Édito du 21/04/15

De Lampedusa au large des frontières libyennes,

l’ouverture des frontières est une question de vie ou de mort !

700 migrants se sont noyés ce week-end en Méditerranée en tentant de fuir la Libye. Hollande en déduit qu’il faut une lutte plus intense contre les passeurs et l’Union européenne s’est fendue d’une déclaration se disant « profondément affectée ». Mais ce sont eux les responsables !

D’après l’organisation mondiale des migrants (OMI), vingt mille migrants ont tenté la traversée depuis janvier 2015. Pour Amnesty international, 900 personnes ont péri c’est-à-dire 53 fois plus qu’il y a un an ! Les passeurs prospèrent sur la misère et la peur mais ils ne sont que la conséquence d’une politique concertée de l’ensemble de l’Union européenne qui ouvre grandes les frontières aux capitaux mais les ferment dès qu’il s’agit des étrangers, pauvres qui se trouvent obligés, sous peine de mourir, de quitter leur pays.

Ce qu’il faut dès maintenant c’est l’ouverture des frontières sans conditions pour tous les réfugiés, leur accorder le droit d’asile et des papiers. C’est la seule solution immédiate pour les extraire des trafics en tout genre et en premier lieu celui organisé par les États ! Les migrant-e-s qui survivent aux traversées sont autant de main-d’œuvre bon marché et de chair à patrons exploitable à l’envie ce qui permet au patronat de mettre en concurrence les travailleurs pour dégrader les conditions de travail de tous, avec ou sans papier. Les politiques racistes mettent une pression supplémentaire sur une frange de la population déjà surexploitée et entretiennent la division des travailleurs. Les salariés ici doivent au contraire se solidariser de toutes celles et ceux qui subissent les politiques racistes des gouvernements de l’UE et réclamer en premier lieu des papiers pour toutes et tous !

Arrêt des guerres impérialistes, stop au néocolonialisme !

Mais il ne faudra pas longtemps pour que de nouveaux drames n’arrivent en Méditerranée.
Les États européens ont diminué les aides au financement des bateaux (de 9 millions par mois avec l’opération Mare Nostrum à 2,9 millions avec l’opération Triton) parce qu’ils ont peur que cela n’entraîne un « appel d’air » des migrants vers l’Europe. Au-delà du cynisme du propos, c’est un mensonge. Les milliers de migrants fuient les guerres et les persécutions dont tous les États impérialistes sont directement responsables. Et le gouvernement français a du sang sur les mains. Mali, Tchad, Niger, Burkina Faso, Irak, Centrafrique sont autant de pays où la France mène des opérations militaires et de reconquêtes de territoires ou de marchés. Ce sont autant de pays où prospèrent, sur le lit de la pauvreté et du rejet de l’occupation, les extrémistes qu’ils soient de Daesh, de Boko Haram. Et la guerre continue puisqu’Hollande vient de refourguer 36 avions Rafales à l’Inde sachant qu’un seul de ces spécimens vaut 100 millions d’euros…

C’est tout le système qui est pourri !

Et pendant que partout dans le monde, la crise continue d’enrichir patrons et actionnaires et d’augmenter le nombre de pauvres, Hollande et son gouvernement mettent un gros pied de nez à la grève interprofessionnelle du 9 et loin d’être refroidis par le résultat des élections départementales, annoncent déjà que le pire est devant nous : fin du CDI, encouragement des jeunes à accepter la précarité en échange d’une « prime » et loi liberticide sur le renseignement.

Décidément, il n’y a vraiment rien à attendre de tous ces fidèles serviteurs des riches et des capitaux. Pour cela, il n’y aura pas d’autre solution que d’en finir avec le capitalisme qui nous exploite et nous dresse les uns contre les autres alors que nous avons tout à gagner à unir nos forces.