CASSE DES SERVICES
PUBLICS :
LA RÉSISTANCE S’IMPOSE
Jeudi
8 décembre avait lieu une journée de mobilisation nationale à la Poste.
Ensemble, les postiers ont clamé leur ras-le-bol des réorganisations à
répétition, suppressions massives de personnel, mépris de leur direction. Il
était temps : jusque-là, il ne se passait pas une semaine sans qu’une
grève éclate dans tel ou tel bureau, suite à une volonté de suppression de
poste ou d’allongement de tournée. Ici ou là, les grévistes faisaient reculer
leur direction. Mais le bilan est là : 100 000 emplois supprimés depuis
2004, et 80 000 suppressions prévues d’ici 2020. L’argument de la
Poste : le volume de courrier diminue, il faut s’adapter. Un mensonge par
omission : si le courrier diminue, la publicité augmente, les colis Amazon
aussi, toute une gamme de courriers « suivi, express, etc », exigent
du facteur d’aller à domicile, d’où un temps de travail allongé. Bref, les
conditions de travail se dégradent rapidement, d’où les nombreux conflits, mais
aussi une vague de suicides, semblable à celle qu’avait connue France Telecom à
son époque. Or, la Poste est ultra bénéficiaire et touche le CICE, à hauteur
d’un milliard sur trois ans !
Touche pas
à ma ZEP !
Dans
l’Education, cela ne va pas mieux. Malgré les promesses du PS, rien ne s’est
vraiment amélioré dans les classes, toujours aussi surchargées. Et surtout dans
l’éducation prioritaire, essentielle pour les quartiers populaires et les
élèves en difficulté. Quelques moyens supplémentaires, des dédoublements de
classes, caractérisent le classement en zone prioritaire, or, les lycées
jusque-là classés ZEP sont très inquiets, car ils risquent d’en sortir. Du
coup, un mouvement de protestation s’est créé, « touche pas à ma
ZEP », qui s’est étendu comme une traînée de poudre, touchant actuellement
des dizaines de lycées et de nombreuses régions. Un mouvement de grève
reconductible est prévu à partir du 3 janvier en l’absence de réponse sérieuse
de la ministre.
Tous
concernés
Que
dire des conditions de travail dans les hôpitaux ? Là aussi, il ne se
passe pas une semaine sans qu’on voit une grève éclater, menée par des
personnels épuisés par les milliers de suppressions de postes, fermetures de
lits, maternités, et urgences.
Quant
aux transports, tout le monde a pu voir les problèmes récents dans le réseau SNCF
francilien, où l’on apprend que du matériel n’a pas été renouvelé depuis 100
ans ! Tous concernés, car au titre d’usagers, nous subissons aussi de
plein fouet la dégradation de ces services qui nous sont indispensables dans la
vie quotidienne.
Une
riposte d’ensemble s’impose
Lorsqu’on
entend les candidats en lice pour les présidentielles, on se rend compte que la
situation ne s’arrangera certainement pas grâce à eux. Fillon veut supprimer
500 000 fonctionnaires, et amener la France au niveau d’un pays sous-développé,
où il n’existe pas de services publics. La gauche, dont on ne connaît pas le
candidat, a été au gouvernement et a mené la politique dont on voit aujourd’hui
les conséquences. Quant à Marine le Pen, qui
déclarait il y a peu qu’il y avait trop de fonctionnaires territoriaux, elle n’est pas du côté des salarié-e-s ! Quand
ils se mobilisent pour défendre leurs emplois ou leurs conditions de travail,
le FN les traite de privilégiés comme lors de la dernière grève des cheminots. Et comme ce parti veut supprimer l’impôt sur le
revenu, on se demande par quel miracle il pourrait maintenir les
fonctionnaires !
La seule solution est à
rechercher du côté d’un mouvement d’ensemble, car nous sommes tous concernés par
ces attaques à répétition contre nos vies.