Edito du 07/10/14

C'est aux travailleuses et aux travailleurs de reprendre la rue !


Les réactionnaires étaient de nouveau dans la rue dimanche 5 octobre. 70 000 personnes, selon la police, ont manifesté dans les beaux quartiers de Paris contre les homos et leur droit à se marier, à élever des enfants. Une partie de l’UMP et le FN étaient du défilé. Rien de plus normal : la Manif pour tous incarne l’opposition de droite au gouvernement, dont ils rêvaient.

Contre les attaques patronales et gouvernementales, il n’y a pas de refuge

Les défenseurs de « la famille » - traditionnelle et hétérosexuelle, selon l’idée qu’ils s’en font et qu’ils voudraient imposer à tous – défendent en réalité les pires préjugés.

Ces bourgeois démagogues opposent l’égalité des droits aux intérêts des classes populaires pour essayer de séduire des travailleurs écœurés par la politique d’un gouvernement au service du patronat. Mais leur seul projet, c’est la famille comme « refuge pour les plus vulnérables en période de crise », comme l’a dit l’un de leurs porte-paroles, c’est-à-dire chacun chez soi et aucune contestation de l’ordre social : tout l’inverse de ce qui permettrait de nous protéger face à la crise.

La seule solution : exprimer la colère sociale, unir nos luttes !

Le gouvernement « socialiste » n’en finit plus de taper sur la classe ouvrière ici et de faire la guerre aux peuples en Afrique et en Irak ; le MEDEF lui ordonne d’aller plus vite dès que Valls fait semblant de donner des gages à ses contestataires de salon, les frondeurs et autres ministres démissionnaires. C’est à cette machine de guerre que doivent se confronter les travailleuses et travailleurs, homos et hétéros, femmes et hommes, immigrés et français.

Il n’y a qu’une explosion sociale, un « tous ensemble », qui pourront enrayer cette machine infernale qui broie les salariés/ées, dégrade nos conditions de vie et de travail au seul bénéfice de la classe dominante.

Mais le moins que l’on puisse dire, c’est que la concertation entre les dirigeants syndicaux n’a pas pour fonction de permettre à l’ensemble des secteurs du monde du travail de se battre de manière coordonnée pour imposer le rapport de force nécessaire contre Hollande et toute sa bande.

Le 16 octobre, journée de mobilisation initialement lancée par la CGT, devrait être une première occasion d’organiser notre lutte. Sans appel national à la grève, les directions syndicales obligent les uns et les autres à s’organiser chacun dans son coin. Pourtant, nous devons nous saisir de cette journée pour rassembler les équipes militantes qui sont actives contre les licenciements, pour des emplois stables, contre les coupes budgétaires ou les nouveaux rythmes scolaires, et tous les travailleurs/euses qui ne veulent pas se résigner.

À nous de nous organiser !

S’il a été possible à des rebelles « bon chic bon genre » de manifester, alors les travailleuses et les travailleurs, qui ont la force du nombre et font tourner toute la société, peuvent défendre leurs revendications et leurs intérêts communs et s’organiser pour se faire entendre. 

Ces derniers mois, les postiers/ères, les intermittents/es, les cheminots/es, les pilotes, les femmes de chambres des palaces, les agents hospitaliers ou les retraités/ées, ont montré la voie à suivre, de grèves reconductibles en manifestations. Il est possible de se battre, il est possible de faire converger les mobilisations.