Depuis le début de la crise du coronavirus, le chômage a augmenté en France de 700 000 personnes et la pauvreté est passée de 8,8 millions à 9,3 millions de personnes. Tout occupé à criminaliser des associations musulmanes qui n'ont aucun rapport avec l'ignoble crime de Conflans-Sainte-Honorine et à reprendre la rhétorique de l'extrême droite contre les « islamo-gauchistes », le gouvernement annonce un pseudo « plan anti-pauvreté » pour un total de 1,8 milliard d'euros... Contre 470 milliards d'aides aux entreprises depuis le début de la crise !
Faux plans, vraie catastrophe
Au programme, 100 000 places supplémentaires dans le « service civique », une manière de masquer le chômage des jeunes... sans créer d'emplois stables ou de places dans l'enseignement supérieur. Et pour les travailleurs et travailleuses privés d'emploi, un renforcement des « parcours emploi compétences »... Mais quelle utilité ont les formations si les entreprises n'embauchent pas ?
Car au contraire, les patrons prennent prétexte de la crise pour licencier à la chaîne. Près de 400 mal-nommés « plans de sauvegarde de l'emploi » (PSE, anciennement « plans sociaux ») sont actuellement annoncés, sans que la direction du Travail (« Direccte ») n'ait le pouvoir de vérifier la validité de leurs motifs économiques. Surtout que depuis la loi, elle aussi très mal-nommée, de « Sécurisation de l'emploi », la justice ne peut plus examiner ce motif... avant que la Direccte n'ait validé le plan ! Le capitalisme n'aime décidément pas la transparence.
Car au contraire, les patrons prennent prétexte de la crise pour licencier à la chaîne. Près de 400 mal-nommés « plans de sauvegarde de l'emploi » (PSE, anciennement « plans sociaux ») sont actuellement annoncés, sans que la direction du Travail (« Direccte ») n'ait le pouvoir de vérifier la validité de leurs motifs économiques. Surtout que depuis la loi, elle aussi très mal-nommée, de « Sécurisation de l'emploi », la justice ne peut plus examiner ce motif... avant que la Direccte n'ait validé le plan ! Le capitalisme n'aime décidément pas la transparence.
Licenciements en chaîne
Il y a pourtant des faits connus : 850 suppressions d'emplois chez Bridgestone, malgré 2,4 milliards d'euros de profits en 2019 ; 1 500 chez Auchan, qui comme toute la grande distribution a vu son chiffre d'affaires augmenter avec le confinement ; 180 chez Cargill, géant mondial de l'agroalimentaire, secteur qui n'est pas plus affecté par la baisse d'activité ; 1 200 chez Nokia, dont les bénéfices grimpent ; 350 chez NextRadioTV (BFMTV et RMC), là encore sans lien évident avec la situation... La crise a bon dos !
Et quand bien même, certes, il existe des secteurs en difficulté, cela rend-il acceptable de mettre sur le carreau des milliers d'hommes et de femmes ? Renault supprime 15 000 emplois dans le monde, donc 5000 en France. Air France en menace entre 8 000 et 10 000, soit près de 20 % de ses effectifs, dont 40 % des emplois de sa filiale Hop !. Dans la société de voyage et tourisme Tui, ce sont deux tiers des emplois, soit 600 sur 900, qui doivent disparaître. Et chaque charrette de licenciement en entraîne d'autre, dans les activités induites et chez les sous-traitants... C'est une catastrophe sociale inacceptable.
Reprenons notre dû
Les salariés doivent exiger et imposer le droit de contrôler les comptes de leurs sociétés, mais aussi ceux des filiales, des autres entreprises de leur secteur... Et c'est l'ensemble des bénéfices des entreprises capitalistes, quelles que soient leurs branches, qui devraient être pris pour sauver les emplois. Que leurs dirigeants choisissent de licencier malgré leurs profits, ou qu'ils soient incapables d'assurer la pérennité de leur activité, toutes les entreprises qui suppriment des emplois devraient être réquisitionnées et mises sous contrôle de la majorité de la population, à commencer par ceux et celles qui les font tourner au quotidien.
Évidemment, de telles mesures n'arriveront pas toutes seules ou par la magie des prochaines élections ! Il faudra les imposer par une lutte sans précédent, non pas boite par boite, mais de toute notre classe, celle des travailleurs et des travailleuses, quelles que soient nos origines, couleurs de peau ou convictions religieuses, contre la minorité capitaliste qui nous exploite.
Dimanche 8 novembre, à l'appel des Tui, aura lieu à Paris une rencontre nationale des boites en lutte contre les licenciements. Cette initiative est un premier pas très important vers cette unification et dans la construction de la contre-attaque, pour en finir avec la misère et le système qui l'engendre !