Edito du 15/09/15

Tant qu’on ne les arrêtera pas,

ils n’en auront jamais assez !


Vont-ils s’arrêter un jour de nous manger la laine sur le dos ?

Qui ça ? Tous ceux qui nous expliquent à longueur de journal télévisé que le coût du travail freine la reprise et fait peur aux patrons pour embaucher ; que les cotisations patronales qu’ils qualifient de « charges sociales » sont un poids pour l’entreprise ; qu’il leur faut beaucoup d’argent pour créer des emplois ; que le CDI engendre trop de contraintes et empêche les entreprises de donner du travail car elles craignent de ne pouvoir licencier sans entraves. Ceux-là, ce sont tous les amis de Gattaz, le président du Medef, ce sont tous les patrons qui vont se répartir les 20 milliards du CICE sans obligation d’emplois en retour. Et c’est aussi le gouvernement de Valls qui doit déjà avoir dans la tête la prochaine loi Macron 3 qui enfoncera davantage les salarié-e-s dans l’exploitation et les livrera toujours plus aux mains des capitalistes.

Le nouvel auteur de la casse du Code du travail s’appelle désormais Combrexelle

Cet habitué des cabinets ministériels spécialisé dans le droit du travail est frontalement contre les droits des travailleurs. Il a donc concocté un sacré cocktail antisocial pour, nous dit-on, « assouplir le droit du travail en France ». En effet les patrons seraient gênés aux entournures par un Code du travail trop compliqué et qui ne laisse pas assez de marges de manœuvre aux accords de branche et d’entreprise ! Ainsi, les piliers fondamentaux du code du travail que sont les conditions de travail, le temps de travail, l’emploi et les salaires pourront faire l’objet d’accord d’entreprise même si celui-ci est moins favorable que le Code du travail.

Avant même son application, nous avons déjà une idée des propositions faites par le patronat quand il veut sabrer dans la masse salariale: soit vous acceptez nos accords, soit les licenciements vont pleuvoir. La semaine dernière les salarié-e-s de l’entreprise du constructeur Smart France en Moselle ont subi le chantage suivant : accepter le retour aux 39 heures pas payées 39 ou des licenciements ! Les salariés voient donc leur temps de travail augmenter de 12% pour seulement 6% d’augmentation de salaire.

Halte au « dialogue social », ce qu’il nous faut c’est une grève générale !

Les enseignant-e-s des collèges et les salarié-e-s des hôpitaux de Paris seront en grève le jeudi 17 septembre contre des réformes qui ne visent qu’à alourdir la charge de travail mais aussi pour protester contre la politique qui détruit les services publics pour payer une dette dont seuls les financiers et gouvernements à leurs bottes sont responsables. Pourtant les directions syndicales continuent de nous faire le coup du partenariat social. Elles vont même tellement loin qu’une partie d’entre elles s’apprête à accepter le protocole sur les carrières et les salaires dans la fonction publique qui entérine le gel des salaires des fonctionnaires. Le gouvernement organise une énième « rencontre sociale » le 19 octobre et gageons qu’à cette occasion, le dialogue social sera un nouveau coup de massue pour les travailleurs.

Alors oui, vraiment, disons-le bien fort : on n’en veut plus de leurs négociations. Le 8 octobre une journée de mobilisations intersyndicale et interprofessionnelle de grève et de manifestations est annoncée. C’est l’ensemble des salarié-e-s du public comme du privé qui doit être appelé à se mettre en grève contre les licenciements, pour des augmentations de salaires et le refus de payer une dette qu’aucun travailleur n’a contracté mais qu'on devrait tous payer pendant que les banques se font renflouer par milliards !