Édito du 13/12/16


Afficher l'image d'origineCASSE DES SERVICES PUBLICS : 
LA RÉSISTANCE S’IMPOSE

Jeudi 8 décembre avait lieu une journée de mobilisation nationale à la Poste. Ensemble, les postiers ont clamé leur ras-le-bol des réorganisations à répétition, suppressions massives de personnel, mépris de leur direction. Il était temps : jusque-là, il ne se passait pas une semaine sans qu’une grève éclate dans tel ou tel bureau, suite à une volonté de suppression de poste ou d’allongement de tournée. Ici ou là, les grévistes faisaient reculer leur direction. Mais le bilan est là : 100 000 emplois supprimés depuis 2004, et 80 000 suppressions prévues d’ici 2020. L’argument de la Poste : le volume de courrier diminue, il faut s’adapter. Un mensonge par omission : si le courrier diminue, la publicité augmente, les colis Amazon aussi, toute une gamme de courriers « suivi, express, etc », exigent du facteur d’aller à domicile, d’où un temps de travail allongé. Bref, les conditions de travail se dégradent rapidement, d’où les nombreux conflits, mais aussi une vague de suicides, semblable à celle qu’avait connue France Telecom à son époque. Or, la Poste est ultra bénéficiaire et touche le CICE, à hauteur d’un milliard sur trois ans !

Touche pas à ma ZEP !
Dans l’Education, cela ne va pas mieux. Malgré les promesses du PS, rien ne s’est vraiment amélioré dans les classes, toujours aussi surchargées. Et surtout dans l’éducation prioritaire, essentielle pour les quartiers populaires et les élèves en difficulté. Quelques moyens supplémentaires, des dédoublements de classes, caractérisent le classement en zone prioritaire, or, les lycées jusque-là classés ZEP sont très inquiets, car ils risquent d’en sortir. Du coup, un mouvement de protestation s’est créé, « touche pas à ma ZEP », qui s’est étendu comme une traînée de poudre, touchant actuellement des dizaines de lycées et de nombreuses régions. Un mouvement de grève reconductible est prévu à partir du 3 janvier en l’absence de réponse sérieuse de la ministre.

Tous concernés
Que dire des conditions de travail dans les hôpitaux ? Là aussi, il ne se passe pas une semaine sans qu’on voit une grève éclater, menée par des personnels épuisés par les milliers de suppressions de postes, fermetures de lits, maternités, et urgences.
Quant aux transports, tout le monde a pu voir les problèmes récents dans le réseau SNCF francilien, où l’on apprend que du matériel n’a pas été renouvelé depuis 100 ans ! Tous concernés, car au titre d’usagers, nous subissons aussi de plein fouet la dégradation de ces services qui nous sont indispensables dans la vie quotidienne.

Une riposte d’ensemble s’impose
Lorsqu’on entend les candidats en lice pour les présidentielles, on se rend compte que la situation ne s’arrangera certainement pas grâce à eux. Fillon veut supprimer 500 000 fonctionnaires, et amener la France au niveau d’un pays sous-développé, où il n’existe pas de services publics. La gauche, dont on ne connaît pas le candidat, a été au gouvernement et a mené la politique dont on voit aujourd’hui les conséquences. Quant à Marine le Pen, qui déclarait il y a peu qu’il y avait trop de fonctionnaires territoriaux, elle n’est pas du côté des salarié-e-s ! Quand ils se mobilisent pour défendre leurs emplois ou leurs conditions de travail, le FN les traite de privilégiés comme lors de la dernière grève des cheminots. Et comme ce parti veut supprimer l’impôt sur le revenu, on se demande par quel miracle il pourrait maintenir les fonctionnaires !
La seule solution est à rechercher du côté d’un mouvement d’ensemble, car nous sommes tous concernés par ces attaques à répétition contre nos vies.