Edito du 24/06/14

Contre ce gouvernement

qui ne lâche rien aux classes populaires

LA SEULE VOIE, CELLE DE LA LUTTE


Après dix à douze jours de grève, et parfois davantage, où des dizaines de milliers de cheminots ont tenu tête à ce gouvernement et à la direction de la SNCF, la grève arrive à sa fin. Une chose est sûre : ils ont eu à 100 % raison de se mettre en grève.
Leurs problèmes sont ceux de tous les travailleurs

Derrière la réforme qui vient d'être votée se tiennent en embuscade des menaces précises contre les conditions de travail des cheminots : la perte d’une dizaine de jours de repos, l’augmentation des amplitudes horaires jusqu’à 14 heures travaillées, sans compter de nouvelles suppressions de postes – encore 2 500 cette année – et à terme, une privatisation par morceaux. 
 
Au cœur de cette réforme, une nouvelle offensive contre les cheminots, mais aussi contre les usagers, sous prétexte de plus de « productivité ». Une chanson bien connue de tous les salariés, dans toutes les entreprises : il faudrait davantage de « compétitivité » pour les patrons ; les travailleurs devraient accepter la casse des services publics, les bas salaires, le manque d’effectifs et les licenciements, la précarité et l’aggravation des conditions de travail. 
 
Les salariés n’ont pas à accepter ce chantage. Bravo aux cheminots qui ont dit non !

Un Parlement sourd aux exigences populaires

Bien loin de la lutte, on a eu droit à une discussion sur cette réforme à l’Assemblée nationale, où l’on a vu le gouvernement accepter quelques amendements proposés par André Chassaigne, du Front de Gauche, suivant un scénario écrit d’avance. Il ne s’agissait pas d’amendements dans l’intérêt des cheminots, mais explicitement « d’amendements pour stopper la grève » !
 
Certes, dès jeudi dernier, Thierry Lepaon, le secrétaire général de la CGT, les avait jugés positifs et avait parlé d’un « tournant » dans le mouvement. Mais aucun cheminot n’a été dupe ! Dans les assemblées générales de grévistes, personne n’a osé dire qu’il y avait quelque chose à gratter là-dedans. Parce qu'à à la base, y compris parmi les cheminots grévistes de la CGT ou de SUD, on croyait un peu plus dur à la seule arme de la grève.
Faire converger toutes les lutte vers un tous ensemble

Si la grève des cheminots semble s’achever, le combat des intermittents du spectacle redouble d’intensité. Une nouvelle claque pour Valls qui voudrait valider la convention d’indemnisation chômage qu'ils combattent. 
 
Le gouvernement répète sur tous les tons qu’il est impossible que les conflits en cours s’agrègent. Mais ce qui l'inquiète le plus, c'est justement la « coagulation » de toutes ces luttes.
Des pas, certes petits, sont faits dans ce sens. Le 19 mai, sous la Tour Eiffel, des cheminots ont manifesté au coude à coude avec des intermittents en lutte et des postiers grévistes. Des cheminots de différents gares et centres se sont réunis en une « assemblée générale des assemblées générales », un premier pas vers une coordination entre les sites en grève. Des hospitaliers se sont rassemblés à Caen le 18 mai et préparent une nouvelle action pour le mois de septembre. Ces initiatives sont autant de jalons pour la jonction des luttes. 
 
Parce que c’est une évidence : on ne pourra pas gagner en restant isolés ou par des luttes dispersées. Cheminots, intermittents, postiers, hospitaliers… tous ceux qui veulent gagner ont intérêt à nouer des liens entre eux et avec d’autres. Ce sont des pas en avant vers un mouvement d’ensemble contre la politique de ce gouvernement, seul moyen de changer la donne.