Drapeaux dans les salles de classes : aberration et arrogance d’une classe dominante en free-style

Repeindre l’école en bleu-blanc-rouge : voilà la nouvelle cosmétique d’un patriotisme imposé par un amendement soumis en pleine nuit par le député LR Ciotti, bien connu pour ses amitiés avec l'extrême droite. La mesure qui vise à mettre dans chaque classe des drapeaux français et européen, accompagnés de paroles de la Marseillaise a été adoptée... et Blanquer s'en félicite ! 

Une mesure qui vise à imposer les valeurs de la sacro-sainte nation partout mais surtout à des territoires qui sont abandonnés depuis des années. Clairement, les drapeaux ne sont pas pour les beaux quartiers mais pour les autres, ceux qu’ils appellent « la périphérie » pour rappeler que c’est la République qui décide et impose ses lois : on doit l’aimer, la reconnaître ou être sanctionné dans un contexte où le système est de plus en plus décrié. Pourtant c’est cette république qui rejette des millions de personnes, en les empêchant d’accéder aux services publics, en fermant les bureaux de postes, en supprimant des écoles, en imposant sa terreur policière dans de nombreux quartiers. 

Penser qu’imposer un drapeau fera oublier tout cela c’est se leurrer. Mais, cette mesure qui peut paraître finalement cosmétique montre bien le vrai visage et l’arrogance de notre classe dominante. Aujourd’hui c’est ferme ta gueule, pense comme nous ou on t'écrase ! Peu importe que ta vie, ton travail… soient dégradés par eux, détruits par eux. Tu dois accepter que tout cela se fasse au nom de valeurs communes. 

Arrogance mais aussi aberration. Aujourd’hui on imposerait des drapeaux dans toutes les salles de cours alors qu’on supprime des postes, des écoles, des matières… plus que jamais le service public est menacé et de moins en moins accessible. Dans ce contexte ils veulent payer des drapeaux dans chaque salle de classe des 63 600 établissements scolaires. Aberration car souvent ces classes sont délabrées : trous dans le mur, certains sont en train de s'effondrer, parfois il n’y a même pas de papier-toilettes pour les élèves, sans parler d'infirmiers, d'assistants social...