Affaire des masques : le capitalisme à visage découvert !

Pénurie de masque, dans un monde où la surproduction domine dans tous les secteurs cela paraît aberrant mais c’est bien la situation dramatique dans laquelle nous sommes. Un drame pour la santé de toutes et tous mais qui illustre magistralement la société dans laquelle nous vivons.

Une production peu profitable pour les capitalistes

Dans la société capitaliste, on ne produit pas selon les besoins cela se saurait. En 2017, 2,2 millions de voitures ont été produites en France et 25 millions au niveau mondiale depuis le 1er janvier de cette année. Des chiffres impressionnants, alors que de nombreuses voitures finissent par s’entasser dans des garages où elles sont stockées. Tout cela a une logique pour le capitalisme : produire un maximum sans augmenter les salaires pour augmenter les profits dégagés.

Par contre, les masques c’est une autre histoire : quel est le marché ? Les hôpitaux, les travaux, (éventuellement les manifestants et manifestantes depuis 2016)… mais cela rapporte peu. En 2018, il était possible de produire 250 millions de masques par an sur le territoire français.
Impossible aujourd'hui.  Pourtant, il y avait des stocks suite aux crises sanitaires précédentes. 1 milliard de masques avaient été entassés dans un entrepôt de région parisienne, mais là aussi les économies ont dicté la logique, avec la fermeture du dépôt et la sous-traitance des stocks. Les hôpitaux devaient les gérer, mais ce même État qui avait fait des économies en fermant l'entrepôt leur a demandé de faire de même, les stocks ont donc fondu peu à peu pour ne plus exister aujourd’hui. 

Tous les services de l’État et les spécialistes connaissaient le risque d'une nouvelle épidémie. Mais les politiques budgétaires n’ont que faire de la santé de toutes et tous : ce qui compte, c’est le bien être du profit. 

Le gouvernement à la rescousse de l’illogisme

Selon Sibeth Ndaye, avoir plus de masques ne servirait à rien... Une bonne excuse pour masquer la pénurie, ou du moins éviter d'avoir à expliquer pourquoi les usines ont été fermées. Une bonne excuse pour éviter de parler de l’austérité et du caractère non essentiel de la vie des soignants et des soignantes.

Aujourd'hui, le gouvernement ne reconnaît pas son erreur, mais il convient qu'il faut relancer la production, au point d’inviter à fabriquer soi-même son masque ! Il faudrait être spécialiste pour savoir le mettre, mais tout le monde pourrait le fabriquer ?

Le capitalisme c’est le Far-West

4 770 % : c’est l’augmentation du prix de la toile nécessaire à la fabrication des masques FFP 2, de 1 300 euros à 62 000 euros la tonne. C’est devenue une réelle ruée vers l’or où les entreprises dégagent un profit monstre, record d’ailleurs pour le secteur. Une ruée vers l’or qui se ressent dans l’attitude des États où la concurrence s’est exacerbé. Il ne s’agit pas juste de taxer les produits ou d'exercer des pressions sur certains producteurs.

Nous assistons maintenant à des vols de stocks de masques, les États-Unis ont négocié un stock destiné à la France sur un tarmac d’aéroport, en liquide ! La France n’est pas en reste : elle a intercepté une livraison à destination de l’Italie sur son territoire en volant une partie du stock, tout en déclarant sa pleine et entière solidarité avec l’Italie... En France, l'État a réquisitionné à l'aide d'un régiment de l'armée les livraisons commandées par les régions Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté !

Tout cela montre le vrai visage de notre société, l'horreur absolu de la loi du profit, qui ignore les conséquences pour la vie de l’entièreté de la population. Plus que jamais, cette société détruit des vies et se montre incapable par sa logique même de répondre aux besoins urgents de toutes et tous.