Applaudir le gouvernement ou le combattre ? Un bilan du dernier congrès national de l’UNEF

Le congrès de l’UNEF s’est déroulé du 9 au 12 avril, réunissant au plus fort près de 600 étudiants. Il s’agit de la première organisation syndicale étudiante de France qui est présente sur la majorité des universités.

Le congrès a déjà très mal commencé lorsque la direction du syndicat a décidé de ne pas participer à la journée du 9 avril, date de mobilisation inter-professionnelle, et a préféré ainsi «interpeller» le gouvernement par le biais des ministres présentes (Najat Vallaud-Belkacem et Christiane Taubira). Ceci est un parfait exemple de la politique qu’a menée l’UNEF ces deux dernières années et qu’elle continuera à mener pendant les 2 prochaines. Prolongeant ainsi une politique d’accompagnement des réformes du gouvernement comme la loi Fioraso, la direction de l’UNEF préfère se battre dans les conseils centraux des universités plutôt que de se battre dans la rue.
Les militants de la Tendance Action Collective et Luttes Etudiantes (TACLE, tendance dans laquelle sont investis un certain nombre de militant du NPA) ont défendu le fait que l’UNEF devait rompre avec le syndicalisme délégataire qui ne propose rien de concret aux étudiants et qui ne propose pas de lutter contre les différentes réformes et la dégradation de nos conditions d’études. La politique de l’UNEF qui consiste à ne se reposer que sur les élus dans les conseils a prouvé qu’elle était perdante puisqu’il y a de moins en moins d’argent dans les budgets des universités, certaines seront même obligées de puiser dans leurs fond de roulement. La TACLE a aussi défendu le fait que l’UNEF devait chercher à mobiliser les étudiants sur la question des conditions d’études et sur les différentes réformes de l’enseignement supérieur. Ce que n’a pas fait l’UNEF ces derniers mois. Ainsi même lorsque cette année plusieurs universités se sont mobilisées comme Toulouse, Clermont-Ferrand ou Orsay, la politique de l’UNEF a été de chercher à régler les problèmes université par université plutôt que de chercher à étendre le mouvement sur d’autres facs. Pourtant seule une mobilisation nationale des universités pourra mettre fin à ce cycle de contre-réformes de l’enseignement supérieur.

Les militants de la TACLE ont chercher à porter une voix en rupture avec l’orientation de la direction de l’UNEF pour porter une orientation syndicale de luttes qui cherche à relayer et à amplifier les mouvements en mobilisant les étudiants sur des questions concrètes comme la dégradation de nos conditions d’études ou de vie.

Alex - Nanterre
dans L’Étincelle Anticapitaliste n° 43 (mai-juin 2015)
journal des jeunes du NPA