NON aux saigneurs de la Troïka :
assez de négociation, il faut annuler la dette grecque !
Les politiques successives de la Troïka (c’est-à-dire la Banque centrale européenne, la Commission européenne et le Fonds monétaire international) ont entraîné une réduction de 25 % du PIB du pays et une baisse de 30 à 40 %, en moyenne, du niveau de vie de la population. Voter OUI à la poursuite de ces politiques austéritaires lors du référendum dimanche... serait pure folie. Cela voudrait dire infliger les mêmes sacrifices au peuple grec pour engraisser tous les capitalistes, qu’ils soient de Grèce ou des grandes puissances européennes. Le NON doit donc l’emporter, et nous devons tout faire ici pour montrer que nous sommes nombreux du côté des travailleurs et travailleuses grecs, et pour leur donner confiance.
Pas de « Non » à l’austérité avec la poursuite des négociations
Pendant des mois, le gouvernement Tsipras a effectué des reculs considérables par rapport au programme sur lequel il a été élu, cherchant des compromis bien problématiques. Mais les représentants de la finance sont restés inflexibles : la dette doit être remboursée, les restes d’acquis sociaux démantelés, les biens publics privatisés ou ruinés. Les banques veulent percevoir leur dîme quoiqu'il en coûte, même au prix d'une tragédie sociale et humaine.
Car comme la dette, le chantage est sans fin : après 1,6 milliard d’euros pour le FMI le 30 juin, ce seront 3,5 milliards pour la BCE en juillet, et ainsi de suite chaque mois. Mais la brutalité et le cynisme de la Troïka, avec la complicité, bien sûr, du gouvernement Hollande, ont surtout des raisons politiques. Chaque mois, la BCE prête 60 milliards aux pays européens pour relancer leur économie. Cela fait l’équivalent de la dette grecque en six mois. Mais pas un centime pour les Grecs ! L’enjeu est bien d'écraser les velléités du peuple grec d’en finir avec l’austérité.
On ne doit rien : on ne paie rien !
Le fond de l’affaire, c’est une dette de 360 milliards d’euros qui représente près de 180 % du PIB. C’est un désastre qui n’a absolument rien à voir avec les mensonges que nous servent les gouvernements et les médias sur la prétendue incapacité des Grecs à travailler. La vérité est que l’Europe est dominée par les capitalistes de quelques pays plus riches et plus puissants que les autres, comme l’Allemagne et la France, qui ont bien profité de leur position dominante pendant des années, un peu comme ils le font avec nous-mêmes : vendre à crédit quand on n’a pas les moyens d’acheter et doubler la mise grâce aux intérêts qui s’accumulent sans cesse si vous n’avez pas les moyens de rembourser. A ce petit jeu, les banques françaises en ont profité pendant des années.
Mais quand la crise a éclaté en 2008 dans le monde entier à cause de la spéculation financière, et que la Grèce a connu une première faillite en 2010, plus question pour les banques d’assumer leurs responsabilités. C’est l’État qui est venu à leurs secours en reprenant à son compte les créances douteuses, et en faisant payer à la population les conséquences de ce désastre, quitte à opposer les uns et les autres, en expliquant que si ce ne sont pas les Grecs, ce sera aux contribuables français de payer.
Un mensonge et une arnaque ! Car ce n’est pas aux populations de payer les pots cassés de la spéculation des capitalistes, ni la corruption des plus riches. En revanche, c’est tous ensemble, travailleuses et travailleurs uniEs d’Europe, que nous avons les moyens de nous battre pour mettre en échec leurs politiques d’austérité !
Les capitalistes n’ont peur que d’une chose : des travailleurs en mouvement
Dans les jours qui viennent, la campagne va être terrible pour créer la panique en Grèce. Mais si le « Non » l’emporte dimanche, l’intérêt pour la population ne sera évidemment pas de renégocier un compromis. Ce qui est clairement en jeu, c’est l’annulation de cette dette illégitime. Et c’est aussi notre intérêt. Car c’est la même politique qu’on veut nous imposer ici en France, pour servir les mêmes intérêts capitalistes, même si le contexte est pour l’instant un peu moins brutal qu’en Grèce.
C’est pourquoi nous avons toutes les raisons de manifester notre solidarité avec le peuple grec dès ce jeudi à 18h30 à la Bastille, à l’appel notamment des organisations syndicales CGT-FO-FSU-Solidaires. Et surtout, il importe que nous nous préparions à relever la tête nous aussi, par des grèves, par des manifestations, par la convergence des luttes, tous ensemble. Assez de l’austérité, des bas salaires, des licenciements et des services publics sacrifiés : OXI !