À la SNCF comme ailleurs, la force des travailleurs, c'est la grève !

Macron a déclaré le 15 mars dernier : « Je ne sens pas la colère ». Le 22 mars, nous avons montré au président des riches qu’il risque de devoir ravaler son arrogance et son mépris. 

Le 22 mars n’était qu’un début 

25 000 cheminots ont manifesté à Paris – soit un sur six –, alors que bien d’autres défilaient en province aux côtés des agents de la fonction publique. Dans tout le pays, ce sont entre 400 000 et 500 000 personnes qui ont participé aux manifestations. Contrairement à ce que souhaiterait le gouvernement, nous sommes loin d’être isolés ! 

La direction de la SNCF a été forcée de reconnaître l’importance de la mobilisation : d’après ses proches chiffres, près de 37,7 % de cheminots grévistes, et 45,7 % à l’exécution. Des dizaines de milliers de salariés grévistes, de toutes les catégories de personnels, alors même que la CGT n’appelait pas centralement à la grève. 

Toutes et tous en grève à partir du 3 avril ! 

La prochaine échéance fixée par les syndicats est le mardi 3 avril. La majorité des directions syndicales ont prévu un calendrier de deux jours de grève tous les cinq jours, sur trois mois. Le gouvernement a engagé l’épreuve de force et veut en faire une démonstration en direction de tous les travailleurs. Dans ce contexte, nous n’avons pas besoin d’étaler notre mouvement dans le temps pour négocier : nous avons besoin de gagner. Les plus anciens se souviennent qu’en 1995, ce sont trois semaines et non pas trois mois qui ont permis de faire reculer Juppé. Organisons un mouvement continu dès le 3 avril, qui montrera notre force au lieu de la diluer comme en 2016. Nous pouvons vaincre, mais à condition que nous mettions nos forces dans la bataille, tous ensemble et en même temps. 

Il nous reste quelques jours pour convaincre nos collègues de rejoindre le mouvement, et de faire des 3 et 4 avril un succès plus grand encore que le 22 mars. Ce sera le meilleur moyen de préparer la suite. 

Sur les rails du « tous ensemble » 

Macron s’en prend aujourd’hui frontalement aux cheminots en espérant, s’il arrive à nous faire plier, affaiblir l’ensemble du monde du travail pour imposer plus facilement les mauvais coups suivants. Mais à l’inverse, notre riposte pourrait entraîner une révolte ouvrière et populaire ! 

Qui plus est, nous ne sommes pas seuls à être attaqués par le gouvernement et le patronat, et nous ne sommes pas seuls non plus à résister ! Les retraités ont été nombreux à manifester le 15 mars. Des centaines de postiers sont en grève depuis plusieurs semaines en Gironde et en Bretagne pour défendre leurs conditions de travail. Les ouvriers de l’usine Ford, près de Bordeaux, ont entamé une lutte pour le maintien de leurs emplois. Après une grève le 23 mars, les salariés d’Air France vont poursuivre leur mobilisation le 30 mars, puis début avril. Ceux de Carrefour sont appelés à une grève générale le 31 mars pour les salaires et contre les suppressions d’emplois. Le mouvement contre la sélection à l’université prend de l’ampleur, et la coordination nationale étudiante appelle à la grève le 3 avril, ainsi que divers syndicats ou assemblées générales de travailleurs dans la santé, les finances publiques, l’éducation, la collecte et le traitement des déchets, etc. 

La bourgeoisie et son gouvernement de millionnaires craignent que les travailleurs s’unissent, comme en témoigne leur volonté de les diviser en faisant passer les cheminots pour des nantis égoïstes. Mais la convergence est à l’ordre du jour. Nos colères et nos luttes peuvent se multiplier et se regrouper en un combat commun, une grève générale, contre les vrais privilégiés, les capitalistes ! Alors, comme en 1995 : « Tous ensemble ! Tous ensemble ! »