Les patrons n’ont pas peur des urnes mais de la rue !

Et voilà encore un de fait ! Le premier tour des élections législatives est à peine passé que déjà les sondages pronostiquent. Pour les candidates et candidats qui se sont présentés sous l’étiquette « Urgence Révolution », de même que pour celles et ceux des autres organisations d'extrême gauche, comme Lutte ouvrière ou encore du POID, les scores ont beau rester faibles, ils montrent d'abord la persévérance d’un courant communiste et révolutionnaire qui assume son existence et sa légitimité.


Nos candidatures ont également permis à celles et ceux avec qui nous avons mené des luttes d'exprimer leur détermination à changer la société, sans illusion dans les institutions. Notre campagne militante avait pour but de trouver de trouver avec l’ensemble de notre camp social le chemin des victoires sociales et celui qui nous mènera à la révolution.


La dynamique de l’abstention
« Un niveau record », « historique », tous les qualificatifs auront eu voix au chapitre parfois pour meubler un peu les commentaires des éditorialistes, mais beaucoup pour ne pas affronter une situation : 52,5 % d’abstention c’est d’abord une énorme claque à ce système politique qui se pare d’atours démocratiques alors qu’il est totalement grippé avec des élus si peu représentatifs ! Plus que jamais Macron est le digne représentant des capitalistes, des banquiers, des patrons. Il fait une politique pour leurs intérêts et ils l’élisent en retour.


Mais pour le reste, pour la majorité, pour les jeunes et les travailleurs, c’est un effet de style de faire croire que la NUPES en aurait été l’incarnation. Cette nouvelle union de la gauche qui remet sur les rails le Parti socialiste, fait croire qu’EELV se préoccupe d’écologie et permet d’oublier le populisme du PCF de Roussel, n’aura ni été une vague populaire, ni permis de convaincre celles et ceux qui sont dégoûtés ou simplement indifférents à des évènements qui ne changent rien de rien à leur quotidien.
En revanche, du côté de l’extrême droite, la progression infuse et continue avec 7 points de plus qu’en 2017 et près de 2 millions de voix supplémentaires.


Voici donc le tableau sans appel de 40 ans de politique antisociale menée par des gouvernements de droite, forcément, mais aussi d’union de la gauche.


Cette nouvelle version de la gauche réunie n’est qu’un énième mécano parlementaire qui se pare d’un voile de lutte de classes en mettant en avant des acteurs et actrices notables de mobilisations victorieuses de ces derniers mois.


À celles et ceux qui veulent y croire, à celles et ceux avec qui nous avons combattu le patronat et le gouvernement, nous disons que chacun et chacune fasse l’expérience qu’il croit juste. Mais pour notre part, nous n’avons pas envie de soutenir un programme qui promet moins que ce pour quoi des milliers de travailleurs et de travailleuses ont fait grève, plusieurs semaines parfois et à plusieurs reprises : l'augmentation des salaires au-delà de la simple inflation ou l'interdiction des licenciements... De même que nous n’avons pas envie de défausser celles et ceux qui ont été ou sont encore aux commandes, ou dont le parti a plusieurs fois eu a gérer les affaires, de leurs responsabilités dans la situation actuelle. Alors qu’ils n’ont pas montré, une fois au gouvernement, leur capacité à mener des politiques différentes de celles des autres gouvernements capitalistes, nous n’appellerons pas à voter pour les candidats de la NUPES, sauf en cas de duel avec l’extrême droite.


De rien soyons tout !
Le meilleur de l’histoire, nous le tenons de celles et ceux qui ont lutté sans attendre une quelconque représentation sous les ors de la République.


Alors que dans cet entre-deux tours, certains voudraient nous faire culpabiliser notre camp social l'accusant d'irresponsabilité à cause de son abstention, saluons au contraire les dizaines de grèves qui ont lieu pour les salaires, et dont certaines sont victorieuses ! Nous devons être de celles et ceux qui disent qu’on ne peut pas attendre le prochain missile social de Macron et Borne pour se mettre en position de riposter.


Non, il n’y aura pas d’alternative à la grève, aux blocages et aux manifestations pour augmenter nos salaires, stopper l'augmentation de l’âge de départ à la retraite et décider de notre avenir. Voilà à quoi devraient s’employer dès maintenant ceux et celles qui veulent changer la société et défendre les intérêts du monde du travail  : préparer le bras de fer pour gagner !