Manolis Glézos, 92 ans, député européen de Syriza, est en Grèce un héros national. A l'âge de 18 ans, au nez et à la barbe des soldats nazis, il était allé décrocher leur emblème flottant au sommet de l'Acropole et hisser à la place le drapeau national. Son geste avait marqué le début de la révolte armée contre l'occupant.
Sa déclaration du 22 février, « Je demande au peuple grec de me pardonner d'avoir contribué à cette illusion », a donc fait sensation. Manolis Glézos se réfère ici à l'accord passé le 20 février entre la Grèce et l'Union européenne, un accord qui perpétue l'austérité en ne laissant au nouveau gouvernement grec que des marges de manœuvre minuscules. Comme il l'ajoute, « changer le nom de la troïka en ''institutions'', celui du mémorandum en ''accord'' et celui des créanciers en ''partenaires'', ne change en rien la situation antérieure. »
Après s'être associés au gouvernement avec le parti de droite souverainiste des Grecs Indépendants, puis avoir fait élire un président de la République membre de la droite anciennement au pouvoir, Alexis Tsipras et la direction de Syriza n'ont rien fait pour contraindre les capitalistes européens à reculer. Au contraire, ils ont joué leur jeu en refusant d'en appeler à la mobilisation populaire, ainsi qu'en affirmant vouloir rester à tout prix au sein de l'euro et de l'Union européenne.
Mais rien n'est définitivement joué, car les travailleurs et le peuple grecs ne sont pas encore entrés dans la danse. Leur mobilisation, avec celle des salariés de toute l'Europe, peut changer la donne. Plus que jamais, tenons-nous à leurs côtés !
23/02/14