Éduction prioritaire : faire un bilan d'étape de la mobilisation et préparer la suite dès maintenant

Raisons de la mobilisations 

Département par département des modifications concernant l’Éducation prioritaire ont été annoncées.

Le dispositif initialement connu sous le nom de ZEP (zones d’éducation prioritaire) a été mis en place dans les années 80. L’idée étant de donner plus de moyens humains et financiers aux établissements et écoles situés dans les quartiers populaires. Au fil des décennies et des gouvernements, le dispositif d’éducation prioritaire a perduré, donnant lieu à différents classements (Réseau Ambition Réussite ; Réseau de Réussite Scolaire, APV, Éclair...). Au-delà du folklore des changements de noms, ces modifications ont à chaque fois entraîné déréglementation et pertes de moyens : ainsi dans le premier degré, il faut avoir le label ZEP pour toucher une prime individuelle. Lorsque le label RAR permettait encore d’avoir des enseignants titulaires supplémentaires sur les écoles (qui n’avaient donc pas de classe mais étaient à disposition de l’école), aujourd’hui c’est une multiplication de personnels en contrat précaire et payés avec un lance-pierre, se partageant entre le collège et les écoles du réseau. Néanmoins, des acquis de l’éducation prioritaire reste encore les fameux seuils (nombre maximum d'élèves par classe), et des enveloppes spécifiques pour des projets pédagogiques qui dépendent désormais bien plus de rapports de forces locaux que de textes règlementaires.

Les menaces qui pesaient sur ces dispositifs commençaient à se faire sentir depuis plusieurs années notamment avec la diminution des heures alloués dans les établissements du secondaire et les fermetures de classes dans le primaire.

Mais encore une fois, ce gouvernement n’y va pas avec le dos de la cuillère : il officialise la mise en concurrence des quartiers pauvres entre eux avec sa réforme des REP/REP+ (Réseau d’Éducation Prioritaire). Sous prétexte d’empilements des dispositifs depuis des années, NVB veut nous faire croire que des établissements auraient « surbénéficié » de moyens dont ils n’avaient pas besoin quand d’autres tiraient la langue. Ce n’est pas pour rien qu’elle est dans le même gouvernement qu’un Rebsamen qui a tenté de nous faire avaler la pilule du chômeur profiteur. Avec les 80 000 postes supprimés par Sarkozy et pas restitués par Hollande (3900 pauvres postes se battant en duel au milieu de l’augmentation démographique), c’est toute l’Éducation nationale qui rafistole avec des bouts de chandelle. Mais dans ce marasme complet, les enseignantEs travaillant dans les quartiers populaires rafistolent avec encore moins que rien car ils sont au quotidien confrontés aux conséquences du chômage et de la précarité des familles et donc du mal-être et de la misère des enfants. 

Une mobilisation préparée mais d'une ampleur inattendue 
et un début d'auto-organisation 

La mobilisation s’est d’abord déclenchée dans le 92, premier département à connaître sa nouvelle carte détaillée de l’éducation prioritaire. Cette situation particulière s'explique apparemment (d'après la hiérarchie elle-même) par le fait que le département avait été fortement touché par un mouvement de grève massif de plusieurs semaines dans le second degré en janvier-février dernier juste après les fameuses « assises de l'éducation prioritaire » de Peillon qui avaient préparé la réforme en cours. Ce mouvement avait, entre autres, permis de faire connaître le problème des lycées « classés » qui n'étaient même pas invités aux pseudo- « assises » et qui semblaient donc exclus de fait de la nouvelle carte de l'éducation prioritaire. Soupçons confirmés avec la réforme : lycée ni professionnel ni général annoncé classé REP pour la rentrée 2015 ! C'est donc, à 16 ans, après souvent une scolarité toute entière passée en ZEP, que l’Éducation Nationale choisirait de laisser tomber les élèves des quartiers populaires, justement au moment où ils peuvent commencer à obtenir leurs premiers diplômes ! C'est bien cette logique qui explique le scandale des recalés au BAC « sans-lycées » à cette rentrée toujours sur le 92. Dans ces mobilisations, les militants du NPA ont joué un rôle de coordination et d’aide à l’auto organisation. Il y a donc depuis, dans le secondaire, un certain nombre de liens tissés et de réflexes de mobilisation essentiels et qui ont été d’une grande aide pour la mobilisation Éducation prioritaire de cette fin d’année.

Un premier rassemblement le 19 novembre avait permis de sentir un peu l’ambiance (300 collègues, un mercredi après-midi) et surtout d’enclencher la suite.

En effet, non seulement les collègues semblaient déterminés à continuer mais beaucoup d’entre eux avaient aussi la volonté de construire et d’élaborer. C’est ainsi que le 19, la délégation reçue à l’inspection devait au départ être composée des représentantEs syndicaux appelants au rassemblement (CGT, FO, FSU, SUD), s’est vite retrouvée débordée face au nombre de collègues voulant y aller pour représenter leur école ou collège. Ce sont finalement plus de 20 personnes qui ont été reçues !

Deux jours plus tôt, la CGT, SUD et FO à Gennevilliers annonçaient un appel à la grève local pour le 27 novembre. Il aura fallu l’intervention de plusieurs camarades du NPA, à l’intérieur de la FSU 92 pour convaincre de faire de cet appel un appel départemental avec un rassemblement devant le ministère.

Dans l’intervalle des discussions, le 77 et le 93 commençaient à avoir leur carte et aussi leurs mobilisations locales. Dès l'annonce sur le 93, le 24 novembre, un collège de Montreuil suivi le lendemain par un autre de Romainville partent en grève reconductible avec le soutien des parents. C’est dans ce contexte que l'appel du 27 novembre avec son RDV fixé devant le ministère par l'intersyndicale du 92, a été rejoint par le 75 et l'académie de Créteil et a donné une mobilisation touchant une large partie de l’île de France avec une manifestation commune, alors qu'il avait été pensé au départ par la CGT et par FO comme un appel local sans volonté de l’élargir.

Dans le 92, 6 AG de villes regroupant le 1e et le 2e degré ont eu lieu. Dans bien des endroits, et surtout là où des AG de ville étaient déjà constituées (réunions régulières, mailng liste constituées...), la mobilisation touchait bien au-delà des réseaux sortants (écoles, collèges et lycées). Ainsi à Gennevilliers, 94% des enseignants du premier degré étaient en grève et 17 écoles sur 25 fermées.

C’est un fait notable car les AG étaient assez représentatives et donc légitimes pour prendre des décisions et tenter de les imposer.

Dans l'académie de Créteil, après les départs dans de plusieurs bahuts du 93, c'est au tour de plusieurs collèges du 77 de se lancer dans un mouvement reconductible dès le lendemain de la journée du 27.

Dans le 93, la journée intersyndicale de grève du 20 janvier, appelée bien avant la connaissance de la nouvelle répartition des REP a non seulement été très suivie mais elle a probablement été un facteur d’accélération de la mobilisation dans ce département. Le projecteur médiatique a permis de mettre en avant le manque tragique de moyens en Seine-Saint-Denis et constitué un premier round avant les annonces éducation prioritaire. La colère est montée très vite et le niveau de contestation aussi puisqu’au final, les collègues d’au moins une vingtaine de bahuts de l’académie de Créteil n’auront pas assurés les cours pendant environ un mois pour les premiers partis, dans un mouvement reconductible alternant grève et blocage par les parents. L'initiative d’équipes syndicales combatives du 93 (avec un rôle important joué par des camarades du NPA mais aussi de la GA et d'Ensemble) de constituer assez vite une coordination des collèges en grève sur l'académie a joué un rôle important pour l'extension et la durée du mouvement. 


Les revendications, les AG et « les coordinations » 

Dans toutes les AG nous avons défendus en premier lieu la revendication phare pour les collègues mobilisés : Aucun bahut, aucune école ne doit sortir de l'éducation prioritaire. Cela répondait à l’attaque immédiate, à la raison n°1 qui avait fait que des gens se mettaient en grève et étaient prêts à en découdre. Ainsi, même la FSU qui, en voulant ne pas s’opposer frontalement à la réforme, mettait en avant la possibilité de différencier le collège et les écoles d’un même réseau ou bien encore justifiait la sortie de certains collèges par l’argument d’une amélioration des conditions sociales du quartier, a dû, dans bien des AG, ravaler son chapeau tant elle aurait été fustigée par les collègues si elle n’avait pas accepté dans la plate-forme revendicative, le maintien des REP existants.

Mais afin de ne pas jouer la division à l’intérieur même de l’Éducation prioritaire, entre les sortants, les restants, les entrants, une deuxième revendication mettait en avant la question de l’élargissement de la carte de l’Éducation prioritaire.

D'autre part, et dans le même esprit que précédemment c’est-à-dire pour ne pas jouer la division, n’être pas seulement défensifs et enfin élargir à l’ensemble du secteur, nous mettions en avant la question des moyens et de leur pérennité permettant le respect des seuils, un recrutement massif de personnels et la stabilisation des équipes.

Enfin, un des grands points de la com' ministérielle pour vendre sa réforme sont les fameux REP+. En effet, fini le « saupoudrage » des moyens, Vallaud-Belkacem a décidé de les concentrer sur les bahuts qui en ont le plus besoin les « REP + ». Une décharge sur le temps de travail pour permettre la concertation entre collègues, des moyens forcément largement au dessus de la moyenne : dans les médias, les REP+, c'est le paradis de l'éducation prioritaire, qui expliquerait en plus pourquoi d'autres établissements, plus favorisés, auraient moins (simples REP) ou sortiraient carrément de l'éducation prioritaire... Malheureusement pour son plan com', NVB a rencontré un os : dans plusieurs bahuts REP + pilotes, au lieu de la remercier les collègues partent en grève reconductible (à Toulouse puis dans le 93 à Stains...) et lancent même un slogan évocateur: « REP+ = Rien En Plus ». Nous avons soutenu et fait connaître leurs revendications car elles touchent au coeur même de la réforme des REP : il n'y a en réalité strictement aucune garantie en termes de moyens supplémentaires, par contre il y a de vrais risques de voir des missions supplémentaires inutiles imposées aux collègues...

Il était évident qu’après le 27, il faudrait tenter de continuer à rythmer la mobilisation en mettant dans le paysage une journée nationale permettant à toutes celles et tous ceux qui, au fur et à mesure de l’annonce de leur sorte ou de leur non entrée en Éducation prioritaire, de se regrouper et se coordonner.

Nous avions tenté le 27 de convoquer une AG en région parisienne sans y parvenir.

Sachant que la date du 9 décembre commençait à se discuter dans l’académie de Rouen, qu’elle était actée dans l’Eure et qu’au demeurant, elle donnait une semaine de préparation, nous avions décidé entre les camarades du NPA du 92 et du 93 d’avancer cette date dans les AG. Elle a ainsi été adoptée à l'unanimité par l'AG de Colombes, ce qui a été un point d'appui pour légitimer la date vis-à-vis des directions syndicales. Peu de temps après nous apprenions qu’elle était également retenue dans l’académie d’Aix Marseille.

C’est donc une combinaison de mobilisations très déterminées, de décisions d'AG mais aussi, en l'absence d'AG RP, de discussions de trottoir, durant les rassemblements et manif entre notamment les militants du NPA et des directions syndicales, (suivies dans les jours suivants de mails et coups de fil) qui a réussi partiellement à imposer au SNES d’abord, au SNUipp ensuite (sur le seul 92) la CGT et SUD d’appeler à la grève le 9 décembre (FO ayant décidé de quitter le mouvement pour appeler à manifester le...17!). Nous n’avons donc pas réussi à obtenir un appel national à cette journée de grève mais néanmoins, c’était un pas au-dessus du 27 avec plusieurs académies appelant en même temps à la grève. La journée du 9 a ainsi été une réussite sur la région parisienne (2500 en manif...) La question des lycées de l'éducation prioritaire, importante pour la suite, a joué son rôle dans l'extension du mouvement puisque pour prendre l'exemple de l'académie de Versailles, la grève a touché des lycées du 95 (une AG du bassin Bezons/Argenteuil s'est même tenue avec un rôle joué par LO), du 78 et du 91, alors que seul le 92 était en grève du 27.

L'efficacité de ce début de coordination au niveau des camarades du NPA dans la réparation et le déroulement de la grève du 27/11 nous a amené a convoqué une AG éducation nationale du NPA en région parisienne le mercredi 3 décembre qui a été un point d'appui pour se donner des objectifs communs pour le 9 et les suites en partant de la réalité du mouvement.

L’AG-coordination du 9 décembre en Ile de France : une vraie réussite. Ce cadre qui a finalement réussi a existé, grâce à la coordination des bahuts en reconductible du 93 et du 77 et après maintes péripéties, a été la première occasion pour que l’ensemble des bahuts mobilisés se regroupent ainsi que des représentants des AG villes pour le 92.

En l'absence de toutes les directions syndicales (FSU, CGT...), cette coordination a cependant mis dans le paysage une journée de grève la semaine suivante (le 16 décembre), permettant ainsi aux collègues de ne pas avoir comme perspective uniquement le rassemblement du mercredi 17 appelé par l’ensemble des syndicats, sans véritable appel à la grève, sans AG, le jour même où la ministre annonçait la nouvelle carte nationale définitive de l’Éducation prioritaire (donc un peu après la bataille...), bref un enterrement de première classe. 

Nous n’avons pas, comme pour le 27 et le 9, réussi à imposer le 16 comme date de grève, les directions syndicales la considérant comme en opposition au 17.

Cependant, et bien que bien plus faible en termes de grévistes et de manifestantEs, cette date a permis la tenue d’une nouvelle coordination. Celle-ci, moins massive que le 9 mais qualitativement satisfaisante par le nombre de bahuts représentés, nous a permis de prendre le pouls des collègues. Bien sûr, il y a de la fatigue et un peu d’amertume mais par-dessus tout, il y avait surtout des collègues prêts à repartir à la rentrée où d’ores et déjà des AG de ville s’organisent et où à Toulouse ou au Havre, le 8 janvier sera une journée de grève. Une autre bonne nouvelle, à noter pour la suite, a été la participation d'un cortège important et animé de Creil (profs, parents et élèves de lycée) à la manif du lendemain, le 17 à Paris, donnant des perspectives d'extension à la « grande » région parisienne avec l'Oise.

Nous n’avons donc pas réussi, pour ce premier round à peser suffisamment pour élargir la grève reconductible qui n’a pris de manière significative que dans le 93 et le 77 en collège (et pratiquement pas sur le 92 avec un départ à Colombes).

De même, réussir une mobilisation commune premier et second degré de l'école au lycée, n'a été vraiment possible que sur le 92.

En revanche, nous avons un acquis inestimable, c’est cette coordination Ile de France, qui semble vouloir se maintenir, qui regroupe des bahuts et villes mobilisées qui ont réussi jusqu’à présent à définir ensemble et dans une ambiance de lutte et de cordialité, une plate-forme de revendications et des échéances de mobilisation. 

Les militantEs du NPA du 93 et du 92, en lien avec les équipes syndicales combatives, ont largement contribué à la mise en place de ce cadre. Il est essentiel pour la suite. 

Où en sommes-nous aujourd'hui ? 

Durant les annonces ministérielles du mercredi 17 décembre, 7 réseaux supplémentaires sur l'ensemble des académies ont finalement été annoncés : ridicule même pour les directions syndicales...

Sinon, ce sont les grandes manœuvres qui ont commencé pour les autres. Les directions académiques proposent ainsi pour certains sortants, des conventions (CAPE) qui n’ont pour seul objectif que de faire avaler la pilule aux collègues en les faisant sortir soit disant en douceur de l’Éducation prioritaire. Mais c’est tellement gros que là où ces conventions commencent à être connues, elles remettent plutôt dix balles dans la machine pour des collègues déjà bien énervés.

Ceci dit, l’opération bien que grossière peut faire illusion et il s’agit pour le ministère de faire du cas par cas et d’amener chaque collège et école et disputer son bout de gras, à l’exact opposé de la bagarre menée par les collègues depuis un mois. 

De la même manière, l'extension du mouvement aux lycées ne faisait pas partie des plans du gouvernement, d'où sa tentative de diviser le mouvement en reportant les annonces sur un éventuel classement de lycées REP aux calendes grecques quand nous n'aurons évidemment. plus aucun rapport de forces... C'est bien maintenant et sans attendre que nous devons agir si nous voulons avoir une chance de maintenir dans l'éducation prioritaire les lycées actuellement classés 

Les possibilités de rebond existent bel et bien 

Si durant cette première phase de la mobilisation, les militants du NPA du 92 et du 93 ont cherché, en lien avec quelques militants parisiens, à être en contact permanent et ainsi à discuter ensemble des moyens de faire avancer la mobilisation en termes revendicatifs et d’action, on ne peut que constater une réelle faiblesse de ce dispositif à l’échelle nationale.

Par le biais de la commission d’animation, nous étions partiellement en lien avec des camarades de Rouen ou bien encore Marseille mais de manière trop sporadique. La liste nationale n’a pas été un vecteur suffisant de circulation de l’information, de bilan, d’échange de points de vue sur la mobilisation à construire. De même, il n’y a eu aucun retour sur le matériel proposé par la commission d’animation.

Combler ces manques sera une tâche essentielle à la rentrée. Nous sommes un certain nombre de militants du NPA à intervenir dans ce secteur et il doit être possible d’élargir ce qui se fait en Région parisienne à l’échelle nationale. Tout en prenant en compte bien sûr les forces en termes de militantEs par région, il s’agit pour nous de gagner en efficacité sur la cohérence de ce que nous défendons les uns et les autres et qui a permis d’aboutir à une date de grève régionale par exemple le 9 décembre.

D’ores et déjà, nous connaissons pour le premier degré la dotation par académie, partout le niveau de remplacement, de réseaux d’aide, de création de poste restent insuffisant et ne rattrape toujours pas le niveau de 2008 alors que nous sommes toujours en augmentation démographique.

Cela peut être la deuxième phase de la mobilisation puisque nous aurons la matérialisation, en termes de postes, de la refonte de l’éducation prioritaire.

Au moment où nous écrivons ces lignes, il n’y a pas eu de regain massif de mobilisation dans les établissements du 93 et du 92 en cette rentrée. Néanmoins, certains collègues ont été en grève à la reprise des cours et de nombreuses AG ont eu lieu ou sont d’ores et déjà prévues sur les villes parfois en lien avec les parents. Il faut d’ailleurs des revendications unifiantes à avancer dans les AG. Les luttes de l'année dernière peuvent nous donner des pistes. La grève massive à la même période l'année dernière dans le 92 était elle aussi partie de l'éducation prioritaire en associant dès le départ la dénonciation de la « refonte » à la baisse de la nouvelle carte en cours et le refus de voir les moyens baisser. L'inspection d'académie avait alors réagi assez rapidement en accordant les moyens (DHG) réclamés par les établissements ZEP en grève mais au détriment évidemment de bahuts non ZEP qui avaient alors rejoint le mouvement de grève, l'élargissant encore, sur la revendication commune d'une rallonge ministérielle pour l'ensemble du département...

De nombreux collègues sont désormais dans l’attente des dotations ou suppressions de postes.

La FSU, probablement consciente d’avoir, aux élections professionnelles, perdu des plumes en menant une politique d’accompagnement des réformes éducatives de Peillon puis de Najat Vallaud-Belkacem, tente de se refaire une santé et appelle désormais à une journée de grève nationale le 3 février pour nos salaires et nos conditions de travail. Indépendamment des difficultés liées aux différents rythmes de vacances en fonction des zones, à cette date, nous connaitrons la liste des lycées sortant d’Éducation prioritaire, les établissements du secondaire connaîtront leur nombre d’heures en plus ou supprimées par départements et la grève de l’académie de Rouen aura eu lieu. Bref, il y a là une possibilité de rebond et il faudra lutter contre la classique manœuvre de division qui consiste à repousser les annonces dans le primaire après les élections pour éviter un mouvement d'ampleur inter-degré dans l’Éducation nationale. La date du 3 février commune au 1er et 2nd degré est une première étape en ce sens : il faut tirer les leçons des années précédentes et, sans attendre, se battre ensemble, écoles, collèges et lycées, en REP et ailleurs, pour des moyens à la hauteur à la rentrée 2015...