Édito du 06/11/17


Pour enfin stopper Macron :
le 16 novembre et après, toutes et tous en piste ! 

Quatre journées de grève en deux mois depuis la rentrée, c'est bien la démonstration que malgré cet éparpillement de nos forces organisé par les directions syndicales, une indéniable détermination perdure et se réaffirme chez un nombre significatif de salarié-e-s. Pour que cela se transforme désormais en raz-de-marée contre la politique de Macron, rigoureux serviteur des capitalistes, il faut en finir avec la mascarade du dialogue social et des journées de grève espacées qui reproduisent nos divisions en secteurs et métiers, du public, du privé chacun de leur côté. Nous sommes toutes et tous ensemble attaqué-e-s, c’est donc uni-e-s que nous devons riposter ! 

Y’a de la détermination dans notre camp social mais pas de scénario pour gagner 

Nous pouvons gagner. Malgré la politique de démobilisation de l’intersyndicale, des milliers de travailleuses et travailleurs et la jeunesse se sont mis en mouvement à l’occasion des quatre journées de grève à la rentrée. Ce qui est aberrant c’est de constater que le dialogue social, malgré les preuves accablantes qu’il n’est qu’au service des patrons, continue de faire recette. Ainsi, comme si les ordonnances étaient bel et bien enregistrées et qu’on passait à l’étape suivante du chamboule-tout des droits ouvriers (assurance-chômage, formation professionnelle, retraites), nos syndicats nous font le coup de retourner mettre un pied à l’Élysée et Matignon pour, osent-ils encore nous faire croire, arracher un petit quelque chose. Mais nous n’y croyons plus à ce jeu de dupes !

D’ailleurs, pendant les vacances, Macron a encore apporté de l’eau à notre moulin avec son plan de sélection à l’entrée des universités. Bien sûr qu’il n’allait pas laisser la jeunesse sur le bord du chemin mais l’entraîner avec ses aînés, dans un monde de précarité et de concurrence. Depuis 30 ans que les gouvernements successifs cherchent à refermer les portes de l’université qui s’étaient en partie ouvertes aux enfants d’ouvriers après mai 68, Macron veut être celui qui va boucler la boucle : pré-sélection dès le premier trimestre de terminale et inscription en fonction des places disponibles. Dans un contexte universitaire marqué par des restrictions budgétaires majeures, on voit d’ici qu’il n’y a déjà plus de places et que ce ne sont certainement pas les lycéens des quartiers populaires qui seront les premiers servis ! 

Déjà des lycéens parisiens proposent une date de mobilisation le 22 novembre, jour de présentation du plan Vidal devant le conseil des ministres, pour défendre le droit à s’inscrire dans la fac et la filière de son choix. 

Macron n’a pas connu Mai 68, faisons-lui connaître une bonne grève générale et quelques lancers de pavés ! 

Une cinquième journée de grève est annoncée pour le 16 novembre de la part de la CGT, FO, Solidaires, la FSU, l'UNEF, l'UNL et la FIDL. Partout nous devons défendre que cette prochaine journée de grève interprofessionnelle du 16 novembre regroupe le secteur public et le secteur privé et qu'elle marque enfin le début d'un mouvement de grève prolongé, une grève qui gène le fonctionnement normal de la société, qui s'attaque aux profits des capitalistes. Bien sûr, ce n’est pas à portée de main mais l’envisager c’est déjà se mettre en position de tenter de la construire, de se donner les moyens de l’assumer en commençant à constituer des caisses de grève. 

Et comme nous ne voulons plus subir, ni les sales coups des capitalistes, ni les calendriers syndicaux pour perdre, il nous semble indispensable de toutes et tous nous retrouver à Paris, le 18 novembre, à l’appel du Front Social pour manifester vers l'Élysée. Voilà une bonne façon de commencer à prendre nos affaires en mains : on veut continuer après le 16 et on veut le faire savoir directement à Macron, pas autour d’une belle table dorée posée sur des tapis moelleux mais dans la rue, en se donnant assez confiance pour envisager de reconduire, la prochaine journée de grève avec un objectif : gagner !