Le 1er novembre, de nouvelles règles de calcul des droits pour les travailleurs privés d’emploi sont entrées en vigueur. C’est une nouvelle attaque majeure contre l’ensemble de notre classe sociale.
Du chômage à l’exclusion programmée
C’est Pénicaud, la ministre du Travail, qui l’avait elle-même avoué lors d’un lapsus révélateur en septembre dernier, en présentant cette « réforme résolument tournée vers le travail, vers l’emploi, contre le chômage et POUR LA PRÉCARITÉ » ! Alors qu’il « suffisait » de pouvoir justifier d’une activité salariée de 4 mois au cours des 28 derniers mois (pour les moins de 53 ans), il faudra désormais avoir travaillé 6 mois sur les 24 derniers mois, soit 1 jour travaillé sur 4 au lieu de 1 sur 7 depuis 2009. Cette seule mesure va exclure 710 000 personnes de l’assurance chômage, soit 27 % de celles et ceux pour qui des droits auraient été ouverts avant cette réforme. De la case chômage à la case exclusion, le parcours va être de plus en plus rapide, au plus grand bénéfice des patrons qui licencient à tour de bras pour mieux surexploiter ceux qui travaillent encore !
Travailler toutes et tous, et travailler moins longtemps !
C’est quand même un comble de voir autant de salariés exclus du marché du travail et réduits à la misère, alors que dans le même temps, d’autres s’épuisent au travail. Et ce n’est qu’un début, car avec la retraite par points, ce sera encore pire : il faudra travailler de plus en plus vieux, pour au final toucher une pension diminuée.
La semaine dernière, Macron a assuré qu’il n’aura « aucune forme de faiblesse » pour faire passer d’ici l’été la loi instaurant le système de retraites par points. Cette posture de matamore s’explique par un contexte de plus en plus tendu socialement et marqué par un record d’impopularité de sa politique. Ce contexte s’est illustré récemment par des mouvements de colère partis sans préavis à la SNCF, qui ont bloqué de façon significative le trafic ferroviaire pendant plusieurs jours : grève dans le centre de maintenance des TGV de la grande région Ouest, grève des TER en région PACA, bras de fer autour de l’usage du droit de retrait. Depuis l’accident du 16 octobre dans les Ardennes, la colère des cheminots ne retombe pas et on ne peut que leur donner raison, car contrairement à la direction de la SNCF et au gouvernement, ce sont les seuls qui se préoccupent encore de la sécurité et qui refusent les économies criminelles mettant nos vies en danger. Et cela n’arrive pas qu’à la SNCF : c’est la même chose dans les hôpitaux, les services d’urgence, les Ehpad et les usines, notamment celles qui sont classées « à risques », suite à l’incendie de Lubrizol à Rouen.
Nous non plus, nous n’aurons aucune faiblesse à partir du 5 décembre !
Cheminots, hospitaliers, ouvriers, employés, privés d’emploi, jeunes et retraités, nous avons tous les mêmes raisons d’être en colère. Les mêmes raisons de rejeter les mauvais coups des irresponsables qui nous entraînent dans le mur. En faisant massivement grève le 13 septembre, les salariés de la RATP ont fait une démonstration de force collective. Les mouvements récents chez les cheminots ont fait la même démonstration. Si nous le faisons à l’échelle de l’ensemble du monde du travail, nous aurons une force décuplée ! Ne nous laissons plus diviser entre travailleurs selon notre secteur professionnel, notre origine, notre couleur de peau ou encore notre religion. Cette possibilité nous sera donnée à partir du 5 décembre, puisque plusieurs syndicats appellent à une journée de grève interprofessionnelle sur les retraites. Vu le climat de haute tension à la SNCF et à la RATP, le gouvernement a des raisons de craindre que cette journée se transforme en déversoir de toute la colère emmagasinée dans la société, et soit le point de départ d’un mouvement d’ensemble, d’une grève qui dure et se généralise, pour bloquer l’économie du pays. Préparons dès maintenant cette échéance, convainquons nos collègues de travail que le 5, nous devons toutes et tous être en grève et dans la rue. Et nous devons d’ores et déjà nous préparer à continuer autant de temps qu’il faudra pour gagner !
Édito du 05/11/19