Face au virus du capitalisme, opposer nos résistances !

©Hermann Click

Hier la crise sanitaire dans le pays a atteint un nouveau paroxysme : 418 décès dus au coronavirus en 24 heures, 21 000 hospitalisés dont 5000 en réanimation. Et encore ce bilan ne tient pas compte des décès dans les EHPAD, qui se comptent sans doutes par centaines… Il est aujourd’hui clairement établi que les personnels soignants sont obligés de trier qui pourra être soigné et qui sera destiné à une mort certaine.
 

Une crise sanitaire qui est le résultat de décennies d’austérité dans les hôpitaux et les services publics

La crise sanitaire que connait aujourd’hui le pays, comme de nombreux pays européens et dans le monde, est la conséquence de dizaines d’années de mesures d’austérité dans les services publics. 100 000 lits ont été supprimés en 20 ans. Nombre de médecins expliquent qu'il faudrait que des masques soient distribués à la population mais les stocks sont vides : dans les hôpitaux, les personnels n’ont même pas de quoi se protéger ! Quant aux respirateurs, ils sont en nombre largement insuffisants pour permettre de répondre à la crise actuelle.

Pourtant, Macron, qui lui-même reconnaissait que l’hôpital fait partie « des biens et services qui doivent être placés en dehors des lois du marché » le 16 mars 2020, poursuit toujours la même politique d’austérité et de cadeaux aux capitalistes. Alors qu’aucun moyen supplémentaire n’a été débloqué pour les personnels de santé, il a annoncé une aide de 300 milliards d’euros pour les entreprises, ainsi que la suspension de leurs factures d’eau, de gaz et d’électricité !

Les travailleurs et travailleuses, premières victimes de l’épidémie !

Les premières victimes de cette épidémie, ce sont d’abord les travailleurs et travailleuses. Bien évidemment, les personnels hospitaliers, qui sont obligés de travailler sans protection auprès des patients atteints du virus. Ce sont également les enseignants et enseignantes qui sont chargés de garder les enfants de ces personnels : ainsi, plusieurs écoles ont dû être fermées suite à la déclaration de nombreux cas de Coronavirus. Ce sont tous ces travailleurs et toutes ces travailleuses que les capitalistes continuent coûte que coûte à exploiter. Ainsi, dans la grande distribution, deux salariés sont d’ores et déjà décédés à cause du coronavirus. A la RATP également, un agent du dépôt d’Aubervilliers est mort ce week-end du virus. Chez Manpower, un intérimaire travaillant pour Fedex a également perdu la vie. Et comment pourrait-il en être autrement quand ces salariés sont contraints de continuer à travailler dans des entrepôts, des magasins, des usines où les fameux « gestes barrière » ne peuvent tout simplement pas être respectés. Sur le site d’ArcelorMittal à Florange, ce sont ainsi 12 cas de coronavirus qui se sont déclarés en quelques jours, avec des suspicions sur plusieurs autres cas de malades !

Notre camp social cherche à résister

Mais, malgré ces mesures, malgré les provocations du gouvernement, comme Muriel Pénicaud qui fait rouvrir les chantiers de BTP, ou Bruno Lemaire qui exhorte les salariés à se rendre au travail, ces travailleurs et travailleuses cherchent à résister pour se protéger. C’est ainsi que les droits de retrait se sont multipliés : à PSA, à Renault, sur les chantiers navals de Saint-Nazaire… A La Poste, le syndicat Sud PTT revendique au moins 10 000 droits de retrait !

Pour gagner contre le virus du capitalisme, il faut centraliser ces résistances !

Mais pour pouvoir résister à la classe capitaliste et son gouvernement, qui sont unis comme les doigts de la main, il est nécessaire de centraliser ces résistances. Ainsi, à la Poste, une réunion nationale des postiers et postières en lutte a permis de réunir des travailleurs de 15 départements, syndiqués ou non syndiqués, pour discuter des suites à donner à la bagarre pour le droit de retrait. Ce week-end, la coordination nationale interprofessionnelle a également permis de réunir des militants et militantes de différentes régions pour discuter des moyens de résister à la politique de Macron et des capitalistes. Les participants à cette réunion se sont retrouvés sur le fait de dire qu’il était nécessaire que les organisations du mouvement ouvrier se rencontrent et discutent d’une date d'actions communes : droit de retrait, slogans aux fenêtres et pourquoi pas la grève, comme cela a eu lieu en Italie, et également pour appeler à manifester le premier samedi qui suivra la fin du confinement. C’est par la centralisation de ces bagarres qu’il sera possible de remettre en cause la politique criminelle des capitalistes.