Macron et le MEDEF prêts à tout pour relancer l’économie capitaliste !


La messe est dite. Lundi soir, Macron a confirmé la priorité de ce gouvernement : « quand la sécurité des travailleurs et des entrepreneurs est bien garantie, ils doivent pouvoir produire ». La « sécurité » dont parle Macron, on la connaît : ce sont ces milliers de postiers et postières obligés de travailler sans protection, alors que le PDG de la Poste, Wahl, cachait des millions de masques ; ce sont ces trois décès à la RATP, dus au fait que la direction ne met en œuvre aucune mesure sanitaire pour protéger les agents et les usagers… Et en annonçant la réouverture, même progressive, des écoles, collèges et lycées le 11 mai, Macron montre là encore une chose : que sa priorité est que les enseignants et enseignantes gardent les enfants de prolos pour que ces derniers puissent aller se faire exploiter au boulot !
Le discours de Macron a au moins un mérite : montrer que ce gouvernement est le véritable valet du MEDEF. Geoffroy Roux de Bézieux, en effet, dès vendredi dernier, a lancé un appel aux « entrepreneurs qui le peuvent à reprendre dès maintenant leur activité ».
Et en plus, ils voudront nous faire payer leur crise !
Ce dernier a d’ailleurs ajouté : « ll faudra se poser la question des RTT et des congés payés ». Et toute la presse et les médias d’enchaîner à sa suite en posant la question : « faudra-t-il travailler plus après le confinement ? ».
Car après nous avoir envoyé au front, les capitalistes ont l’intention de nous faire payer leur crise ! Cette crise qu’ils ont eux-mêmes provoquée par la politique criminelle qu’ils ont poursuivie : suppression de 100 000 lits supprimés dans les hôpitaux en 20 ans, restriction des crédits pour la recherche médicale (notamment celle sur les coronavirus), dilapidation des stocks de masques, pendant que les patrons cachent ceux qui existent encore, comme à La Poste…
Non contents de vouloir nous faire bosser envers et contre tous pendant cette période, les capitalistes veulent demain détruire définitivement les quelques acquis péniblement gagnés par les luttes de nos anciens ! Dès maintenant, d’ailleurs, le gouvernement a publié ses décret sur « l’état d’urgence sanitaire » qui prévoient de nous faire travailler jusqu’à 60 heures par semaine. Et demain, ce seront les discours larmoyants des patrons pour justifier licenciements par milliers et augmentation de l’exploitation !
Et pourtant, de l’argent, il y en a
Certainement, la crise sanitaire que nous connaissons porte un gros coup à l’économie, puisqu’une partie de la production a été considérablement ralentie. Bruno Lemaire a annoncé, pour justifier de nouvelles attaques contre les travailleurs et les travailleuses, que la France connaîtrait sa « pire récession depuis 1945 ».
Pourtant, de l’argent, cette société en regorge. M. Roux de Bézieux, qui exige que les travailleurs et les travailleuses soient encore plus exploités demain qu’ils ne le sont aujourd’hui, disait lui-même en 2011 dans les colonnes du Parisien : « Oui je suis riche. Aujourd'hui, je gagne 300 000 euros par an à la tête d'un groupe qui emploie un millier de salariés en France. ». En 2000, il avait empoché quelques 40 millions en revendant la société de téléphonie dont il était patron.
Les dividendes du CAC 40 vont atteindre cette année encore de nouveaux records : 54,3 milliards d’euros, soit 5,9 % de plus que l’an dernier. Le groupe Total à lui seul va reverser 1,8 milliard d’euros à ses actionnaires. Et ce sont ces gens-là qui vont venir nous expliquer qu’il faut travailler plus pour rétablir l’économie ?
Contre les attaques qui se préparent : dès maintenant, se regrouper, s’organiser !
Alors non, pour nous, il n’est pas question de payer la crise créée par les capitalistes eux-mêmes ! Les capitalistes discutent dès maintenant des attaques qu’ils vont mettre en place lorsque le confinement sera terminé. Dès maintenant, nous aussi, nous devons discuter, dans nos cadres d’AG, de collectifs, de regroupements… de la riposte à mettre en œuvre contre cette offensive.
Les capitalistes vont user de tous les arguments pour justifier leurs attaques : entreprises en difficulté, nécessité d’augmenter le temps de travail sinon des emplois seront supprimés… Eh bien exigeons une chose simple : la levée du secret des affaires et le contrôle des comptes des entreprises et de ceux qui profitent de notre travail ! Nous verrons alors quelle est réellement la situation des entreprises, où sont allés les richesses que les travailleurs ont produites et où se situe réellement l’argent !
Car c’est bien de cela qu'il s’agit fondamentalement : les capitalistes qui nous exploitent décident de tout, en fonction de leur bénéfice. Pour en finir avec ce pouvoir patronal, la classe ouvrière ne devra compter que sur elle-même et sur ses luttes.