Édito du 14/05/18

Pour gagner contre Macron, 
continuons et amplifions la grève ! 

Vendredi 11 mai, des centaines d'étudiants et d'étudiantes de l'université de Nanterre sont parvenus à bloquer la Maison des examens d'Arcueil et à faire annuler les partiels qui devaient s'y tenir. Alors que la fac de Nanterre est en grève contre la loi Vidal qui vise à instaurer la sélection à l'université, leur direction a tenté d'imposer la tenue des examens en les délocalisant. Il s'agit avant tout d'un moyen de casser la mobilisation en cours en mettant la pression sur les étudiants et étudiantes en les menaçant de perdre leur année s'ils ne passent pas leurs épreuves. Quelques semaines plus tôt, c'est la police qui avait tenté d'arrêter le mouvement en évacuant les bâtiments occupés. C'est ce qu'elle a aussi fait à l'université Paris 1, Tolbiac, à Nancy, Toulouse ou encore à Rennes. 

À Arcueil, la police a répondu au blocage à coups de matraques et de gaz lacrymogènes, tant sur militants et militantes que sur ceux et celles qui étaient venus passer leurs partiels. Pour ces derniers aussi, aller passer des examens dans ces conditions était tout simplement inadmissible. 

Faisons vivre la convergence des luttes ! 

Aux côtés des étudiants et des étudiantes se tenaient des profs, des cheminots et cheminotes, des postiers et postières des Hauts-de-Seine, en grève depuis le 26 mars contre le licenciement de leur délégué syndical Gaël Quirante et contre les suppressions d'emplois dans leur boîte. Ce n'est qu'un exemple de l'unité des jeunes et des salariés de divers secteurs contre ce gouvernement qui nous attaque tous et toutes. 

Les grèves se multiplient, même dans de plus « petits » secteurs. Les travailleurs du musée des Catacombes à Paris sont aussi en lutte pour leurs conditions de travail, tout comme ceux de plusieurs MacDo du quartier de la gare de l'Est à Paris, pour l'augmentation de leurs salaires. Dans plusieurs villes, départements ou régions, les grévistes se rencontrent, se réunissent pour décider d'actions communes, se soutiennent mutuellement comme on l'a vu à Arcueil. 

Sortons des mobilisations isolées 

Le gouvernement maintient qu'il ne bougera ni sur les universités, ni sur la casse du statut de cheminot. S'il se permet une telle fermeté, ce n'est pas seulement parce qu'il compte en finir avec les mouvements sociaux à force de répression. C'est aussi qu'il n'a pas face à lui un mouvement permanent et uni. 

Entre la « journée sans cheminots » du lundi 14 mai, la « marée blanche » des travailleurs et travailleuses de la santé mardi 15, la manifestation de l'Éducation nationale mercredi 16, celle de la fonction publique jeudi 22 et enfin une manifestation plus large samedi 26, donc sans appel à la grève, on ne peut pas dire que toutes nos forces convergent. Pour faire plier les dirigeants, la seule solution serait que, comme au mois de mai 1968, l'ensemble des salariés, du public et du privé, des grandes et des petites boîtes, de toutes les régions, quels que soient leurs statuts, cessent le travail et manifestent pendant plusieurs jours d'affilée. Cette grève générale reconductible bloquerait le pays, paralyserait l'économie et les profits des capitalistes. Face à elle, le gouvernement n'aurait pas d'autre choix que de capituler. 

Ce n'est pas le chemin que prennent aujourd'hui la majorité des directions syndicales, trop frileuses pour lancer un tel affrontement. C'est donc aux travailleurs et aux travailleuses de s'organiser pour construire cette perspective. En organisant des assemblées générales qui décident elles-mêmes des rythmes de la grève, en réunissant des assemblées interprofessionnelles qui déterminent des actions communes, en manifestant tous et toutes ensemble, nous pouvons passer d'une somme de grèves séparées les unes des autres à un mouvement d'ensemble qui fera plier le gouvernement et la classe dominante. 

C'est comme cela que nous construirons notre mai 2018 !