Tribune de la plateforme 3 dans l'Anticapitaliste n° 266 (27/11/14)

Pour un parti révolutionnaire implanté dans le monde du travail et la jeunesse


Le contexte dans lequel se présente ce congrès est celui d’une crise profonde du NPA (perte d’effectifs, baisse de l’activité militante, crise de direction...). Face à l’exacerbation de la crise capitaliste, au discrédit général de la gauche, à la désorientation et à la confusion croissantes, les choix fondamentaux de la direction du NPA depuis sa fondation ont consisté à accompagner cette situation en menant une politique suiviste vis-à-vis des réformistes comme lors des élections régionales et municipales hier ou des collectifs 3A aujourd’hui.

Au contraire, lorsque nous avons mené une politique indépendante de celle des réformistes (pôle ouvrier lors des manifestations en Bretagne, Palestine), nous avons gagné en lisibilité vis-à-vis du monde du travail et de la jeunesse. C’est pourquoi, il faut aujourd’hui rompre définitivement avec cette politique, ce que ne font aucune des deux plateformes issues de la majorité. L’une – la plateforme 1 – propose de continuer la même politique, tandis que l’autre – la plateforme 2 – reste à mi-chemin en proposant de changer les formules sans pour autant clarifier concrètement nos rapports avec les réformistes sur le terrain politique et électoral.

Nous pensons au contraire qu’il nous faut défendre une orientation de front unique dans les luttes, mais refuser tout front politique et électoral avec les courants réformistes du Front de gauche ; centrer notre activité sur le développement des mobilisations et de l’organisation des travailleurs et de la jeunesse, en premier lieu dans les entreprises ; comprendre et affirmer qu’une alternative politique, une perspective de pouvoir issue des mobilisations des exploités et des opprimés, ne pourront surgir qu’en dehors des institutions.

Cette orientation découle de notre compréhension de l’actualité d’un projet révolutionnaire. Comme nous l’écrivons dans notre plateforme : « La transformation révolutionnaire de la société, c’est la révolution socialiste ; la rupture avec les institutions, c’est le renversement de l’État et son remplacement par un pouvoir des travailleurs basé sur des organes de démocratie ouvrière et populaire. Les travailleurs ont à y jouer un rôle central, car ce sont eux qui ont les moyens de bloquer l’économie par la grève générale et d’ouvrir ainsi la possibilité de la prise du pouvoir. Notre objectif à long terme est celui d’une société communiste, débarrassée de toute forme d’exploitation et d’oppression, capable d’en finir avec la destruction systématique de la nature ainsi qu’avec la division entre travail intellectuel et travail manuel. » C'est pourquoi nous pensons nécessaire que le NPA avance désormais dans un certain nombre de clarifications stratégiques et programmatiques.

C’est autour de ces objectifs que le courant Anticapitalisme et Révolution et le Courant Communiste Révolutionnaire se sont regroupés ; nous sommes convaincus que ces objectifs sont partagés par bien d’autres, et c’est pourquoi nous regrettons qu’à ce stade, les camarades de l’Étincelle et de la Tendance Claire aient fait le choix de présenter des plateformes séparées. Ce congrès doit être l’occasion de faire converger tous ceux qui souhaitent défendre ces perspectives politiques et rompre avec l’orientation qui a contribué à maintenir le NPA dans la crise actuelle.

Les membres du courant Anticapitalisme & Révolution 
et du Courant Communiste Révolutionnaire au CPN