Ne les laissons pas nous faire payer leur crise : ni pendant, ni après le confinement !

Nous voilà entrés dans la 7ème semaine de confinement. Au soir du lundi 27 avril, on décomptait officiellement 23 293 décès. Au moins 208 973 morts, et plus de trois millions de cas à travers le monde. 

En une semaine, le millefeuille s'est épaissi sur les risques majeurs d'une reprise sans filet. Il y a eu l'étude de l'institut Pasteur sur le lycée de Crépy en Valois dans l'Oise qui a constitué un cluster, un vecteur de transmission déterminant dans la propagation de l'épidémie. Il y a eu également l'avis du conseil scientifique rendu au gouvernement le 20 avril avant l'allocution de Macron : maintenir les crèches, les écoles, les collèges, les lycées et les universités fermés jusqu'en septembre car le risque de transmission est important dans les lieux de regroupement. Enfin, L'inquiétude et la colère légitimes restent majeures pour les personnels de l'éducation nationale. Un gouvernement identique avant et pendant le confinement : soumis sans faille aux intérêts des riches et des patrons. Ils se contredisent, se ridiculisent et sèment la confusion. Mais derrière ce grand guignol, il y a une réalité bien orchestrée : pendant que les soignantes et les soignants en sont réduits à se vêtir de sacs poubelle, des milliards sont distribués aux patrons. 

Le mensonge n'est pas que sanitaire ! Pour maintenir le niveau de concurrence, Macron et Philippe l'ont bien compris : cette crise doit être réglée du point de vue des capitalistes, donc sans répit dans la guerre de classes ! S'il y a une immonde pénurie de masques, gel, tests fiables, équipements médicaux, personnels soignants en nombre, s'il y a tant de retard à l'allumage sur la recherche de vaccins et de traitements, ce n'est pas parce que les caisses sont vides mais parce que ce n'est pas la priorité. 

Dès le 14 mars, le gouvernement s'est fixé un objectif : lancer un plan de sauvetage des entreprises par le report des cotisations sociales, des impôts, des factures ; par le chômage partiel remboursé à 100 % pour les entreprises qui le demandent ; par les garanties d’emprunt de l’État pour procurer des liquidités aux entreprises touchées par la crise ; et un fonds de solidarité pour les TPE. 340 milliards d’euros rubis sur l'ongle pour les patrons ! 

Le monde du travail paye déjà la crise sanitaire de sa santé et éponge déjà la crise financière et économique 

Depuis lundi, nous avons appris que le nombre de sans emploi en France a augmenté de 7,1 % en mars, les effectifs relevant de la catégorie A se sont accrus de 246 000 personnes. Le 20 avril, Philippe Petitcolin, directeur général de Safran déclarait déjà : « Nous n’excluons pas de devoir malheureusement licencier dans les mois à venir ». Et le 22 avril, Le Figaro titrait un article « Pourquoi un tsunami de licenciements est inévitable » et d'expliquer que « la purge » serait « d’une violence inédite » et que les licenciements pourraient se chiffrer « en centaines de milliers, si ce n’est en millions ». A Renault Cléon près de Rouen, la direction mise sur une reprise à 30% dès le 11 mai et Les salariés qui ne travailleront pas seront en chômage partiel et continueront de perdre de manière obligatoire 1 journée de congé par semaine de chômage. Partout dans le monde, là où la production s'est maintenue, ou bien a repris, un lourd tribut a été payé par les travailleuses et les travailleurs. Au Maroc, des dizaines de cas ont été enregistrés dans les usines et les grandes surfaces à Casablanca, Tanger, Fès. Et le verdict est sans appel. Les ONG le disent : « ces contaminations massives montrent que les consignes sanitaires ne sont pas tenues »

Refusons de payer leur crise maintenant et le jour d'après pour engraisser encore et encore les capitalistes ! 

Le 1er mai approche et il est bien normal de se demander comment célébrer dans cette situation la journée internationale pour les droits des travailleuses et des travailleurs. Plus que jamais, la conscience de vivre en barbarie semble grandir. Pourtant, c'est l'inquiétude qui prime et la colère qui s'exprime ne se transforme pas encore en détermination à refuser tout net de servir de fusibles pour que les dividendes se maintiennent. Le 1er mai fleuriront mille et une initiatives qui exprimeront des revendications variées et toutes justes : du ras-le-bol du confinement à la rage des violences policières. Des banderoles aux fenêtres à quelques rassemblements brefs pour marquer le coup. Et d'ores et déjà, le 1er mai devra donner l'occasion qu'apparaisse bien plus largement un front de refus d'accepter de reprendre le boulot ou de le poursuivre, dans tous les secteurs, au mépris de nos vies. Oui cette crise sanitaire et sociale devrait amener à une seule conclusion : ce système nous mène dans le mur, Stop ! Le seul plan de déconfinement qui devrait être le nôtre c'est celui qui nous maintient en vie en nous protégeant du virus ET en nous préservant des cadences infernales que le prix à payer de la crise nous imposera ! Travail réorganisé pour la garantie de TOUS les gestes barrière en même temps impliquant la gratuité de masques professionnels pour l'ensemble de la population et lancement d'un calendrier budgétaire et de la recherche pour des traitements et des vaccins dès maintenant !