Edito du 21/10/14

Ebola : maladie des pauvres, maladie du système capitaliste !


Alors que le virus Ebola a déjà causé la mort de plus de 4500 personnes dans les pays d'Afrique les plus touchés par l'épidémie et que celle-ci continue à s'étendre, les rares cas avérés de malades dans les pays riches y déclenchent psychose et annonces de mesures sanitaires spéciales depuis quelques jours. Ainsi, en France, les passagers d'avions en provenance de Guinée sont désormais examinés à leur arrivée à Roissy. Quant aux vols en provenance de Sierra Leone et du Libéria, ils sont annulés depuis quelques semaines déjà. Ebola fait peur... surtout quand il menace de s'étendre ailleurs qu'en Afrique !

Un virus connu mais ignoré par les trusts pharmaceutiques

Ebola est un virus dont on connaît aujourd’hui cinq espèces, et qui frappe principalement l’Afrique. Le plus virulent des cinq a été découvert en 1976 au Zaïre ; il aurait évolué séparément et serait à l’origine de l’épidémie partie de Guinée cette année. Cette maladie se traduit par une fièvre hémorragique, aujourd’hui mortelle à 60 %. La transmission du virus, à la différence d’autres pandémies, est normalement très circonscrite : il faut être en contact direct avec des fluides biologiques ou des organes d’une personne infectée pour s’exposer à la contamination. Ce sont donc les conditions de vie mêmes des populations africaines qui favorisent l’épidémie. La crise alimentaire endémique, l'absence de système de santé et l'entassement des populations dans les bidonvilles sont autant de facteurs multiplicateurs de la maladie. Depuis 1976, aucun vaccin n’a été véritablement testé car aucune grande firme pharmaceutique n'a jugé le marché suffisamment rentable. 

6 000 milliards pour les guerres en Irak et combien contre Ebola ?

Tous les représentants des ONG sur place le disent : la crise s’aggrave et continuera de s’aggraver, tant que de véritables moyens d’isolement, de protection, et d’information ne seront pas mis en place. Mais face à cette urgence, le monde occidental a fait une réponse « catastrophiquement inadéquate  », estime le président de la Banque mondiale. Et, « jusqu’à présent, la réalité de l’aide a tardé à se concrétiser ». Les États-Unis se sont engagés à verser 100 millions de dollars tandis que l'Union Européenne annonce 500 millions.... A comparer avec les 6000 milliards de dollars estimés pour le coût de la guerre en Irak. Lors de guerres, les Etats les plus riches peuvent déployer promptement hôpitaux de campagne, services de santés, hélicos, personnels équipés et formés. C’est ce genre d’aides qu’appellent de leurs vœux les ONG sur place... et pas une simple aumône ! 

Il n'y a pas de fatalité, à condition de rompre avec la loi du profit 

Personne ne devrait plus aujourd'hui mourir d'Ebola, ni en Afrique ni ailleurs. Les propos racistes de Jean-Marie Le Pen, dirigeant du Front National, au sujet des Africains victimes d'Ebola, sont évidemment insupportables. Mais ce qui l'est tout autant, c'est le silence et la complicité objective de tous les pays les plus riches, dont la France, et des grandes firmes multinationales qui exploitent et pillent l'Afrique depuis des siècles et qui se moquent éperdument des catastrophes humaines et sociales que cela entraîne pour les peuples de ce continent. Ce n'est pas en mettant les pauvres d'Afrique en quarantaine que le virus d'Ebola sera éradiqué. Les peuples d'Afrique meurent du désordre et de la gabegie capitaliste mais ils ne sont pas les seuls, c'est toute l'humanité qui en est victime. Il y a décidément urgence à en finir avec ce système !