Une fake news s'est répandue jusqu'en France... Le gouvernement espagnol - dirigé par le "socialiste" Pedro Sánchez, en coalition avec Podemos et Izquiedra unida - aurait interdit les licenciements.
Mais les annonces tonitruantes du gouvernement et de sa ministre du Travail Yolanda Díaz ne correspondent pas vraiment aux dispositions légales publiées au Journal officiel de l'État (BOE).
Les entreprises pourront licencier les travailleurs mais elles devront leur payer une indemnité équivalente à 33 jours de salaire par année de travail, au lieu de 20 jours. Ce qui reste d'ailleurs fort peu. Le gouvernement espagnol a donc légèrement pénalisé les licenciements résultant de la crise du coronavirus pour cause "d'irrecevabilité". Une mesure très timide qui provoquera surtout une impasse juridique dans le cas des licenciements collectifs.
"S'il voulait vraiment interdire ces licenciements, ce que le gouvernement aurait dû faire, c'est les déclarer nuls, puisque la nullité oblige l'entreprise à réintégrer le travailleur", explique Robert Gutiérrez, un expert, selon lequel "le gouvernement a fait beaucoup de propagande avec ce sujet".
Bien entendu ce bluff gouvernemental n'a pas empêché le patronat de contester la mesurette. Ainsi Josep Sánchez Llibre, président de Fomento del Trabajo, a estimé que le gouvernement attaquait "la liberté des affaires" et remettait en cause "l'honneur des employeurs"... Le gouvernement avait pourtant tout fait pour soutenir le patronat en annonçant dès le 12 mars un "plan choc" pour les entreprises : recours au chômage partiel facilité, cadeaux fiscaux, etc.
Les patrons n'en ont jamais assez et savent le rappeler aux gouvernements qui gèrent loyalement le capitalisme.
Pour ne pas payer la crise et pour interdire réellement les licenciements, c'est-à-dire contester le pouvoir de la bourgeoisie sur l'économie, la classe ouvrière ne peut compter que sur ses propres forces, sur ses luttes. "O con la patronal o con la clase obrera: no hay otra manera" ("Soit avec le patronat, soit avec la clase ouvrière : il n'y a pas d'autres voie"), comme le scandent nos camarades espagnols. Sans surprise, le gouvernement Sánchez n'est pas dans notre camp.