtMMvGbbJGq5cqUSuT2lSa87SlINntSF5qD0dSKB9TMXYTST5D00DgYgtMC-DGRl78NEa4-ESBRaV5Yv9LmRC/w640-h420/RNOFSNFUIGULGPYNHK2UJIZB6E.jpg" width="640" /></a></div><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><br /></div><p align="justify" data-originalcomputedfontsize="16" data-originalfontsize="12pt" style="-webkit-text-size-adjust: auto; border-color: rgb(0, 0, 0); direction: ltr; font-family: "Liberation Serif", serif; font-size: 1rem; height: auto; line-height: 16px; margin-bottom: 0cm; text-size-adjust: auto; word-spacing: 1px;">Repousser l'âge légal de départ en retraite à 65 ans, Macron en rêve depuis des années. Il l'a annoncé comme l'une des priorités de son deuxième mandat et tout devait être plié pour l'été 2023. L'ébullition sociale à propos des augmentations de salaires, avec les grèves dans les raffineries et les dépôts de carburant et la crainte du pouvoir d'une extension à d'autres catégories de salariés, lui ont fait abandonner l'idée de faire passer son projet dès cet automne via le projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2023. En fait, le pouvoir en place marche sur des œufs avec cette nouvelle attaque contre nos retraites. Il sait que le report de l'âge légal de départ en retraite à 65 ans est profondément impopulaire. Par ailleurs, aucune organisation syndicale ne le défend, contrairement à d'autres attaques contre les retraites qui ont pu re<span style="border-color: rgb(0, 0, 0);"><span style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-size: 12pt;"><span data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" lang="fr-FR" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-size: 1rem;">cevoir</span></span></span> l'accord de certaines directions syndicales dans le passé. Et ce d'autant que le report de l’âge légal de départ sera sans doute accompagné d’un allongement de la durée de cotisation, au-delà des 172 trimestres prévus pour toutes celles et tous ceux qui sont nés après 1973.</p><p align="justify" style="-webkit-text-size-adjust: auto; border-color: rgb(0, 0, 0); direction: ltr; font-family: "Liberation Serif", serif; font-size: 12pt; line-height: 16px; margin-bottom: 0cm; text-size-adjust: auto; word-spacing: 1px;"></p><p align="justify" style="-webkit-text-size-adjust: auto; border-color: rgb(0, 0, 0); direction: ltr; font-family: "Liberation Serif", serif; font-size: 12pt; height: auto; line-height: 16px; margin-bottom: 0cm; text-size-adjust: auto; word-spacing: 1px;"><b data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-size: 1rem;">Derrière le report de l'âge légal, il y a le capital !</b></p><p align="justify" data-originalcomputedfontsize="16" data-originalfontsize="12pt" style="-webkit-text-size-adjust: auto; border-color: rgb(0, 0, 0); direction: ltr; font-family: "Liberation Serif", serif; font-size: 1rem; height: auto; line-height: 16px; margin-bottom: 0cm; text-size-adjust: auto; word-spacing: 1px;">Même le Conseil d’<span style="border-color: rgb(0, 0, 0);"><span style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-size: 12pt;"><span data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" lang="fr-FR" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-size: 1rem;">o</span></span></span>rientation des <span style="border-color: rgb(0, 0, 0);"><span style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-size: 12pt;"><span data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" lang="fr-FR" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-size: 1rem;">r</span></span></span>etraites (COR<span style="border-color: rgb(0, 0, 0);"><span style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-size: 12pt;"><span data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" lang="fr-FR" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-size: 1rem;">)</span></span></span>, qui n’est pas du tout un repaire de gauchistes, a annoncé qu’il n’y avait rien de catastrophique dans l’équilibre des comptes des caisses de retraites. Par contre, les actionnaires du CAC 40 se réjouissent d’avance des 65 ans au compteur pour les futurs retraités… Comme leur ont fait plaisir toutes les contre-réformes précédentes qui expliquent en partie comment les fortunes des plus riches ont pu croître en trente ans dans de telles proportions. En faisant travailler plus longtemps celles et ceux qui ont un emploi, on « booste » le chômage des jeunes, ce qui affaiblit les résistances ouvrières, ce qui facilite l’exploitation de la main d’œuvre (conditions de travail et rémunérations dégradées), ce qui se traduit d’ailleurs par une très grande productivité du travail en France et par des taux de profit parmi les plus élevés au sein de l’Union européenne.</p><p align="justify" style="-webkit-text-size-adjust: auto; border-color: rgb(0, 0, 0); direction: ltr; font-family: "Liberation Serif", serif; font-size: 12pt; line-height: 16px; margin-bottom: 0cm; text-size-adjust: auto; word-spacing: 1px;"></p><p align="justify" style="-webkit-text-size-adjust: auto; border-color: rgb(0, 0, 0); direction: ltr; font-family: "Liberation Serif", serif; font-size: 12pt; height: auto; line-height: 16px; margin-bottom: 0cm; text-size-adjust: auto; word-spacing: 1px;"><b data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-size: 1rem;">À la tactique gouvernementale à deux balles...</b></p><p align="justify" data-originalcomputedfontsize="16" data-originalfontsize="12pt" style="-webkit-text-size-adjust: auto; border-color: rgb(0, 0, 0); direction: ltr; font-family: "Liberation Serif", serif; font-size: 1rem; height: auto; line-height: 16px; margin-bottom: 0cm; text-size-adjust: auto; word-spacing: 1px;">Désormais pressé par le temps, le gouvernement joue le fin tacticien et envisage désormais de découpler sa réforme en deux textes législatifs. Le report de l’âge de départ à 64 ou 65 ans serait passé via un budget de la Sécu rectificatif en janvier, en utilisant le 49.3 si besoin, tandis que les mesures « positives » seraient rassemblées dans un projet de loi spécifique annoncé en début d'année. En saucissonnant ainsi les affaires, le gouvernement pourrait d'abord mettre un coin dans l'unanimité contre la retraite à 65 ans, <span style="border-color: rgb(0, 0, 0);"><span style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-size: 12pt;"><span data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" lang="fr-FR" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-size: 1rem;">mettre</span></span></span> certaines directions syndicales dans sa poche en filant quelques miettes à propos de l'emploi des seniors ou de la pénibilité ! Puis il espère ensuite convaincre qu'il lutte contre les retraites de misère, en faisant miroiter que plus aucune pension ne serait en-dessous de 1030 euros par mois... alors qu'aujourd'hui le minimum vieillesse est à 953 euros !</p><p align="justify" data-originalcomputedfontsize="16" data-originalfontsize="12pt" style="-webkit-text-size-adjust: auto; border-color: rgb(0, 0, 0); direction: ltr; font-family: "Liberation Serif", serif; font-size: 1rem; height: auto; line-height: 16px; margin-bottom: 0cm; text-size-adjust: auto; word-spacing: 1px;">… <b data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-size: 1rem;">il faut opposer une vraie stratégie de classe !</b></p><p align="justify" data-originalcomputedfontsize="16" data-originalfontsize="12pt" style="-webkit-text-size-adjust: auto; border-color: rgb(0, 0, 0); direction: ltr; font-family: "Liberation Serif", serif; font-size: 1rem; height: auto; line-height: 16px; margin-bottom: 0cm; text-size-adjust: auto; word-spacing: 1px;">Ne pas laisser passer ces nouvelles attaques contre nos retraites est un enjeu majeur pour notre camp social, comme cela l'a été en 1995, en 2003, en 2010, en 2019-2020. La dernière fois, contre la retraite à points, on a gagné, ce projet n'est pas passé, et d'ailleurs Macron n'y revient pas. C'est le mouvement de grève prolongé lancé par les salariés de la RATP et la SNCF, <span style="border-color: rgb(0, 0, 0);"><span style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-size: 12pt;"><span data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" lang="fr-FR" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-size: 1rem;">avec</span></span></span> les efforts d'autres salariés pour le généraliser à l'ensemble du monde du travail, qui a permis cette victoire. Et c'est seulement après que le Covid a permis de confiner la colère sociale.</p><p align="justify" data-originalcomputedfontsize="16" data-originalfontsize="12pt" style="-webkit-text-size-adjust: auto; border-color: rgb(0, 0, 0); direction: ltr; font-family: "Liberation Serif", serif; font-size: 1rem; height: auto; line-height: 16px; margin-bottom: 0cm; text-size-adjust: auto; word-spacing: 1px;">Alors, c'est le moment de sortir aussi notre calendrier à nous, les salariés, les jeunes, les retraités, les privés d'emploi. Vite, ouvrons toutes les cases... et partout il y a écrit « toutes et tous ensemble » et « grève générale » ! Pour la retraite à 60 ans maximum, <span style="border-color: rgb(0, 0, 0);"><span style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-size: 12pt;"><span data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" lang="fr-FR" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-size: 1rem;">à</span></span></span> 37,5 annuités de cotisation, avec une pension équivalente à 75 % du dernier salaire pour toutes et tous et indexée sur l’inflation… c’est le minimum pour nos vieux jours ! Que Macron et le CAC 40 se le disent ! Contre le choix de faire travailler plus longtemps les pauvres, il y a le choix de faire payer les riches.</p>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-46308200631672408392022-11-22T19:58:00.006+01:002022-11-22T20:36:46.632+01:00Foot au Qatar et ailleurs : one, two, three, viva les profits !<p></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgw9pEXonc4ezAwTxlDN6f4VKcVEVzLNsJJ-7bVLdRHxSbzMMMvrX-EL0G8SrKoKFJyne9jsAnHen3jYpoIr1rD02XSMHrPLuB4zqXJgFCx0nG6WSNe8YM13UPSGA30SeL3WRvfcl6yIa2iqlcetZNPxQZ4OmIJ4xCmdQVQkSuP1JJWi9wKOIA_Ej_j/s720/3C0EA865-10D9-4D9A-B3A6-2B439BF8FCA0.jpeg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="423" data-original-width="720" height="376" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEgw9pEXonc4ezAwTxlDN6f4VKcVEVzLNsJJ-7bVLdRHxSbzMMMvrX-EL0G8SrKoKFJyne9jsAnHen3jYpoIr1rD02XSMHrPLuB4zqXJgFCx0nG6WSNe8YM13UPSGA30SeL3WRvfcl6yIa2iqlcetZNPxQZ4OmIJ4xCmdQVQkSuP1JJWi9wKOIA_Ej_j/w640-h376/3C0EA865-10D9-4D9A-B3A6-2B439BF8FCA0.jpeg" width="640" /></a></div><br /><div style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-size: 12pt; height: auto; line-height: 16px; margin-bottom: 0cm; text-align: left; text-size-adjust: auto; word-spacing: 1px;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: 1rem;">Ça y est ! Depuis dimanche 20 novembre, la grande fête du foot est déclarée ouverte. Pour des millions de passionnés du ballon rond, assister aux performances des meilleurs joueurs du monde reste un évènement immanquable. Leur enthousiasme dans l’attente du spectacle, ou a contrario les appels au boycott émanant de personnalités de la culture, de la politique ou du sport, ne sauraient constituer le coeur de la discussion, comme tentent bien habilement de le poser les commentateurs avides de débats inutiles. C’est en fait bien plus grave que cela : oui le football est un jeu, mais entre les mains des capitalistes, il devient comme chaque chose une marchandise usant de tout ce qui lui est permis pour engranger des sous et encore des sous.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: 1rem;"><br /></span></div><span style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-family: inherit;"><div style="text-align: justify;"><b data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-family: inherit; font-size: 1rem;">Des gazons rouges du sang de l’exploitation</b></div><div style="text-align: justify;"><b data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-family: inherit; font-size: 1rem;"><br /></b></div></span><span data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-family: inherit; font-size: 1rem;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: 1rem;">Transformer un désert en plusieurs terrains de foot est une ineptie qui allonge la liste de la longue gangrène capitaliste qui ronge nos vies : en mars 2021, Oxfam France indiquait que l’empreinte carbone des entreprises du CAC40 s’élève à 4,1 tonnes de CO2 à chaque fois qu’elles réalisent 1000 euros de chiffre d’affaires, soit à peu près 2 fois ce qu’un habitant ou une habitante de la France devrait émettre par an. Sachant que le seul chiffre d’affaires de Total en 2021 est de 181 milliards de dollars. Et que dire des bassines en France qui privatisent l’eau des cultures, ou des aéroports inutiles ?</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: 1rem;"><br /></span></div></span><span data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-family: inherit; font-size: 1rem;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: 1rem;">Mais ce qui a enflammé la toile, c’est le sort des migrants. Ils représentent près de 90% des 2,8 millions d'habitants de l'émirat. Ils viennent du Népal, d'Inde et du Pakistan, et comme partout ils viennent grossir les rangs des prolétaires qui se déplacent en fonction des besoins des capitalistes et de leurs propres besoins de survie.</span></div></span><span data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-family: inherit; font-size: 1rem;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: 1rem;">Ce gazon aura l’odeur du sang, des soupçons de corruption dans l’attribution de la compétition, des conditions de vie indigentes des travailleurs étrangers. Mais il est aussi teinté de toute l’amitié entre l’émirat et l’État français : contrats gaziers, ventes d'armes, rachat du PSG, entrée au capital d’entreprises du CAC 40… </span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: 1rem;"><br /></span></div></span><span style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-family: inherit;"><div style="text-align: justify;"><b data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-family: inherit; font-size: 1rem;">Les travailleurs on s’en fout, on veut juste gagner des sous !</b></div><div style="text-align: justify;"><b data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-family: inherit; font-size: 1rem;"><br /></b></div></span><span data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-family: inherit; font-size: 1rem;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: 1rem;">Sérieusement, aura-t-il fallu attendre la Coupe du monde au Qatar pour réaliser que le football professionnel est pour tous les dirigeants de ce monde une énorme manne de fric ? En 2019, les vingt clubs de football les plus riches au monde ont généré un chiffre d'affaires record de 9,3 milliards d'euros.</span></div><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: 1rem;"><br /></span></div></span><span data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-family: inherit; font-size: 1rem;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: 1rem;">Et les migrants dans tout ça ? Il aura fallu attendre une semaine pour que le gouvernement Macron autorise l’Ocean Viking à accoster à Toulon. Une fois débarqués, les migrants et migrantes ont été triés, une cinquantaine pouvant rester en France, les autres ayant été dispersés aux quatre coins de l’Europe ; vingt-sept migrants se sont noyés dans les eaux de la Manche il y a un an, parce que les autorités ont refusé de les sauver. Voilà toute la déshumanisation dont se montre capable le même État qui ferait la leçon au Qatar. Nos dirigeants ferment les frontières et chassent les étrangers, en France où pas un bâtiment, public comme privé, ne serait construit sans la sueur de travailleurs étrangers, où pas un seul hôtel de luxe ne brillerait sans le labeur des travailleuses étrangères.</span></div></span><span data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-family: inherit; font-size: 1rem;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: 1rem;">Cerise sur le gâteau, le ministre de travail Olivier Dussopt et celui de l’intérieur, Gérald Darmanin viennent de pondre un projet de loi qui sera examiné en 2023 et qui se donne pour objectif la création d’un titre de séjour spécial « métiers en tension » pour les travailleurs sans-papier déjà présents et des mesures afin d’améliorer les reconduites à la frontières !!</span></div></span><span data-originalcomputedfontsize="16" data-removefontsize="true" style="border-color: rgb(0, 0, 0); font-family: inherit; font-size: 1rem;"><div style="text-align: justify;"><span style="font-family: inherit; font-size: 1rem;">Alors oui depuis dimanche, des fans de foot regardent les matchs, d’autres les boycottent, d’autres encore n’en ont rien à faire. Mais au final, nous devrons toutes et tous être ensemble pour dézinguer ce gouvernement Macron et tous ses amis, du Qatar et d’ailleurs, dont les lois répressives, la chasse aux immigrés et la guerre sociale, se jouent sur tous les terrains et les gazons de la planète !</span></div></span></div><p align="justify" style="-webkit-text-size-adjust: auto; border-color: rgb(0, 0, 0); direction: ltr; font-size: 12pt; line-height: 16px; margin-bottom: 0cm; text-size-adjust: auto; word-spacing: 1px;"></p><p align="justify" style="-webkit-text-size-adjust: auto; border-color: rgb(0, 0, 0); direction: ltr; font-size: 12pt; line-height: 16px; margin-bottom: 0cm; text-size-adjust: auto; word-spacing: 1px;"></p><p align="justify" style="-webkit-text-size-adjust: auto; border-color: rgb(0, 0, 0); direction: ltr; font-size: 12pt; line-height: 16px; margin-bottom: 0cm; text-size-adjust: auto; word-spacing: 1px;"></p>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-4949432728037008128.post-49824074913739902402022-11-21T08:30:00.014+01:002022-11-21T08:30:00.165+01:00Guerre en Ukraine et risque d’embrasements : la solution ne viendra que de l’intervention indépendante de notre classe<p><i>Cet article est paru dans la revue </i>Anticapitalisme & Révolution<i> en octobre 2022.</i></p><div class="separator" style="clear: both; text-align: center;"><a href="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjxsp0Q8xSb9BrIYrrEW6Va1Udb1LAghFtAU-XVGBup092vLBFYOHX7LIlLrOdUsWSTHllkQFu8IExcJVQ3Y1yjMBXNY9bTGYVGYENy03jQlNNLE6Jzo4f9P0sbU1kZqYiG5eSzwgOtWn6c4LNRmCGjSUZHlbMq77sBIJLX9nIG1_47jJxZaiqWtCKP/s885/manif%20anti%20guerre%20russie.jpg" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" data-original-height="500" data-original-width="885" height="362" src="https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEjxsp0Q8xSb9BrIYrrEW6Va1Udb1LAghFtAU-XVGBup092vLBFYOHX7LIlLrOdUsWSTHllkQFu8IExcJVQ3Y1yjMBXNY9bTGYVGYENy03jQlNNLE6Jzo4f9P0sbU1kZqYiG5eSzwgOtWn6c4LNRmCGjSUZHlbMq77sBIJLX9nIG1_47jJxZaiqWtCKP/w640-h362/manif%20anti%20guerre%20russie.jpg" width="640" /></a></div><div style="text-align: center;"><span style="color: #666666;"><i>Manifestation anti-guerre, Russie, septembre 2022. / AFP - Olivier Bunic</i></span></div><div><div style="text-align: center;"><i><span style="font-size: small;"><span style="color: #666666;">(</span></span><a href="https://www.ladepeche.fr/2022/09/22/manifestations-anti-guerre-en-russie-on-a-limpression-quils-sont-venus-faire-la-teuf-reagit-le-porte-parole-de-lambassade-russe-10565253.php" style="font-size: small;">source</a><span style="font-size: small;"><span style="color: #666666;">)</span></span></i></div><p>Mercredi 21 septembre, Vladimir Poutine a déclaré la « mobilisation
partielle » de 300 000 réservistes. Aussitôt, les
recherches de vols pour les pays étrangers accessibles sans visa ont
explosé. Les prix des billets d’avion ont atteint des sommes
astronomiques. Les gardes-frontières finlandais ont enregistré un
doublement du nombre d’entrées de citoyens russes sur leur
territoire en 48 heure. Samedi 24 septembre, les autorités russes
ont reconnu un afflux « important » de voitures cherchant
à se rendre en Géorgie, avec quelque 2300 véhicules comptabilisés
à un seul poste frontière. Sur Internet, la phrase « comment se
casser le bras » est devenue la plus recherchée.</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;"><b>Le
refus de la société russe</b></p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;">Dans
différentes régions russes, des vidéos circulent montrant des
appelés refuser de se rendre aux bureaux de recrutement. Au
Daghestan, à l’officier recruteur pour la mobilisation déclarant
qu’« <i>il faut se battre en Ukraine pour l’avenir</i> »,
les habitants ont répondu : « <i>Nous n’avons même pas
de présent, de quel avenir parlez-vous ?</i> »</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;">Sur les
tchats et messageries instantanées, un mot revient sans cesse :
« guerre ». Alors même qu’il est toujours
officiellement interdit d'utiliser ce mot et que le pouvoir parle
toujours « d’opération militaire spéciale », cette
annonce d’une mobilisation massive ébranle la propagande servie
depuis février. Sur certains réseaux, des pères et des mères de
famille écrivent, au risque de se retrouver emprisonnés : « <i>Je
ne suis pas prêt à mourir pour les ruines du Donbass ni pour
Poutine</i> », ou encore : « <i>Je préfère encore
faire de la taule, au moins tu as une chance de survivre</i> ».</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;">Vladimir
Poutine a signé, samedi 24, des amendements prévoyant jusqu’à
dix ans de prison pour les militaires qui se rendent ou refusent de
combattre en période de mobilisation, comme c’est le cas
actuellement. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a déclaré
que la réaction des Russes à la mobilisation est « <i>hystérique</i> »,
alors même qu’un enregistrement de son fils refusant d’être
mobilisé circulait sur les réseaux sociaux.</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;">Les
minorités sont, comme depuis le début de la guerre,
particulièrement touchées par cette mobilisation. Le document
approuvé par la Douma prévoit explicitement la simplification de
l’obtention de la citoyenneté pour les étrangers servant sous
contrat dans l’armée russe. Les migrants d’Asie centrale
constituent de loin la plus grande communauté de résidents
étrangers en Russie, avec au moins deux millions d’Ouzbeks, un
million de Tadjiks, autant de Kirghiz, et 200 000 Kazakhs.
Quitte à risquer une complication des relations diplomatiques avec
les États concernés, qui prévoient des peines allant de 3 à 5 ans
de prison tout engagement une armée étrangère.</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;">En
république de Bouriatie, une des régions les plus pauvres de
Russie, à l’extrémité orientale de la Sibérie, des vidéos ont
montré des fonctionnaires se rendant de nuit dans les logements pour
remettre les convocations pour la conscription militaire. Selon le
site Méduza, les 7000 réservistes inscrits au registre ont reçu
dès le 21 septembre la visite de l’administration pour leur
demander de se présenter immédiatement au bureau d’enregistrement
militaire. L’ONG « Fonds Bouriatie libre » dénonce le
recours à ces hommes comme de la « <i>chair à canon</i> ».</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;">À
Moscou, la situation semble très confuse : le plus haut gradé
de l’armée chargé de la logistique, le général Dmitri
Boulgakov, a été relevé de ses fonctions de vice-ministre de la
Défense, remplacé par le colonel général Mikhaïl Mizintsev. Des
doutes circulent quant au nombre réel d’hommes mobilisés. Si le
pouvoir annonce le chiffre de 300 000, une source au sein du
Kremlin a affirmé au journal en exil <i>Novaia Gazeta </i>que le
décret présidentiel, classifié et tenu secret, prévoyait de
mobiliser jusqu’à un million d’hommes. De même, des témoignages
affirment que de nombreux étudiants sont enrôlés alors que le
pouvoir avait affirmé qu’ils étaient exemptés.</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;">Les
nombreux commentateurs soulignent le défi que constitue pour l'État
russe cette mobilisation, alors même que la guerre en Ukraine a
révélé les nombreuses difficultés logistiques de l’armée. Dès
le soir du 21 septembre, des manifestations ont éclaté dans au
moins 37 villes, pour protester contre la guerre et la mobilisation.
Comme en février dernier, le pouvoir a déployé une répression
brutale. Selon OVD-Info, organisation spécialisée dans le décompte
des arrestations, au moins 1 000 personnes ont été
interpellées dans tout le pays dès le 21 septembre et près de 800
le samedi 24 septembre, lors de nouvelles manifestations.</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;"><b>Référendums
d’annexion et menace nucléaire</b></p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;">Dans le
même discours d'annonce de la mobilisation, Poutine a aussi prévenu
les États occidentaux qu’il était prêt à utiliser « <i>tous
les moyens pour se défendre</i> », « <i>y compris l’arme
nucléaire</i> ». En face, Joe Biden a mis la Russie en garde
en déclarant qu’il est « <i>impossible de gagner une guerre
nucléaire</i> ». Même si les analystes occidentaux estiment
peu probable le recours à l’arme nucléaire par le Kremlin, cette
menace intervient toutefois au moment où Poutine met en place dans
les régions d’Ukraine occupées par l’armée russe des
référendums d’annexion. Poutine fait volontairement planer
l’ambiguïté sur « <i>la violation de l’intégrité
territoriale de la Russie</i> » : cette intégrité
territoriale inclut-elle le Donbass et la Crimée ?
Inclura-t-elle les territoires annexés suite aux pseudo-référendums
sous occupation militaire ?</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;">En
réalité, cette menace, combinée aux « référendums »
d’annexion, montre que Poutine semble avoir définitivement
abandonné la perspective d’une annexion totale de l’Ukraine :
délaissant des objectifs offensifs, il semble vouloir sécuriser ses
positions face à la contre-offensive ukrainienne. Cela montre bien
que la guerre est maintenant destinée à s’enliser et à durer,
avec toujours plus de crimes et d’exactions envers la population
civile. La découverte des fosses communes près de la commune
d’Izioum, contenant plus de 450 corps, pour la plupart des civils,
avec des traces de torture, achève, s’il en était encore besoin,
de lever le voile sur la réalité de l'une guerre impérialiste qui,
comme toujours, vise d’abord les populations civiles.</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;"><b>Rivalités
inter-impérialistes de plus en plus prédominantes</b></p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;">Les
annonces tonitruantes de Poutine interviennent alors que l’armée
russe subit une sévère déconvenue, confrontée à une
contre-offensive ukrainienne sans précédent. Le 11 septembre, le
général Valeri Zaloujny, commandant en chef de l’armée
ukrainienne, a annoncé que « <i>depuis début septembre, plus
de 3000 kilomètres carrés sont revenus sous contrôle ukrainien</i> ».
Le 23 septembre, l’armée ukrainienne a annoncé avoir repris la
localité de Iatskivka, sur la rive orientale de la rivière Oskil.
Elle aurait également restauré son contrôle sur des positions au
sud de Bakhmout, ville-clé dans la région de Donetsk. Depuis le 10
septembre, l’Ukraine a repris les régions de Koupiansk, Izioum, et
elle se trouve maintenant dans la région de Lyman.</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;">Cette
contre-offensive ukrainienne n’a été permise que par le soutien
omniprésent des États-Unis. Le journal <i>Le Monde</i>,
porte-parole de l’impérialisme français, titrait le 14 septembre
2022 : « <i>Derrière la contre-offensive de l’armée
ukrainienne, l’omniprésent soutien des États-Unis</i> ». En
effet, depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, Washington
a déboursé plus de 57 milliards de dollars pour financer l’armée
ukrainienne, milliards qui s’ajoutent aux livraisons d’armes déjà
importantes entre 2014 et 2022 : missiles antichars (plus de
40 000, dont 8500 Javelin), antiaériens portatifs Stinger
(1400), antiradars AGM-88 « Harm » et lance-roquettes
multiples (16 Himars), drones suicides (700 Switchblade et 700
Phoenix Ghost), canons M777 (126 canons de 155 mm), batteries de
missiles sol-air (huit Nasams), véhicules blindés (200 M113 et
plusieurs centaines de Humvee)… C’est sans compter la fourniture
massive de munitions (800 000 obus de 155 mm, 144 000 de
105 mm, 85 000 de 120 mm). L’opérateur Starlink, qui
appartient à Elon Musk, déclare également avoir livré 15 à
20 000 terminaux satellites en Ukraine.Le sous-secrétaire
états-unien à la défense, Bill LaPlante, a reconnu dans une
conférence le 7 septembre que deux navires russes opérant en mer
Noire avaient été coulés en juin avec des missiles Harpoon
occidentaux, lancés de la terre par des artilleurs spécialement
formés par les États-Unis.</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;">Le
soutien des États-Unis ne se limite pas aux livraisons d’armes :
ils partagent avec l’Ukraine leur système de renseignement. En
avril, déjà, celui-ci avait fourni les informations pour couler le
navire amiral russe Moskva. L’US Air Force envoie chaque jour des
avions satellites au-dessus de la mer Noire pour aspirer les données
électroniques et magnétiques émises par l’armée russe. Les
renseignements mettent également à disposition de Kiev les images
de leurs satellites d’observation. Joseph Henrotin, chargé de
recherche à l’Institut de stratégie comparée, déclare :
« <i>On assiste aujourd’hui en Ukraine à la plus grosse
opération de renseignement de l’OTAN depuis la fin de la Guerre
froide </i>». La double contre-offensive ukrainienne à Kherson
et à Kharkiev a été préparée lors de simulations avec des
militaires du Pentagone.</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;">Voilà
qui met en pièce les arguments selon lesquels l’armée ukrainienne
ne serait qu’une armée « populaire », montée que par
des cagnottes lancées par la population ukrainienne pour mener une
<i>« guerre de libération nationale »</i>. L’armée
ukrainienne est clairement devenue, depuis 2014, un supplétif de
l’OTAN, par lequel les États impérialistes occidentaux mènent
une guerre par procuration contre les velléités d’expansion de la
Russie.</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;"><b>Affaiblissement
de la Russie et risques d’embrasements en Asie centrale</b></p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;">Il y a
désormais également des affrontements à la frontière entre le
Kirghizistan et le Tadjikistan. Plus de 90 personnes sont mortes dans
des heurts la semaine du 12 septembre. Au même moment, l’Azerbaïdjan
a attaqué l’Arménie à plusieurs points de la frontière. Des
villes arméniennes ont été bombardées, faisant plus de 170 morts.
Ces quatre États, issus de l’éclatement de l’ex-URSS, sont des
alliés historiques de la Russie. Le sursaut d’affrontements à
leurs frontières montre qu'ils tentent de profiter de l’enlisement
de la Russie en Ukraine pour pousser leurs propres pions dans la
région. C’est le signe que l’ordre impérialiste issu de la
Guerre froide s’effrite définitivement. La déroute de
l’impérialisme états-unien au Moyen-Orient, et aujourd’hui
celle de l’impérialisme russe en Ukraine, rebattent les cartes du
partage du monde.</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;">Dans
cette situation, l’Iran et la Turquie tentent de jouer leur propre
partition. Ainsi, le 16 septembre, Tayyip Erdoğan a assisté au
sommet de l’Organisation de la coopération de Shanghai (OCS), et
annoncé que son pays souhaitait rejoindre cette organisation. Il
s’agit d’une première pour un pays membre de l’OTAN. L’OCS
regroupe huit membres : la Chine, l’Inde, la Russie, le
Kazakhstan, le Kirghizistan, le Pakistan, le Tadjikistan et
l’Ouzbékistan. L’Iran a, de son côté, signé un mémorandum
pour intégrer l’OCS en avril prochain. En mai dernier, le général
iranien des Gardiens de la révolution Mohammad Bagheri s’était
rendu dans la capitale du Tadjikistan, Douchanbé, pour inaugurer une
usine de production de drones iraniens, et renforcer les liens
militaires avec ce pays.</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;">La
Chine, elle, évolue prudemment. Le gouvernement de Xi Jinping a,
pour la première fois depuis le début du conflit ukrainien, marqué
ses distances avec Vladimir Poutine. Le 23 septembre à l’ONU, le
ministre des Affaires étrangères Wang Yi a appelé l’Ukraine et
la Russie à ne pas laisser la guerre <i>« déborder »</i>,
ajoutant : « <i>La priorité est de faciliter des
négociations de paix</i> ». Or, avec l’affaiblissement de la
Russie, la Chine tente de relancer des projets qui semblaient à
l’arrêt, notamment les « routes de la soie », en
particulier la construction d’une ligne de chemin de fer reliant
l’Ouzbékistan et le Kirghizistan à la Chine, ce qui permettrait
de connecter ces pays d’Asie centrale et de les sortir d’un
enclavement qui les rendait particulièrement dépendants de la
Russie.</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;"><b>Face
aux risques de guerre généralisée : la nécessité de
l’indépendance de classe</b></p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;">Les
derniers événements confirment ce qui se dessinait bien avant
l’invasion de l’Ukraine par Poutine, et l’implication
grandissante des puissances impérialistes occidentales dans la
guerre. Une victoire de la Russie, scénario de moins en moins
probable, aurait signifié bien évidemment une précipitation de
l’Europe dans la guerre. Mais la perspective inverse, avec une
défaite de la Russie, signifierait également une accélération et
une aggravation du risque d’affrontement avec la Chine. Les
manifestations en Russie contre la mobilisation décrétée par
Poutine doivent donner espoir aux peuples et aux classes ouvrières
du monde entier, et montrent la voie à suivre.</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;">En
France, Macron prépare d’ores et déjà la population à une
implication de plus en plus active dans ce conflit
inter-impérialiste, en déclarant que nous devons être prêts à
accepter le prix « <i>du combat pour la liberté</i> ».
Liberté qui n’est autre que celle des capitalistes d’exploiter
toujours plus et d’étendre leur domination. Le Service national
universel (SNU) va désormais être rendu obligatoire pour l’ensemble
de la jeunesse. Le Sénat et le parlement multiplient les rapports
préconisant un réarmement massif pour se préparer à des
<i>« conflits de haute intensité »</i>.</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;">Il est
de la responsabilité des révolutionnaires d’œuvrer, contre
l’escalade militaire impérialiste, à la construction d’un
mouvement internationaliste contre la guerre.</p>
<p align="justify" class="western" style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</p>
<p style="text-align: right;"><i><b>Aurélien
Pérenna </b></i></p></div>aetr.publicationshttp://www.blogger.com/profile/09595047820097627819noreply@blogger.com