Comme souvent, la presse unanime auréole la mémoire d'un patron disparu. François Michelin, petit-fils du fondateur de la firme de pneumatiques qu'il a dirigé pendant plus de quarante ans, est ainsi encensé pour avoir été un bon patron vis à vis de ses ouvriers. Ah oui ?
C'est oublier de dire que la richesse de l'entreprise provient de l'exploitation des travailleurs indochinois pour la production du caoutchouc, au temps des colonies. Que ce patron de droit divin et catholique de choc, professait ouvertement son incompréhension du droit du travail "d'inspiration marxiste, car reposant sur la lutte de classes", disait-il. Et qu'en 1968, il claquait la porte du CNPF, ancêtre du MEDEF, car il estimait qu'il avait fait trop de concessions aux syndicats ouvriers !
On comprend que Valls, qui déborde d'amour pour les entreprises, ait versé sa petite larme. Les salariés, eux, n'ont aucune raison de pleurer !
05/05/15