Le 16 juin, unifions nos colères et nos luttes !

L’argument selon lequel, en France, la police ne serait ni violente, ni raciste, vient un peu plus de s’effriter ce lundi 8 juin. Christophe Castaner, ministre de l’intérieur, vient d’annoncer l’interdiction de la méthode d’interpellation « de l’étranglement », à l’origine notamment de la mort d’Adama Traoré, ainsi que « la suspension systématique » des fonctionnaires de police en cas de « soupçon avéré d’actes ou de propos racistes ». 

Ces annonces font suite à une mobilisation sans précédent qui a rassemblé, mardi 2 juin, plus de 40 000 personnes devant le TGI de Paris, ainsi que dans plusieurs villes, avec des manifestations qui ont rassemblé plus de 24 000 personnes ce samedi 6 juin. Évidemment, ces annonces ne sont que des annonces homéopathiques qui ne régleront en rien le problème des violences policières. 

Pour en finir avec les violences policières et racistes, il faut en finir avec ce système 

Car en effet, comment croire que la police, cette institution qui protège le système capitaliste, pourrait être autre chose qu’une police raciste et violente ? Chaque jour, cette société montre son visage toujours plus violent. Après la crise sanitaire sans précédent du Covid-19, due avant tout aux énormes suppressions de moyens dans le système hospitalier ces dernières années, et qui a révélé aux yeux de toutes et tous les inégalités engendrées par le capitalisme, avec la mort de milliers de salariés de « première ligne », les capitalistes entendent aujourd’hui faire payer cette crise aux travailleurs et travailleuses. Pas un jour ne passe sans l’annonce de nouvelles suppressions d’emplois par centaines et par milliers. Dans l’industrie automobile, ce sont pas moins de 15000 emplois qui vont être supprimés dans le monde par Renault, dont 4600 en France. Dans le secteur du commerce, ce sont 2200 emplois qui sont menacés par les patrons de la Halle aux vêtements… Dans le secteur de la santé, après un court répit durant la crise du Covid-19, les suppressions de lits et de moyens reprennent de plus belle. Dans l’Éducation nationale, les fermetures de classes et suppressions de postes et d’heures de cours se poursuivent…

Unifier nos colères pour faire reculer les capitalistes, le gouvernement et la police à leur solde ! 

Face à toute cette violence qui s’abat sur notre classe, il est plus que jamais nécessaire d’unifier nos colères et nos luttes. Ces derniers jours, en même que le déconfinement économique voulu par le gouvernement, ce sont les rassemblements et les manifestations qui ont repris. Outre les manifestations massives contre les violences policières et racistes, de nombreux rassemblements ont eu lieu devant les hôpitaux, en soutien aux personnels de la santé. Dans les secteurs touchés par les suppressions d’emplois, les grèves et manifestations se sont également multipliées. Aux fonderies du Poitou, à Ingrandes-sur-Vienne, la grève a été massivement suivie. À Maubeuge, une manifestation a rassemblé plusieurs milliers de personnes contre la fermeture du site de Renault. À Choisy-le-Roi également, les salariés se sont mis en grève et des rassemblements ont eu lieu.

Les jeunes ont bien raison de se soulever contre les violences policières et racistes, et nous devons massivement participer à toutes ces manifestations, notamment celles qui auront lieu le samedi 13 juin ! Mais pour pouvoir faire reculer le gouvernement, les capitalistes et leur police, il est nécessaire que ces luttes et ces colères s’unifient. Le 16 juin, l’intersyndicale et les collectifs de la santé appellent à une journée massive de grève et de manifestations. D’ores et déjà, des syndicats d’autres secteurs, comme la CGT Chimie, appellent également à la grève ce jour-là.

En décembre et janvier derniers, le gouvernement avait tremblé lorsque notre classe s’était retrouvée dans l’unité pour faire grève contre la réforme des retraites. Le 16 juin pourrait être une première date pour retrouver cette unité. Toutes et tous en grève le 16 juin.