Contre l’offensive patronale : unifier nos luttes et nos bagarres !

                                                                                                                            Crédit Photo : Hermann Click

Dans tout le pays, les plans de licenciements se succèdent et se multiplient. Chez Renault, ce sont ainsi 297 suppressions d’emplois qui ont été annoncées le 29 mars. Le groupe AccorInvest, lui, prévoit plus de 700 licenciements. Cela sans compter les licenciements chez Cargill, Sanofi, AirFrance-KLM, Thalès, Derichebourg ; les Fonderies du Poituou… La justice bourgeoise, de son côté, a confirmé le licenciement de 600 salariés de l’entreprise TUI. Et pourtant, selon beaucoup d’économistes bourgeois, la plus grande vague de faillites d’entreprises n’est pas encore arrivée. Selon l’Observatoire Français des Conjonctures Economiques, ce sont 200 000 emplois qui risquent d’être détruits courant 2021. Cela sans compter la fin des contrats aidés, le non-renouvellement des CDD… Au total, entre 600 et 700 000 personnes pourraient se retrouver sans emplois. 

Les capitalistes veulent faire payer la crise aux travailleurs et travailleuses

Tous ces salariés, si ces licenciements sont confirmés, iront grossir les rangs déjà fournis des chômeurs et chômeuses, privés de boulot par les capitalistes, alors même que pour ceux qui en ont un, ce sont les cadences infernales et des conditions de travail dégradées. Selon la dernière édition du baromètre SNC-Comisis-OpinionWay du 8 avril, 35 % des 18-24 ans sont aujourd’hui en recherche d’emploi (+ 5 points par rapport à l’an dernier) et 15 % des 25-29 ans (+ 8 points). 19 % des chômeurs ont vu leur santé se dégrader au cours de la crise sanitaire contre 13 % pour les personnes en emploi, d’après la quatrième édition du baromètre SNC. 59 % des demandeurs d’emploi et des personnes en emploi souffrent du stress et de l’anxiété ; 46 % des demandeurs d’emploi sont touchés par la dépression ; et 36 % d’entre eux souffrent de troubles alimentaires. 

Et c’est pendant ce temps-là que le gouvernement  prétend encore « réformer » l’assurance chômage, c’est-à-dire réduire encore les droits des travailleurs privés d’emploi ! Car cette réforme prévoit une basse de 22% des allocations pour 4 allocataires sur 10, soit 850 000 personnes. Cette réforme vise bien entendu à amortir pour l’Etat le coût des licenciements prévus par les capitalistes. Lutter contre cette réforme et lutter contre les licenciements, ces deux bagarres sont donc indissolublement liées ! C’est pour il est important d’être mobilisés le 23 avril prochain, journée de mobilisation contre la réforme de l’assurance chômage ! 

Unir les bagarres contre les capitalistes pour en finir avec le chômage et les licenciements ! 

Face à l’offensive patronale, les travailleurs et travailleuses tente de résister. Le 23 mars, c’était les salariés de Cargill qui se rassemblaient à Douai contre les licenciements prévus dans l’entreprise. Le 8 avril, c’était au tour des salariés de Renault de se réunir devant le siège du groupe à Boulogne-Billancourt. Toutes ces bagarres locales s’ajoutent à la mobilisation en cours dans le milieu de la culture contre la réforme de l’assurance chômage qui va particulièrement toucher les intermittents et intermittentes du spectacle. 

Cependant, toutes ces bagarres demeurent fragmentées et éclatées. Face aux agressions patronales, les directions syndicales ne proposent aucun plan sérieux pour organiser la contre-attaque. 

Pour parer à cette absence de plan de mobilisation, une réunion nationale s’est tenue le samedi 10 avril, avec des salariés des secteurs en lutte, des militants et militantes des organisations syndicales et politiques, à l’initiative des salariés de TUI, qui avaient déjà été à l’origine d’une première manifestation nationale contre les licenciements le 23 janvier dernier. Ces salariés, militants et militantes, représentants de boîtes et secteurs en lutte, appellent à une nouvelle manifestation nationale le 12 juin prochain. Car c’est en effet seulement en unifiant nos luttes et nos bagarres que nous pourrons faire reculer les capitalistes et le gouvernement à son service.