Edito du 14/10/14

LA RIPOSTE GÉNÉRALE S'IMPOSE

Avec le budget 2015, une nouvelle salve d'attaques contre les salariés se prépare : en ligne de mire, l'indemnisation des chômeurs, le repos dominical, les économies sur la santé, la Sécu. Le congé parental passe de fait de 3 ans à 18 mois, la prime de naissance passe de 923 euros à 308 euros à partir du deuxième enfant. En parallèle, la fin de la taxe de 75 % sur les plus hauts salaires sonne comme un symbole.

Ce gouvernement est au service des riches

Au nom de la lutte contre la pauvreté, le gouvernement revalorise le RSA. Revenu supplémentaire : entre 120 et 350 euros par an.

Au nom de l'aide à la constitution d'un patrimoine immobilier, le gouvernement permet aux investisseurs immobiliers de bénéficier d'un amortissement pour l'achat d'un logement à louer à sa famille. En clair, l’État paie une partie de l'achat d'un logement aux plus riches.
Revenu supplémentaire : 5250 euros annuels.

Cela ne fait plus aucun doute : tant que nous ne taperons pas fortement du poing sur la table, les attaques ne s'arrêteront pas. Le rapport de forces est aujourd'hui dans le camp des patrons et du gouvernement à son service, et ils avancent leurs pions pour détricoter le code du travail, baisser les salaires, flexibiliser à outrance les horaires, casser les services publics, et arroser sans contrepartie les plus grosses entreprises. Un choix de plus en plus clairement assumé.

Et pendant ce temps-là...

Faut-il continuer à s'enliser dans des négociations des bien mal nommés "partenaires" sociaux ? Peut-on parler de partenariat lorsqu'il s'agit pour les représentants syndicaux uniquement d'avaliser les reculs ? Et au final d'accepter les réformes voulues par le MEDEF, comme cela a été le cas pour les précaires et les intermittents du spectacle ?

La négociation qui s'est ouverte jeudi 9 octobre sur le "dialogue social" est représentative de ce qui s'y joue : il s'agit cette fois notamment de revoir les seuils sociaux, c'est à dire le nombre de salariés qui déclenche des obligations pour les employeurs : délégués du personnel, comité d'entreprise. Les patrons veulent se débarrasser de toutes ces "contraintes", en faisant miroiter des créations d'emplois...éternel miroir aux alouettes. Le patronat veut également transférer les négociations du niveau national au niveau des branches et des entreprises. En clair, alors que le niveau national de négociation garantit une certaine égalité entre tous, les patrons souhaitent des accords d'entreprise pour négocier avec leurs salariés des conditions moins favorables que celles prévues par la loi. Une façon de rendre légal le fait d'être hors la loi...

Nous sommes des millions !

La solution ne viendra certainement pas de ces négociations, elle viendra de la convergence de nos luttes à nous salariés. Car des luttes, il en existe dans de nombreux secteurs, tant les mécontentements sont massifs. Ici contre la réorganisation d'un bureau de poste, là contre la fermeture d'une maternité, ou pour une rétribution plus juste de son travail comme le personnel des palaces parisiens. Mais pour l'instant, toutes ces révoltes sont parcellisées, fragmentaires, même si des tentatives sont faites pour les fédérer. Les salariés victimes de répression syndicale (à la Poste, à la SNCF, dans l'automobile...) sont de plus en plus nombreux. Là aussi il serait temps d'organiser une initiative nationale pour les soutenir face à leurs patrons et à l'Etat car à travers eux c'est l'ensemble du monde du travail qui est attaqué.

Le 16 octobre, la CGT, rejointe ici ou là par quelques autres organisations syndicales, a appelé à une journée de mobilisation à l'occasion du vote de la loi de financement de la sécurité sociale. Chacun comprend qu’une « journée d’action » sans véritable plan de bataille pour faire monter la pression sur le gouvernement sera à nouveau une journée sans lendemain. Alors, oui, mobilisons-nous le 16 octobre pour donner un avertissement au gouvernement qui a déclaré la guerre à nos conditions de vie. Mais surtout faisons entendre la voix de tous ceux et celles qui veulent, au-delà de cette journée, que soit discuté un plan d’action susceptible de construire le bras de fer avec Hollande, Valls et Macron et de les faire plier. C'est un mouvement d'ensemble, une grève prolongée et massive qu'il faut !