De Saint-Denis à Paris : mobilisation dans les collectivités territoriales

                                                                                                                                Rassemblement du 17 novembre 2020 devant le Conseil de Paris

Le vote de la loi de transformation de la fonction publique (LTFP) est passé plutôt inaperçu en août 2019. Pourtant, elle est le pendant dans le public de la loi Travail, qui avait engendré une mobilisation massive de plusieurs mois en 2016. 

Un certain nombre d'articles de cette réforme de la fonction publique ont une application différée, permettant aux collectivités locales de les mettre en œuvre progressivement après de prétendues négociations. 

Le calendrier d'application de certaines des mesures, notamment celles relatives au temps de travail, s'étale sur l'année 2021. Les conséquences ne sont pas anodines : perte de 8 jours de congés, remise en cause de l’accord RTT, recul sur le droit de grève dans plusieurs secteurs (petite enfance, voirie, …), fusion des CT et CHSCT, affirmation des primes au mérite, facilitation du recours au CDD, destruction du statut de fonctionnaire et privatisations des services publics… Tout un programme qui promet de faire trinquer sévèrement les travailleurs, les travailleuses et les usagers des services publics. 

Vers un mouvement unitaire ? 

Mais depuis la rentrée, ces attaques provoquent des reactions. Ainsi, une grève reconductible des agents communaux de Saint-Denis (93) se poursuit depuis le mois d'octobre et montre la nécessité d'un mouvement d'ensemble. À Paris, la CGT appelait à un rassemblement le mardi 17 novembre devant le Conseil de Paris. Environ 300 salariés de la Ville se sont retrouvés pour signifier leur détermination à empêcher Hidalgo et son équipe de mettre en œuvre cette loi de casse sociale. Ce rassemblement interprofessionnel a réuni des travailleuses et travailleurs des espaces verts, de la santé, du social, des musées etc… et une forte représentation du personnel du nettoiement (éboueurs et égoutiers). Ces derniers en ont d’ailleurs profité pour occuper les locaux de leur direction avec le soutien de grévistes d’autres secteurs. Ils y ont resté deux jours, pour stopper le projet de privatisation de leurs missions. L'occupation du toit a permis d'ouvrir des négociations. 

On a pu aussi noter la présence remarquée d’une délégation de l’intersyndicale de Saint-Denis permettant de donner confiance aux agents grâce aux liens qui commencent à se tisser entre les foyers de résistance et de lutte. En effet, les calendriers d'application de la LTFP dans les différentes collectivités territoriales vont se chevaucher. La convergence des agents des différents territoires représenterait alors une vraie force de frappe. 

C'est pourquoi nous ne pouvons que souhaiter que ce rassemblement marque le début d’une mobilisation unitaire d’ampleur à même de créer un vrai rapport de forces. Cela nécessite de continuer le travail d’information auprès des salariés, d’organiser des assemblées générales prévoyant des actions, des journées de mobilisation. Le 2 novembre les agents des Catacombes de Paris  ont lancé un appel clair : il faut une grève reconductible dès que possible, seule capable de faire passer l’envie aux dirigeants  de détruire les acquis sociaux des travailleuses et travailleurs et les biens collectifs que sont les services publics. 

                                                                                                                                Correspondant.e.s