Près de 500 000 personnes ont manifesté le week-end dernier partout en France contre cette loi de prétendue « Sécurité globale ». A Paris c’était un vrai raz-de-marée. Partout des foules compactes et déterminées, avec beaucoup de jeunes, criant leur colère contre les flics, le racisme d’Etat et ce gouvernement décidément bien plus occupé à écraser nos libertés et à réprimer celles et ceux qui manifestent qu’à nous protéger de la misère, de la précarité et de la pandémie de Covid-19.
Que fait la police ? Ça crève les yeux !
En quelques jours, le trop-plein d’images montrant la violence et le racisme débridés des flics ont donné encore plus raison et envie de sortir massivement dans la rue à toutes celles et ceux qui ne veulent pas que soit interdit de filmer et diffuser ce genre d’images, tellement récurrentes. Il y a eu d’abord lundi dernier les images de flics tabassant de jeunes migrants réfugiés et leur volant leurs tentes place de la République à Paris. Puis, jeudi, celles provenant de la vidéosurveillance du studio d’enregistrement de Michel Zecler, producteur de musique qui se fait longuement passer à tabac parce qu’il est noir. Quinze minutes de coups et d’insultes racistes. Puis on voit le studio pris d’assaut à coups de grenade lacrymogène, grâce à des voisins qui ont filmé toute la scène. Face aux mensonges éhontés des policiers sur le déroulement des événements, heureusement qu’il y avait des images !
Le racisme d’Etat et les lois sécuritaires vont de pair
C’est pour cela que le gouvernement veut les interdire ! Car ce sont les images qui cristallisent la révolte, comme aux États-Unis avec la vidéo insoutenable de la mort de George Floyd. Ces violences policières n’ont aucun caractère d’exception ou de « bavures ». Elles sont habituelles. On les connaît dans les quartiers populaires, comme le rappelle l’affaire Théo qui va être jugée prochainement. On les a vécues aussi lors des luttes contre la loi Travail sous Hollande et Valls en 2016, dans les rangs ou aux côtés des Gilets jaunes au cours de l’année 2018, en 2019 contre la réforme de nos retraites. Cela fait quelques années que les mobilisations s’enchaînent et que le gouvernement y répond par une répression accrue, dont les moyens militaires et légaux se perfectionnent : LBD, grenades lacrymogènes, violences policières, auxquelles s’ajoutent lois, décrets ou règlements plus ou moins légaux destinés à nous dissuader d’aller manifester notre colère et nos exigences. Ce n’est pas seulement l’article 24 qu’il faut dégager mais c’est toute la loi « Sécurité Globale » ! On ne veut pas non plus de drones au-dessus de nos têtes quand on manifeste, on ne veut pas des dispositifs de « reconnaissance faciale » employés pour nous ficher lors des rassemblements.
Amplifions la mobilisation jusqu'au retrait de la loi !
Face à la crise sanitaire actuelle, sa gestion catastrophique, le manque de moyens dans les hôpitaux, les
salaires amputés, les précaires licenciés, la situation sociale va continuer à se tendre. Les licenciements
massifs qui sont annoncés tous les jours sont le signe d’une terrible montée du chômage et d’une baisse drastique de notre niveau de vie. « On ira jusqu’au retrait », scandaient ce week-end les manifestants. Retrait de l’article 24, retrait de la loi toute entière, retrait du ministre de l’Intérieur et d’autres... et retrait de leur sale politique, qui consiste à faire payer la crise aux plus pauvres ! Il faut amplifier la mobilisation et descendre de nouveau en masse dans les rues samedi 5 décembre. C'est une journée qui sera aussi jalonnée par de nombreuses manifestations contre le chômage et la précarité. Il faut globaliser nos colères, faire front dans la rue toutes et tous ensemble, et préparer un nouveau mouvement de grèves et de blocage de l'économie car c'est toute la politique anti-sociale de ce gouvernement qu'il faut stopper.