Notre orientation face à la vague de licenciements et de suppressions d’emplois

Le refus des fermetures de sites et des suppressions de postes est au cœur de la résistance ouvrière, depuis les années 1960 au moins, avec les premières luttes contre les fermetures de mines, et surtout depuis le milieu des années 1970. Les révolutionnaires ont un rôle important à jouer dans cette bagarre et ont une orientation à défendre, pour faire de l’interdiction des licenciements et de la lutte pour le partage du travail entre toutes et tous des revendications centrales, qui posent la question du contrôle ouvrier, seule façon d’en finir vraiment avec le chômage.


1973 : les LIP en lutte contre leurs licenciements


L’année 1973 a été à la fois celle de la première grande crise économique du capitalisme d’après-guerre – qui a brutalement mis la question des licenciements au cœur de l’espace politique – et celle de la lutte des ouvriers et ouvrières de LIP.


Les LIP ont rappelé au patronat que notre classe n’allait pas se laisser faire. Face au projet de fermeture du site (une usine de montres) et de licenciement de 480 salariés, ceux-ci ont décidé d’occuper l’usine et organisé la remise en marche de la production sous le contrôle des travailleurs. Leur slogan : « C’est possible : on fabrique, on vend, on se paie ». Les CRS ont été envoyés par l’État pour déloger les salariés. En réponse, une manifestation de solidarité a rassemblé 100 000 personnes venues de toute la France à Besançon, le 29 septembre 1973. Après plus de 6 mois de lutte, le patronat a fini par reprendre le dessus et, sans entrer dans les détails, l’entreprise LIP a été définitivement liquidée en 1977. 


Malgré tout, cette lutte a montré que se battre pour empêcher les suppressions d’emplois, c’est s’attaquer au cœur du pouvoir patronal. Dire que l’on veut interdire les licenciements nécessite donc un haut degré d’affrontement et ne se fera ni par la loi, ni par des luttes isolées, « boîte par boîte », mais par une lutte d’ensemble.


2020 : plus de 700 000 emplois déjà supprimés en France


Selon des chiffres publiés fin juillet par Eurostat, le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 12,1 % dans la zone euro, et de 11,9 % dans l’Union européenne (UE). La conséquence immédiate pour les travailleurs, c’est la hausse très importante du chômage, « historique » selon les publications spécialisées. En France, d’après les statistiques du ministère du Travail, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A (la plus restrictive) compte 4 150 000 personnes en métropole, soit une hausse de 25 % au second trimestre 2020. Toutes catégories confondues, ce sont plus de 6 millions de personnes qui sont au chômage en France. La hausse du chômage touche plus fortement les plus jeunes : le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A de moins de 25 ans a augmenté de 34 % fin juin 2020. Ces chiffres sont alarmants, alors même que le chômage partiel continue de maintenir artificiellement certains salariés en emploi. Fin juillet, il a été estimé que 10 % des travailleurs de France, d’Allemagne, d’Italie et d’Espagne sont encore dans ces dispositifs. Seulement voilà : comme ces prochains mois, l’activité restera inférieure à son niveau de fin 2019, les faillites vont se multiplier, et une partie des personnes en activité partielle vont glisser vers le chômage. Celui-ci devrait dépasser les 9,5 % en zone euro sur l’ensemble de l’année, d’après la Commission européenne. Mais là encore, le tableau sera très différent selon les pays : il devrait culminer à près de 20 % en Espagne et en Grèce, à 11,8 % en Italie, à 10,1 % en France et à 6 % en Allemagne, en Autriche et aux Pays-Bas. 


En France, plus de 700 000 emplois ont été détruits depuis le début de l’année 2020. Les plus précaires sont les premières victimes des suppressions d’emplois. Au début de la crise, l’intérim s’est effondré, avec une baisse de 40,4 % correspondant à une perte de 320 000 emplois. Mi-2020, l’emploi intérimaire était encore inférieur de 27 % par rapport à son niveau de 2019 (selon l’INSEE). Les non renouvellements de CDD concernent également 48,5 % des suppressions de postes dans les entreprises avant l’été.


En parallèle, les annonces de grands licenciements collectifs se multiplient dans tous les secteurs. Ils représentent une part marginale des suppressions d’emplois mais marquent les esprits, comme récemment avec l’annonce brutale de la fermeture de l’usine Bridgestone dans le Pas-de-Calais, qui va laisser 863 salariés sur le carreau. D’après le ministère du Travail, 394 « plans sociaux » ont été annoncés depuis mars, ce qui représente plus de 57 000 salariés licenciés.


Les suppressions de postes ne sont pas liées au coronavirus à lui seul. La crise sanitaire n’a été qu’un accélérateur d’une crise structurelle qui se préparait à éclater.


Dans l’automobile, par exemple, les dizaines de milliers de suppressions d’emplois annoncées correspondent d’abord à la volonté des capitalistes d’ajuster leurs capacités de production à la stagnation ou à la baisse du marché automobile, et d’augmenter la rentabilité des capitaux investis. Ainsi, chez Renault, les 15 000 suppressions d’emplois envisagées (dont 4 600 en France) sont au cœur du plan de réduction des « coûts » de 2 milliards d’euros qui avait été annoncé par la direction... le 14 février 2020. C’est le syndicat CGT de Lardy qui a démontré que la casse des emplois correspond exactement à ce qu’il manquait à Renault pour augmenter la marge opérationnelle comme promis aux actionnaires.


Les réponses de l’État : mettre l’argent public au service des capitalistes


En France, en juillet 2020, le CAE (groupe d’économistes qui réalise des études dites « indépendantes » pour le Premier ministre) recommandait de baisser de façon significative les taxes sur la production afin de chercher à faire revenir sur le territoire les constructeurs automobiles qui ont délocalisé dans les années 2000 (on se rappelle des luttes des Conti et des Goodyear, notamment). Sans surprise, c’est exactement le choix qui a été réalisé par le nouveau gouvernement de Jean Castex : la réduction des impôts de production est l’une des premières mesures annoncées par le nouveau Premier ministre. Au total, en France, le gouvernement a déjà budgété 350 milliards d’euros d’aide au patronat (contre environ 9 milliards pour la santé et l’aide aux ménages les plus pauvres) : sous forme de financement du chômage partiel, de fonds de renflouement des grandes entreprises, de plans d’aides sectoriels avec des exonérations d’impôts, etc. Ce mécanisme est bien connu : socialisation des pertes, privatisation des profits.


Cela ne suffira ni à sauver les emplois menacés, ni à faire revenir les entreprises qui ont délocalisé, ou alors à quel prix ? Avec quelles conditions de travail pour les salariés ?


Prenons un exemple : le cas de l’usine Smart à Hambach, en Moselle (groupe Daimler). En 1997, l’usine a été lancée pour combattre la désindustrialisation de la Moselle. En 2015, elle a été le théâtre d’un référendum sur l’abandon des 35 heures, où les salariés ont voté à une courte majorité en faveur des 39 heures payées 37, contre une promesse de garantie de l’emploi. Le groupe allemand Daimler veut désormais céder l’usine au plus vite. Alors que des investissements avaient été faits pour produire une voiture électrique, tout est annulé, le site vendu et le repreneur, Ineos, envisagerait la production d’un 4x4 de luxe ultra-polluant en n’employant que 700 salariés sur les 1600 actuels.


Rappelons que l’implantation de l’usine à la fin des années 1990 a été fortement appuyée par des fonds publics : plus de 250 millions de francs, l’équivalent d’une quarantaine de millions d’euros.


On le voit, l’État a beau dépenser sans compter pour maintenir l’emploi à tout prix, quand les capitalistes décident de vendre et de partir, eh bien ils vendent et ils partent. L’État n’a donc fait que remplir le rôle qui est celui d’un État dans un système capitaliste : servir à défendre les intérêts du patronat en mettant ses finances – qui sont les nôtres – au service des propriétaires des moyens de production, sans leur demander de comptes.


Le protectionnisme n’est pas la solution


Les syndicats se sont rapidement fait piéger dans une discussion sur le projet industriel pour le site ou sur le sérieux du repreneur. Ils ont accepté de parlementer pour que le plus possible de salariés soient repris, sans avoir posé les bases de la discussion : l’interdiction des licenciements, le contrôle ouvrier sur la production, et sans discuter des moyens d’imposer ces mots d’ordre.


Une banderole syndicale a ainsi pu porter le slogan « Smart, c’est chez moi, à Hambach » (par opposition à la délocalisation en Chine). Dans ce cadre, le mot d’ordre « sauvons nos emplois » prend un sens bien différent : préserver l’industrie, c’est-à-dire ? Préserver les profits des capitalistes ? En continuant à les subventionner avec de l’argent public ? En continuant à accepter le chantage à l’emploi avec la hausse du temps de travail sans hausse de salaire ? On imagine bien que ce n’est pas cela que la CGT Smart avait en tête, mais il n’empêche que le « sauvetage des emplois » par le « sauvetage de l’industrie » n’est pas une perspective mettant en avant la nécessité d’un rapport de force élevé avec des incursions dans la propriété privée. Ce mot d’ordre entretient le flou et berce d’illusions les salariés.


Les directions des organisations syndicales et les chefs de partis comme la France Insoumise ou le PCF ont pris la fâcheuse habitude d’expliquer aux patrons comment et où il faudrait investir, dans l’intérêt bien compris de la « nation » ou de l’« entreprise » (« les investissements d’aujourd’hui sont les emplois de demain », « produire en France », etc.) ; ils se gardent bien de remettre en cause le droit des patrons à décider de nos vies, ou alors ils en appellent à l’État pour suppléer aux carences capitalistes… comme si celui-ci n’était pas au service des capitalistes ! Pourtant, aucun « patriotisme » d’entreprise ou de production (produire français, consommer français... et pourquoi pas travailler français ?) ne permettra aux exploités d’en finir avec la loi du profit. Aucune nationalisation effectuée par un gouvernement bourgeois – et qui plus est, avec indemnités de rachat versées aux actionnaires – ne pourra jamais résoudre le problème du chômage de façon radicale et définitive ! 


On ne parviendra pas à lutter contre les licenciements boîte par boîte


L’exemple des luttes de ces derniers mois sur les différents sites Renault de France est intéressant. Alors que le confinement venait à peine de se terminer, les travailleurs de Renault ont mis une pression importante pour empêcher la direction d’avoir les mains totalement libres pour casser l’emploi. Et des reculs ont été imposés :


  • aux fonderies de Bretagne (ex-SBFM, une usine avec une longue tradition de luttes), dès les fuites sur la fermeture du site, les salariés ont décidé la grève avec occupation ; finalement le site ne sera pas vendu par Renault ;

  • à Maubeuge, dès l’annonce du transfert de la production à Douai, une grève et une manifestation de milliers de personnes – salariés, population, élus – ont fait reculer la direction.


Mais les concessions accordées par Renault grâce à la mobilisation ne sont que très provisoires. Et pour l’instant, les grèves n’ont eu lieu que site par site : le 25 mai pour les Fonderies, le 29 mai à Maubeuge, le 2 juin à Choisy-le-Roi (la fermeture est prévue en 2022), le 17 juin à Flins, etc.


Si ces manifestations de résistance ont été de bonne augure et indispensables pour commencer à construire le rapport de force, elles ne suffiront pas pour briser l’offensive patronale.


Construire une mobilisation nationale


Ce que met à l’ordre du jour cette destruction massive d’emplois qui va frapper très violemment tous les secteurs d’activité, c’est la nécessité de construire une mobilisation nationale – et internationale – qui se fixe pour objectifs :


• l’interdiction de tous les licenciements et de toutes les suppressions d’emplois, y compris celles des intérimaires, CDD et prestataires qui paient au prix fort la crise actuelle ;

• le partage du travail disponible entre tous, par la réduction massive du temps de travail, sans réduction de salaire, sans intensification du travail, et cela autant que nécessaire pour parvenir à l’éradication du chômage. 


L’exemple des LU-Danone


Au printemps 2001, les salariés en lutte du groupe LU-Danone ont été à l’initiative d’une tentative d’envergure nationale visant à faire converger les luttes contre les licenciements. En 2001, les annonces de licenciements et de fermetures de sites se multipliaient. Chacun dans leurs coins, les salariés des usines concernées se sont mis en grève, ont manifesté, sont montés à Paris ou même à Londres (Marks & Spencer).



Dans ce contexte, les salariés en lutte chez LU ont pris le dessus médiatiquement, quand un délégué a remis en place Jospin devant les caméras. Le plan de licenciement chez Danone soulevait d’autant plus l’indignation que l’entreprise faisait des profits records. C’est de ce mouvement de lutte qu’est venue la dénonciation par le PCF des « licenciements boursiers » dans les entreprises qui font des profits.


D’ailleurs le PCF, très implanté à Calais où un site était menacé de fermeture, a mis toutes ses forces dans la bataille et organisé une grande manifestation à Calais le 21 avril. Les LU de Ris-Orangis ont été nombreux à y participer. Malgré l’absence très remarquée des directions syndicales (au prétexte de ne pas se placer sous la coupe des « politiques »), le succès de la manifestation des LU à Calais a fait naître une idée : un appel pour une manifestation nationale unitaire contre les licenciements.


À l’initiative de l’intersyndicale de l’usine LU de Ris-Orangis, une AG de préparation a eu lieu à Paris, puis la date a été décidée. Le 9 juin 2001, 20 000 personnes ont défilé à Paris. En tête de cortège, il y avait 4 000 ouvrières et ouvriers d’une trentaine d’entreprises sous le coup d’un plan de licenciement.


Les organisations politiques étaient là également : LO, la LCR, des associations comme AC ! (Agir ensemble contre le chômage !) et, à nouveau, une présence significative du PCF… mais pas des confédérations syndicales, dont celle de la CGT, la grande absente !


Et la face cachée – mais non moins importante – de la manifestation, cela a été la multitude de liens que sa préparation a exigés et permis. La sensibilité d’extrême gauche d’une partie de l’équipe intersyndicale de LU Ris-Orangis n’a pas été pour rien dans les choix faits et approuvés par les travailleurs de l’entreprise. Tout d’abord, il s’est agi de pointer clairement du doigt non seulement les patrons, mais aussi le gouvernement. Les LU ont également tenu à mettre en avant une mesure radicale : l’interdiction des licenciements. Ils ont affirmé leur volonté de rassembler tous les travailleurs et toutes les organisations syndicales et ouvrières, dont les organisations politiques.

En même temps, le PCF a développé une stratégie à double face : dans le mouvement social et dans le gouvernement. Parallèlement à sa participation aux manifestations, il a voté la loi Guigou dite de « modernisation sociale », laquelle n’allait pas empêcher un seul licenciement. Au mieux, les amendements du PCF allongeaient les délais de consultation des comités d’entreprise. Mais le patron gardait son droit souverain de licencier, Guigou le disait et le répétait. Pourtant le PCF s’est satisfait de son vote pour cette loi et n’a pas été pressé de renouveler les mobilisations. 


Quand les travailleurs ont voulu donné suite à la manifestation du 9 juin, en se réunissant une nouvelle fois en septembre à la Bourse du travail de Paris, ce positionnement du PCF a contribué à faire que les possibilités de mobilisation étaient moins évidentes. Et le « tous ensemble » n’a pas pris.


Surtout, le vrai échec de la tentative a été l’incapacité à ébranler les principales confédérations syndicales, en particulier la CGT. 


Cette manifestation de 20 000 personnes a été néanmoins significative. Cette idée du « tous ensemble » pour l’objectif très concret et réaliste d’interdiction des licenciements sous peine de mesures coercitives contre le patronat, faisait le lien entre les manifestants.


Pour en finir vraiment avec le chômage : interdiction des licenciements et contrôle ouvrier


Pour avancer dans la construction de cet indispensable mouvement à l’échelle nationale, il est évidemment indispensable d’engager ou de poursuivre la construction de la mobilisation au niveau des entreprises, voire des établissements frappés par les suppressions d’emplois. Mais simultanément, il importe de prendre aussi des initiatives pour coordonner les équipes syndicales et militantes acculées aux mêmes plans patronaux – quel que soit le secteur d’activité touché auquel elles appartiennent –, en le faisant au niveau des localités, des régions et du pays entier, en saisissant chaque fois que l’occasion se présente la possibilité de prendre appui sur toute entreprise en capacité d’être une force d’impulsion et d’entraînement pour ce mouvement. Et dans cette perspective, une seule manifestation ne suffira bien sûr pas.


Le slogan « interdiction des licenciements » suppose un certain degré de conscience et de combativité parmi les travailleurs mobilisés contre la perte de leur emploi, et il surgit généralement lorsque des militants anticapitalistes, révolutionnaires, le défendent à la fois comme une mesure d’agitation, de propagande, mais aussi comme une contrainte que pourra imposer notre classe aux patrons dans le cadre de mesures transitoires.


L’établissement d’un tel rapport de forces nécessite un travail préalable et patient de conviction, d’abord auprès des salariés directement menacés, mais plus généralement auprès de l’ensemble des travailleurs, pour combattre l’idée selon laquelle le chômage serait normal et les licenciements inévitables. 


On l’a vu avec les exemples cités plus haut, les mots d’ordre d’interdiction des licenciements, de répartition du travail entre toutes et tous, de réduction massive du temps de travail à 32 heures hebdomadaires sans baisse de salaire, de levée du secret commercial, d’expropriation sans indemnités ni rachat des entreprises qui licencient, de réquisition sous contrôle ouvrier, voire d’expropriation sans indemnités ni rachat de secteurs-clés de l’économie, sont des mots d’ordre encore très minoritaires dans le monde ouvrier. Nous ne devons cesser de chercher à populariser de telles revendications transitoires, car ce ne sont pas les directions syndicales et politiques réformistes qui le feront à notre place, elles qui privilégient le « protectionnisme de gauche » et la réindustrialisation.


Reprenons l’exemple de Smart : le groupe Daimler fait des profits, avec un bénéfice opérationnel de plus de 4 milliards d’euros en 2019. Mais si le groupe prétend avoir des difficultés et vouloir délocaliser en Chine, c’est parce que son bénéfice net annuel n’est pas assez important et, surtout, il est en chute libre après le scandale des moteurs diesel truqués. Alors ce groupe, qui a profité de l’argent public et trompé ses clients en vendant sciemment des véhicules ne respectant pas les normes environnementales, pourrait licencier en France sans avoir de comptes à rendre ? Et ce sont les salariés qui paieraient les conséquences des amendes pour les moteurs truqués ?


Imposer la levée du secret commercial et le contrôle ouvrier sur l’entreprise, cela permettrait de montrer que Daimler n’est pas en faillite, et cela dévoilerait les escroqueries auxquelles se livrent les capitalistes.


Pour le maintien intégral de l’emploi chez Smart comme ailleurs, c’est aux actionnaires d’assumer ! Et s’ils refusent, alors il faudra imposer l’expropriation du groupe, sans indemnités ni rachat, sous contrôle des travailleurs et de la population. Et sans rien attendre des politiciens bourgeois ! 


Cette voie du contrôle ouvrier suppose que les travailleurs engagent l’affrontement avec les patrons, par la grève, l’occupation des entreprises et la mise en place de formes d’auto-organisation suffisamment développées, à une échelle locale (comités d’usine) et, si c’est possible, à une échelle plus large (coordinations de comités d’usines), puis à une échelle internationale.


Dans cette période où le patronat a le dessus dans le rapport de force global entre les classes, l’enjeu est énorme et le rôle des révolutionnaires est de proposer à toutes celles et à tous ceux qui veulent se battre de se regrouper et de prendre des initiatives de lutte.


Camille Decaux