Depuis des années, les gouvernements successifs de gauche comme de droite ont délibérément laissé la qualité du service public ferroviaire se dégrader pour préparer la privatisation. La dette de la SNCF (50 milliards) est le prétexte mis en avant par le gouvernement pour s’attaquer aux cheminots, alors que la SNCF fait des bénéfices. Mais cette dette n’appartient pas à la SNCF puisqu’elle est le fruit des investissements liés à l’aménagement du territoire, elle doit être purement et simplement annulée ! De l’argent il y en a : l’évasion fiscale, par exemple, représente plus de 50 milliards d’euros chaque année.
Tous les exemples de privatisation du rail montrent que la qualité du service se dégrade davantage. En Allemagne ou en Angleterre, le prix du billet a flambé, les suppressions de train ou les retards s’accumulent, la sécurité est remise en question, les salariés sont précarisés... C’est aussi la même logique capitaliste qui a touché la privatisation rampante de la Poste ou de France Télécom il y a quelques années.
Diviser pour mieux régner
Pour justifier la casse du statut des cheminots, le gouvernement utilise la vieille méthode « diviser pour mieux régner » en expliquant que les cheminots seraient des privilégiés. Comme l’expliquait notre camarade Olivier Besancenot dans l’émission ‘’On n’est pas couché’’ : « Ceux qui gagnent 15 000 € par mois veulent faire croire à ceux qui en gagnent 1200 que ceux qui en gagnent 1500 sont des privilégiés et que c’est à cause d’eux que tout va mal ». Ce que permet le statut, c’est de limiter l’arbitraire patronal en matière d’embauches, de congés, de déroulements de carrières, de sanctions disciplinaires, de droits syndicaux... mais c’est encore trop pour l’Etat et le patronat.
Comment peut on parler de privilégiés lorsque l’on connaît les conditions de travail à la SNCF : horaires décalés, de nuit, problèmes de sommeil, de dos... alors que 8 personnes détiennent autant de richesses que la moitié de l’humanité !
Préparons une mobilisation d’ensemble !
Avec le possible recours aux ordonnances, le gouvernement veut laisser le moins de temps possible à l’organisation de la contestation : il craint qu’une grève reconductible des cheminot-e-s soit le déclencheur d’une mobilisation sociale d’ampleur ! Tout comme pour le passage des ordonnances sur la loi travail, leur objectif est d’aller fort et vite.
Que ce soit dans la fonction publique avec 120 000 suppressions de postes en prévision, dans la jeunesse où la loi Vidal instaure la sélection à l’entrée de la fac, dans la santé ou les conditions de travail ne cessent de se dégrader... Nous subissons tous une même logique : restrictions budgétaires, licenciements et suppressions de poste, aggravation des conditions de travail, stagnation des salaires.
Le jeudi 22 mars est une journée de mobilisation à la SNCF mais aussi de grève dans la fonction publique, la jeunesse et dans certaines entreprises du privé. Ce sera une première étape pour défendre le statut des cheminots comme pour résister face à l’offensive du gouvernement contre l’ensemble du monde du travail et de la jeunesse. Les directions syndicales ont prévu pour l’instant le 22 mars deux manifestations séparées, l’une cheminote et l’autre des fonctionnaires, qui ne se rejoindraient qu’en fin de parcours. Alors que c’est en tapant toutes et tous sur le même clou, en se mobilisant ensemble que les travailleuses et travailleurs ont réussi par le passé à faire reculer la classe dirigeante !
Nous savons tous qu’une seule journée ne sera pas suffisante pour faire reculer le patronat et le gouvernement. Ce serait bien la moindre des choses que l’interfédérale des syndicats de la SNCF du 15 mars appelle clairement à la grève reconductible le plus vite possible. Une grève où les cheminots devront prendre leurs affaires en main par le biais d’AG souveraines.
Aucun secteur ne pourra gagner seul face au gouvernement. Plus que jamais il faut construire un mouvement tous ensemble, une grève massive qui ne s’arrête pas aux « journées carrées » : une grève reconductible qui paralyse le pays. Oui, il faut une grève générale, comme en mai 68, mais qui aille jusqu’au bout, jusqu’à remettre en cause le pouvoir de ceux qui nous dirigent !
Pour gagner, construire une grève majoritaire des cheminots et du monde du travail.