Edito du 27 juin 2017

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Non à l'état d'urgence permanent ! 
Macron ne nous empêchera pas de manifester ! 

Assignations à résidence, perquisitions administratives, fermetures de lieux de culte, zones de protection et de sécurité... toutes ces mesures emblématiques de l'état d'urgence devraient prochainement se retrouver dans la loi ordinaire. C'est effectivement ce que prévoit le projet de loi « antiterroriste » du gouvernement Macron présenté au conseil des ministres jeudi dernier. 

L'exception permanente contre nos libertés
Ce texte, qui a reçu le feu vert du Conseil d’État après avoir suscité une levée de boucliers de la part des défenseurs des libertés publiques, est présenté par Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur comme la « solution » pour éviter une « sortie sèche » de ce régime d’exception…. qui a été déjà été renouvelé 6 fois depuis novembre 2015 et qui va encore l'être jusqu'en novembre 2017. Pour sortir de l'état d'urgence, Macron va le rendre permanent ! C'est ce qui découle du nouveau projet de loi antiterrorisme qui permettra par exemple aux préfets d'interdire à une personne le droit de circuler en dehors d'un « périmètre géographique déterminé » ou qui légalisera les perquisitions administratives de jour comme de nuit. Cet arsenal juridique et policier ne fera pas reculer la menace terroriste, comme les attentats le montrent depuis deux ans. Par contre, il permettra aux préfets de viser des opposants à la politique de Macron, en leur interdisant de manifester comme cela avait été le cas au moment de la Cop 21 ou de la lutte contre la loi Travail. Et surtout il renforcera la surveillance au faciès et l'islamophobie. Jacques Toubon, défenseur des Droits, vient lui-même de qualifier ce texte de « pilule empoisonnée ». Et c'est un connaisseur, ancien ministre de Chirac qui le dit ! 

La volonté d'écraser la contestation sociale
Militants écologistes, antifascistes, anticapitalistes... depuis le début de l'état d'urgence, en novembre 2015, quelque 639 mesures restreignant le droit de circuler ont été prises « explicitement » pour « empêcher des personnes de participer à des manifestations », pointe le dernier rapport d'Amnesty International publié le 31 mai 2017. Les dérives, bavures et stigmatisations que cet état d'exception a pu engendrer depuis sa mise en place, décrétée le 13 novembre 2015 au soir des attentats de Paris et Saint-Denis sont dénoncées depuis lors par toutes les associations de défense des Droits de l'Homme, d'avocats, de magistrats, de journalistes. Dès le début de son mandat, Macron a pris des postures martiales nationalistes et guerrières. Maintenant, il voudrait rendre pérennes les mesures policières d’exception de l’état d’urgence. Il est clair qu’il veut utiliser une situation qui inquiète à juste titre la population pour faire passer l’idée d’un État plus autoritaire et plus répressif, donnant carte blanche à sa police. Alors qu'il s'apprête à faire passer d'ici la fin de l'été par ordonnances une série d'attaques majeures contre le Code du travail, avec une loi Travail bis, XXL par rapport à la loi El Khomri, et que derrière cette première attaque, il a prévu tout un arsenal anti-social (contre la fonction publique, contre la sécu, contre les retraites), le gouvernement aura à sa disposition tous les outils pour criminaliser la contestation sociale. C'est une preuve supplémentaire de l'urgence à entamer l'affrontement avec ce gouvernement qui veut casser nos grèves, nos manifestations et nos droits les plus fondamentaux. Lundi dernier, près de 20 000 personne ont manifesté un peu partout en France leur détermination à ne pas laisser faire le gouvernement à l'appel des collectifs syndicaux et militants du « Front social » ! C'est un début qui doit nous encourager à remettre sur l'ouvrage la nécessité d'un mouvement d'ensemble, des salariés, des jeunes, des privés d'emplois, comme nous l'avons fait l'an dernier contre la loi El Khomri, mais cette fois pour gagner !