Une semaine après la répression sans précédent de la manifestation du 1er mai, et la tentative de mensonge d’État autour de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, la police s’en est à nouveau donné à cœur-joie, avec de nouvelles étapes franchies dans l’absurdité de la répression. Le 9 mai, ce sont quatre manifestant à Nice, dont un militant du SNES connu sur la ville pour son engagement, qui ont été interpellés, placés en garde à vue, et risquent des poursuites judiciaires, tout cela pour avoir crié des slogans hostiles à la présence du syndicat de police Alliance, lié à l’extrême-droite, dans la manifestation. Samedi dernier, c’est une enseignante parisienne, et son mari, qui ont été arrêtés à la fin de la manifestation des Gilets Jaunes, et placés en garde à vue, pour une pancarte mettant en cause Castaner et Macron.
Après le 9 mai : il faut un plan pour préparer le tous ensemble !
Si le pouvoir lâche sa police en lui laissant quartier libre pour déchaîner toute sa violence, c’est parce qu’il craint plus que jamais l’explosion sociale. Le 9 mai dernier, 250 000 personnes ont encore défilé dans les rues du pays pour combattre la politique du gouvernement, en particulier des enseignants et enseignants, en lutte contre les réformes Blanquer, et des hospitaliers et hospitalières, révoltés par la casse de l’hôpital public. Cependant, on voit bien que, face au déchaînement de répression, face au mépris de classe du gouvernement, face à l’arrogance des patrons, la riposte est bien en-deçà de ce qu’il faudrait. Pour l’instant, après le 9 mai, où seule la fonction publique était appelée à la grève, aucune nouvelle date de mobilisation n’est donnée par les directions syndicales. Or, ce qu’il faudrait, c’est bel et bien y aller, toutes et tous ensemble, au même moment, et s’y mettre aussi longtemps qu’il le faudra pour les faire reculer ! C’est avec cet objectif que des enseignants ont voté la grève reconductible, comme dans le 92 ou à Paris.
Contre tous les politiciens bourgeois : voter pour notre camp, voter Lutte Ouvrière
Car la solution viendra bien de notre mobilisation, sur le terrain qui est le nôtre, celui de notre classe : la grève, les manifestations, les blocages. La solution ne viendra certainement pas des politiciens et politiciennes qui parlent du « peuple », faisant croire que certains patrons seraient plus de notre côté que d’autres, qui désignent comme boucs émissaires les étrangers, les immigrés, et qui prétendent qu’en fermant les frontières nous serions davantage protégés du capital. En cela, l’appel de certains gilets jaunes à « voter tout sauf Macron » est un dangereux échappatoire. 34 listes se présentent aux européennes, un record. Et parmi ces 34 listes, sept sont ouvertement d’extrême-droite ! Autant le dire : ce n’est pas de ce magma que pourra sortir une quelconque solution positive pour les travailleurs et travailleuses, pour les jeunes, pour toutes celles et ceux qui sont exploités, opprimés par cette société capitaliste.
Bien au contraire, tout comme par nos luttes il est nécessaire de nous affirmer en tant que camp social, de la même façon, dans les élections, il est nécessaire d’afficher notre indépendance de classe ! C’est pourquoi le seul bulletin de vote qui pourra en quelque manière remettre en cause la politique du patronat et du gouvernement à sa solde, c’est le bulletin de vote Lutte Ouvrière.
Éditorial du 14/05/19