Jeunesse : en colère contre les violences policières !


Après l’annonce de la mort de Rémi Fraisse, tué par la police sur le site de la contestation du barrage de Sivens, des milliers de lycéens de Paris sont descendus dans la rue jeudi 6 novembre. Plus de 28 lycées bloqués, et un cortège dynamique pour exprimer sa colère suite à la mort d’un jeune manifestant et contre la répression et la police.

Être responsable de la mort de Rémi Fraisse n’a pas suffit au gouvernement. Le pouvoir a délibérément masqué les circonstances de sa mort pendant 48 heures pour étouffer l’affaire ! Et Hollande s’est permis de déclarer devant des millions de personne qu’il fallait encore attendre pour faire la lumière. C’est une insulte à Rémi Fraisse et sa famille, mais aussi à tous ceux qui ont partagé son combat et contestent la politique de ce gouvernement.

La seule réponse du gouvernement à la jeunesse qui se mobilise est d’accroître la spirale de la violence. Le droit de manifester est de plus en plus remis en cause par le choix politique d’interdire des manifestations, de faire intervenir systématiquement tout un arsenal policier et militaire contre ceux qui contestent la répression des mouvements sociaux. À Toulouse samedi dernier, la police a bloqué et gazé pendant une heure et demie la manifestation pacifique qui s’y déroulait.

Si le pouvoir tape aussi fort, c’est parce qu’il n’a que cela pour faire passer sa politique. Le gouvernement de Valls et Hollande ne roule que pour les riches et les patrons. Les politiques d’austérité cassent l’éducation. Dans les université est annoncée une baisse des budgets de 20 %... et dans le même temps les cadeaux aux plus riches et aux grands patrons ne font qu’augmenter.

La répression est un outil pour faire taire tout ceux qui remettent en cause cette logique. Ce sont les travailleurEs qui luttent contre les licenciements qui en sont victimes dès qu’ils font grève. Ce sont aussi les jeunes dans les lycées et les quartiers populaires qui se révoltent contre la précarité et le chômage.

Contre la répression et la politique du gouvernement, manifestons !

L’État n’est jamais du côté de la majorité de la population. On n’a jamais vu un patron poursuivi en justice même quand il ne respecte pas la loi. Alexis Antoine, gréviste il y a quelques années dans l’entreprise Molex, expliquait : « Quand le patronat bafoue quatre décisions de justice comme ce fut le cas chez nous à Villemur-sur-Tarn, quand des patrons voyous décident de séquestrer les salariés en les empêchant de travailler et de rentrer dans leur usine malgré une ordonnance du juge, pas de trace des forces de l’ordre pour expulser la milice privée des dirigeants de Molex, pas de trace du moindre respect de la loi. »

Nous avons été plusieurs milliers la semaine dernière à descendre dans la rue, il faut continuer cette mobilisation. Nous voulons nous battre pour le droit élémentaire de pouvoir manifester notre désaccord dans la rue, contre la politique du gouvernement. Nous voulons nous battre contre la répression des mouvements sociaux et pour que la vérité et la justice soit faite pour Rémi Fraisse. Nous voulons nous battre pour que Cazeneuve s’en aille du pouvoir puisqu’il est, en tant que ministre de l’Intérieur, responsable de cette mort et de la répression.

La jeunesse n’a pas dit son dernier mot, et de nouvelles manifestations s’organisent déjà dans les lycées et les universités pour ­continuer le combat.

JB et Damien
Hebdo L'Anticapitaliste n° 264 (13/11/14)