Edito du 13/07/2016

Contre la loi El Khomri et son monde, c'est pas fini !


Hollande aura bien essayé de redorer le blason de son gouvernement en utilisant jusqu'à plus soif la victoire des bleus en demi-finale. Mais comment aurait-il pu croire qu'une compétition sportive, fusse-t-elle européenne, suffirait à mettre sous le tapis quatre mois d'une lutte tenace contre la loi Travail et son monde?

Et avant même la victoire ou non de l'équipe des Bleus, une enquête montrait qu'une large majorité de la population ne croyait pas qu'une victoire de l'équipe de France changerait sa situation sociale.


Le parti socialiste ami des patrons et de la finance

Pendant ces quatre mois de mobilisation, le parti socialiste au pouvoir a montré enfin à une échelle de masse son vrai visage : celui d'un défenseur inconditionnel des intérêts des capitalistes. Avec la loi El Khomri, il aura été plus loin que Sarkozy dans les gages donnés au patronat de détruire les droits des travailleurs au profit de ceux du capital.

Et pour imposer ses vils projets en étant incapable de gagner une majorité à l'Assemblée nationale, il aura eu par deux fois recours au 49-3 pour passer en force. Il a même été tellement aux abois qu'aucun moyen d'intimider celles et ceux qui se battaient ne leur aura été épargné : violences de la police, interdiction individuelle de manifester, parcours tronqué, barrages policiers et fouilles avant les trois dernières manifestations parisiennes, arrestations à domicile, gardes à vue à gogo et blessures graves des manifestant-e-s. Il y aura eu à Paris, moins de policiers mobilisés pour la finale de l'Euro, pour « le maintien de l'ordre », que durant les trois dernières manifestations contre la loi Travail !


Trop de colères accumulées pour se résigner

Durant quatre mois, les travailleur-euse-s et la jeunesse se sont mobilisés contre cette loi pour ce qu'elle est c'est-à-dire une attaque majeure contre un code du travail déjà bien piétiné. Mais elle a mis à jour aussi un ras-le-bol général face au sort réservé à la majorité d'entre nous par tous les gouvernements qui se succèdent et qui auraient bien besoin qu'un nouveau mai 68 vienne balayer leurs politiques antisociales.

Les directions syndicales ont maintenu leur plan de journées d'action en journées d'action plutôt que d'appeler résolument à la grève générale interprofessionnelle. Pourtant, on peut largement imaginer ce qu'auraient pu donner 12 journées consécutives où le transport ferroviaire, les raffineries, les ports, le transport aérien, les bus auraient été entièrement bloqués et où l'économie du pays aurait été à l'arrêt. 
 

Le 15 septembre : nouvelle journée de grève, la lutte continue

Nous savons dès maintenant que l'intersyndicale appelle à se mobiliser le 15 septembre contre la loi Travail et alors même que celle-ci aura été promulguée. C'est une bonne nouvelle car cela montre que la partie n'est pas finie.

Mais pour cela, nous devrons nous appuyer sur ces quatre mois écoulés. Cette mobilisation a commencé à faire prendre conscience à une partie de notre camp social de la force que nous représentons, en étant unis, contre ceux qui nous exploitent. La question de la convergence des luttes et de la nécessité d'être tout ensemble dans la rue et en grève, le même jour et pour la même cause a irrigué maintes discussions d'assemblées générales mais en septembre il nous faudra franchir un cap : tenter pour de bon la grève reconductible dans un certain nombre de secteurs pour aboutir à la grève générale jusqu'au retrait !