LEGALISATION DE L’AVORTEMENT EN COLOMBIE : NOUVELLE VICTOIRE DES MOBILISATIONS FEMINISTES EN AMERIQUE DU SUD !

Lundi, le conseil constitutionnel de Colombie a voté pour la dépénalisation de l’avortement dans les vingt-quatre premières semaines de grossesse. Depuis 2006, seul l’avortement dans quelques cas précis (viols, danger pour la vie de la mère ou grossesse non-viable) était autorisé, une mesure qui d’une part prive la majorité des femmes de leur droit fondamental à disposer de leur corps, mais qui a aussi prouvé que même les femmes remplissant les critères n’y avaient pas accès, puisqu’il était difficile de prouver, par exemple, qu’on a été victime de viol.

Le gouvernement colombien a été poussé par la mobilisation des Colombien-nes et des organisations politiques, syndicales et associatives qui réclament le droit à l’avortement libre et sans condition depuis de très nombreuses années. La Colombie est le troisième pays d’Amérique latine à autoriser l’avortement depuis un peu plus d’un an, après l’Argentine en décembre 2021 et le Mexique en septembre dernier. Ces victoires doivent donner confiance aux militant-es féministes d’Amérique latine qui luttent depuis des années pour le droit à l'IVG car le combat est loin d’être terminé : l’avortement libre et sans condition n’est autorisé que dans cinq pays du continent. 

Partout dans le monde, les réactionnaires tentent de restreindre les femmes dans leur droit à disposer de leur corps, comme au Texas où le délai pour avorter a été réduit à six semaines ou en Pologne où il a été restreint aux seuls cas de viols, d’inceste ou de danger de mort de la mère. Face à ces attaques c’est toutes et tous ensemble que nous devons riposter, nous battre pour conserver les droits des femmes et en conquérir de nouveaux : allongement du délai pour l’IVG à 24 semaines, PMA pour toutes et tous, gratuite et libre d’accès, égalité des salaires, véritable prise en charge des violences sexistes et sexuelles, etc. Pour cela, il n’y a qu’une solution : la mobilisation et la grève féministe partout, le 8 mars et après, pour nos droits et contre l’oppression patriarcale !