Lundi 7 juin, un blogueur d'extrême droite, « Papacito » s'est lâché de manière totalement décomplexée et abjecte contre Jean-Luc Mélenchon et les militants de la France Insoumise, en appelant au meurtre contre eux, avec une vidéo très explicite, simulant une exécution sommaire. Ce « youtoubeur » (Ugo Gil Jimenez de son vrai nom) qui affiche un peu plus de 100 000 abonnés à sa chaîne YouTube, raciste et misogyne, propage sous le couvert « d’humour des idées sexistes et d’extrême droite.
Ces déversements de haine de la part de l'extrême droite résonnent particulièrement cinq ans après l'assassinat de Clément Méric, en plein Paris, par deux fachos, qui ont été condamnés en appel en fin de semaine dernière à 8 et 5 ans de prison. Le Rassemblement National a beau faire un peu de ménage dans certains de ses candidats aux élections du mois de juin, il ne faut jamais oublier que derrière ou aux côtés de la principale officine de l'extrême droite qui se prétend « respectable » avancent des myriades de groupuscules ou d'individus prêts à défiler le bras tendu et à faire le coup de poing contre des militants ouvriers ou des travailleurs immigrés.
A bas l'extrême droite et tous ceux qui chassent sur ses terres !
Il faut combattre pied à pied les préjugés racistes, sexistes et xénophobes que le RN véhicule, mais également dénoncer l’illusion que ce parti lié à des intérêts bourgeois pourrait freiner la régression sociale généralisée. Il se prétend « anti-système » mais applaudit la pire des institutions de la République, à savoir son armée et ses généraux lorsqu’ils se prétendent candidats à rétablir l’ordre par un putsch dans le pays.
Macron et ses alliés possibles, de gauche et de droite, se présentent comme un rempart face au RN. C’est pourtant eux qui ont depuis des années fait monter l’odieuse surenchère raciste et sécuritaire, pour capter des voix et aussi servir les intérêts des patrons qui aiment la division des travailleurs entre eux. Aucune combinaison politicienne de « gauche », aucun replâtrage institutionnel de « gauche » ne sera un barrage contre l'extrême droite. Au pouvoir, « la gauche » (si le terme a encore un sens) a mené la même politique que Macron, qui en est lui-même issu.
Le NPA appelle, avec plein d'autres organisations syndicales et politiques, à manifester partout en France ce samedi 12 juin pour la défense de nos libertés et contre l'extrême droite. Pour nous il s'agira aussi de dénoncer les politiques anti-sociales gouvernementales et patronales qui font le lit de l'extrême droite. Ce sera l'occasion aussi de dénoncer les pratiques de l'Etat policier et l'arsenal de lois sécuritaires. Les flics ne sont pas les «défenseurs de la République » mais les gardiens de l'ordre établi et des profits de la bourgeoisie ! C'est la police qui mutile les manifestants avec les LBD, la police qui a violenté Théo, Zyed, Bouna et Adama, c'est la police qui traque et expulse les migrants.
Du travail pour toutes et tous, des augmentations de salaires, la fin de la précarité... voilà les solutions contre l'extrême droite !
L’extrême droite, l'ennemie mortelle du monde du travail et de la jeunesse, ne se combat pas dans les urnes mais par l’unité de tous les travailleurs et les travailleuses dans les luttes, avec ou sans papiers, par-delà les statuts et les nationalités. Le chômage, la précarité, les bas salaires, la misère, le désespoir social permettent à l'extrême droite de faire sa pelote, et aux autres politiciens de surenchérir sur elle pour en faire autant.
Ce cercle vicieux pourra être brisé par la lutte pour l’interdiction des licenciements et le partage du travail entre toutes et tous sans perte de salaire. Ce genre de mesures ne pourra être imposé que par un rapport de force entraînant l’ensemble des travailleurs – et toutes les couches populaires condamnées à la précarité. C'est pour cela qu'il faudra qu'on soit très nombreux et nombreuses à manifester le 19 juin à Paris, du Medef à Matignon, aux côtés de celles et ceux qui se mobilisent de manière coordonnée depuis plusieurs mois à l'initiative des salariés de l'entreprise TUI (frappée par un plan de suppressions d'emplois massifs). Car il est temps de reprendre l'offensive ! Cette manifestation, organisée par des syndicats d'entreprises, des syndicats CGT, Sud, Solidaires, des fédérations, des fronts de lutte, des organisations politiques comme le NPA, la LFI, sera une occasion majeure pour regrouper celles et ceux qui veulent remettre au centre la nécessité du mouvement d'ensemble et de la grève interprofessionnelle.