Regroupons les luttes postales !
Refusons le licenciement de Gaël Quirante et la répression !
Les postières et les postiers subissent depuis des années des réorganisations incessantes : 100 000 emplois supprimés en 10 ans, La Poste détient le record du « plan social », tout en faisant près d’un milliards d’euros de bénéfices en 2017 !
Mais désormais on nous donne non seulement l’équivalent du travail de 2 ou 3 personnes pour un salaire de misère, mais c’est aussi la pause méridienne, la « sacoche » qui casse les collectifs de travail, les nouveaux services comme « Veiller sur mes parents » qui marchandisent le lien social tissé depuis des années entre les facteurs et la population... en passant par les fermetures de bureaux qui frappent autant les postiers que les usagers.
La destruction de nos métiers, la perte de sens de notre travail, le management à la baguette qui les accompagnent entrent en résonance avec ce que vivent des milliers de salariés en dehors de La Poste... et avec ce que vont vivre dans un futur très proche les cheminots si le gouvernement parvient à faire suivre le même chemin à la SNCF que celui suivi par La Poste depuis son passage en société anonyme.
Ces derniers jours c’est l’acharnement que subit Gaël Quirante qui a attiré les projecteurs sur La Poste. Et avec raison. Si La Poste prend la décision de le licencier à la suite de l’autorisation donnée par la Ministre du travail, elle privera de son emploi un représentant syndical que l’Inspection du Travail a officiellement déclaré comme visé par une discrimination syndicale. Ce serait un grave précédent dans la droite ligne de la répression qui s’abat aujourd’hui contre toutes celles et ceux qui résistent. Qu’ils ou elles soient déléguées syndicales ou non.
Mais s’il y a répression, c’est justement parce qu’il y a des résistances. Les luttes sont en effet nombreuses dans le secteur postal qui ne connaît pas un jour sans préavis de grève. Tous les départements, tous les métiers sont touchés. Des conflits souvent longs et durs… et parfois victorieux, comme fin 2017 à Carhaix ou en Guadeloupe ou en 2015 lors de la grève régionale de Basse-Normandie qui avait fait reculer La Poste sur la méridienne dans de nombreux centres.
Mais la plupart du temps, ces conflits sont fragmentés dans le temps et dans l’espace : en échelonnant le calendrier des réorganisations, La Poste est parvenue jusqu’ici à fractionner nos ripostes.
À l’heure actuelle, une grève reconductible touche simultanément trois départements : le 35 depuis 80 jours, le 33 depuis 17 jours, et le 92 depuis 3 jours. Des conflits qui au fond s’opposent à la même politique, celle du rouleau compresseur postal.
La colère et la volonté de se battre existe dans bien d’autres régions. Nous postières et postiers de tout le territoire, nous pouvons nous saisir du contexte actuel, où plusieurs secteurs du monde du travail, à commencer par les cheminots, peuvent entrer en lutte simultanément. Saisissions-nous de la grève du 3 et du 4 avril pour tenter de partir en grève et de reconduire notre mouvement au même moment… et aux côtés des cheminots, des hospitaliers, des étudiants, des Ford et de bien d’autres.
Ce dont La Poste a peur, c’est quand nous nous regroupons, quand nous nous rencontrons pour tisser des liens de solidarité et de lutte. C’est pourquoi nous appelons tous les postiers et postières, tous les syndicats postaux qui souhaitent engager le « tous ensemble » postal à se rencontrer pour un premier RDV de coordination des luttes postales le 7 avril à Paris. Nous appelons à se saisir de la réunion nationale des résistances contre Macron proposée par le Front Social le 7 avril 2018 à partir de 10h à la Bourse du Travail de Paris pour discuter de comment joindre nos forces et tenter de préparer un mouvement d’ensemble postal.
Adopté par les trois AG départementales des grévistes le 29/03/2018