Valls : la confiance de l'Assemblée, la défiance du monde du travail
Les classes populaires n’attendaient rien du discours de Manuel Valls, comme en témoignent la côte de « popularité » du Président, en chute à 13 %, et celle de son Premier ministre qui tombe à 30 %. Valls, qui voulait faire face à la crise qui touche sa majorité, a indiqué qu’il ne toucherait ni au SMIC, ni aux 35 heures. Il a également annoncé la revalorisation du minimum vieillesse et une prime sur les petites retraites : 8 euros de plus dans le premier cas, 40 euros dans le second… financés « sur des économies » c’est-à-dire par des coupes budgétaires. Même pas des miettes, alors qu’il a confirmé vouloir accélérer le rythme de ses attaques antisociales. Sans surprise, l’Assemblée a voté la confiance au gouvernement et celui-ci s’en prévaudra pour poursuivre sa politique au service du patronat.
Beaucoup de bruit pour rien
Les médias, les ministres, les élus ne parlaient que des « frondeurs », ces élus PS qui font mine de s’opposer au gouvernement. Mais comme ils l’avaient annoncé, ils se sont contentés de s’abstenir, prouvant ainsi que leur opposition est factice alors que leur crainte de mettre en danger le gouvernement est réelle. Il n’y a aucun espoir du côté de ces soi-disant frondeurs, ni de celui des élus Europe Écologie : ils cherchent simplement à ne pas sombrer avec le navire gouvernemental, pour protéger leurs sièges et pas la population.
Une seule véritable fronde : celle de la rue
Les dirigeants du PCF, à la recherche d’une « alternative à gauche », ont accueilli les « frondeurs » comme des stars à la Fête de l’Humanité. Comme si l'on pouvait attendre quelque chose d’une nouvelle union de la gauche, qui depuis des décennies a toujours gouverné contre les travailleurs ! Mélenchon, lui, a lancé son « mouvement pour la 6ème République ». Mais il n’y a pas de solution institutionnelle ou électorale face à la crise actuelle et aux attaques du gouvernement et du patronat.
C’est quand le ras-le-bol diffus se transformera en luttes et en mobilisations autour des revendications essentielles des travailleurs/ses et de la jeunesse, que le gouvernement devra faire face à une véritable opposition, ouvrière et populaire. Nous n’avons pas d’autre choix que d’exprimer notre défiance et notre colère dans la rue.
Pour ne plus subir chacun dans son coin, préparons le « tous ensemble »
On nous répète que la lutte des classes n’existe plus, alors que la bourgeoisie et son gouvernement de combat la mènent en s’attaquant à nos salaires, à nos conditions de travail, à la Sécurité sociale, aux services publics. Nous pouvons nous organiser pour résister, comme l'ont prouvé les mobilisations à la SNCF, à la Poste ou chez les intermittents mais pour changer le rapport de force, il faut frapper toutes et tous ensemble.
Le 23 septembre aura lieu une manifestation nationale des salariés de la santé. C’est une première tentative pour unir les différentes luttes qui se mènent depuis des mois dans les hôpitaux publics et privés, touchés de plein fouet par l’austérité. En suivant cet exemple, nous pouvons utiliser la journée de mobilisation du 16 octobre à l’appel de la CGT pour que s’exprime la colère qui existe dans toutes les entreprises.
Valls a dit à l’Assemblée que « ce sont les entreprises qui créent des richesses ». Il faut lui montrer que les richesses, comme tout ce qui est utile à la société, sont le fruit de notre travail. Puisque nous faisons tout tourner – les usines, les écoles, les transports, les banques, etc. –, tous ensemble, nous pouvons tout bloquer.