Depuis le 15 novembre en Guadeloupe les soignantes et soignants non vaccinés sont suspendus
Depuis le mois de juillet, près de trente organisations syndicales et politiques réunies dans le front de lutte LKP (Liyannaj Kont Pwofitasyon : Unité contre l'exploitation ou Collectif contre l’exploitation outrancière) appellent à manifester contre cette mesure. Elles ont été rejointes début août par une partie des pompiers et c’est ensemble que, lundi dernier, ils appelaient à la grève générale reconductible. Les personnels de santé et les pompiers sont rejoints par les enseignants le mardi 16 novembre, les travailleuses et travailleurs de l’hôtellerie se disent solidaires, des barrages routiers sont érigés. L’autoritarisme et l’atteinte au droit au travail de l’obligation vaccinale ont déclenché un nouveau sursaut de colère dans cette colonie où s’ancre la misère. Et ce d’autant que les mensonges d’État sur le chlordécone et ses conséquences sur la santé contribuent largement à la défiance envers les solutions publiques pour lutter contre le Covid-19 dont le vaccin.
En plus de la revendication-phare de réintégration de tous les salariés suspendus, c’est autour de la possibilité de vivre dignement et décemment de son travail, de pouvoir compter sur des services. Le LKP a lié cette nouvelle attaque contre les travailleurs sous couvert de santé publique, à la politique antisociale globale du gouvernement n’hésitant pas à utiliser la seule arme que possède notre camp social : la grève !
L’État policier et colonial en marche !
Après sept jours de révolte, de manifestations, de blocages, de barrages et de grèves et alors que la plate-forme revendicative est connue depuis le mois de septembre, la réponse du gouvernement Macron n’est que répression : 67 arrestations, des gaz lacrymogènes constamment et abondamment utilisés, des pluies de coups de matraque.
C’est un tout nouveau cap qu’a franchi l’État français en envoyant de 200 policiers et gendarmes, dont des membres des unités d’intervention du GIGN et du RAID ! Ainsi, Darmanin assume sans ciller que la mobilisation générale des travailleurs, des travailleuses, de la jeunesse et de leurs organisations politiques et syndicales sont assimilables à des terroristes !
Nous soutenons de manière inconditionnelle la lutte en cours en Guadeloupe et condamnons l’intervention policière des forces « antiterroristes » !
Généralisons l’exemple de la Guadeloupe !
Ce samedi, la police était présent aussi à Paris pour les trois ans des Gilets jaunes et n’a pas manqué de faire ce qu’elle sait le mieux faire : matraquer, gazeR, nasser. A Paris toujours, La manifestation contre les violences faites aux femmes a réuni 40 000 personnes.
Jusqu’à début décembre des grèves et des mobilisations ont et vont avoir lieu : dans les transports, la santé, le travail social, interpro ; pour l’augmentation des salaires, l’amélioration des conditions de travail, les embauches supplémentaires et contre les licenciements.
Chaque jour, des salariés cessent le travail et se battent pour leurs droits. Mais que d’éclatement et de dispersion. Les organisations du mouvement ouvrier sont en-dessous du niveau élémentaire de colère que ressent une partie de notre camp social. Pourtant, les annonces de Macron sur le report de la discussion concernant la réforme des retraites à l’après-élection devrait nous rappeler que la force de nos combats est quand nous nous y mettons toutes et tous ensemble, comme à l’hiver 2019-2020.
Le 27 novembre, la manifestation appelée par les PPG pour l’interdiction des licenciements sera un moment de mobilisation important qui fera se rencontrer des dizaines d’équipes syndicales et militantes afin qu’elles lient leur lutte locale dans un mouvement d’ensemble pour l’interdiction des licenciements. Les révolutionnaires doivent massivement être à leurs côtés. La réponse à la réaction du gouvernement, à l’extrême droite passera par la mise en mouvement massive et déterminée de la classe ouvrière et de la jeunesse. Soyons à la hauteur de celles et ceux qui d’ores et déjà relèvent la tête et tiennent tête au patronat et au gouvernement !