On ne le dira jamais assez, mais les attaques contre l’éducation
prioritaire ont des répercussions sur l’ensemble du service public
d’éducation...
Bien sûr, les premiers touchés sont les
établissements des quartiers populaires que l’on prive peu à peu des
maigres moyens supplémentaires. Mais tout ce qui est pris à l’éducation
prioritaire est aussi une occasion de reprendre à l’ensemble de
l’éducation. Hors ZEP, les effectifs explosent et ce sera à n’en pas
douter le cas des lycées qui perdront le label. C’est donc bien un enjeu
pour l’ensemble des enseignants de se mobiliser dès maintenant et de
rejoindre nos collègues des lycées tous menacés de sortir des
classements éducation prioritaire.
Depuis le 3 janvier, la
mobilisation ne faiblit pas et ce, malgré l’obstruction flagrante du
syndicat majoritaire dans le second degré, le SNES, mais aussi de la
fédération majoritaire dans l’éducation, la FSU, à appeler nationalement
l’ensemble des personnels du secteur à se mobiliser pour une éducation
de qualité. Plus de 50 lycées étaient en grève le mardi 10 janvier,
99 lycées de 14 académies signataires de l’appel « Touche pas à ma
ZEP », 350 universitaires signataires d’une pétition de soutien au
mouvement et maintenant, les académies de Lyon, Montpellier, Lille et
Mayotte qui entrent dans la danse...
Et pendant ce temps-là, Najat
Vallaud-Belkacem refuse de recevoir les collègues, propose de piquer
450 postes à des établissements hors ZEP, croyant ainsi calmer la colère
des grévistes, et cerise sur le gâteau, alors qu’elle était interpellée
à l’Assemblée nationale par une députée LR sur la mobilisation, elle a
répondu, sans rire, que si les collègues sont mobilisés, c’est pour
s’adresser aux Républicains pour « crier leur inquiétude que la réforme que nous nous sommes engagés à faire [l’actuel gouvernement] puisse ne pas être faite si les responsabilités venaient à changer » !
Refuser le tour de passe-passe
Mais
non, les profs des lycées sont bien en colère contre la politique
éducative actuelle de ce gouvernement Hollande-Valls qui en 5 ans aura
creusé le sillon de la destruction de ce secteur, destruction entamée
par Sarkozy et ses suppressions massives de postes.
450 postes, ce
sont donc des queues de cerise : 50 seraient attribués à l’académie de
Créteil et 40 à celle de Versailles alors qu’ à elles deux elles
comptent quatre fois plus d’établissements classés ZEP que l’académie
d’Aix-Marseille qui en obtiendrait 40. Encore une fois, c’est de la
politique à la petite semaine qui méprise les personnels, les élèves et
leurs familles. Pourtant, nous savons que de l’argent il y en a, il a
été distribué à la volée pendant cinq ans par le PS aux patrons et aux
actionnaires...
Alors pas de tour de passe-passe, la revendication
est claire : un label unique éducation prioritaire, de la maternelle au
bac, contraignant en termes de moyens (effectifs limités par classe,
dédoublements, personnels de vie scolaire), garantissant la pérennité
des indemnités et des bonifications, et qui soit élargi à l’ensemble des
établissements et écoles en faisant la demande.
Une nouvelle
journée de grève est appelée par le collectif jeudi 19 janvier. Mais
cette fois-ci, c’est un appel avec manifestation nationale des régions.
C’est donc une occasion importante de faire une démonstration à la
ministre que cette mobilisation n’est pas une petite parenthèse locale,
résultat de la colère de quelques enseignants énervés. Bien au
contraire, depuis le début du mouvement, la coordination a été au cœur
des préoccupations des grévistes. Il s’agit maintenant d’amplifier la
lutte et d’en faire un mouvement touchant tous les degrés de notre
secteur, pour le maintien et l’élargissement du label éducation
prioritaire et des moyens à la hauteur des besoins pour l’ensemble du
secteur public d’éducation !
David 92