Nouvelle condamnation pour les Goodyear...
Assez de la justice
des riches et des puissants !
Mercredi 11 janvier, la
cour d'appel d'Amiens a rendu son jugement concernant les huit
travailleurs de Goodyear condamnés en 2016 à neuf mois de prison
ferme. Ces salariés étaient accusés d'avoir « séquestré »
des cadres de leur entreprise en 2014, alors que la boite s'apprêtait
à fermer l'usine.
Les travailleurs
toujours « coupables »
Avec l'appel, et surtout
grâce à la mobilisation de milliers de travailleurs et de
travailleuses solidaires de ces camarades, leur condamnation est
revue à la baisse. Ils échappent à la prison ferme, ce qui est
déjà une victoire. Un accusé est relaxé. Deux sont condamnés à
trois mois de prison avec sursis et cinq à douze mois avec sursis.
Mais sept travailleurs sont tout de même jugés « coupables »
d'avoir voulu sauver les 1143 emplois de l'usine.
Les licencieurs qui
amassent les profits par millions ne sont jamais condamnés à rien.
Pourtant, à Amiens, douze anciens salariés sont décédés, dont
trois par suicide... Et moins de 10 % ont retrouvé un CDI. Cela
n'est-il pas un peu plus criminel qu'une pseudo séquestration ?
Les cadres « séquestrés »
et l'entreprise Goodyear ont d'ailleurs retiré leur plainte. Les
poursuites ont donc été effectuées par le parquet, autrement dit
le procureur de la République, qui dépend du ministère de la
Justice. C'est donc bien une décision politique !
Une justice de classe
D'autres
décisions politiques existent en justice. En décembre dernier,
l'ancienne ministre et actuelle dirigeante du Fonds monétaire
international, Christine Lagarde était jugée par la Cour de justice
de la République (CJR) pour avoir favorisé une procédure
d'arbitrage avantageant l'homme d'affaires crapuleux Bernard Tapie.
Celui-ci avait empoché 400 millions d'euros du Crédit
lyonnais. Avec une telle somme, les licenciés de Goodyear auraient
de quoi tenir !
Depuis,
la justice a annulé cette décision. Le choix de la ministre de
l'Économie était délibéré : favoriser un grand homme
d'affaires capitaliste, ami de ministres comme Jean-Louis Borloo et
soutien de Sarkozy.
La
CJR a donc tout logiquement déclaré Lagarde coupable de
« négligence »... Puis elle l'a dispensée de peine !
Les politiciens au
service de leurs amis
Cette
Cour de justice de la République est chargée de juger les délits
commis par des ministres ou anciens ministres durant l'exercice de
leurs fonctions. Elle est notamment composée de douze
parlementaires ; ce sont des politiciens qui se jugent, ou se
font des fleurs, entre eux.
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poursuites ou sanctions ont frappé des grévistes et des
syndicalistes en moins d'un an car ce ne sont jamais les travailleurs
et les travailleuses, les jeunes, les classes populaires qui
bénéficient de telles largesses. Pour cela, il faut faire partie
des riches et des puissants, ou au moins de l'élite politicienne à
leur service.
Et
voilà que ces politicards voudraient nos voix pour l'élection
présidentielle à venir ?! Ils nous demandent même de choisir
entre eux qui nous voulons comme candidat ?! Valls, après cinq
ans de lois plus antisociales et liberticides les unes que les autres
prétend représenter le « progrès » ?! Montebourg
et Hamon, la prétendue aile « gauche » du PS disent
qu'ils ont de nombreux désaccords avec lui. Mais quand se sont-ils
concrètement opposés à sa politique ? Quand ont-ils manifesté
auprès des travailleurs et des travailleuses trahis par le
gouvernement ? Ou auprès des syndicalistes condamnés ?
Même après avoir quitté le gouvernement, qu'ont-ils fait pour
barrer la route à sa politique ? Les prétendus « frondeurs »
se sont dégonflés quand il s'est agi de voter une motion de censure
contre le gouvernement, seule façon de bloquer l'adoption de la loi
Travail avec le 49-3.
C'est
pourtant bien dans la rue, dans les manifs, les grèves, les actions,
que nous imposerons un autre rapport de force aux dominants. C'est ce
qu'exprime la candidature de Philippe Poutou, ouvrier de l'automobile
(le seul en lice !) et militant anticapitaliste... Bien loin des
cercles des politiciens professionnels.