À bas la Françafrique !
Le 28 novembre dernier, Emmanuel Macron était en visite officiel au Burkina Faso. De son discours à l’université de Ouagadougou, la presse, les commentateurs et de nombreux politiques ont retenu ce qui pour certains était une boutade et pour d’autres un scandale lorsqu’il a déclaré, en réponse à une étudiante, qu’il n’était pas le président du Burkina Faso et que ce n’était pas lui qui réparait l’électricité.
Mais plutôt que de savoir s’il est un vanneur éclairé, constatons surtout qu’il est un menteur éhonté. Il a en effet affirmé dans ce même discours qu’il « n’y a plus de politique africaine de la France ».
Cela masque mal pourtant les dégâts de l’impérialisme français sur le continent africain qui a servi aux différents gouvernements français depuis 150 ans à asseoir leur position dans le cadre de la concurrence entre États capitalistes, puis a imposé un régime de colonisation, pillant richesses, ressources naturelles et installant au pouvoir des gouvernements fantoches. C’est enfin bien la France qui continue à entretenir des conflits militaires et à favoriser le trafic d’armes en tout genre et par la même les marchands d’armes comme Dassault.
La Françafrique existe toujours
Si le régime colonial n’existe plus officiellement, il a été remplacé dans les faits par une domination économique des capitalistes français. Il suffit de voir l’outil de domination monétaire que représente le franc CFA. C’est le Trésor hexagonale qui garde et gère cette monnaie, et qui valide, en dernière instance, l’utilisation de ce fond par les États africains. C’est un outil idéal pour les multinationales françaises afin de contrôler les investissements publics et pour facilement rapatrier ces capitaux, si jamais une explosion sociale dans ses anciennes colonies venait à menacer ses affaires.
Des fusils pour pomper les ressources
4000 militaires français sont déployés dans le Sahel et bien plus encore sur tout le continent. Ces troupes ont comme objectif, non pas d’en finir avec le terrorisme ou de défendre la « démocratie», mais de garantir la protection des capitaux français présents dans la région. Par exemple, Areva a tout intérêt à protéger l’uranium qu’elle exploite au Niger. Ce pillage des ressources lui a permis d’atteindre 9,2 milliards d’euros en bénéfices en 2012, soit près du double du PIB du pays !
La responsabilité des capitalistes
Suite à l’émotion suscitée par les images du trafic d’esclaves en Libye, Macron a exprimé sa volonté de démonter les réseaux de passeurs. Ce discours ne peut pas être plus hypocrite. Hollande puis Macron sont responsables de la croissance des milices mafieuses en Libye. Suite à la chute de Kadhafi, de par l’intervention française en 2011, le gouvernement à soutenu ces milices jusqu’à la prise du pouvoir. Par la suite, après avoir semé le chaos dans la région, l’Union européenne et la France se sont opposées à accueillir la grande majorité des migrants qui fuyaient vers l’Europe. L’Union européenne (UE) a même signé des accords avec le gouvernement de Fayez al-Sarraj, installé à Tripoli, pour que ses garde-côtes ramènent de force les embarcations sur le territoire libyen, livrant ainsi les réfugiés sous le contrôle de mafieux esclavagistes.
La première chose à faire pour endiguer ce retour aux heures les plus sombres de l’histoire, ce serait d’ouvrir les frontières, établir la liberté de circulation et d’installation, et cesser les interventions impérialistes qui ne servent qu’au grand capital !
Par nos luttes, mettons fin à ce monde d’injustice et de barbarie !
Les principaux responsables de la misère et des guerres qui ravagent l’Afrique et le Moyen-Orient sont les impérialistes, les mêmes qui, ici, mènent une guerre sociale implacables contre les travailleurs-ses et les jeunes. Macron, lors de sa visite au Burkina Faso, a été accueilli par des manifs étudiantes et des jets de pierre. Ces manifestants ont parfaitement raison, de même qu’ils ont raison, les migrants qui, à Lyon et à Nantes, se battent pour exiger leur régularisation et des logements décents. De même qu’ils ont raison, les centaines de lycéens qui se battent contre la sélection, les milliers de travailleurs et de salariés qui, dans leurs grèves, leurs manifestations, se battent contre la loi travail et son monde. Car, oui, ce n’est que par nos luttes, que nous pourrons mettre fin à ce monde d’injustice et de barbarie !