tous à Amiens les 19 et 20 octobre !
Valls et Hollande se vantent d’avoir sauvé les 400 emplois menacés à Alstom Belfort. L’Etat a pour cela passé commande de 15 TGV pour une ligne qui n’est pas équipée pour la grande vitesse ! Ces trains coûtent deux fois plus cher qu’une rame classique. Qui va donc payer pour ça ? Les contribuables, car c’est de l’argent public.
Même si les emplois sont pour l’instant maintenus, et c’est tant mieux, on peut se demander pourquoi au juste, à la tête de l’Etat, on s’est précipité pour « sauver » cette entreprise… Alors que les mêmes ont laissé fermer presque sans sourciller l’usine PSA à Aulnay – et mettre dehors ses 3 000 salariés – et celle de Florange en Lorraine ! Comment expliquer ce soudain intérêt, de la part de ceux qui ont laissé le chômage augmenter d’un million depuis qu’ils sont au gouvernement, sinon par des préoccupations électoralistes ?
C’est aux actionnaires de payer
Et puis, était-ce la seule solution pour éviter la fermeture d’Alstom Belfort ? Cette entreprise avait un carnet de commandes de 30 milliards d’euros, avant même l’annonce ce lundi de la commande du métro de Dubaï, de plus d’un milliard ! Elle a engrangé 6 milliards de profits ces dernières années, et a largement distribué 3,2 milliards d’euros à ses actionnaires lors de la vente de la branche énergie à General Electric. Elle n’aurait pas d’argent pour continuer à fonctionner ? Allons donc ! C’est juste que l’Etat, quels que soient ses dirigeants, ne veut pas imposer à ces groupes industriels de prendre sur leurs profits pour garantir les emplois. Dans le cas d’Alstom, cela signifierait 15 millions d’euros par an, une broutille au vu de ses profits.
Démagogie politicienne
L’affaire Alstom a permis à d’autres politiciens de tenir des propos démagogiques : la droite promet de garantir l’avenir de l’usine, sans vergogne, comme si, au pouvoir, elle avait fait quoi que ce soit dans ce sens. Marion Maréchal-Le Pen se couvre de ridicule en accusant la SNCF d’avoir acheté des rames au groupe canadien Bombardier, au lieu d’acheter français à Alstom : ce sont pourtant 2 000 salariés de l’usine Bombardier de Crespin, dans le Nord, qui les ont fabriquées ! Suggère-t-elle que ce soient eux qui doivent être licenciés ? Le « produire français » est en fait un leurre tendu aux salariés pour les détourner des véritables responsables, les capitalistes. De leur côté, Mélenchon et Marine Le Pen proposent de nationaliser Alstom Transport, sans donner les conditions de cette nationalisation. S’ils sont indemnisés, comme le fut Dassault en son temps par exemple, les capitalistes n’ont rien contre cette « solution »… car si l’Etat investit, il privatise ensuite les firmes redevenues profitables. Parler de nationalisation sans dire qu’il faut le faire sans rachat ni indemnités, c’est se moquer des travailleurs.
Contre les licenciements et la répression
Et pendant ce temps, les annonces de suppressions d’emploi se multiplient : depuis cet été, 5 000 suppressions d’emplois ont eu lieu chez SFR, des centaines chez HSBC, Hitachi, Philips, Tilly Sabco, Servier, ou à la Société Générale, parmi tant d’autres.
Comment arrêter le massacre ? Certainement pas en faisant confiance à ces politiciens qui s’agitent mais laissent les capitalistes engranger des milliards sans contrepartie, et ne semblent agir face au chantage à l’emploi des patrons – avec l’argent de la collectivité – qu’à la veille d’une échéance électorale ? C’est dans le sens d’un grand mouvement d’ensemble qu’il faut aller, pour imposer l’interdiction des licenciements et des suppressions de postes !
À Amiens, les 19 et 20 octobre, nous devons être nombreux à répondre à l’appel à manifester pour soutenir nos camarades de Goodyear, condamnés à de la prison ferme pour avoir défendu leur emploi. C’est une occasion de prouver que nous sommes déterminés à poursuivre la lutte entamée contre la loi El Khomri et son monde.