Ce lundi 11 mai, c’est donc le déconfinement voulu par Macron, Blanquer, Philippe et derrière eux le MEDEF qui a commencé.
Comme cela était prévisible, ce déconfinement est une véritable catastrophe et une bombe à retardement sanitaire. Dès la semaine dernière, d’ailleurs, les premières conséquences de la réouverture des écoles et établissements scolaires s’étaient fait sentir, après qu’un collège de la Vienne ait dû fermer suite à l’apparition de cas COVID après une réunion de pré-rentrée. Le constat dans les écoles ce lundi est d’ailleurs accablant : malgré un protocole sanitaire totalement irréaliste, le gel hydroalcoolique manque partout, ainsi que les masques, le matériel pour marquer la distanciation sociale…
Dans les transports, la situation est évidemment totalement déplorable. Dès lundi matin, les RER et métro de région parisienne étaient bondés de gens devant aller retourner travailler, toute distanciation sociale étant bien sûre impossible à mettre en place.
Quant aux 700000 tests promis par Véran pour le 11 mai, on en est loin : selon une enquête réalisée par France Inter, ce sont en réalité seulement 150 000 tests qui ont été réalisés la semaine du 27 avril au 3 mai, très loin donc de l’objectif affiché par le gouvernement.
La morgue des puissants
Cela n’a pas empêché ce matin ce même Olivier Véran de faire preuve de toute la morgue dont on sait capable ce gouvernement. Interrogé sur RMC à propos du retard de 40 minutes sur la ligne 13 du métro, ayant entraîné une surpopulation des rames incompatible avec toute distanciation sociale, il a répandu : « J’ai vu ça en buvant mon café. C’est vraiment dommage ». Quel mépris pour les milliers de travailleurs et travailleuses obligés de s’entasser dans les trains pour aller travailler !
Dans le même temps, Conseil constitutionnel a validé la loi prorogeant l'état d'urgence sanitaire et organisant le déconfinement, votée par l’Assemblée nationale deux jours avant. Cette loi porte notamment la durée quotidienne maximale de travail à 12 heures, au lieu de 10 heures actuellement ; et la durée hebdomadaire de travail à 60 heures contre 48 heures jusqu’ici.
Et pendant ce temps, ce sont encore 1,3 milliards d’euros qui vont être injectés pour soutenir les grandes chaînes du tourisme, s’ajoutant aux 400 milliards déjà prévus pour aider les entreprises !
Déconfinons nos colères et nos luttes !
Heureusement, face à ces attaques contre notre santé et contre nos droits, les réactions ont commencé à se faire jour. Dès le 11 mai, plusieurs manifestations ont eu lieu en France. A Toulouse, ce sont 600 personnes, personnels hospitaliers et soutiens, qui ont manifesté à l’appel des syndicats CGT et SUD. A Nantes également, 300 personnes se sont rassemblés devant le CHU en soutien aux soignants. A Rouen, Metz et dans de nombreuses villes, des rassemblements ont eu lieu à l’appel de syndicats et de collectifs gilets jaunes.
Dans le secteur de La Poste également, une grève massive a eu lieu sur le centre de Paris XV, pour protester contre les conditions du déconfinement et contre les attaques que tente de mener la direction contre les conditions de travail des facteurs et factrices. Dans l’Éducation nationale, après la fronde des maires annonçant leur refus de rouvrir les écoles, c’est au tour des personnels de se mobiliser et d’entamer des démarches pour faire valoir leur droit de retrait.
Dans nos AG, dans nos réunions, dans les coordinations, c’est bien cela qui va être d’actualité dans les jours à venir : remettre au centre nos bagarres pour défendre notre santé et nos droits.