"Touche pas à ma ZEP !"

 Depuis plusieurs semaines, les enseignant-e-s des lycées classés en éducation prioritaire sont mobilisés. En effet, presque deux ans après la refonte de l’éducation prioritaire qui a touché les écoles et les collèges, c’est au tour des lycées. Mais cette fois-ci, pas de quartier : ce sont l’ensemble des établissements qui seront déclassés. Le peu de moyens supplémentaires accordés à ces établissements était encore un coût de trop pour ce gouvernement qui préfère engraisser le patronat. Il n’ y aucune logique à ce que dans nos quartiers populaires les écoles et collèges soient en éducation prioritaire mais qu’une fois au lycée la donne change. A part une logique comptable bien sûr.

Partie de lycées du 92 puis du 95, popularisée par la semaine de grève reconductible de Joliot Curie à Nanterre à la rentrée, l'appel "Touche pas ma ZEP" est signé aujourd’hui par 66 établissements des académies de Lille, Aix-Marseille, Amiens, Créteil, Grenoble, Montpellier, Nancy-Metz, Orléans-Tours, Toulouse et Versailles. La mobilisation a désormais pris une ampleur nationale. Les lycées se coordonnent régulièrement en assemblée générale.

Ils étaient 40 bahuts de toute la banlieue parisienne et de Dreux à manifester devant le ministère de l’éducation nationale le 11 octobre, mais aussi au même moment à... Marseille ! A ce jour, une nouvelle journée de grève est prévue pour le 17 novembre. Elle est relayée par une intersyndicale du second degré en Ile-de-France ainsi que dans l’académie d’Aix-Marseille ce qui pourrait permettre que commencent à s’opérer des convergences avec les collègues des collèges qui subissent depuis bientôt deux ans, les méfaits du déclassement ou du supposé meilleur classement des REP+ qui ne leur aura pas apporté grand-chose voire parfois, n’a absolument rien changé à leur quotidien. ‎Dommage pour la ministre qui parlait à la rentrée d'un problème "local"...
Ainsi, une dizaine de jours après la entrée des vacances d’automne, les profs du secondaire seront de nouveau mobilisés pour revendiquer un label éducation prioritaire unique de la maternelle au bac. Et il y aurait toutes les raisons pour que cette journée devienne elle aussi une grève de la maternelle au bac !