Le lundi 16 février, les salariés des urgences de l’hôpital se sont mis en grève suite à une situation de tension liée à l'épidémie de grippe mais aussi et surtout au manque récurrent de personnels dans l'établissement. Une nouvelle grève du service des urgences a eu lieu lundi 23 février avec une assemblée générale tenue le même jour à destination de l'ensemble des personnels du centre hospitalier (CH), appelée par l'intersyndicale CGT, FO, CFDT.
L’hôpital du Mans est sous tension avec des conséquences alarmantes tant pour les patients que pour les personnels. Le temps d'attente aux urgences ne cesse d'augmenter, les services de semaine doivent ouvrir le week-end à cause du manque de lits, des patients sont accueillis dans des unités qui ne correspondent pas à leur pathologie, parfois des patients ont du être transféré sur Angers en raison du manque de lits, des salariés sont rappelés pour travailler les week-end ou sur leur jour de repos... Les salariés ont également rapporté une augmentation de la mortalité aux urgences.
Les urgences étant les premiers dans la chaine du parcours de soin, ce sont eux qui subissent d'abord la tension mais celle-ci se répercute dans tous les services. Le gouvernement a bon dos de dire que la tension actuelle est due à l'épidémie de grippe, mais en vérité c'est le manque de personnels au quotidien qui ne permet plus de supporter un pic de soin !
Au delà des problèmes qu'ils rencontrent dans leur service, les salariés ont discuté également de la stratégie à adopter pour la mobilisation. Plusieurs choses étaient évoquées : la nécessité de s'adresser aux usagers pour rendre publique la situation dans leur hôpital, trouver des moyens de pression sur la direction en plus de la grève. En effet, celle-ci avec les assignations au travail, ne pénalise pas la direction de l’hôpital. Lorsque les salariés des urgences étaient en grève, la quasi totalité d'entre eux était assignée. Enfin, de nombreux salariés ont évoqué la nécessité de se mettre en lien avec d'autres établissements de santé qui connaissent les mêmes problèmes car tous ont conscience que le problème n'est pas isolé à l’hôpital du Mans.
Les étudiants en soins infirmiers du CH se mobilisent eux aussi. Pas simplement par solidarité mais parce qu'ils se sentent directement concernés par le manque de personnels au centre hospitalier. Cela pour trois raisons :
- Parce que le manque de personnels touche leurs conditions d'encadrement durant les stages. Une charge de travail trop importante pour les personnels, c'est autant de temps en moins pour nous former. Au final, notre participation pendant les stages, quand elle se passe bien, devient davantage tournée pour répondre à la charge de travail du service que de s'inscrire dans une démarche de formation et d'apprentissage.
- Parce que les emplois supplémentaires demandés par les équipes qui sont mobilisés représentent nos futurs emplois, en sachant que dans le département tous les étudiants ne trouvent pas d'emploi directement après leur formation.
- Parce qu'ils ont choisi ce métier pour des valeurs et pour prendre en soin les patients dans des conditions de dignité humaine, d'empathie, d'attitudes relationnelles adaptées. Or, mettre en pratique ces valeurs demandent du temps, un personnel et des moyens en nombre suffisant.
Concrètement, une manifestation aura lieu aujourd'hui de l’hôpital à la préfecture. Vendredi à 9h un rassemblement aura lieu pour intervenir au conseil de surveillance du CH. Vendredi à 14h15, un nouveau rassemblement aura lieu devant l’hôpital et se poursuivra en assemblée générale.