Catacombes de Paris : revendications en sous-sol

Depuis le 3 mai dernier, 100% des agents en charge de la visite des catacombes de Paris sont, avec le soutien de la CGT et de SUD, en grève reconductible. Une grève inédite dans un musée géré par la ville de Paris et où les conditions de travail laissent plus qu’à désirer.

Il faut savoir que les catacombes de Paris, placées sous l’autorité de Paris Musées, tout comme Carnavalet, comptent parmi les sites touristiques les plus fréquentés de la capitale, avec une recette qui peut aller jusqu’à 50 000 euros par jour.

Les salariéEs se plaignent du sous-effectif chronique (ainsi, il peut y avoir jusqu’à cinq heures de queue en été alors qu’un seul agent est à l’entrée) et d’une prime minable de spécificité de deux euros par jour : c’est pourquoi ils revendiquent le doublement de l’effectif et le passage à 200 euros de la prime dite d’ossuaire.

Arrête, c’est ici l’empire de la mort du dialogue social !

Entamées dès le dépôt du préavis, les négociations ont repris le lendemain de la grève mais sont au point mort : la direction met en avant la création d’un nouvel escalier d’accès à l’ossuaire en 2019, censé résoudre l’engorgement et donc une partie des problèmes rencontrés par les agentEs en lutte. Pire encore, elle a fait appel à des volontaires pour les remplacer mais sans succès à ce jour. Au contraire, leurs collègues qui travaillent eux à la crypte archéologie de Notre-Dame se sont mis à leur tour en grève.

Vendredi 11 mai se tenait, sur le piquet de grève situé place Denfert-Rochereau, un rassemblement de soutien qui a compté la participation de SUD Commerce, des unions départementales CGT et Solidaires, du PCF, mais aussi d’étudiants, de cheminots et d’hospitaliers (la médiatisation de leur lutte va aussi bon train). Les grévistes en appellent à Bruno Julliard, adjoint à la mairie de Paris en charge de leur activité. Ce conflit original peut prêter à sourire mais il démontre que, sur fond de conflits cheminot et étudiant, il y a une poussée gréviste dans le pays qu’il ne tient qu’à nous de traduire en mouvement de masse à même de mettre en échec la politique du gouvernement et des patrons.

LD
dans l'hebdo L'Anticapitaliste n° 430 (17/05/18)